Dépenses et irresponsabilité

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Le déficit budgétaire de l’Etat pour 2023 s’est finalement établi, selon l’INSEE, à 5,5% du produit intérieur brut (PIB) soit 154 milliards d’euros. Il représente aussi près de 11% du total des dépenses, Etat et prestations sociales. C’est à dire que pour 100 EUR dépensés la France en a emprunté 11 sur les marchés financiers et prélevé la différence de 89 sur les contribuables. C’est un mauvais résultat au regard de l’objectif plus ou moins agréé pour les pays membres de la zone euro de ne pas dépasser un déficit de 3% du PIB. Mais c’est surtout un mauvais résultat en soi qui ne va pas dans le sens de la « trajectoire budgétaire » d’une réduction du déficit.

Tout le monde est à peu près capable de comprendre que dépenser plus d’argent qu’on en gagne ce n’est pas bien, dans un ménage comme pour un Etat. La France est en déficit budgétaire depuis 1974. Cela fait presque deux générations que les citoyens français naissent dans un Etat qui n’a plus vraiment le contrôle sur ses dépenses et ils considèrent maintenant cette situation comme la norme. A chaque montée de tension financière les querelles et polémiques de bas étage sont à peu près les mêmes avec la gauche qui veut augmenter les impôts, la droite qui veut baisser les dépenses et Mme Michu au Café du commerce qui est d’accord pour faire des efforts mais à la condition que l’on commence par les autres. Généralement une solution provisoire est trouvée en piochant un peu dans les deux directions sans toutefois jamais arriver à équilibrer dépenses et recettes puisque nous sommes en déficit depuis… 1974.

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Nous en sommes à peu près là aujourd’hui et les mêmes débats reprennent alors que le niveau de la dette nationale a dépassé les 3 000 milliards d’euros soit plus de 110% du sacrosaint PIB et que le poids des intérêts à payer sur ces dettes devient mécaniquement de plus en plus visible d’autant plus que les taux d’intérêt augmentent. Heureusement les guerres au Proche-Orient et en Ukraine permettent de passer allègrement ce sujet sous le tapis des politicailleries nationales. La France est, comme souvent sur ce sujet, l’un des pires élèves de l’Union européenne et cela se paiera un jour. La permanence de cette mauvaise gestion financière est un élément de plus de la décadence nationale.