Communiqué de la présidence de la République du 13/11/2010
En application de l’article 8 de la Constitution, M. François FILLON a présenté au président de la République la démission du gouvernement.
Le président de la République a accepté cette démission et a ainsi mis fin aux fonctions de M. François FILLON.
Communiqué de la présidence de la République du 14/11/2010
Nomination de M. François FILLON, Premier ministre
En application de l’article 8 de la Constitution, le président de la République a nommé M. François FILLON, Premier ministre.
Le président de la République a demandé au Premier ministre de lui proposer un nouveau gouvernement.
Il semble donc que François Fillon remplace François Fillon !
Le gouvernement est nommé à 20h15 après que les journalistes ont passé leur journée devant Matignon et l’Elysée à grands coups d’envoyés spéciaux et d’émissions politiques, à tirer des plans sur la comète pour anticiper ce gouvernement. Beaucoup de salive dépensée pour rien et nombre de questions imbéciles assénées par les plumitifs en mal de prévision. Il suffisait d’attendre 20h15, ce que d’ailleurs ont plus ou moins fait les Français globalement fort peu intéressés par ce battage médiatico-mondain.
Le principal enseignement est que la coupe de cheveux influe peu sur les choix politiques (bonne nouvelle) : alors que le malheureux Borloo a dû passer des heures chez son coiffeur pour aplanir ses boucles rebelles, il n’est pas retenu comme premier ministre (et rejeté par les sondages où il apparaît comme peu sérieux, du coup il quitte le gouvernement), alors que Frédéric Lefebvre, le porte-parole de l’UMP-aux-cheveux-longs-et-gras fait son entrée comme sous-ministre chargé du commerce et de deux-trois babioles additionnelles où il va mélanger sa chevelure filasse à ses dossiers.
Deuxième leçon, Juppé-le-raide, 65 ans, nous joue le retour n°2 ou 3 après nous avoir fait à plusieurs reprises la tentation de Venise, dégoûté par la politique et découragé par son rejet par le peuple. Il faut dire que le garçon est brillant mais imbuvable, et aussi qu’il en a bavé des ronds de chapeaux en se faisant notamment condamner par la justice pénale pour des histoires de financement illégal du RPR en protégeant dignement et avec abnégation son patron Chirac, qui depuis s’est fait la belle et est sorti indemne de l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris après transaction avec le maire actuel. Juju-le-raide, donc, découragé mais n’ayant toujours pas renoncé ne résiste pas une nouvelle fois à l’attrait des palais du pouvoir et se laisse encore bercer par ses illusions. Il doit tellement s’ennuyer sur son blog à la mairie de Bordeaux qu’il voit encore son destin national se profiler à l’horizon et saute dessus tel Bigeard sur Dien bien Phu : pas d’espoir, mais il faut en être quand on est un bon soldat et, qui sait, gagner quelques médailles. Mon Juju, tu vas encore trahir tes électeurs bordelais à qui tu as promis de te consacrer à 100% à votre bonne vieille ville de Bordeaux, pour te brûler les ailes sur la braise des élections nationales. Tu n’as jamais fait rêver les électeurs en leur racontant les bobards qu’ils veulent entendre, alors ils ne votent pas pour toi. C’est ainsi, ne croit pas une seconde que les choses aient changé.
Troisième leçon, la MAM (Michèle Alliot-Marie) qui n’a toujours pas dégorgé le parapluie qu’elle a avalé il y a plusieurs décennies, se collète un nouveau ministère de prestige alors qu’on l’a trouvée plutôt inexistante sur les deux précédents. Mais quelle peut bien être la capacité de nuisance de cette femme pour qu’elle soit de tous les gouvernements depuis l’équipe Raffarin en 2002 ?