La droite de la droite française et la Russie

Comme on le constate depuis plusieurs années, on a assisté à un renversement des alliances traditionnelles de certains partis de l’extrême droite française. Durant la guerre froide et jusque dans les années 1980, le monde communiste, avec la Russie comme guide, était le chiffon rouge repoussoir pour la droite en général, la droite de la droite en particulier. L’Union soviétique était l’hydre à combattre, le collectivisme l’idéologie à abattre. Le siège de la compagnie nationale russe Aéroflot sur les Champs Elysées était le rendez-vous régulier de manifestations antisoviétiques dans les années 1970-1980 ; dès que Moscou envoyait des chars dans un « pays frère », ce qui s’est hélas passé assez régulièrement, de Budapest à Prague en passant par Varsovie, des groupuscules nationalistes et anticommunistes comme le GUD (Groupe union défense) ou l’UNI (Union nationale inter-universitaire) manifestaient leur antisoviétisme devant le bâtiment qui abritait la compagnie aérienne. En 1977, Alain Escoffier militant « solidariste » plus ou moins d’extrême droite, s’immolait par le feu en criant « communistes assassins ! » dans les locaux de cette même Aéroflot en hommage au militant Jan Palach qui s’était lui aussi immolé par le feu en 1969 à Prague pour contester l’invasion des chars soviétiques en Tchécoslovaquie à l’été 1968.

Aujourd’hui, ces mêmes partis de droite dure copinent depuis quelques années avec la Russie qui finance d’ailleurs certains d’entre eux. Ils admirent le côté mâle dominant du président Poutine qui défend des positions nationalistes et patriotiques, méprise la faiblesse des démocraties et fait preuve d’une autorité violente chez lui et chez ses affidés.

Récompensant la main qui les nourrit, le « Rassemblement national » de Marine le Pen comme le parti « Reconquête ! » d’Éric Zemmour trouvaient jusqu’à hier des circonstances atténuantes à la Russie « cernée par l’Alliance atlantique ». Ils ont évidemment un peu de mal à maintenir cette victimisation d’une Russie « agressée » par l’Ukraine et l’OTAN alors ils reviennent sur leurs positions prorusses, condamnent la guerre en cours mais en rendent aussi responsable l’Occident qui n’a pas su être assez sage pour ménager la Russie.

Aussi intéressant est la situation d’un certain nombre de dirigeants occidentaux qui se sont laissés séduire par les sirènes du soft power de Moscou en acceptant de rentrer, voire de présider, des conseils d’administration de compagnie publiques russes. C’est ainsi que François Fillon, ancien premier ministre français, a été nommé administrateur des sociétés pétrochimiques Sibur et Zarubezhneft en 2021. Ce fait est aimablement rappelé depuis quelques jours par l’opposition au parti LR, au point que l’impétrant s’est fendu ce matin d’un message sur Twitter :

Comme les réactions des partis de la droite nationaliste c’est un « je condamne, mais… ». Comme par hasard des photos de Fillon serrant les mains de quelques dirigeants russes sont ressorties ces derniers jours, probablement poussées par la Russie qui espère ainsi diviser la politique française. C’est le soft power, art dans lequel Moscou s’est montré maître ces dernières années, au moins autant que dans le pouvoir de la force. Cette nouvelle « affaire Fillon » n’est de guère d’importance tant le personnage a quitté la politique depuis 2017 et s’est déjà suffisamment démonétisé, humainement comme politiquement. En allant ainsi « à la soupe » il se dévalorise encore un peu plus mais les caciques de son ancien parti sont bien ennuyés de cette situation sur laquelle ils restent plutôt silencieux.

