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  • Vacances poudrées à Saint-Domingue

    Les deux gamines condamnées à 8 ans de prison pour trafic de drogue en République Dominicaine sont graciées par le président de ce pays après 18 mois de détention. On avait retrouvé 6 kilos de cocaïne dans leurs bagages au départ de Saint-Domingue. Elles ont clamé dès le départ que ces sacs de cocaïne étaient arrivés dans leurs valises sans qu’elles ne s’en aperçoivent… Soit, mais le contraire est également possible.

    Allez, passons l’éponge, elles sont peut-être coupables, peut-être innocentes, mais elles ont fait 18 mois de prison. Elles seront en tout cas mieux en liberté en France plutôt qu’en prison en République Dominicaine. La prochaine fois les filles, allez passer vos vacances dans le Limousin, c’est moins dangereux !

  • « Capitalism: a love story » de Michael Moore

    « Capitalism: a love story » de Michael Moore

    Ciné ce soir ou le capitalisme en crise vu par Michael Moore. C’est outrancier comme il se doit, parfois larmoyant, mais tellement vrai. Et puis cela fait du bien que ces choses soient dites. Quelques passages hilarants quand Moore arrête son fourgon blindé devant le siège de Goldman Sachs, demande à rencontrer le pédégé pour récupérer et rendre au Trésor les milliards de fonds publics qu’il a fallu investir dans les banques pour les sauver de la faillite, ou quand il cerne le pâté de maisons de Wall Street du célèbre ruban jaune utilisé par la police américaine pour marquer les scènes de crime…

  • Le péché financier de notre génération

    Communiqué de l’Agence France Trésor :

    Christine Lagarde, ministre de l’Économie, de l’industrie et de l’emploi, a arrêté le montant des émissions à moyen et long terme (BTAN et OAT) nettes des rachats de l’Etat à 188 milliards d’euros pour 2010.

    Le programme prévoit que les émissions d’obligations indexées, tant sur l’inflation française qu’européenne, représenteront environ 10 % des émissions nettes à moyen et long terme. Comme au cours des années précédentes, l’Agence France Trésor ajustera ses émissions pour répondre à la demande et assurer la liquidité des titres.

    En 2009, l’AFT a procédé à 13,6 Md€ de rachats de titres avant leur échéances se répartissant entre 11 Md€ arrivant à maturité en 2010 et 2,6 Md€ de titres 2011. L’AFT procédera en 2010 à des rachats de titres venant à échéance dans les prochaines années, en fonction des conditions de marché.

    Le bilan du programme de financement 2009

    Le montant en nominal des emprunts bruts à moyen et long terme pour l’année 2009 a atteint 178,6Md€ répartis entre 83,6 Md€ d’OAT à taux fixe, 12,3 Md€ d’obligations indexées sur l’inflation (OATi, OAT€i et BTAN€i) et 82,7 Md€ de BTAN.

    22 déc. 09 : DÉTAIL DU PROGRAMME DES ÉMISSIONS À MOYEN ET LONG TERME DE L’ETAT POUR 2010

    Le programme de dépenses supplémentaires qualifié de grand emprunt à 35 milliards sera financé par ce programme. En rentrant plus dans les détails, on lit que des émissions vont être faites à 40 et 50 ans, ce quo en dit long sur la capacité de notre génération à transférer ses péchés sur les suivantes…

  • Les papes bêtifient

    Le pape Benoît 16 soupapes s’apprête à béatifier son prédécesseur Pie 12 qui ne s’est pas trop ému du sort des juifs durant la dernière guerre mondiale. A quoi sert la béatification d’un pape ?

    • Effet sur la croissance économique : nul
    • Effet sur le moral des Français : nul
    • Effet sur la santé de Johnny : nul
    • Effet sur les résultats des bleus en coupe du monde de fouteballe : nul
    • Effet sur la bonne entente entre religions juive et chrétienne : défavorable, mais cette relation était déjà plus que mauvaise
    • Réaction suggérée : indifférence

    Les papes qui se béatifient entre eux c’est un peu comme les politicards qui se décorent de la légion d’honneur. Le processus est basé sur l’autosatisfaction et le corporatisme. Sans intérêt donc, mais potentiellement pervers.

  • Le béton et les marchés

    Martin Bouygues, bétonneur mondial proche du pouvoir hexagonal, se plaint amèrement des réformes en cours des marchés financiers qui aboutit à ce que des titres Bouygues soient échangés sur les marchés financiers sans que l’intéressé ne soit informé de ces transactions.

