« Les soldats du désert – Leclerc et les Britanniques » au Musée de la Libération de Paris

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Le « musée de la Libération de Paris / musée du Général Leclerc / Musée Jean Moulin » (pourquoi un nom si long pour un musée plutôt modeste ?) raconte l’épopée des Français libres, en Afrique et dans le désert durant la deuxième guerre mondiale, sous le commandement de Philippe de Hauteclocque dit « Leclerc » (1902-1947), représentant du général de Gaulle sur le continent.

Fait prisonnier par les Allemands en juin 1940 après les combats en Champagne, il s’évade, rejoint de Gaulle à Londres qui l‘envoie au Cameroun d’où il commence une véritable épopée qui le conduira avec ses soldats jusqu’à Berlin après avoir libéré Paris puis Strasbourg qu’ils atteignent en novembre 1944.

En Afrique Leclerc a pour mission de convaincre les autorités françaises coloniales de passer sous la bannière gaulliste en abandonnant celle de Pétain. Quasiment seul, sans armes ni troupes, il monte progressivement une division de soldats de bric et de broc avec le soutien des Britanniques, le ralliement de soldats grecs et les « tirailleurs sénégalais », soldats plus ou moins volontaires issus de l’Empire français.

Il mène et emporte des batailles dans le désert devenues légendaires, contre les Italiens puis les Allemands, dans l’immensité hostile du Sahara. En 1943 il se place avec ses hommes sous l’autorité du commandant en chef britannique de la région, le général Montgomery. En avril 1944 il rejoint le sol français avec sa « 2ème DB », est envoyé libérer Paris en août et poursuit jusqu’à la reddition allemande. L’exposition décrit un chef de guerre de grand charisme, proche de ses hommes, stratège imaginatif et n’hésitant pas à prendre des risques personnels. Les opérations qu’il a menées en plein désert en 1942 et 1943 en infériorité criante par rapport aux ennemis sont admirables et participèrent à leur mesure à chasser les Italiens et les Allemands d’Afrique pour préparer la libération de l’Europe.

Après sa victoire dans la bataille de Koufra le 28/02/1941 (dans l’actuelle Libye) de Gaulle lui télégraphie :

Vous avez ramené la victoire sous les plis du drapeau. Je vous embrasse.

C’est à Koufra également qu’il prononce avec ses hommes le « serment de Koufra » dans lequel ils s’engagent à ne déposer les armes que lorsque les couleurs françaises flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ! Le serment sera tenu plus de quatre années plus tard. Le drapeau en question est présenté dans la dernière salle de l’exposition. Bricolé à la hâte dans la ville tout juste libérée, la couleur rouge du drapeau tricolore aurait été cousue avec des restes de drapeaux nazis !