Les idoles de la jeunesse

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Deux rappeurs à tête de talibans, et leurs bandes respectives, se battent à l’aéroport d’Orly et saccagent une boutique. L’aérogare où se déroulent les évènements est fermée quelque temps et certains avions sont retardés. La police arrête les loubards et les embastillent. Ils sont ensuite mis en examen.

Tout ceci aurait pu se limiter à une bagarre entre deux crétins plus portés sur le muscle que sur les neurones, mais il se trouve que les impétrants sont des idoles des jeunes pour leur rap tout en subtilité, qu’on en juge :


2.7.0. toujours plus haut, la République me suce le tuyau
Monsieur l’agent, je t’enfonce le triangle, Sevran et le gilet fluo
Je veux faire des sous mais je suis paresseux
J’aime pas ta gueule je te baise ta reu-sœu
Je n’ai que confiance qu’en mon Desert Eagle
Et en Zizou dans les arrêts de jeu
Elle est dans la chambre, elle est sous les draps (hum hum)
J’ai des jambes à la place des bras
Elle pense que je suis en train de la doigter (hum hum)
Je lui mets mon gros doigt de pied
Mes deux questions préférées
Qu’est-ce que je vais faire de tous ces deniers?
Si je te fends le crâne en deux, quel œil va se fermer le premier?
Continue à glousser, je te fume et je roule un trois feuilles
Tes ongles continuent à pousser tu pourras griffer ton cercueil
J’ai la prose qui tue et, même ton corps reconstitué
On ne sait toujours pas qui tu es, ta grand-mère la prostituée
Montre en diamants, lunettes de soleil
Sors les kalash comme à Marseille
Ma question préférée, qu’est-ce je vais faire de tout cet oseille?

Kalash – Booba

Alors le sujet fait la une de l’actualité depuis quelques jours, des ministres de la République se croient obligés de commenter et les journalistes abrutissent leurs téléspectateurs d’analyses à deux balles. Après le fouteballe en juillet, le rap en août, c’est le triomphe de la bêtise humaine qui prend progressivement le pas sur la pensée. La bonne nouvelle c’est quand même qu’un peuple qui n’a rien d’autre à faire que de se passionner pour un tel évènement est finalement un peuple qui, au moins matériellement, ne se porte pas si mal que ça. Pour ce qui de l’intellect, c’est une autre histoire…

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La justice ne s’est pas encore prononcée. On se prend à espérer que les loubards soient condamnés à recevoir une grosse fessée culs-nus et à balayer gratuitement l’aéroport jusqu’au complet remboursement des dégâts causés.