A qui la faute ?

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Les responsables des attentats religieux de Paris vendredi dernier sont d’abord ceux qui ont appuyé sur la gâchette et tué 129 personnes (à ce stade). Ils sont présumés coupables d’assassinats. La justice des hommes ne pourrait pas en décider autrement s’ils avaient à y rendre des comptes, ce qui ne sera pas le cas puisqu’ils se sont soit suicidés à l’issue de leurs forfaits ou soit ont été tués lors de l’assaut des forces de polices.

Comme c’était à craindre la majorité des assaillants semblent citoyens français et portent des noms à consonance arabe. Il n’en faut pas plus pour qu’une frange de la population désigne « les étrangers » et les français « issus de l’immigration » comme responsables et de généralement ajouter un couplet sur « la gauche laxiste ». Réflexe naturel d’une population généralement senior qui ne reconnait plus sa France des villages de l’après-guerre et qui considère que si l’on stoppait l’immigration, plus exactement s’il n’y avait eu d’immigration, il n’y aurait pas de terrorisme religieux et la France somnolerait tranquillement à l’ombre de ses clochers.

Sans remonter aux origines de la colonisation, cette génération oublie généralement que c’est elle, et la précédente, qui a enrôlé les « tirailleurs sénégalais » dans les armées alliées au cours des deux dernières guerres mondiales puis a ouvert les portes de la France à l’immigration pour trouver des ouvriers pour travailler dans les usines françaises, que c’est elle qui a décolonisé, parfois violemment comme en Algérie, laissant des traces indélébiles entre nos populations. Les générations suivantes ont « mondialisé », c’est-à-dire facilité la circulation des marchandises, des capitaux et… des hommes, elles ont même créé Ryan Air pour voyager en avion moins cher qu’en train et Twitter pour diffuser en temps réel des slogans à quatre sous.

Cette interpénétration internationale a permis un développement sans précédent, du commerce et des idées, ainsi qu’un enrichissement général de la planète. Mais évidemment les dommages collatéraux de cette mondialisation sont devenus… globaux : la destruction des ressources naturelles, le crime organisé, les mafias, les idéologies, les trafics sont passés eux aussi de l’espace national à l’environnement planétaire

Le terrorisme islamique actuel utilise au mieux ces outils et surfe sur la mondialisation pour divulguer son idéologie mortifère. Alors on peut regretter les frontières, le « chacun chez soi », l’immigration, l’émigration, cette mondialisation est probablement irréversible et il faudra bien résoudre les problèmes actuels de terrorisme dans ce cadre.

Le terrorisme religieux c’est plus un drame de la bêtise humaine plus qu’un problème de civilisation. Alors à côté des bombardements improbables de fous de Dieu dans leurs déserts il faut aussi tout faire pour tenter de faire tendre nos enfants vers toujours plus d’intelligence. Voilà la vrai antidote à l’obscurantisme, elle prendra des générations avant d’agir.

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