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  • Les salons de Davos

    Davos et ses mondanités nous ont offert un vrai festival de retournements de veste et de faux-jetonneries :

    • Poutine qui explique que la croyance aveugle dans l’omnipotence de l’Etat… « est dangereuse pour l’économie »
    • Alan Greenspan, ancien patron de la banque centrale américaine, est désormais voué aux gémonies pour avoir inondé la planète de liquidités et favorisé le surendettement globalisé
    • Jean-Claude Trichet est désormais cité en exemple lorsqu’il continue d’affirmer avec constance ce qu’il explique depuis 10 ans, notamment que les marchés se trompent
    • Henry Kravis, l’un des patrons-propriétaires d’un des fonds de « private equity » les plus rapaces de la planète déclare : « Si nous en sommes là, c’est parce que nous nous sommes trop focalisés sur le profit. »
  • The Stranglers – 2009/02/05 – Paris l’Olympia

    The Stranglers – 2009/02/05 – Paris l’Olympia

    The Stranglers sont de retour, et à l’Olympia qui plus est, excusez du peu ! Fidèle au public parisien depuis les premières heures punk, et les revoilà chez nous pour un best of de leur carrière, juste pour le plaisir et sans les obligations de la promotion d’un nouveau disque.

    La même équipe qu’en 2007 à la Cigale : Jet Black semble être définitivement rangé des voitures même si JJ se croit de nouveau obligé de l’excuser en présentant son « fils bâtard » et ex-roady qui le remplace toujours aux baguettes, Dave derrière ses étages de claviers rouges et ses verres de bière, Baz et Jean-Jacques aux guitares ; tout ce petit monde est habillé de noir comme il se doit et se produit derrière l’immense logo rouge du groupe plaqué sur tenture noire.

    Les Stranglers nous déroulent la bande-son de nos années rebelles, un pêle-mêle des chansons de ce temps où nous avions… leur âge, déjà ! Pressé de démarrer ils interrompent la petite ritournelle de Waltzinblack pour entonner Get a Grip et un enchaînement 70’s extrait de Rattus Norvegicus, sorti il y a trente ans, qui déclenche un pogo endiablé du fan-club britanno-écossais massé aux premiers rangs, et un sourire plus mélancolique des quinqua : Walking on the beaches looking at the peaches ânonnent nos quatre salopards qui enchaînent sur Nice ‘N’ Sleazy où Baz plaque cet accord obsédant sur sa guitare noire en gambadant sur le devant de la scène alors que Dave laisse parler l’électronique.

    Il faut compromettre pour les plus jeunes alors la set-list s’oriente vers les années tubes, enfin façon de parler pour les étrangleurs chez qui la notion de hit est toute relative, avec notamment Spectre Of Love, Skin Deep, Always The Sun, toujours mélodiques et agréables à entendre. Et un retour en force vers du Stranglers pur jus qui termine le show sur Tank.

    La température est élevée dans la fosse de l’Olympia, l’humidité maximum et l’assistance prête à être achevée par une dernière rafale 70’s ! Le coup de grâce dans la nuque est donné avec No More Heroes, avant que les héros presque pas fatigués rentrent retrouver la noirceur des coulisses sans manquer d’avoir remercié la direction de l’Olympia qui a « osé » les inviter dans ce music-hall si parisien et le public qui les a privilégiés au détriment du Sarko-show sur la télé ce soir à la même heure ; succès garanti dans l’assistance.

    Les Stranglers furent réjouissants ce soir, épanouis et ironiques, la violence a laissé place à une sourde autodérision, JJ hilare descendant ses lignes de basse ou jouant au chat et à la souris avec Baz, qui l’eut cru ? 35 années de punk-rock mâtiné new-wave et toujours à votre service. Le monde a changé, eux aussi, nous presqu’un peu si ce n’est que nous aimons toujours aussi férocement ces flashback vers notre passé révolu. Alors les gars, même si Something Better Change a déclenché un hourvari de vieux fans, ne changez rien et à l’année prochaine.

    En première partie Kim Novak, groupe français. Dehors les affiches du concert de Hugh Cornwell à La Java les 31 mars et 1er avril.

