Les effets collatéraux des affaires Tapie

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On apprend aujourd’hui la condamnation pénale en cour d’appel de certains des pions de l’affaire de l’arbitrage frauduleux au bénéfice de l’affairiste Bernard Tapie (1943-2021). Le principal concerné est décédé récemment et se trouve donc de fait sorti de la procédure pénale en appel. Il est considéré relaxé conformément à la décision en première instance. Mais sa condamnation civile à rembourser l’Etat (et donc les contribuables) de la somme d’environ 500 millions d’euros reste en vigueur. En principe ledit Etat devrait se récupérer sur la succession de l’impétrant en espérant que celle-ci soit suffisante.

En revanche, l’une des pièces rapportées de cette affaire, Stéphane Richard, vient donc d’être condamné en appel pour complicité de détournement de fonds publics. Le garçon de 60 ans, ancien haut fonctionnaire recyclé dans le privé comme pédégé de l’opérateur téléphonique français Orange, était directeur de cabinet de la ministre des finances à l’époque où cet arbitrage frauduleux a été entériné par l’Etat. Parti pantouflé chez Orange en 2009, il en devient pédégé un an plus tard. Il est donc à ce poste depuis plus de 10 ans et ambitionne d’y rester. Sa condamnation, contre laquelle il affiche l’intention de se pourvoir en Cour de cassation, risque de lui valoir son poste tant il serait délicat qu’une entreprise détenue à plus de 20% par l’Etat maintienne à sa tête un homme condamné.

Cette incertitude managériale n’est pas un drame non plus. Stéphane Richard a, semble-t-il, fait son job chez Orange qu’il dirige depuis plus de 10 ans. Même s’il n’avait pas été impliqué dans cette escroquerie il est temps qu’il passe la main. Cette compagnie arrivera à le remplacer par quelqu’un d’aussi compétent, le CAC40 arrivera à l’oublier et les abonnés d’Orange pourront continuer à téléphoner.