L’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas sur la bande de Gaza continue à dérouler les différentes étapes convenues pour les libérations réciproques d’otages israéliens contre détenus palestiniens. Ce jeudi ce sont des cercueils qui ont été rendus par les Palestiniens à Israël, ceux de deux enfants et de leur mère, la famille Bibas, dont le père, lui aussi otage, a été échangé, vivant, il y a déjà quelques jours.
Le Hamas et ses groupes assimilés ont utilisé la même mise en scène pour restituer les morts que pour les vivants : foule populaire rassemblée sur le lieu de remise des cercueils noirs à la Croix Rouge, soldatesque armée en uniformes rutilants, exposition des cercueils sous une grande affiche représentant le premier ministre israélien transformé en vampire. Et, bien sûr, une multitude de vidéastes officiels filmant la scène sous tous ses angles.
Quelques heures plus tard on apprenait des autorités israéliennes que les corps des deux enfants avaient bien été identifiés mais que celui devant être leur mère était celui d’une femme inconnue. Le Hamas reconnaît rapidement une possible confusion dans les corps. On ignore pour le moment s’il s’agit d’une véritable erreur ou d’un acte réfléchi du groupe terroriste religieux. Un nouveau cercueil est ensuite remis à la Croix Rouge qui, cette fois-ci, contient bien le corps de Mme. Bibas.
Les pays occidentaux, et même l’ONU, sont révulsés par ce théâtre médiatisé des échanges, appliqué aux morts comme aux vivants. Les non-occidentaux sont plutôt silencieux sur le sujet. De son côté, Israël qui libère des centaines de détenus palestiniens en application de ses engagements ne se résout pas à appliquer la même méthode audiovisuelle et il n’y a pas d’images diffusées de leur sortie d’Israël. Il y en a cependant de nombreuses de leurs arrivées en bus à Gaza. En revanche, les télévisions israéliennes diffusent des images des retrouvailles des otages avec leurs familles sans que l’on sache si lesdites familles sont d’accord pour cette publicité. On pourrait se passer de ces reportages un peu racoleurs et un peu plus de discrétion serait bienvenue sur ces moments d’intimité !
La mort de ces trois otages, dont deux enfants enlevés alors qu’ils avaient 8 mois et 4 ans, est attribuée à l’une ou l’autre partie selon les cas. La Palestine qui a enlevé cette famille le 7 octobre 2023 accuse un bombardement israélien qui aurait atteint cette famille. Israël accuse le Hamas de les avoir assassinés. La députée française au parlement européen Rima Hassan a en tout cas tranché la question dans l’un des très nombreux messages propalestiniens diffusés sur son compte « X ».
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De nouvelles négociations seraient en cours pour arrêter les prochaines étapes de ce cessez-le-feu. Si elles échouent on peut imaginer la reprise de la guerre qui, probablement, n’atteindrait pas plus qu’avant le cessez-le-feu actuel son objectif de « la destruction du Hamas ». Entre temps, le nouveau président des Etats-Unis a proposé sa solution : déplacement des 2 millions de Palestiniens de la bande de Gaza en Egypte et en Jordanie, sans droit au retour, « prise de contrôle » de l’enclave par les Etats-Unis (?) et transformation de celle-ci en « riviera ». A ce stade les pays arabes ont manifesté leur opposition à ce projet.
Il est à craindre que les générations futures aient encore à entendre parler longtemps du conflit israélo-palestinien et à payer pour la énième reconstruction de Gaza !
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