    Bah oui mon grand, c’est la dernière mode en matière de boursicotage : les dark pools (ou autres crossing networks), sortes de plateformes informatiques ultrasophistiquées, fruits de la créativité malsaine des financiers mathématiciens qui ont mis à terre la planète finance en 2008 et où s’achètent et se vendent des titres en gré-à-gré de façon plus ou moins confidentielle en dehors des marchés boursiers classiques et de leur transparence.

    Mon grand, la meilleure façon de ne pas être touché par les turpitudes des marchés financiers et leurs avatars c’est de ne pas solliciter leurs sous. A partir du moment où une société est en bourse ses créateurs historiques se défaussent de leurs titres de propriété dans les mains d’inconnus dont une partie de forbans. Il est toujours possible ensuite de réclamer plus de réglementation mais c’est un peu tard et légèrement incohérent…

  • La culture en France

    Enfin une bonne nouvelle avant la coupe du Mooooooonde de fouteballe : France Culture arrive en n°3 des radios les plus podcastées en France. Comme quoi même avec seulement 1,8% de part de marché une radio intelligente arrive à soulever des montagnes.

  • Sanseverino – 2009/12/18 – Conflans Saint-Honorine

    Sanseverino en concert à la salle des spectacles de Conflans Saint-Honorine, il fait froid en cette mi-décembre et la banlieue est sombre, mais Sanseverino sait comment réchauffer l’atmosphère, c’est le moins que l’on puisse dire ! Gouailleur-provocateur, il affiche ses boucles d’oreille sur cheveux grisonnants et costume sombre, guitariste hors pair et multi-instrumentistes inspiré, il est entouré d’une bande de rockeux convaincus qui ont hantés les salles de province. Très, très, très bavard, il déverse entre ses chansons un déluge de sornettes aussi foisonnant que les notes de sa guitare grimée en roulotte gitane.

    Des mots de loubards à la subtilité ironique, des rimes hilarantes et dérisoires, notre joyeuse bande croque le monde qui nous entoure avec une acide tendresse et s’en donne à cœur joie pour lancer sa poésie désabusée à l’assaut de nos principes bourgeois. Quelques piques acides contre la religion et l’équipée sauvage revient habillée de pourpre telle une procession vaticane, des guitares-crucifix, pour finir un show en forme de balloche du 14 juillet, énergique et décapant.

    Quelques semaines plus tard on apprend que Sanseverino sera présent sur la liste Europe-Ecologie pour les élections régionales de mars prochain, en position non-éligible certes, mais voici une nouvelle tribune pour un homme attachant.

  • Il faut renoncer au business avec l’Irak qui se termine toujours très mal

    « Moustaches en ballet de chiottes », ainsi nommé le pédégé de Total, porteur de la moustache la plus ridicule du CAC 40, regrette de n’avoir pu emporter de marchés significatifs lors d’un appel d’offres de champs pétroliers en Irak.

    Il a bien fait de ne pas surenchérir pour aller pomper de l’or noir dans ce pays dans lequel de tous temps le business s’est terminé en faillites, non-paiement de dettes et pertes gigantesques comblées généralement par les contribuables des pays fournisseurs. Il vaut mieux consentir directement de l’aide au développement à ce pays plutôt que d’y lancer les entreprises françaises privées qui, d’une façon ou d’une autres, vont se retourner vers les contribuables français après le défaut de l’Irak.

  • La fin du suspense sur le « grand emprunt »

    Le masque est tombé, le grand emprunt n’est finalement qu’un programme de dépenses publiques supplémentaires qui seront financées sur les marchés financiers comme les 150 milliards de déficit du budget de l’Etat 2010. Des dépenses peut-être plus intelligentes que les autres, l’avenir le dira, mais il n’est pas même certain qu’elles ne soient jamais réalisées, tout dépendra des priorités budgétaires le moment venu. Et de priorités nous n’allons pas manquer…

  • Le clown de Rome

    Berlusconi, premier ministre italien, perd deux dents après avoir reçu un projectile sur la figure au cours d’une cérémonie de serrage de mains de militants. L’acte est le fait d’un déséquilibré et ce n’est pas bien pour la démocratie. Mais tout le monde rigole car Berlu a élevé sa fonction au rang de clownerie de première catégorie alors on imagine une nouvelle facétie en voyant son nez rouge de sang.