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    Set list : Get A Grip (On Yourself) (Rattus Norvegicus – 1977)/ Five Minutes (No More Heroes – 1977)/ Peaches (Rattus Norvegicus – 1977)/ Nice ‘N’ Sleazy (Black And White – 1978)/ Spectre Of Love (Suite XVI – 2006)/ Skin Deep (Aural Sculpture – 1984)/ No Mercy (Aural Sculpture – 1984)/ Always The Sun (Dreamtime – 1986)/ Strange Little Girl (The Collection 1977-1982)/ Golden Brown (Feline – 1983)/ The Raven ( The Raven – 1979)/ Thrown Away (The Gospel According To The Meninblack – 1979)/ Walk On By (Bonus track – Black And White – 1978)/ Hanging Around (Rattus Norvegicus – 1977)/ Straighten Out (All Live And All Of The Night – 1988)/ Big Thing Coming (Norfolk Coast – 2005)/ All Day And Of The Night (Cover’s The Kinks)(Greatest Hits 1977*1990 – 1992)/ Duchess (The Raven – 1979)/ Tank (Black And White – 1978) Encore 1 : Nuclear Device (The Raven – 1979)/ Something Better Change (Greatest Hits 1977-1990) Encore 2 : No More Heroes (No More Heroes – 1977)

    Lire aussi : The Stranglers – 2007/04/06 – Paris la Cigale
  • Des rémunérations indécentes

    Bien vu Barack Obama ! Les rémunérations des dirigeants d’entreprises américaines qui font appel aux contribuables pour survivre seront limitées à 500 000 USD par an et « on va ôter l’air » de leurs parachutes dorés. Selon Les Echos d’aujourd’hui, les rémunérations-bonus-stock-options de ces patrons en 2007 étaient en millions de dollars (par personne) : 70,3 chez Goldman Sachs, 40 chez Lehman Brothers, 30,4 chez JP Morgan Chase, 17,3 chez Merrill Lynch, 22,8 chez Ford ou 15,7 chez General Motors. Pour leurs équivalents en France, il faut diviser par 8 ou 10. Qu’est-ce qui peut justifier des rémunérations pareilles ? Sans doute plus la cupidité et l’indécence que la compétence et la modestie… On a même à imaginer comment on peut dépenser de pareils montants annuels.

    Evidemment ce n’est pas l’économie de ces sommes qui sauvera la planète finance mais leur suppression ne fera pas de mal. Un peu de morale dans un monde déliquescent. Et encore faudrait-il faire les mêmes coupes claires avec les traders divas. Les Cassandres craignent leur départ ? Eh bien on les remplacera avec des traders payés moins cher.

  • On ne se refuse rien

    En route pour le musée du Luxembourg, rencontre avec le point de départ d’une manifestation « [des] jeunes qui veulent vivre autrement », dont quelques représentant sont mis en examen par suite des dégradations contre les installations de la SNCF et dont le leader est toujours embastillé. Un camion sono diffuse sous une banderole noire affichant fièrement : « Nous sommes tous des terroristes, Al Queida c’est possible. ». Ambiance ! Un rap sample Edith Piaf et un refrain répétitif « destruction de la police » qui fait vibrer la statue de Catherine de Médicis qui en a vu d’autres…

  • « De Miro à Warhol – La Collection Berardo à Paris » au Musée du Luxembourg

    Berardo, riche homme d’affaires portugais a dépensé (une partie de) ses sous en accumulant des œuvres d’art du XXème siècle, de Miro à Warhol, titre de l’exposition organisée par le Musée du Luxembourg. En ces périodes d’affairisme débridé sur fonds de crise financière, quel bonheur qu’il reste quelques hommes riches encore préoccupés par autres chose que la concession Ferrari ou les séminaires de Davos.

  • Les « fat cats » font bombance

    Barack Obama s’énerve contre les primes « honteuses » que les banques de Wall Street auraient versées à leurs traders diva en 2008 alors que les contribuables américains (et internationaux) financent leur survie. Il déclare :

    « Au moment où la plupart de ces institutions étaient près de s’effondrer et où elles demandent l’aide des contribuables pour les soutenir, et où les contribuables eux-mêmes sont dans une situation difficile parce que le système tout entier pourrait leur tomber sur la tête s’ils ne leur venaient pas en aide, c’est le comble de l’irresponsabilité, c’est honteux »

    « Et ce qu’il va falloir entre autres, c’est que les gens de Wall Street, qui demandent de l’aide, fassent preuve de retenue, de discipline et de davantage de sens des responsabilités »

    Libération précise que Les autorités de l’Etat de New York ont indiqué mercredi que les établissements de Wall Street avaient versé 18,4 milliards de dollars de primes à leurs salariés l’an dernier. C’est beaucoup moins que l’année précédente (32,9 milliards en 2007). La baisse est aussi la plus forte en pourcentage (44%) depuis 30 ans. Mais la somme reste la sixième de l’histoire en valeur absolue. Bon, pour être juste il faudrait savoir combien cela fait par bénéficiaire… mais a priori cela doit faire plus que le salaire moyen français.

