Cléopâtre VII (69-30 av. J-C.), reine de la dynastie des Ptolémées, femme de pouvoir et d’intelligence, a beaucoup séduit durant sa courte vie. Elle commence par épouser successivement ses deux frères qui règnent sur l’Egypte, puis devient la compagne des empereurs romains Jules César, puis Marc Antoine, avec lesquels elle a plusieurs enfants. C’était une époque de conquête où les vainqueurs étendaient leurs territoires et épousaient les reines qu’ils trouvaient sur place pour marquer leurs victoires.
La Méditerranée est le centre du monde et l’Egypte en est la nation la plus prospère, Alexandrie sa capitale sublime. Les conquêtes grecques et romaines mêlent étroitement les économies et les cultures de ces empires. La gestion de Cléopâtre s’avère efficace à l’intérieur, avisée à l’extérieur. Elle est décrite comme une femme philosophe, érudite et séductrice, qui n’hésite pas à lever des armées pour défendre ses intérêts et ceux de l’Egypte, ou faire assassiner des concurrents.
Après la mort de César tué par un complot elle épouse Marc-Antoine, allié du premier. Ils mènent ensemble diverses batailles contre leurs ennemis et gouvernent l’empire depuis Alexandrie. Mais Octave, futur empereur Auguste, fils adoptif de César, a de fortes ambitions et défait Marc-Antoine et Cléopâtre à la bataille d’Actium en 31 av. J-C. Les deux souverains vaincus se suicident et la légende voudrait que Cléopâtre ait mis fin à sa vie en se faisant mordre par un serpent. Nombre de ses représentations la font figurer avec un serpent, par ailleurs symbole phallique par excellence. Octave accepte que les deux époux-souverains suicidés soient enterrés ensemble à Alexandrie. On n’a jamais retrouvé leur tombeau. Sa découverte un jour serait un évènement archéologique majeur.
Par la suite Octave fera courir les bruits les plus obscènes sur Cléopâtre pour la dévaloriser aux yeux de ses peuples. Guerre, empires, conquêtes, pouvoir, séduction, coups-bas, on voit que les comportements humains ne changent guère à travers les siècles !
Reine de légende, Cléopâtre VII a attisé les phantasmes et est devenue l’égérie de nombre de mouvements féministes. La littérature puis, plus tard, le cinéma (de Mankiewicz à Alain Chabat) et la bande dessinée, se sont emparés de ce personnage exceptionnel. Une partie de l’exposition est consacrée à ces représentations parfois un peu caricaturales de cette souveraine dont, Pascal dit que « si [son] nez eût été plus court, toute la face du monde aurait changé ».
L’Institut du monde arabe met en lumière de façon intéressante le règne de cette femme égyptienne et l’influence qu’elle eut jusqu’à nos jours.