« Shutter Island » de Martin Scorsese

par

dans Catégorie :

La sympathique chaîne de cinémas parisiens indépendants Portail | Dulac Cinémas (dulaccinemas.com) propose une soirée cinéclub avec le film Shutter Island en « version 35 mm », c’est-à-dire visionné à partir d’une pellicule et non un support numérique. L’animateur qui introduit le film de Scorsese de 2010 présente cette technologie ancienne comme un joyau permettant une re-visitation de ce film de 2010. C’est une affaire de spécialistes car le spectateur moyen ne voit guère de différence entre les deux versions…

Qu’importe, le film est passionnant et un peu terrifiant. Le thème en est la folie et la noirceur de l’âme. Un hôpital psychiatrique accueillant exclusivement des criminels psychiquement dérangés est installé sur une île au large de Boston et sur laquelle débarquent deux inspecteurs venus enquêter sur la disparition d’une patiente. Nous sommes dans les années 1950, Teddy (Leonardo DiCaprio) a fait partie des troupes américaines qui ont libéré le camp d’extermination nazi de Dachau et il en garde un profond traumatisme. Les deux policiers vont se trouver confrontés à l’équipe soignante et de surveillance dont les comportements sont étranges, notamment deux psychiatres dont l’un est allemands.

Tout le scénario consiste à faire douter Teddy de son propre état mental. De manipulations en retours sur le passé (sa femme serait décédée dans l’incendie de leur maison), d’évasions en rencontres impromptues, de rêves en cauchemars, de soupçons en délires, le spectateur ne sait toujours pas à la fin du film si Teddy est l’un des patients de l’hôpital depuis deux ans ou un enquêteur de passage depuis deux jours, ni s’il est véritablement un meurtrier. L’histoire se déroule alors qu’une tempête se déchaîne et coupe l’île du reste du monde. Fascinant ! Les plus optimistes espèrent qu’un tel scénario dépasse les bornes de la réalité…

Nous sommes au Cinéclub alors Florence Colombani qui a écrit un livre sur le jeu d’acteur de DiCaprio vient nous parler de sa performance et de son lien presque filial avec Scorcese. Un court métrage est également projeté en présence de son réalisateur et ses deux acteurs : « Ainsi commença le déclin d’Antoine » de Paul Rigoux, l’histoire d’un garçon qui épie les filles depuis sa table stratégique d’un café de la Place Clichy.

Merci le cinéma !