    Certains économistes mondains y vont de leurs commentaires sceptiques sur le fait que si on ne verse plus de prime, ou si l’on baisse leur niveau, on verra s’effondrer de nouveaux établissements financiers. Bon, et alors ? Nous faisons partie ici de ceux qui pensent que la chute de Lehman Brothers n’a pas été une si mauvaise chose. Si la survie d’une banque, ou de n’importe quelle autre entreprise, repose uniquement sur un système de rémunération aberrant eh bien la moralisation du système peut justifier qu’elle disparaisse. L’objet social d’une entreprise n’est pas la rémunération de ses dirigeants !

  • La Grande Sophie – 2009/01/29 – Paris l’Alhambra

    La Grande Sophie à l’Alhambra ce soir pour jouer les mélodies sucrées qui peuplent son dernier album Des Vagues et des Ruisseaux, comme les précédents d’ailleurs. Grande bringue en jupette rouge, guitariste de talent et rieuse de charme, elle débarque à la République pour tester sa prochaine tournée.

    Edith Fabuenna (Les Valentins) qui traîne jeans usés et guitares éraillées depuis des années sur la scène rock française a produit son disque et nous gratifie de deux apparitions au cours de la soirée.

    Drôle d’idée de l’organisation, les sièges ont été laissés en place pour un public qui ne tient pas… en place justement. Les rythmes de la Belle déclenchent des houles de spectateurs toujours entre position assise et debout.

    Des paroles douce-amères sur la vie qui passe et les rêves qui volent, mais une voix chaude qui transcende les petits bobos ainsi narrés. Une voix élastique, un naturel désarmant, un humour déridant et des jambes si longues… Elle passe avec bonheur de l’acoustique à l’électricité, bricole une boîte à répétition « le Perroquet » qui lui permet d’évacuer ses musiciens et d’empiler seule des nappes de voix sur lesquelles elle chante à l’infini et s’amuse beaucoup, comme lorsqu’elle faisait la manche dans le métro à Marseille, en plus techno.

    Quelle que soit la formation, sa force est dans les mélodies, légères et divagantes, sur lesquelles se placent des mots simples. Une envolée romantique avec une très très belle reprise de « Dis quand reviendras tu ? » seule à la guitare acoustique, propice à l’introspection mélancolique. Et d’ailleurs, Barbara, comment ne pas penser à elle en écoutant Sophie ? La voix de Barbara sur une musique comme un grand éclat de rire.

    Et Maxence en première parte, jeune guitariste chanteuse accompagnée d’une contrebasse. C’est LGS il y a 20 ans !

  • L’affligeante écoute des radios « commerciales »

    Grève sur France-Culture ce matin, on se rase sur RMC. Cela fait longtemps que l’on n’avait pas traîné sur les ondes « commerciales » (depuis la dernière grève publique en fait) et il faut avouer que cela fait mal ! Entre deux tranches de pub il y a parfois un peu d’information. Enfin, « information » c’est une façon de parler. Aujourd’hui le pauvre Éric Woerth, ministre du tiroir-caisse essayait de paraître intelligent (ce qu’il semble être d’ailleurs) au milieu d’une horde de pipelettes dont l’unique objectif était de l’interrompre dès qu’il échouait à développer un sujet en plus de 10 secondes et de le ramener à des sujets débilitants dès qu’il essayait d’expliquer à ces ignares les subtilités de la finance publique. Bref, mais pourquoi RMC ne fait pas grève !

  • Grève générale

    Demain grève générale en France. Une manifestation nationale contre la crise c’est un peu comme une grève contre la tempête dans le sud-ouest, cela ne sert à rien mais ça fait toujours plaisir à ceux qui manifestent. Après tout on laisse bien pérorer les analystes-experts-mondains sur les ondes à longueur de journée avec la même inutilité-vacuité que les marcheurs de demain. Alors pourquoi le bon peuple ne pourrait-il pas aussi s’exprimer ?

  • Un comble !