Cette guerre russo-ukrainienne rend les petites querelles politiciennes franchouillardes tellement incongrues que du coup la campagne électorale présidentielle française est au point mort, ce qui probablement sert les intérêts du parti au pouvoir, dans la mesure où l’actuel président de la République se représenterait à l’élection du mois d’avril, ce qui n’est pas encore officialisé. Entendre Valérie Pécresse expliquer comment elle va « augmenter les salaires nets de 10% » alors que les missiles pleuvent sur l’Ukraine, ou Éric Zemmour vanter « l’immigration 0 » quand des milliers d’Ukrainiens sont en train de fuir leur pays vers l’Ouest, ne présente plus beaucoup d’intérêt…

Les Fillon et consorts condamnés pour détournement de fonds public

Coco / Charlie Hebdo (01/03/2017)

Par suite des contrats de travail fictifs offerts à sa femme Pénélope, François Fillon est condamné à cinq ans de prison dont trois avec sursis pour détournement de fonds publics, et complicité d’abus de biens sociaux, plus une amende de 375 000 euros et dix ans d’inéligibilité. Sa femme est condamnée à trois ans de prison avec sursis, la même amende et cinq ans d’inéligibilité. Son suppléant qui l’avait remplacé à l’assemblée nationale lorsqu’il avait été nommé ministre puis premier ministre, et qui avait poursuivi les mêmes pratiques douteuses au bénéfice de Pénélope, est condamné à deux années de prison avec sursis et quelques autres broutilles. Ils doivent en outre rembourser les fonds détournés à l’assemblée nationale qui s’était portée partie civile, soit un bon million d’euros.

Les trois condamnés à ces lourdes peines ont fait appel. Que la justice passe !

L’emploi fictif de Pénélope Fillon confirmé par l’employeur et la justice

Comme c’était annoncé, l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharière, « ami » de la famille Fillon a reconnu que l’emploi qu’il avait offert à Mme. Fillon au sein de la Revue des deux mondes dont il est propriétaire était un emploi de complaisance. Il a utilisé la procédure française de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) ce qui lui permit d’amoindrir sa peine. Il a été condamné à huit mois de prison avec sursis ainsi qu’à une amende de 375 000 EUR pour abus de bien sociaux.

La famille Fillon reste encore sous le coup de différentes mises en examen dans d’autres affaires toutes sorties à l’occasion de l’élection présidentielle de 2017 et qui avaient montré le rapport très particulier qu’entretenait le candidat avec l’argent.

François Fillon est maintenant reconverti dans les affaires financières privées et quand il voit les émeutes agitant actuellement la France qu’il rêvait de gouverner, peut-être ne regrette-t-il pas trop d’avoir changé de voie, contraint et forcé ?

Fillon lâché par ses potes

Après avoir été dénoncé par son « ami » Robert Bourgi, un affairiste de la FrancAfrique qui lui offrait des costumes à 6 000 EUR pièce, ce qui marqua le début de son échec aux élections présidentielles de 2017, voici maintenant François Fillon, ou plus exactement sa femme, Pénélope, dénoncée par un autre « bon ami » du couple, l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière qui a choisi de « plaider coupable » dans l’affaire non encore jugée de l’emploi fictif de Mme. Fillon à la Revue des deux mondes qu’il dirige. En gros il reconnait que l’emploi était bien fictif. Gardons-nous de nos « amis » et que la justice passe !

L’hallali politique de Fillon

L’affairiste-barbouzard de la Françafrique Robert Bourgi, homme peu recommandable, ex-ami de François Fillon et sans doute toujours ami de Nicolas Sarkozy, a dévoilé ce matin sur les ondes les quatre raisons pour lesquelles il avait décidé de « tuer François Fillon » lors de la dernière campagne électorale présidentielle en lui offrant des costumes de luxe puis en dénonçant ce cadeau à la presse :

1- D’abord parce que il a violé toutes les règles de l’amitié à mon endroit… 2- [la référence à] la mise ne examen du Général de Gaulle, ça je ne l’ai pas supporté… 3- il passait son temps à démolir Nicolas Sarkozy, ça je ne le supporte pas…4- je le savais accro à l’argent et on ne pouvait pas laisser faire cela parce que tôt ou tard celui qui aurait pu diriger la France aurait eu de sérieux problèmes…

Le 10 janvier, je déjeune avec Nicolas Sarkozy. Il me dit : ‘Tu as vu les sondages ? Fillon va devenir président.’ Je lui réponds : ‘Nicolas, il n’ira jamais à l’Élysée. Parce que je vais le niquer.’ Parce que j’avais ourdi le complot.