  • Spéculation immobilière à Dubaï

    Après l’Islande qui a été gérée comme un hedge-fund et s’est écroulée comme Lehman-Brothers, voici l’Emirat de Dubaï qui a été administré comme un promoteur immobilier, en sérieuses difficultés financières. A l’occasion d’un voyage à Dubaï on avait relevé que la sky line, une espèce de 5ème avenue au milieu du désert, avait encore progressé de quelques kilomètres, bordé de buildings futuristes et généralement plutôt élégants, depuis le voyage précédent. A la question sur qui pouvait habiter des immeubles si nombreux, on me répondait : « les personnes qui construisent les immeubles suivants. »

    Bref, une parfaite définition de bulle auto-entretenue, jusqu’à ce que le cercle vicieux se brise, généralement sur l’écueil du prix au m² qui ne peut grimper jusqu’au ciel malgré l’appellation sky-line de ce lotissement de luxe au milieu du désert.

  • L’Etat cherche à récupérer d’une main ce qu’il a donné de l’autre

    La France envisage « une taxation exceptionnelle des bonus 2009 » en coordination avec le Royaume-Uni et sur le thème que ces bonus sont en partie le résultat du soutien apporté par les contribuables au sauvetage des banques. Cette alliance franco-britannique est plutôt étonnante sur un sujet où Londres se fait généralement le chantre du libéralisme effréné. A l’écoute des déclarations politiques et à la lecture de la presse on ne comprend pas bien qui sera taxé : les banques ou les bénéficiaires des bonus, ou les deux peut-être ?

  • Gâchis d’argent public

    La fédération française de fouteballe publie le montant de la prime versée à l’entraîneur de l’équipe de France pour prix de la récente sélection de ladite équipe à la coupe du monde 2010 : elle s’élève à 820 000 EUR. C’est un montant significatif. Il n’est pas précisé quels sont les modes de financement de cette fédération mais à mon avis il doit y avoir des fonds publics. Le contribuable a donc certainement apporté son obole à cette prime.

    Outre cette somme exorbitante, le plus intriguant dans l’affaire est le processus de décision de son octroi. Tout le monde s’accorde à dire qu’elle n’est pas méritée (quel que soit d’ailleurs le résultat et la manière de la sélection obtenue) mais elle a pourtant été attribuée, sans doute par une instance de décision de la fédération. Il y a donc eu un aréopage de dirigeants fouteux qui se sont réunis un beau jour et décidé de verser 820 000 EUR à un entraîneur de foute. Un mandataire a dû signer un contrat en ce sens avec l’impétrant. Est-ce qu’à un moment ou un autre du processus quelqu’un s’est demandé : « p…, c’est tout de même beaucoup d’argent » ou est-ce que personne n’a même été effleuré par le moindre doute devant l’incohérence d’une telle rémunération par rapport à la prestation attendue ?

    Comme Proglio qui a réussi à faire croire qu’il était le seul pédégé possible pour EDF et donc à imposer des conditions également exorbitantes à son conseil d’administration, un entraîneur de fouteballe enfume son employeur et obtient des rémunérations déplacées. L’un comme l’autre ont au moins cette qualité d’arriver à se faire passer pour ce qu’ils ne sont pas, alors que tous ces dirigeants sont, ô combien, largement interchangeables.

  • Le citoyen protégé par la République

    A l’occasion d’un concert organisé dans les locaux de la Cour des Comptes, le spectateur peut lire, gravé au fronton de la porte de la salle, un article de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :

    Art. 15 – La société a le droit de demander des comptes à tout agent public de son administration.

    26/08/1789
  • Bruguière, entretiens avec Pontaut Jean-Louis & Jean-Marie, ‘Ce que je n’ai pas pu dire’.

    Sortie : 2009, Chez : Robert Laffont. Une hallucinante plongée au cœur des grands dossiers du terrorisme de ces 30 dernières années, instruits par le juge Bruguière. On y découvre effarés l’hydre terroriste qui grouille au milieu de nous tous, d’Action Directe au djihad, poussée par des Etats ou des intelligentsia, mondialisée et au fait des technologies, sans remord et bardée de certitudes. L’action terroriste vit son rythme dans la violence, affronte des Etats et des systèmes. Bruguière détaille les mérites du système français qui a bâti un arsenal légal pour lutter contre le terrorisme avec les armes de la Loi, avec l’aide de l’action diplomatique et politique (quelque soit la couleur du gouvernement en place d’ailleurs) et des services secrets afin d’être présent sur les mêmes terrains que ceux qu’il a combattu. On y suit en détail le déroulement, les implications et le jugement d’affaires comme l’assassinat en France de l’ancien premier ministre iranien Bakhtiar ou l’explosion criminelle du DC10 d’UTA dans le Ténéré. C’est affolant d’entre-apercevoir jusqu’où ont pu aller ces organisations terroristes (avec le soutien d’Etats) et… rassurant de savoir que dans une vieille (et riche) démocratie comme la France il y a un Droit et des hommes capables de combattre en son nom pour la sécurité publique. Il reste que le juge, fin politique, peut aussi avoir dit « sa » vérité et manipulé quelque peu la réalité pour en faire de la littérature ou de la politique. Le lecteur anonyme ne peut pas trancher, mais juste constater que les attentats et crimes narrés ont bien existé et, parfois, été condamnés au nom de la Loi en France et dans d’autres pays.

