On a cru un moment la droite française réconciliée avec l’intelligence après l’annonce d’une alliance logique pour les élections régionales de fin juin en région « Sud Provence Alpes Côte d’Azur » (ex-PACA) entre les listes Les Républicains (LR) et La République en Marche (LREM) à mener par Renaud Muselier, l’actuel dirigeant LR de cette région à l’accent qui sent la bouillabaisse. Cet espoir a été balayé en quelques heures. Bien que ces deux partis soient largement d’accord sur l’essentiel, le clanisme à courte vue qui les caractérise a fait rapidement voler en éclat cette tentative avisée.
A l’heure qu’il est les deux maires LR de Nice et de Toulon ont « quitté » le parti LR, la liste LR finalement n’accueillera pas de ministre ni d’élus LREM, mais pourrait sans doute compter quelques militants LREM et on ne sait pas bien si ce dernier parti représentera ou non une liste concurrente. Bref, c’est la pétaudière, ou plutôt la bouillabaisse sur les quais du Vieux-Port. C’est un état finalement assez habituel de la politique locale, depuis Gaston Defferre, et sans doute encore auparavant, les pratiques politiques au sud de Valence relèvent d’un ordre et de règles parfumées à l’aïoli.
Le blocage franchouillard qui veut que « la majorité gouverne et l’opposition s’oppose » perdure et rend inconcevable le principe même d’alliance de gouvernement comme il en existe dans les pays de nord. On aurait pu penser que les nouvelles générations politiques arrivent à dépasser ce réflexe claniste mais il n’en est rien, c’est le côté « gaulois réfractaires » déjà souligné par l’actuel président de la République. On veut voir « les autres » chuter dans les urnes pour pouvoir continuer à les critiquer et à les railler, plutôt que participer à leur gestion.
Heureusement quelques individualités LR acceptent, ou ont accepté, de participer au gouvernement LREM mais ils ont été généralement repoussés, dans les mots ou dans les faits, par le parti conservateur.