Le bal des Judas

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Le plus stupéfiant dans les aventures de Fillon et de ses petits arrangements familiaux c’est la rapidité avec laquelle tous les « amis de sa famille politique » ont immédiatement décidé de le trahir à la première brise contraire. On aurait pu imaginer une alternative où ils se seraient réunis comme un seul homme derrière le candidat et son programme, clamant la présomption d’innocence et la nécessité de réformer la République avec ce projet libéral plutôt radical qu’aucun d’eux n’avait eu le courage de formaliser sinon par quelques messages-slogans en 140 signes sur Tweeter ! Que nenni, c’est la débandade Solère, Estrosi, Morano et des dizaines d’autres quittent le bateau et sautent à l’eau.

Où sont les engagements, la croyance dans un programme, la parole donnée, les valeurs politiques ? A l’eau avec le reste ! Les traîtres n’écoutant que leur veulerie partent en courant voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Pas sûr qu’ils ne trouvent un pâturage beaucoup plus accueillant avec un plan B, C ou autre. En cas de victoire de Fillon à la présidentielle, hypothèse qui n’est quand même pas encore définitivement impossible, nous risquons d’avoir quelques bons moments et dessins satiriques avec le ralliement des traîtres qui reviendront immanquablement à la soupe.

Il est étonnant de voir que si peu de ces responsables conservateurs n’aient pris le pari de continuer derrière leur candidat un peu amoché par cette histoire d’emplois familiaux. Quoi qu’il en soit, il y aura demain des règlements de comptes dans le parti Les Républicains. Ils pourraient être bénéfiques s’ils en profitaient pour changer de génération, remiser les quinqua et sexagénaires pour faire émerger les plus jeunes. Il faut savoir passer la main et tirer les justes conclusions de la décadence en cours. Les jeunes ne feront pas pire.

Patrick Stéphanini, directeur de campagne démissionnaire de Fillon est le symbole de cette génération perdue. 63 ans, énarque, il a roulé sa bosse dans nombre de cabinets ministériels de droite, pantouflé dans des préfectures lorsque la gauche était au pouvoir, été parachuté dans des circonscriptions législatives imperdables, qu’il a perdues, etc. Entre deux postes politiques il est régulièrement nommé à des positions administratives qu’il n’occupe, si l’on ose dire, que quelques mois le temps que se présente une nouvelle occasion plus politique pour lequel il se croit sans doute plus apte et utile. M. Stéphanini est également condamné a de la prison avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. C’est ce même Stéphanini qui démissionne de son poste de directeur de campagne du candidat Fillon alors que celui-ci n’est pas même encore mis en examen. Qu’aurait-il eu à perdre, à 63 ans, de faire preuve d’un peu plus de respect de ses propres engagements en faveur d’un homme et de son programme ? Il devrait logiquement prendre maintenant sa retraite et cesser de polluer la vie politique française. En principe il ne devrait pas être trop étouffé par les remords. Ainsi va la vie politique en France.

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