On croit rêver devant un tel déballage de barbouzeries, de manipulations, de lâchages en tous genres de la part de responsables qui ont tous trôné aux plus hauts niveaux de l’Etat, financés par les contribuables. Le candidat conservateur éconduit a lui-même reconnu qu’il avait mal choisi son ami Bourgi et lui avait d’ailleurs rendu les costumes que celui-ci dévoile maintenant avoir donné pour piéger Fillon.

Ce sont des mafieuseries de bas étage, du gangstérisme de palais dorés, de la voyouterie d’incompétents. Comment un François Fillon, premier ministre de la France cinq années durant peut-il choisir comme « ami » un Robert Bourgi forban de toutes les filouteries de la françafrique ? Et comment a-t-il pu accepter des costumes en cadeaux de ce personnage ? Mais il l’a fait, et six mois plus tard le voyou se vante sur les ondes d’avoir « niqué » le candidat !!!

Fillon a pris acte de sa défaite dans la honte, a abandonné la vie politique et s’est reclassé dans la finance avec une discrétion bienvenue. Bourgi continue à parader sur les plateaux télévisés. Le principal mérite du pouvoir français actuel est d’avoir balayé cette génération d’incompétents. Espérons que ces mauvaises habitudes ne renaîtront pas de leurs cendres.

Affaire Fillon – Le Canard Enchaîné : classée sans suite


François Fillon, candidat conservateur malheureux à la dernière élection présidentielle française avait porté plainte contre le journal satirique Le Canard Enchaîné qu’il accusait de diffusion de fausses nouvelles ayant eu pour effet de détourner des suffrages, qui ne se sont pas portés sur lui.

Le journal avait informé ses lecteurs, et les électeurs en général, que Mme. Fillon avait touché des rémunérations significatives pour des emplois dont la réalité était douteuse. Les sommes avancées par Le Canard ont été contestées par le candidat et qualifiées de « fausses nouvelles ».

Le parquet a classé cette affaire « sans suite », la « diffusion de fausse nouvelle » n’étant pas constituée à ses yeux. François Fillon et son épouse restent mis en examen notamment pour détournement de fonds publics. Ces affaires ont certainement précipité l’échec du candidat qui s’est depuis retiré de la vie politique.

Les affaires Fillon s’étoffent

 
Avec la régularité d’un métronome, de nouvelles révélations viennent aggraver les difficultés électorales du candidat conservateur à l’élection présidentielle. Après avoir appris qu’il avait employé sa famille (sa femme et deux de ses enfants) à l’assemblée nationale, rémunérée avec de l’argent public, pour des prestations sur la réalité desquelles enquête la justice, François Fillon a été mis en examen, puis on apprit que ses enfants lui ont reversé une partie de leurs rémunérations, sa fille pour lui rembourser « les frais de son mariage », son fils pour rembourser son loyer pris en charge par ses parents.

Après avoir admis avoir reçu un prêt sans intérêt de 50 000 EUR en 2013 d’un homme d’affaires du CAC40, on découvre aujourd’hui qu’un affairiste de la Françafrique lui a offert deux costumes à 7 000 EUR pièce il y a quelques semaines.