  • Besson Patrick, ‘Mais le fleuve tuera l’homme blanc’.

    Sortie : 2009, Chez : Fayard Roman. Un roman palpitant où s’entremêlent l’Afrique, des femmes, des histoires d’espionnage, dans la moiteur de Brazzaville. Les différents personnages racontent chacun le même récit vu par leurs yeux. Les rwandais hutus et tutsis remettent les pendules à l’heure sur l’origine d’un génocide, la DGSE manipule une ex-agent du KGB à qui Sassou a fait un fils, un ancien militant du PCF n’ayant toujours pas digéré sa culpabilité de colonisateur agit contre sa patrie. Il y a du sang, du sexe, des enjeux politiques, du cynisme, fort peu de sentiments et du vécu.

  • Faire prospérer sa boutique

    Henri Proglio nommé récemment pédégé d’EDF après avoir été débauché de Veolia semble manifester un entregent exceptionnel pour obtenir ce qu’il veut, et à tout le moins faire peur à ceux qui l’ont désigné. Il a exigé et obtenu de continuer à exercer la fonction de président « non exécutif » chez Veolia, et le voilà maintenant en train de faire augmenter sa rémunération chez EDF pour qu’elle atteigne rapidement celle qu’il percevait chez Veolia.

    Sans se prononcer sur le fonds de ses exigences personnelles (cumul de mandats et rémunération en hausse substantielle et immédiate), le processus est intéressant en ce qu’il révèle une capacité de nuisance certainement surévaluée par le gouvernement qui l’a nommé. Proglio est à n’en pas douter un homme compétent mais il n’est pas le seul dans le monde des affaires. Vous shootez sur un marronnier du VIIIème arrondissement et vous avez 10 hommes compétents, pédégés d’EDF en puissance, qui tombent sur le pavé. Alors comment fait-il pour imposer des exigences qui n’ont rien à voir avec l’avenir d’EDF et ne concernent que sa stricte situation personnelle ? Que se passerait-il si ses autorités de tutelle cherchaient à le calmer un peu sur ses requêtes individuelles ? Sans doute rien, mais on n’ose pas le faire. C’est là toute la force de l’impétrant : non seulement il est persuadé d’être irremplaçable mais ses dirigeants le croient aussi.

  • Les emprunts se remboursent

    A une question des Echos sur le « grand emprunt », Thierry Breton ex-ministre des finances répond : « Vous aurez compris que l’ère qui s’ouvre est d’abord, pour notre génération, celle du grand remboursement ! » On ne saurait mieux dire mais ajouter : « …pour notre génération et celle de nos enfants voir également nos petits-enfants ! »

  • L’escroquerie électorale continue

    L’escroquerie électorale se poursuit. Michel Barnier élu récemment député européen, en tête de liste dans sa région, démissionne de son poste pour prendre un maroquin à la Commission européenne. Après Brice Hortefeux, élu également député européen pour aussitôt démissionner pour garder son poste de ministre de la République on continue à vouloir faire passer des vessies pour des lanternes auprès du gogo électeur que l’on fait voter pour un leurre qui aussitôt élu se dissout dans le marigot politicard. Et il semble que les élections régionales qui se profilent vont être un modèle du genre avec des ministres en tête d’affiche qui renonceront aussitôt…

  • La France éternelle

    La France râle… comme toujours. Il y a 15 jours elle se marrait devant Roselyne et ses 95 millions de doses de vaccin contre la grippe A et aujourd’hui elle hurle car il leur faut attendre 2 heures pour faire vacciner les gamins au gymnase du coin. Quelle affaire ! Entre les deux il y a eu 65 morts. Cela vaut peut-être la peine de perdre 120 mn pour obtenir un vaccin… Cela fait presque la durée d’un match de fouteballe, y compris la tournée de bière post-match et la lecture de L’Equipe du lendemain matin !