Le nickel en Nouvelle Calédonie c’est un peu comme le pétrole en Ecosse : lorsque les cours sont élevés, l’idée d’indépendance est majoritaire, à l’inverse, lorsqu’ils baissent, on apprécie la dépendance à un Etat central qui compense les pertes de revenus… Il y a trois usines d’extraction du nickel dans ce territoire, celle du sud est détenue très majoritairement par le groupe brésilien Vale et à 10% par administrations locales. Elle exploite le nickel et le cobalt et elle est à vendre. Une négociation exclusive est en cours avec le consortium Prony Ressources composé notamment de l’actuel management et du personnel, mais aussi du groupe suisse Trafigura, spécialisé dans les matières premières, pour 25%.
Les partis indépendantistes s’opposent à cette vente, qui contrevient à leur objectif de contrôler les ressources minières locales, et le manifestent violemment depuis plusieurs semaines, s’en prenant directement à l’usine dans laquelle ils ont commis des dégâts importants, obligeant les forces de l’ordre à ouvrir le feu à balles réelles, sans toutefois faire de blessés. Comme les indépendantistes n’ont pas de solutions alternatives à proposer à cette vente qu’ils n’aiment pas, ils en appellent… à l’Etat français pour une nationalisation de l’usine du sud. On croit rêver !
En parallèle, le volet politique de l’indépendance calédonienne est au point mort et alors que les parties impliquées pour l’organisation du troisième référendum s’étaient coordonnés à peu près calmement en octobre dernier sous l’égide du ministre français de l’outre-mer, ils ne se parlent désormais plus et l’organisation du référendum qui doit se tenir au plus tard en octobre 2022 a du plomb dans l’aile. Une solution serait peut-être effectivement de nationaliser l’usine puis de la céder immédiatement aux partis indépendantistes pour l’euro symbolique afin qu’ils l’administrent selon leur bon vouloir. Ce serait évidement couteux pour les contribuables français mais cela montrerait la bonne volonté de la République pour accompagner ce territoire vers son indépendance méritée et attendue.
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