Tout ceci n’est décidément pas très raisonnable, et même carrément stupide. Cela va commencer sans doute à quelque peu saper le socle électoral du candidat. On est frappé de découvrir le manque de jugeote assez désarmant pour une personnalité de cette stature qui, a priori, aurait dû être en mesure d’autofinancer ses besoins compte tenu des rémunérations qui lui sont versées par le contribuable depuis des décennies, sans avoir besoin d’aller taper des affairistes. On frémit en pensant aux possibles conflits d’intérêt et on rigole désormais très franchement en entendant le candidat expliquer comment il va passer les dépenses publiques à la paille de fer.

On reste aussi confondu de la facilité avec laquelle toutes ces affaires sont révélées au public et à la presse. Certains de ces cas ne devaient être connus que de peu de monde, et pourtant Fillon a été trahi. Il l’a donc été par de très proches, et à plusieurs reprises. C’est la rançon à payer pour ces largesses dont il a bénéficié et qu’il aurait été plus avisé de refuser. La trahison est consubstantielle de la politique française, Fillon a sous-estimé cette tendance. Il le paiera peut-être cher.

Fillon s’égare

Fillon-le-stupide explique qu’une chaîne de télévision aurait annoncé le suicide sa femme. Vérification faite ce n’est heureusement pas le cas, aucune télévision ni radio n’a jamais lancé une telle nouvelle qui a juste circulé sur les réseaux dits « sociaux » qui brillent généralement plus par le tissu de bêtises complotistes qu’ils diffusent que par la qualité de leurs informations. Il suffit de ne pas les lire.

Encore une nouvelle stupidité au passif de Fillon !

Le Canard Enchaîné révèle cette semaine que François Fillon, candidat conservateur à l’élection présidentielle française, a emprunté 50 000 EUR en 2013 à un homme d’affaires du CAC40, celui-là même qui a également employé Mme. Fillon deux années durant avec un salaire confortable pour des prestations sur la réalité desquelles la justice est en train d’enquêter. Ce prêt sans intérêt a été remboursé, le tout étant confirmé par l’avocat du candidat.

On reste confondu devant tant de maladresse et d’absence complète de sens des réalités. Qu’un ancien premier ministre, ministre et parlementaire depuis 40 ans ait besoin de 50 mille euros, soit. Mais qu’il ne songe pas une seconde qu’il ferait mieux d’aller emprunter à la Caisse d’épargne de la Sarthe, comme Mme. Michu, plutôt que d’aller taper un affairiste, laisse songeur. Ce n’est sans doute pas illégal mais on imagine sans peine les soupçons de conflit d’intérêt qui pèsent sur de telles transactions. Cerise sur le gâteau, le candidat a oublié de mentionner ce prêt reçu dans sa déclaration de patrimoine due par tout parlementaire. Et tout ceci ne se passe pas dans les années 90’ à l’époque des malversations des Chirac, Emmanuelli et autres Juppé, mais… en 2013 soit un temps où le personnel politique était censé avoir compris que les petits arrangements entre amis étaient de moins en moins tolérés par les électeurs.

Tout ceci n’est pas très grave mais risque d’obérer sérieusement les chances de la droite à l’élection présidentielle qui étaient pourtant gagnée d’avance si l’on en croit les journalistes mondains de plateaux télévisés.

Affaire dans l’affaire : on se demande qui peut bien informer la presse de ces affaires. En l’occurrence il s’agit d’une transaction financière entre un politique et un homme d’affaires qui n’a pas été déclarée. Mis à part les deux impétrants, seules leurs banques a pu identifier le flux financier. Qui dénonce ?

Le bal des pleutres

Finalement, Fillon-le-stupide-de-la-campagne est confirmé comme le candidat conservateur pour les élections présidentielles. Aussitôt les traîtres qui avaient fui reviennent vers l’étable avec plus ou moins d’élégance de de bonne volonté. Contrairement à ce qu’annonçait les gens « bien informés », François Fillon tient bon et réussi à convaincre ses interlocuteurs politiques qu’il n’y a pas d’autre solution que sa candidature pour une élection qui se déroulera dans moins de deux mois. Alors les fuyards qui ont quitté le navire dès qu’une première brise s’est mise à souffler auraient peut-être mieux fait de réfléchir à deux fois. Mais on peut leur faire confiance pour revenir au bercail en bramant sur le rassemblement et l’unité.