    Au secours, Messier revient ! Le culot de certains loosers communiquant est sans limite. Jean-Marie Messier, plus obnubilé par son image que par les comptes des entreprises qu’il a dirigées, commet un livre explicatif sur… la crise financière, le tout assorti d’un plan média avec interventions télé et radio soutenues où il donne des leçons de gestion aux dirigeants de notre pauvre planète. C’est l’hôpital qui fait la charité à l’hospice. Le manque de décence et l’aplomb de ce personnage sont assez éblouissants. On ne résiste pas au plaisir de rappeler le communiqué Reuters d’avril 2003 :

    VU ignorait que Messier avait vendu 258.669 actions en 2001

    PARIS, le 10 avril 2003 (Reuters) – Le groupe Vivendi Universal a déclaré jeudi n’avoir appris qu’il y a deux jours que l’ancien président du groupe, Jean-Marie Messier, avait vendu 258.669 actions du groupe en décembre 2001.

    « Vivendi Universal n’a appris que le 8 avril 2003 que M. Messier avait vendu 152.000 actions le 21 décembre 2001 et 106.669 actions le 27 décembre 2001, soit un total de 258.669 actions Vivendi Universal », a déclaré le groupe dans un communiqué.

    VU déclare avoir immédiatement transmis ces informations aux autorités boursières compétentes, la COB en France et la SEC aux Etats-Unis.

    Jean-Marie Messier avait déclaré jeudi que le rapport annuel 2001 de Vivendi Universal comportait une information incorrecte concernant le montant des titres qu’il détenait dans le groupe de médias, dont il est l’ancien président.

    « Au 31 décembre 2001, je possédais 333.243 actions VU, et le chiffre cité par le rapport annuel 2001 n’a pas pris en compte l’ensemble des opérations de décembre 2001 en raison semble-t-il d’un décalage de leur transcription par la banque gérant les titres pour Vivendi Universal. Le rapport annuel a été établi sur la foi de ce relevé bancaire », soulignait alors Jean-Marie Messier dans un communiqué transmis à Reuters par son avocat.

    Dans un communiqué, la BNP, qui assure les services liés au titre VU et en particulier les plans d’options de la société, « dément l’existence d’erreurs sur la comptabilisation de l’exercice des options et la conservation au nominatif des actions de M. Messier au 31 décembre 2001 dans les comptes dont elle a la responsabilité ».

    L’établissement financier ajoute que sa filiale BNP Paribas Securities Services « a fait parvenir à Vivendi Universal toutes les informations nécessaires et a précisé récemment le détail ».

    Dans son propre communiqué, Jean-Marie Messier avait alors détaillé un certain nombre d’opérations réalisées sur les titres VU, dont celles réalisées en décembre, mentionnées par le groupe de médias dans son communiqué.

    Cette mise au point de l’ancien patron de Vivendi Univeral contredisait ainsi des articles de presse selon lesquels il aurait cédé des titres du groupe avant qu’une crise financière majeure ne le pousse à la démission en juillet dernier. Jean-Marie Messier indique ainsi qu’il détient actuellement 410.366 titres VU d’une valeur de 5,58 millions d’euros, équivalente à son emprunt non remboursé.

    Dans ce même communiqué, Jean-Marie Messier a indiqué qu’il n’avait cédé aucune action VU en 2002 et en 2003 et qu’il avait quitté l’appartement de Park Avenue à New York, propriété du groupe de communication français.

  • Un autre monde

    Le pape Benoît « 16 soupapes » annule l’excommunication prononcée par son prédécesseur à l’encontre de quatre évêques anti réforme « Vatican II ». L’un des évêques en question conteste l’existence du génocide des juifs. Tout ceci n’est pas fortuit. Benoît « 16 soupapes » est un intellectuel qui développe sa stratégie réactionnaire en toute connaissance de cause. Après ses commentaires sur la violence de l’Islam il y a quelques mois, il provoque maintenant la religion juive et remet en cause les décisions du concile Vatican II, rien de bien surprenant, c’est dans sa logique et il a été nommé pour cela par ses pairs.

    Conséquence de cette stratégie sur la crise économique = 0, sur l’état de la planète = 0, sur l’élévation de la pensée = 0, sur le moral des catholiques = epsilon (la grande majorité des cathos vivent en Afrique et en Amérique latine, ne savent même pas ce qu’est la shoah et se désintéressent de la messe en latin). Le mieux est donc de traiter ceci par le mépris et l’indifférence. On a les dirigeants que l’on mérite !

