La guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine donne lieu à l’utilisation abusive du terme de génocide porté par l’un contre l’autre et vice-versa.
L’article II de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide approuvée par l’assemblée générale de Nations unies du 09/12/1948 stipule :
Dans la présente Convention, le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :
a) Meurtre de membres du groupe ;
https://www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/CrimeOfGenocide.aspx
b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;
d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;
e) Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe.
Depuis quelques années, dès que l’on déplore trois morts assassinés dans un village de brousse à l’autre bout du monde, les parties impliquées crient au « génocide ». C’est évidement incorrect et ne devrait pas tromper n’importe qui capable d’un minimum de réflexion.
Les Russes accusent les Ukrainiens d’être coupables de génocide dans les provinces russophiles du Donbass à l’est du pays et les Ukrainiens taxent les Russes de génocidaires depuis leur invasion de l’Ukraine. Ces accusations ne sont pas documentées et ressemblent plus à de la communication qu’à de l’information. Il y a la guerre entre ces deux nations. Cette guerre entre deux Etats souverains a une petite saveur de guerre civile tant les peuples sont proches. Il y a évidemment des règlements de comptes entre armées, entre milices, entre citoyens, il y a certainement des forbans des deux côtés mais il n’y a pas à ce stade de preuves flagrante de génocide en cours au sens de la définition de l’ONU.