Le bal des mondains

Dans un dîner en ville quelques convives assènent d’un air entendu et bien informé : « Fillon sera débranché demain ! ». Et quand on demande sur quoi repose une telle assertion, ils répondent « mais sur les sondages bien sûr et ce que l’on entend à la radio ».

Il est toujours étonnant de voir des citoyens accorder encore quelque crédit que ce soit aux sondeurs démiurges ou aux journalistes mondains. On a rarement vu deux corporations aussi incompétentes que celles-ci ces dernières années où elles n’ont pas cessé d’annoncer des évènements qui ne se sont pas produit, des résultats électoraux qui ont été démentis par la réalité, des prévisions apocalyptiques aussi ridicules qu’infondées.

Le lendemain de ce dîner de bobos, François Fillon était confirmé comme candidat unique de la droite à l’élection présidentielle.

Le bal des Judas

Le plus stupéfiant dans les aventures de Fillon et de ses petits arrangements familiaux c’est la rapidité avec laquelle tous les « amis de sa famille politique » ont immédiatement décidé de le trahir à la première brise contraire. On aurait pu imaginer une alternative où ils se seraient réunis comme un seul homme derrière le candidat et son programme, clamant la présomption d’innocence et la nécessité de réformer la République avec ce projet libéral plutôt radical qu’aucun d’eux n’avait eu le courage de formaliser sinon par quelques messages-slogans en 140 signes sur Tweeter ! Que nenni, c’est la débandade Solère, Estrosi, Morano et des dizaines d’autres quittent le bateau et sautent à l’eau.

Où sont les engagements, la croyance dans un programme, la parole donnée, les valeurs politiques ? A l’eau avec le reste ! Les traîtres n’écoutant que leur veulerie partent en courant voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Pas sûr qu’ils ne trouvent un pâturage beaucoup plus accueillant avec un plan B, C ou autre. En cas de victoire de Fillon à la présidentielle, hypothèse qui n’est quand même pas encore définitivement impossible, nous risquons d’avoir quelques bons moments et dessins satiriques avec le ralliement des traîtres qui reviendront immanquablement à la soupe.

Il est étonnant de voir que si peu de ces responsables conservateurs n’aient pris le pari de continuer derrière leur candidat un peu amoché par cette histoire d’emplois familiaux. Quoi qu’il en soit, il y aura demain des règlements de comptes dans le parti Les Républicains. Ils pourraient être bénéfiques s’ils en profitaient pour changer de génération, remiser les quinqua et sexagénaires pour faire émerger les plus jeunes. Il faut savoir passer la main et tirer les justes conclusions de la décadence en cours. Les jeunes ne feront pas pire.

Patrick Stéphanini, directeur de campagne démissionnaire de Fillon est le symbole de cette génération perdue. 63 ans, énarque, il a roulé sa bosse dans nombre de cabinets ministériels de droite, pantouflé dans des préfectures lorsque la gauche était au pouvoir, été parachuté dans des circonscriptions législatives imperdables, qu’il a perdues, etc. Entre deux postes politiques il est régulièrement nommé à des positions administratives qu’il n’occupe, si l’on ose dire, que quelques mois le temps que se présente une nouvelle occasion plus politique pour lequel il se croit sans doute plus apte et utile. M. Stéphanini est également condamné a de la prison avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. C’est ce même Stéphanini qui démissionne de son poste de directeur de campagne du candidat Fillon alors que celui-ci n’est pas même encore mis en examen. Qu’aurait-il eu à perdre, à 63 ans, de faire preuve d’un peu plus de respect de ses propres engagements en faveur d’un homme et de son programme ? Il devrait logiquement prendre maintenant sa retraite et cesser de polluer la vie politique française. En principe il ne devrait pas être trop étouffé par les remords. Ainsi va la vie politique en France.

