Des mauvaises nouvelles en cascade en Calédonie

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De la non-réélection du président indépendantiste du congrès du territoire, Roch Wamytan qui a présidé cette institution environ une dizaine d’années, et son remplacement par une candidate modérée, Veylma Falaeo, jusqu’aux désastres économiques qu’affronte ce territoire pacifique, c’est une vague de mauvaises nouvelles qui déferle.

La non-reconduction du président indépendantiste

Contre toute attente le président indépendantiste Roch Wamytan a été remplacé à la tête du congrès calédonien par Mme. Veylma Faleo du parti l’Eveil océanien. Plutôt modérée, elle s’affiche comme « « ni indépendantiste, ni non-indépendantiste ». Son curriculum-vitae publié sur le site web du congrès (cv Veylma Faleo) déborde de bonnes intentions, d’engagements associatifs, de défense des droits de la femme et de « troisième voie » quant à « l’avenir institutionnel du pays ». Le terme « pays » est d’ailleurs systématiquement retenu dans la documentation émise par le congrès lorsqu’il parle du territoire.

Cette femme n’est sans doute pas vraiment formatée pour emmener l’archipel vers son indépendance, seule issue possible pour sortir de ses contradictions existentielles politiques et économiques.

La Nouvelle-Calédonie s’enfonce dans la crise économique

Les émeutes du mois de mai dernier ont dévasté le tissu économique et les troubles ne sont d’ailleurs pas vraiment terminés, un dixième mort étant à déplorer en juillet dernier, un jeune homme touché lors d’échanges de tirs avec des gendarmes. Le gouvernement calédonien se propose de mettre en place

Un plan de « sauvegarde de refondation et de reconstruction » (S2R) a été élaboré par le congrès. Les grandes lignes en sont présentées sur son site web (S2R) et l’article se termine par :

Le plan a vocation in fine à être transmis à l’État dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2025 (PLF 2025).

Il n’y a pas de montant affiché dans ce plan mais la presse a parlé d’une enveloppe de 4,2 milliards d’euros demandée par le gouvernement calédonien à l’Etat français, c’est-à-dire à ses contribuables.

Et comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, la compétition actuelle sur le marché du nickel a entraîné la fermeture, sans doute définitive, de l’usine « du Nord » détenue par des capitaux privés et l’administration indépendantiste de la région nord. A ce stade il n’y a pas de repreneur connu pour cette installation industrielle de toute première importance pour cette région et il est peu probable qu’elle puisse être gérée dans des conditions économiques acceptables par des intérêts uniquement publics qui n’auraient sans doute ni les compétences ni les ressources nécessaires.

Quelle voie de sortie de l’imbroglio ?

Difficile d’imaginer une porte de sortie positive dans une situation aussi désastreuse pour toutes les parties. Il semblerait qu’un certain nombre de personnes de la communauté non-canaque soient en train de liquider leurs affaires sur place pour émigrer soit dans la région, Australie ou Nouvelle-Zélande, soit pour revenir en France hexagonale. L’avenir politique à court terme est sombre, les émeutes vont certainement reprendre un jour ou l’autre, les besoins de financement sont considérables alors que la France est en grande difficultés financières et, le plus grave, personne ne sait bien par quel bout prendre le dossier.

Pas très loin de Nouméa, environ 500 km au nord, étaient le condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides qui obtint son indépendance en 1980 par suite d’un référendum qui se prononça en faveur de ce statut. C’était il y a 40 ans, les enjeux étaient sans doute moindres, 110 000 habitants seulement, pas de matières premières et, sans doute, des dirigeants locaux, français et britanniques plus visionnaires. Puisse la Nouvelle-Calédonie suivre le chemin apaisé montré par le Vanuatu dans les années 1980 !

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Un chemin heurté vers l’inévitable indépendance de la Nouvelle-Calédonie
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