  • Il suffit de ne pas parler à la presse

    Il suffit de ne pas parler à la presse

    Devant les commentaires ironiques sur ses dernières déclarations, Ségolène Royal explique qu’elle a en fait donné une réponse humoristique à une question provocatrice.

    Ce même jour, Kerviel le Trader-fraudeur dément avoir donné l’interview publiée par le Parisien ce matin. Il s’agirait en fait d’un bla-bla « off » bien tenu par l’impétrant mais qui n’était pas censés lui être attribués officiellement.

    Si toutes ces divas des radios et des télés faisaient un peu plus leur boulot et paradaient un peu moins sur les plateaux, ils éviteraient d’avoir à se dédire et contredire en permanence, et d’occuper indument l’espace médiatique où ils n’ont rien à faire. Que Mme. Royal propose une alternative au PS, que Kerviel prépare ses explications à la justice sur comment il a fait perdre 5 milliards à son employeur, et par pitié, qu’ils débarrassent le plancher de nos écrans et nos ondes, tout le monde en sera infiniment satisfait.

  • Les banquiers se flagellent

    Les banquiers français après avoir fait la sourde oreille aux stances de Sarkozy, notre agité du ciboulot, s’entichant de les faire renoncer à leurs bonus, tout au moins pour les dirigeants, font maintenant amende honorable.

    Euh…, il y a quelque chose que je ne comprends pas bien : malgré les résultats des banques françaises en 2008, réduites à faire la manche auprès des contribuables, leurs dirigeants auraient eu droit à des bonus dont le calcul est en principe basé sur la performance ? Si tel est le cas, il y a effectivement un petit problème conceptuel dans le système de rémunération de ces nababs.

    Hier le Crédit Agricole a publié le communiqué suivant :

    Paris, le 20 janvier 2009

    Réuni ce jour, le Conseil d’administration de Crédit Agricole S.A. a statué sur les rémunérations variables des dirigeants. Soulignant que le Crédit Agricole s’en est toujours tenu à des niveaux modérés, il a rappelé que si la rémunération du Directeur général de Crédit Agricole S.A., Georges Pauget, intègre une part variable, celle du Président, René Carron, n’en comporte pas.

    Le Comité des Rémunérations et le Conseil d’administration ont souligné la qualité du travail réalisé par Georges Pauget dans la gestion de la crise et son engagement au service de l’entreprise. A l’initiative de Georges Pauget, le Comité des Rémunérations a proposé au Conseil d’administration qui l’a validée, la suppression de la partie variable de sa rémunération 2008.

    Le communiqué de la Société Générale est du même ordre :

    Paris, le 20 janvier 2009

    Le Conseil d’Administration de la Société Générale, réuni le 20 janvier 2009, a notamment examiné les conditions de rémunération des dirigeants du Groupe. Dans le respect de la gouvernance du Groupe, le Conseil a accepté la proposition de Daniel Bouton, Président, et Frédéric Oudéa, Directeur général, de renoncer sans considération de performances de Société Générale ou de sa situation de fonds propres, à la part variable de leurs rémunérations pour l’année 2008.

    La Société Générale rappelle par ailleurs que les parts variables de Daniel Bouton et Philippe Citerne avaient été fixées à zéro pour l’année 2007.

    Ce que ne précise pas la Société Générale c’est que les bonus 2007 ont été annulés par suite de la malversation du trader-fraudeur Kerviel qui a coûté 5 milliards d’euros, et non du fait d’un élan de générosité et de sacrifice de ses dirigeants. Cependant elle publie un autre communiqué ce matin informant le bon public des investisseurs ébahis qu’elle est favorable au déblocage de la deuxième tranche de fonds publics dont sa part est de 1,7 milliard, payée par le contribuable.

    Donc il semble bien que les dirigeants du Crédit Agricole et de la Société Générale auraient pu prétendre à des bonus au titre de l’année 2008 malgré l’effondrement du secteur financier avec les conséquences que l’on connaît. Et il semble également qu’ils n’avaient aucune intention d’y renoncer si l’Etat ne les y avait pas poussés très fort dans le dos. On espère que leur seule rémunération fixe leur permettra de survivre.