Les serpents à sonnettes se débinent

Alors que François Fillon risque d’être mis en examen dans l’affaire de ses petits arrangements familiaux, beaucoup des serpents à sonnettes qui composent son entourage politique de la droite commencent à le lâcher et démissionnent de leurs postes de l’équipe de campagne alors qu’il est convoqué par les juges le 13 mars mais que sa mise en examen n’est pas encore certaine.

La stupidité de trop du candidat a été de dire qu’il renoncerait à sa candidature s’il était mis en examen pour finalement revenir sur cet engagement et annoncer qu’il continuerait quoi qu’il arrive. Ce n’est pas très sérieux, évidemment, mais la facilité avec laquelle tous ces élus de rencontre quittent le bateau Fillon en dit long sur la légèreté de leur engagement. La traîtrise est un mode de fonctionnement dans la politique française, ce n’est pas nouveau, mais elle s’exprime ici avec une vigueur et une rapidité plutôt inédites.

Les lâcheurs ont aussi peur de ne pas être réélus aux législatives qui suivront la présidentielle, ou de ne pas avoir le poste de ministre auquel ils rêvent, si Fillon ne pouvait atteindre le second tour. Ils regardent leur porte-monnaie et se disent que la soupe risque d’être un peu aigre s’ils restent avec ce candidat boiteux. Alors, comme un troupeau de gnous à la recherche d’un point d’eau à la fin de la saison sèche dans le cratère du Ngorongoro ils cherchent désespérément un candidat plus prometteur.

On a es dirigeants que l’on mérite !

Fillon se lâche mais ne lâche rien

François Fillon attaqué de toutes parts continue à se présenter comme victime et commet des déclarations verbales excessives, il parle « d’assassinat politique » le concernant, de « quasi guerre civile » au sujet d’une manifestation à Nantes contre la venue de Marine Le Pen, et nombre de déclarations agressives contre la justice.

Fillon a voté, voire initié, toutes les lois renforçant les pouvoirs du parquet au détriment des juges tout en pestant de façon récurrente contre « la justice laxiste de gauche » et le voilà maintenant acteur d’une action initiée par le parquet national financier…

On peut comprendre que ces évènements soient lourds à porter mais Fillon devrait rester modéré dans ses déclarations et garder son cap. Rien n’est perdu pour lui pour l’élection présidentielle.

Le stupide profère des stupidités

La justice qui enquête sur les arrangements salariaux de la famille Fillon déclare qu’elle ne peut pas prononcer un « classement sans suite en l’état ». On en déduit que les preuves d’activités professionnelles prestées par Mme. Fillon et ses enfants en échange d’argent public, et dans le cas de Mme., dans une deuxième étape, contre argent privé, ne sont pas éclatantes.

Après avoir accusé le pouvoir de « coup d’Etat constitutionnel », voilà notre homme qui, par la voix de ses avocats, dénie au parquet national financier la légitimité d’enquêter sur ses actes de parlementaire. La victimisation se porte bien mais sur le fond rien de bien nouveau : Fillon a nourrit les siens comme il le pouvait.

La défense de Fillon

Le stupide de la campagne présidentielle, François Fillon, essaye de se défendre sans trop de succès suite aux révélations qui ont mis sur la place publique ses petits arrangements familiaux qui lui ont permis de rémunérer sa femme et ses enfants avec de l’argent public pour un travail sur la réalité duquel la justice investigue. Les faits ne sont a priori pas illégaux s’il y a bien eu prestations effectuées en échange de la rémunération perçue, ils sont simplement déplacés et inappropriés pour un candidat qui prêche la réduction et une meilleure utilisation des fonds publics.

