Deux bonnes nouvelles au Sénégal

par

dans Catégorie :

Finalement, malgré la tentative de résistance de l’ancien président du Sénégal, Macky Sall, en poste depuis dix ans, qui a tenté en février dernier de reporter l’élection présidentielle sans doute pour empêcher l’opposition d’arriver à la présidence, il a finalement rejoint le droit chemin et mis en place le processus électoral qui a permis d’élire son successeur dans les délais constitutionnels avant le 2 avril. Toute cette agitation ne lui a finalement servi à rien et il a remis le pouvoir dans les mains d’un de ses opposants, Bassirou Diomaye Faye. Tout ça pour ça ! C’était la première bonne nouvelle, le Sénégal est resté dans la démocratie.

Lire aussi : Le Sénégal s’y met aussi

La seconde est que l’un des points forts du programme électoral du nouveau président est de sortir son pays de la zone monétaire du franc CFA pour redonner sa souveraineté monétaire au Sénégal. C’est un beau projet que tout le monde veut mener à bien, la France y compris, mais que personne n’ose mettre en œuvre. Lancé en Côte d’Ivoire en 2019 par les présidents français (Macron) et ivoirien (Ouattara) le projet piétine. La pandémie de Covid, les épidémies de coups d’Etat dans le Sahel, sans doute aussi la résistance au changement des acteurs de ce dossier, font que cette zone monétaire du franc CFA est toujours opérationnelle. Le Sénégal, qui a bien des égards a montré l’exemple d’un pays responsable, va peut-être réussir à prendre les rênes de ce démantèlement du franc CFA. S’il y réussissait ce serait une évolution favorable pour le continent et le Sénégal, amené à l’indépendance par Léopold Sedar Senghor, poète et politique visionnaire, gagnerait définitivement sa place de leader moral de l’Afrique subsaharienne.

Lire aussi : Une bonne nouvelle pour l’Afrique

Que le futur passe pour les pays de la zone France par une monnaie unique ou commune, régionale ou nationale, l’Afrique devrait pouvoir ainsi contrôler sa ou ses politiques monétaires et l’ajuster à sa ou ses choix économiques. Bien sûr la valeur de ces monnaies ne sera plus rattachée à l’euro ou à une autre devise mais c’est bien le but de l’opération, faire en sorte que la monnaie soit la variable d’ajustement de la balance des paiements, ce qui est son rôle premier. Après tout, les anciennes colonies britanniques ont été décolonisées chacune avec sa propre devise et ne s’en portent économiquement pas plus mal que leurs homologues ex-colonies françaises. Surtout, le retour à une souveraineté monétaire pour ces anciennes colonies satisfera les égos à fleur de peau des populations et de leurs dirigeants en plantant les derniers clous dans le cercueil de la Françafrique qui a piteusement succédé à la décolonisation.

Dans un communiqué du 12 mars 2024 le Comité des Gouverneurs des Banques Centrales des Etats membres de la CEDEAO annonce :

Sous la présidence de la BCEAO, l’AMAO, chargée de piloter la conception et les modalités opérationnelles du lancement de l’Eco, la monnaie unique ouest-africaine, a réalisé des avancées significatives. Il s’agit notamment du renforcement de la stabilité macroéconomique de la région ainsi que de la préparation du cadre institutionnel et juridique de la future union monétaire de la CEDEAO.

https://www.bceao.int/fr/content/participation-du-gouverneur-la-reunion-ordinaire-du-comite-des-gouverneurs-des-banques

Il vaudrait mieux que le Sénégal prenne la main puisqu’avec la BCEAO et ses comités Théodule cela risque de durer encore un moment.