    On aurait pu imaginer un peu d’élégance dans ce monde de voracité et de faillite, d’avidité et d’illusions, voire ces nababs, sinon démissionner devant l’échec de leur gestion, à tout le moins renoncer à une partie de ces rémunérations imméritées et injustifiables. Une telle attitude aurait fait souffler une brise fraîche sur ce monde de ruines qu’est devenu la Finance internationale. I have a dream…

  • Marx avait déjà tout écrit

    L’économiste Jean-Paul Fitoussi ce matin sur France Culture explique que l’une des déviances majeures du système capitaliste depuis un quart de siècle est l’augmentation des inégalités entre les salariés et les actionnaires. Les salaires sont plus ou moins restés stables quand les dividendes ont augmenté. Redonner du salaire permettrait indirectement une relance par la consommation. C’est « Salaire, Prix & Profit » publié par Marx en 1865 et que tous les étudiants en économie ont lu en première année !

  • Gros égo pour Ségo !

    Ségolène Royale explique à la presse ébahie qu’elle a inspiré les équipes d’Obama. Même si c’était vrai, à quoi cela sert-il de le claironner ?

  • Obama vs. Sarkozy

    Libération de ce matin ironise sur les comparaisons excessives et termine son article Nicolas Sarkozy, le drame de la jalousie par le paragraphe suivant :

    « … Obama bénéficie d’une popularité hors norme dans son pays, ce qui n’a jamais été le cas de son homologue français. Des millions d’Américains ont fêté son élection en novembre et se pressent aujourd’hui à Washington pour assister aux concerts de U2 ou Bruce Springsteen, puis vivre un moment historique avec son investiture. Un périple en train au parcours symbolique a conduit l’élu vers la capitale américaine. Sarkozy, lui, a fait du Fouquet’s, de la place de la Concorde où chantait Mireille Mathieu à ses côtés et de son expédition sur le yacht de Vincent Bolloré, les premiers symboles de son mandat. Sur le plan du style, tout sépare ces deux hommes. »

    On ne saurait mieux dire !

  • Investiture du président américain

    Investiture du président américain

    Concert sous la statue de Lincoln au Capitol de Washington pour l’investiture de Barak Obama. Pete Seeger, son fils et Bruce Springsteen chantent « This Land is Your Land » de Woody Guthrie, ça a tout de même plus de gueule que Sarkozy au Fouquet’s avec le CAC 40!

    THIS LAND IS YOUR LAND
    words and music by Woody Guthrie (1956)

    This land is your land, this land is my land
    From California, to the New York Island
    From the redwood forest, to the gulf stream waters
    This land was made for you and me
    As I was walking a ribbon of highway
    I saw above me an endless skyway
    I saw below me a golden valley
    This land was made for you and me
    I've roamed and rambled and I've followed my footsteps
    To the sparkling sands of her diamond deserts
    And all around me a voice was sounding
    This land was made for you and me
    The sun comes shining as I was strolling
    The wheat fields waving and the dust clouds rolling
    The fog was lifting a voice come chanting
    This land was made for you and me
    As I was walkin'  -  I saw a sign there
    And that sign said - no tress passin'
    But on the other side  .... it didn't say nothin!
    Now that side was made for you and me!
    In the squares of the city - In the shadow of the steeple
    Near the relief office - I see my people
    And some are grumblin' and some are wonderin'
    If this land's still made for you and me.
  • Esther Duflo au Collège de France

    Esther Duflo, brillante et jeune chercheuse sur l’économie du développement inaugure au Collège de France la Chaire internationale « Savoirs contre Pauvreté » avec le soutien de l’Agence française de développement (LBD). Elle développe dans sa leçon inaugurale une théorie scientifique du développement à la manière des essais cliniques. Il est bon que le Collège de France, temple de la pensée, s’ouvre à ces sujets.

  • Les ministres font des enfants

    Nos hommes et femmes politiques se penchent sur les cinq jours de congé de maternité pris par Rachida, et pas moins, et pas plus, et chacun y va de son commentaire insignifiant, et bientôt l’on va modifier la Constitution pour légiférer les grossesses des ministres, etc. N’ont-ils rien d’autre à faire nos gouvernants et élus ?

  • Désopilant !

    Je trouve dans TGV magazine une double-interview désopilante sur le coaching bourrage de crâne et intrusif, tel que les entreprises aiment le pratiquer, sujet de deux livres ainsi chroniqués, à acheter d’urgence : Michela Marzano « Extension du domaine de la manipulation, de l’entreprise à la vie privée » et Robert Ebguy « Je hais le développement personnel ! » Rien que les titres des ouvrages me font frétiller d’aise.