Sa tacite de défense a d’abord consisté à accuser la gauche de « coup d’Etat institutionnel » contre sa personne puis, devant le ridicule de l’analyse il est ensuite passé à une attaque en règle de la presse ânonnant et rabâchant sur la violence des attaques « jamais vue de toute la Vème République, mettant en jeu la démocratie ». En fait la presse satyrique et d’investigation sort régulièrement une partie des affaires dans lesquelles grenouillent le microcosme. On se souvient notamment de la déclaration de revenus de Chaban-Delmas vierge de tout impôt dans les années 70 et qui avait participé à l’enterrement rapide du concept de Nouvelle Société que défendait l’impétrant. Là aussi, tout était légal et immoral. L’affaire des diamants de Giscard dit d’Estaing lui avait aussi sans doute valu sa non réélection en 1981, tout était légal et immoral. Plus récemment la démission du ministre-fraudeur Cahuzac a été révélée par la presse et là, tout était illégal et immoral. Et l’on passe sur les emplois fictifs pour Juppé, les voyages exotiques de Chirac payés en liquide, les fraudes des Balkany, etc. etc.

Ce qui réunit ces différentes affaires est le sentiment d’impunité et de victimisation de leurs auteurs. Certains ont présentés quelques vagues excuses mais tous s’estiment victimes d’attaques injustes contre leurs personnes. Leurs égos surdimensionnés les empêchent de se remettre en cause. Fillon-le-stupide n’est pas pire que les autres, il est juste stupide ! Il sera probablement élu président malgré tout compte tenu de la pauvreté de l’offre politique alternative et ne sera pas forcément un mauvais président. Mais les citoyens sauront de quoi il fut capable pour nourrir sa petite famille.

En attendant ses meetings sont régulièrement perturbés par une dizaine de militants syndicaux ou altermondialistes tapant sur des casseroles. Ce n’est pas bien méchant.

Fillon se bat sur la forme mais laisse planer le doute sur le fond

Le candidat stupide de la droite et du centre a publié une lettre mièvre dans laquelle il tente maladroitement de justifier la générosité dont il a fait preuve à l’égard de sa femme et ses enfants avec l’argent public. Son argument premier est que tout est légal, ce qui n’est d’ailleurs pas définitivement acquis puisque la justice investigue le sujet. Mais il reconnait que cette petite affaire familiale puisse « susciter la défiance » et présente des excuses :

En trente-deux ans de vie politique, je n’ai jamais été mis en cause dans une affaire. J’ai toujours agi dans la stricte légalité et dans la plus parfaite honnêteté. Mais j’ai commis une erreur : en travaillant avec mes proches, j’ai privilégié une collaboration de confiance qui, aujourd’hui, suscite la défiance. Le temps, l’époque, ont changé. J’ai décidé de mon propre chef d’interrompre cette collaboration en 2013. J’aurais sans doute dû le faire avant. Je vous dois donc des excuses.

Il eut été plus efficace de faire cette petite contrition il y a quinze jours et de ne pas l’enrober de tout un charabia complotiste comme si la terre entière, et surtout la presse, voulait abattre le candidat. Les électeurs vont arbitrer au final en votant ou pas pour le stupide, quelle que soit la décision de la justice.

Dans un autre genre c’est un peu une nouvelle affaire Strauss-Kahn : quelques mois avant un scrutin présidentiel, le candidat favori se met lui-même dans une situation inextricable qui choque une partie de ses électeurs potentiels. Le plus dans la situation d’aujourd’hui est la contradiction improbable dans laquelle s’est fourré M. Fillon, pourfendeur de la dépense publique et des fonctionnaires, mais entretenant sa petite famille avec les sous du contribuable. Même si potentiellement légale, il ne va sans doute pas être facile de se sortir de cette contradiction.

Fillon nourrit les siens

L’édition du Canard Enchaîné d’hier révèle que le stupide de l’élection présidentielle a versé des indemnités de licenciement confortables à son épouse dont la réalité du travail comme assistance parlementaire est sous investigation judiciaire. Rien ne sera épargné à Pénélope et François Fillon dont les petits arrangements en famille sont détaillés à la France entière pour le plus grand bonheur des caricaturistes qui s’en donnent à cœur joie devant le ridicule de la situation et la stupidité des impétrants. Les militants apprécient modérément et se font houspiller lors des tractages (qu’ils font bénévolement).

