Le Sénégal s’y met aussi

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Malgré les nombreux coups d’Etat menés par des képis en Afrique sahélienne, le Sénégal était toujours resté un relatif havre de stabilité démocratique. La République amenée à l’indépendance puis dirigée par le poète Léopold Sédar Senghor n’a même jamais connu de coup d’Etat depuis sa fondation en 1960. Il y a quelques jours, son président Macky Sall annonçait le report des élections présidentielles initialement prévues à la fin du mois de février pour des raisons un peu floues où il est question de corruption du conseil constitutionnel sénégalais. Le président Sall avait déjà annoncé qu’il renonçait à se présenter pour un troisième mandat. Il a peut-être changé d’avis et tente avec ce report de se relancer dans la course.

Pour le moment cette agitation électorale au Sénégal est moins brutale que les coups d’Etat des galonnés du Mali, du Burkina-Faso, du Niger ou de la Guinée, mais elle marque aussi un éloignement du processus démocratique par un Etat que l’on croyait pourtant convaincu des mérites de la démocratie. Sans doute M. Sall, inspiré par l’exemple de ses petits camarades sahéliens a pensé que lui aussi pouvait se jouer d’une constitution théoriquement contraignante pour se maintenir au pouvoir ? Décidemment le XXIème siècle n’est pas celui de la démocratie pour le continent africain. Les prochaines années diront si celle-ci était un frein au développement du continent ou si celui-ci se portera mieux avec des régimes militaires ou dictatoriaux.