L’insurrection de l’Ile-de-Ré

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La progression de la pandémie de coronavirus entraîne des décisions nationales de confinement d’une partie de la planète. A ce jour ce sont 2 milliards de citoyens de la planète qui seraient confinés chez eux de façon plus ou moins drastique. Sur une population de 7,5 milliards d’habitants cela fait quand même près de 25% de la planète ! Le corps médical mondial semble impuissant pour le moment à endiguer cette épidémie autrement qu’en imposant aux gens de rester chez eux pour couper tout contact entre les personnes et limiter la contagion. Sans aucun doute les systèmes de recherche scientifique travaillent d’arrache pieds pour identifier traitements et vaccins, mais pour le moment, s’agissant d’une nouvelle maladie virale on ne sait pas quoi faire.

Il y a déjà des quelques milliers de morts répertoriés au titre de ce virus, ce chiffre va continuer à progresser. On frémit en pensant ce que va donner cette pandémie lorsqu’elle va débouler sur le continent africain. Mais en principe l’épidémie s’arrêtera toute seule le moment venu, les spécialistes parlent de quelques mois. Du moins c’est ce qui s’est toujours passé dans l’Histoire. Espérons que cette pandémie ne dérogera pas à l’habitude…

En attendant une partie de l’économie mondiale est à l’arrêt et les effets négatifs vont être gigantesques, à la hauteur de ceux de la crise financière de 2008 déclenchée par la voracité et l’incompétence d’un secteur financier défaillant. Cette fois-ci le sinistre est produit par Dame Nature. Nous verrons dans quelques mois qui aura été le plus nuisible des financiers cupides ou du virus baladeur.

En France les choses vont à leur rythme habituel entre respect des directives de confinement, polémiques sur les ondes, débat sans fin de « spécialistes » et de « communicants » sur un sujet qu’ils ignorent et bien entendu incivilités ordinaires, notamment une invasion de bobos fuyant les villes pour vivre le confinement dans leurs résidences secondaires, au grand dam des habitants locaux qui voient ainsi arriver d’éventuels citoyens contagieux. C’est notamment l’insurrection sur l’Ile-de-Ré où 3 000 bobos, essentiellement parisiens, seraient venus s’installer dans leurs maisons de campagne, apportant avec eux leurs miasmes et leurs comportements :

Facebook du 23/03/2020

Où va-t-on si la Seine Saint-Denis se met à déteindre sur l’Ile de Ré ? Les recommandations officielles étaient de limiter au strict nécessaire les migrations inter-villes. On peut imaginer sans trop de risque de se tromper que les 3 000 parisiens détenant une résidence secondaire sur l’Ile de Ré ne doivent pas être logés dans des HLM de la Seine Saint-Denis et qu’ils auraient pu vivre le confinement dans des conditions pas trop désagréables dans leurs appartements du 7ème arrondissement. Ils n’ont manifestement pas eu la même lecture et se sont précipités dans les gares avec bien d’autres ce samedi 21 mars pour quitter le navire des grandes villes. On a vu dans l’Histoire de France exodes plus douloureux.

Au-delà de ces attitudes discutables, les personnes qui travaillent dans des secteurs vitaux sont priées de continuer à bosser, c’est évidemment le cas du personnel de santé qui est sur le pont pour parer à la crise dans la mesure des moyens disponibles et qui doivent être légèrement agacés de ces petites histoires franchouillardes s’ils ont du temps à y consacrer, ce qui n’est sans doute pas le cas. Il faut aussi nourrir les confinés alors l’agriculture et la distribution travaillent, les services indispensables (eau, énergie, communication) aussi. C’est bien.