Des interviews diverses et variées expliquent que Mme. Fillon travaillait effectivement, d’autres qu’on ne l’a jamais vue faire quoique que soit pour la carrière politique de son mari. On en est à se demander si elle était même au courant qu’elle était sous contrat avec son mari et si toute cette carambouille ne cacherait pas un simple détournement de fonds.

La campagne électorale de Fillon est au point mort depuis deux semaines, encalminée par des révélations dignes de Clochemerle sur des pratiques détestables qui décrédibilisent tout le programme d’un candidat : faite ce que je dis mais pas ce que je fais…

Le bal des traîtres et des serpents à sonnettes

Ce qui est également révélateur dans l’affaire Fillon est la célérité avec laquelle le nid de serpents à sonnettes qui constitue le parti Les Républicains s’est mis à crier haro sur le baudet. Il ne s’en est fallu que de quelques jours après les révélations sur les largesses dont fit preuve le candidat à l’égard des siens avec les sous du contribuable pour que les traîtres sortent les couteaux pour expliquer que le candidat n’était plus crédible et qu’il fallait donc le remplacer.

On aurait pu imaginer une situation dans laquelle les rangs du parti se seraient resserrés autour de M. Fillon pour affronter l’adversité ensemble, affirmer que le programme est bon, que leur candidat est irremplaçable même si pas infaillible et qu’il fallait donc passer outre cette misère familiale et poursuivre le combat.

Cette option n’a pas été retenue et à sa place chacun y est allé de son coup bas, de sa proposition malsaine, de son règlement de compte clanique, de son allusion nauséabonde, bref, un troupeau d’hyènes se déchirant devant la charogne boursoufflée d’un buffle. Cela aussi est parlant sur l’état d’esprit du monde politique français.

L’actualité du stupide à la une

L’affaire Fillon est en train de prendre des proportions inattendues. Le candidat de la droite aux élections présidentielles a rémunéré sa femme et ses enfants pendant des années sur de l’argent public pour des emplois sur la réalité desquels la justice est en train d’enquêter. Quelle que soit son appréciation ou un éventuel jugement, les électeurs potentiels de ce candidat s’étonnent qu’après avoir qualifié la France d’Etat en faillite il ait fait preuve d’une telle générosité à l’égard des siens avec les sous du contribuables.

Conscient de la situation ambiguë dans laquelle il se trouve, Fillon développe une défense sur le thème du complot contre lui mené par la gauche voulant empêcher sa candidature. Il parle d’une « opération de calomnie très professionnelle, d’une extrême ampleur, sans précédent sous la Ve République » en précisant que « Nous sommes en face d’un coup d’Etat institutionnel. Cette opération ne vient pas de chez nous, cette affaire vient du pouvoir. »

Tout est bien sûr possible, y compris un coup bas du pouvoir en place ou de ses propres « amis » politiques, mais là n’est sans doute pas la question. Dans l’esprit des citoyens, ce qui choque est de voir ces petits arrangements familiaux avec de l’argent public pour un candidat qui a basé son programme sur la probité et contre la gabegie d’argent public…

La contradiction n’est pas facile à gérer, qu’importe au fond qui a trahi. Alors il se présente comme la victime d’un complot politico-médiatique, on ne sait pas bien s’il comprend le problème. Et pendant ce temps, les serpents à sonnettes qui forment son entourage commencent déjà à cracher leur venin et demandent son remplacement, hypothèse qui paraît difficile à réaliser dans le peu de temps qui reste avant l’élection.

L’affaire prend un tour plutôt insensé, susceptible de remettre en cause la présence d’un candidat conservateur à la présidentielle.