The Dandy Warhols – 2012/04/29 – Paris l’Olympia


The Dandy Warhols à l’Olympia, on ne se refuse rien, les quatre de Portland restent fidèles à leur musique et leurs habitudes : un disque tous les 2 ou 3 ans et une tournée dans la foulée ; évidemment ils sortent peu à peu du ghetto underground dans lequel ils se complaisaient et jouent maintenant dans le music hall chic de Paris. Tant mieux, ils le méritent très largement !

Un nouveau disque : This Machine vient de sortir, on ne l’a pas encore écouté mais qu’importe, d’ailleurs le show commence par un triptyque fameux et classique : Mohammed, Used to be Friends & Last Junkie. Nos quatre cow-boys & girl sont alignés sur le devant de la grande scène, des étendards à tête de mort recouvrent les amplis, sur le fond de la salle une immense bannière à leurs couleurs, Courtney arrive en marinière, Zia coiffée d’un sombrero un chinchilla autour du cou, Brent bien droit derrière ses futs, Pete se cache dans les brumes bleutées diffusées par le light-show et étire à l’infini les longues plaintes aigues de sa guitare sur Mohammed annonçant les riffs cinglants de Courtney sur ce morceau emblématique : Again and again/ I get up and say/ I only want to get it right/ I only want to do the right thing/ But all these demons, harass my soul.

Zia tambourine derrière ses claviers, chinchilla au vent et marque le beat sur lequel se placent les cordes glaçantes de Courtney, le show est lancé et s’en suivra un melting-pot de vieux tubes et de nouveautés menés tambour battant. Ces quatre-là tracent leur sillon rock depuis des décennies à travers le labour de nos âmes, ils jouent avec nonchalance de longues ballades, électriques, dures et tristes. C’est l’Amérique qui s’exprime à travers leurs notes, celle des grands espaces ; la réverbération des guitares évoque les plaines du Middle-West, les routes rectilignes de la Death-Valley, mais la rythmique nous ramène aux bars interlopes où on imagine les Warhols se sont tannés le cuir et qui d’ailleurs fixent souvent l’environnement des clips officiels du groupe.

Sur Sad Vacation, une chanson de This Machine, Zia joue d’une vraie bass, à cordes, et Pete utilise un archet sur sa guitare, on n’y voit pas une grande différence, mais qu’importe, les tubes s’enchaînent Bohemian, Get Off, Godless, Horse Pills… l’Olympia pogotte, explose, transpire, exulte et finalement dépose les armes devant ces troubadours de l’enfer !

On croyait devoir quitter la salle sans rappel lorsque Zia, hilare sous son sombrero, revient sur scène pour scander un appel au retour de ses hommes qui… reviennent pour une exceptionnelle montée d’adrénaline sur un Boys Better d’anthologie à la rythmique basique et obsédante assaisonnée d’une petite ritournelle aux claviers. La machine folle s’emballe, semble ne jamais pouvoir s’arrêter mais finalement expire dans le sifflement des larsens, laissant public et musiciens épuisés et rassasiés.

The Dandy Warhols ! Que les Dieux du rock nous gardent encore longtemps sur la route ces desperados de la 6 cordes. On va tout de même aller acheter This Machine histoire d’y découvrir une perle ou deux qui n’apparaissaient pas évidentes sur scène, mais c’est ainsi, les disques des Warhols ont leur place dans toute discothèque qui se respecte.

Setlist: Mohammed/ We Used To Be Friends/ Not If You Were The Last Junkie On Earth/ I Love You/ Rest Your Head/ Good Morning/ You Were The Last High/ I Am Free/ Holding me up/ Enjoy Yourself/ Sad Vacation/ Well They’re Gone/ Every Day Should Be A Holiday/ The Autumn Carnival/ Bohemian Like You/ Get Off/ Horse Pills/ Wasp In The Lotus/ Godless/ Country Leaver
Encore: Pete International Airport/ Boys Better