Misérabilisme étudiant

L’assemblé nationale a voté une proposition de loi généralisant le repas à 1 EUR pour tous les étudiants, contre l’avis du gouvernement. Jusqu’ici seuls les étudiants bénéficiant d’une bourse ou étant en « situation précaire » étaient éligibles à ce tarif réduit. Les repas universitaires sont préparés et servis par les Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous) qui eux-mêmes sont subventionnés avec de l’argent public, subventions qu’il va donc falloir augmenter pour compenser la perte de recettes décidée par le parlement.

Cette mesure « progressiste » part du principe que tous les étudiants sont en « situation précaire » et méritent donc d’être subventionnés par les contribuables. Ce n’est heureusement pas le cas mais néanmoins tous pourront bénéficier de cette mesure. C’est le défaut de la vision misérabiliste d’une partie des élus (souvent partagée dans les dîners en ville et sur les plateaux télévisés) qui consiste à élaborer les politiques sur la situation « des plus défavorisés » ce qui revient à en faire profiter aussi « les plus favorisés ».

La logique voudrait que les politiques budgétaires soient conçues en fonction de la situation moyenne des citoyens et des entreprises et que des mesures spécifiques soient mises en œuvre pour favoriser ceux qui sont en ont réellement besoin. La généralisation du repas à 1 EUR, à perte pour les Crous, pour tous les étudiants illustre ce travers français de l’addiction à la dépense publique. Le nombre de repas servis à 1 EUR va certainement augmenter de même que le déficit des Crous et donc leur besoin de subvention qui en sera la conséquence. Sans doute une telle mesure apportera quelques suffrages aux partis qui l’ont soutenue, elle ne changera probablement pas grand-chose au sort « des plus favorisés » qui d’ores et déjà ne prennent pas leurs repas dans les restaurants du Crous.