La presse en France

Les grands capitaines d’industrie continuent d’acheter les titres de la presse française et différents médias. La dernière acquisition en date est celle de l’hebdomadaire Paris Match par le groupe de Bernard Arnault après celle encore toute fraîche du groupe BFM par l’armateur CMA-CGM. Généralement ces hommes d’affaires sont plutôt libéraux, voire « de droite » et les médias dont ils sont désormais propriétaires ne diffusent pas vraiment d’idées révolutionnaires. Quelques exceptions toutefois avec les quotidiens Libération et Le Monde, financés eux aussi par des hommes d’affaires mais qui laissent une liberté éditoriale à ces journaux via différents instruments (fondations, pôles d’indépendance…). Le premier affiche une ligne éditoriale clairement « de gauche », le second plutôt de « centre gauche ». Ces sensibilités restent minoritaires dans une presse nationale française globalement acquises aux idées conservatrices et, surtout, au simplisme politique.

Dans les dîners en ville les bourgeois « pas bohème » s’émeuvent de la « bolchévisation » du Monde depuis qu’en mai 1981 il a appelé à voter François Mitterrand. Peut-être sont-ils devenus eux-mêmes plus conservateurs depuis toutes ces années. Les bourgeois restés « bohème » se satisfont de ce journal intelligent, longtemps dit « de référence ». Dans le reste de la population, le journal Le Monde est un O.V.N.I. tant l’abrutissement des masses s’aggrave. Alors que les campagnes électorales se déroulent désormais plus chez Cyril Hanouna que sur les médias historiques, lire des articles de deux pleines pages d’un quotidien, fût-il « de référence », relève de la mission impossible dont plus grand monde n’a envie.

On doit se féliciter qu’il existe encore des financiers capitalistes disposés à financer ce journal en lui laissant sa liberté éditoriale. Pas sûr qu’ils ne soient disposés à le faire encore très longtemps, hélas !