Confrontée à de sérieux déboires militaires et à quelques milliers de morts en son sein, l’armée russe semble reculer dans son invasion de l’Ukraine. Pour reconstituer ses forces, le président russe a annoncé une mobilisation « partielle » de ses citoyens, limitée à ceux ayant des compétences militaires, bref, la réserve. Le chiffre de 300 000 nouveaux soldats est avancé mais cette mobilisation déclenche des vagues d’émigration de citoyens russes mobilisables qui s’enfuient pour se mettre à l’abri dans d’autres pays. Cela rappelle les flux de jeunes américains qui, dans les années 1970, fuyaient leur mobilisation, notamment au Canada voisin, pour éviter d’aller guerroyer au Vietnam.
Evidemment, cette mobilisation n’est pas excessivement populaire ni auprès des populations urbaines favorisées de Moscou et Saint-Pétersbourg qui ont les moyens de s’exiler pour fuir la conscription, ni auprès de populations des Républiques dites « périphériques » qui contribuent à constituer la « chair à canon » beaucoup plus que proportionnellement à leur nombre, comme les afro-américains et les latinos allaient plus faire la guerre du Vietnam sous la bannière étoilée que les WASP des universités de la côte Est.
Il n’en reste pas moins que la mobilisation, même partielle, est une étape de plus vers une guerre généralisée et ce n’est pas un bon signe.