La « théorie de la pétaudière » dans les systèmes financiers mondiaux

La « théorie de la pétaudière » pour tenter d’expliquer l’inexplicable : ou comment Kerviel le trader-fraudeur a pu faire perdre cinq milliards à son patron sans que personne ne s’aperçoive du pot aux roses, comment les banques mondiales ont pu surendetter des pauvres sur le territoire des Etats-Unis d’Amérique (on ne parle pas du Bangladesh mais bien des USA !) à coups de centaines de milliards de dollars sans que personne ne se pose la question du risque, comment votre banque est incapable d’enregistrer votre changement d’adresse en moins de six mois et sans que vous l’ayez relancée dix fois, etc.

La sophistication de nos systèmes d’information, la bougeotte permanente érigée en mode de fonctionnement (fusion, OPA, rapprochement, etc.), le court-termisme nouvelle philosophie des marchés, l’instantanéité unique refuge de la politique spectacle, rendent l’Homme dépassé par les évènements et les environnements qu’il a lui-même créés, privilégiant le suivisme à l’analyse car plus personne n’y comprend rien. C’est la pétaudière généralisée !

La sémantique douce d’Alan Greenspan

Dans un discours datant de 1996, Alan Greenspan, alors gouverneur de la banque centrale américaine qui qualifiait alors d’exubérance irrationnelle la capacité des marchés à surévaluer des actifs

“ […] Clearly, sustained low inflation implies less uncertainty about the future, and lower risk premiums imply higher prices of stocks and other earning assets. We can see that in the inverse relationship exhibited by price/earnings ratios and the rate of inflation in the past. But how do we know when irrational exuberance has unduly escalated asset values, which then become subject to unexpected and prolonged contractions as they have in Japan over the past decade? […] ”

« The Challenge of Central Banking in a Democratic Society », 199612-05.

Qu’en termes élégants ces choses sont dites ! Eh bien la réponse à proposer à l’ex-gourou de Wall-Street est que l’on peut qualifier cette exubérance de pétaudière et qu’il faut y mettre de l’ordre, bref, réguler.