Paris franchit le Rubicon de la discorde

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Les informations du ministère algérien des affaires étrangères étaient les bonnes, la France vient effectivement de baiser la babouche du Roi du Maroc en reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara « espagnol » dans une lettre du président de la République adressée à son homologue marocain. Courroucée, l’Algérie a, une énième fois, rappelé son ambassadeur en France. Une nouvelle tempête s’annonce dans le verre d’eau franco-algérien.

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« Pour la France, l’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. Notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant. »

Extrait de la lettre publié par la presse marocaine
https://www.challenge.ma/sahara-marocain-voici-lintegralite-de-la-lettre-adressee-par-macron-a-s-m-le-roi-284956/

Le citoyen français se demande vraiment de quoi se mêle-t-on à Paris ? Où sont les intérêts vitaux de la France à s’ingérer dans un conflit régional africain ? Les échecs des expériences récentes d’interventionnisme sur le continent n’ont-elles pas servi de leçon ? A priori non, et c’est regrettable !

A ce stade et depuis hier, Paris est maintenant réconcilié avec Rabat et désormais fâché avec Alger. Gageons que cette situation va certainement s’inverser un jour, au gré des relations tumultueuses de la France avec ses anciennes colonies. Plutôt que ces montées de tensions subites et ces déclarations d’amour intempestives pourquoi ne pas avoir laissé la situation ante : une relation fraîche avec ces deux pays en les laissant gérer leurs litiges tous seuls comme des grands. Notons d’ailleurs que celui issu de la « guerre des sables » de 1964 n’est toujours pas soldé entre ces deux pays maghrébins.

De tous les pays membres des Nations-Unies (ONU), la France est la plus mal placée pour interférer dans ce conflit de décolonisation en tant qu’ex-puissance colonisatrice, justement des deux Etats qui se disputent ce bout de désert anciennement colonisé par l’Espagne. Paris ne sera qu’une source additionnelle de troubles et prendra des coups venant des deux côtés. Nous n’arrivons déjà pas à décoloniser la Nouvelle Calédonie, qu’allons donc nous faire dans cette nouvelle galère saharienne ?

Le psychodrame continue, grandeur et décadence d’un ex-Empire !