Madame Michu veut moins d’impôt et plus de prestations

Madame Michu s’émeut devant son blanc-sec au Café du commerce : « Ya trop de charges sociales qui pèsent sur les entreprises ! Yfo changer ça ! » dit-elle en allant percevoir ses allocations familiales et ses aides au logement.

C’est une vieille histoire ressortie en boucle depuis des années par les uns et les autres, simplifiée à l’extrêmme par les Guillaume Roquette (patron du FigMag) et autres Eric Zemmour. Les charges sociales payées par les entreprises et leurs employés servent à financer des prestations encaissées par les citoyens (allocations familiales, assurance maladie, assurance vieillesse etc.) Les charges sociales sont lourdes en France car les prestations sont importantes (voire luxueuses si on les compare à d’autres pays). Pour baisser les uns il faut diminuer les autres. Les français (élus et citoyens) ne sont jamais à cours d’idée pour ce qui est de baisser les charges, ou de les refourguer chez le voisin, ils manquent par contre sérieusement d’inspiration lorsqu’il s’agit de serrer les dépenses. Pour le moment les paiements des prestations sont supérieurs aux recettes encaissées d’où l’augmentation des dettes pour financer la différence ce qui laisse peser sur nos enfants une partie des coûts de notre mode de vie d’aujourd’hui…

L’argent prélevé via les charges sociales n’est pas thésaurisé sur un compte bancaire, non, il est reversé à des bénéficiaires. C’est ce qu’on appelle des transferts sociaux, une notion un peu complexe pour Guillaume Roquette et sa clique mais qui pose la difficulté que si vous coupez à un bout, vous baisser le débit de l’autre bout. Rien ne se perd, rien ne se crée, on vous le disait.

L’émotion populaire face à cette situation est légitime, l’honneur des politiques (et d’un Guillaume Roquette s’il en avait la capacité) serait maintenant d’expliquer froidement et avec pédagogie quelles lignes de dépenses sociales il va falloir baisser, et là c’est plus complexe car certains bénéficiaires verront baisser voir disparaître les prestations dont ils bénéficient… Depuis 40 ans les gouvernements et parlements français que nous avons élus ont opté pour faire un peu de tout : un peu de hausse des cotisations, un peu de baisse des prestations et un peu de dette pour compenser la différence. Un peu de tout ça mais année après année et sur 4 décennies cela fait à la fin beaucoup de déficit.

Une autre solution serait le grand soir budgétaire avec des baisses des retraites comme en Grèce où elles ont été réduites de 30% sur une ou deux années, du débauchage massif de fonctionnaires comme ce fut fait au Royaume-Uni ces dernières années, la privatisation générale des biens de la République pour la désendetter, etc. Jusqu’ici aucun gouvernement/parlement de droite comme de gauche n’a osé, et les citoyens n’ont jamais voté pour. On a toujours opté pour les petits pas plutôt que les coupes drastiques. L’autorité et le courage n’ont pas vraiment été les qualités décisives de nos dirigeants depuis Mon-Général…

Le dernier programme politique connu de l’actuelle opposition est celui de l’UMP fin 2013 qui prévoit page 15 d’économiser 130 milliards d’euros sur le quinquennat. NKM a annoncé 150 milliards il y a deux mois. Cela manque un peu de détails pour connaître où s’appliqueront exactement ces baisses drastiques de dépenses, mais si l’on estime que c’est la bonne méthode il suffit de voter pour eux et d’espérer que le programme sera appliqué.

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