Le syndrome « rue Lauriston »

Les râleurs et les escrocs prospèrent en période de crise, rien que de très normal tant que cela reste statistiquement minoritaire. En l’occurrence on est en train de dépasser les bornes de la décence avec des dénonciations qui rappellent le temps où la grand-mère de Mme. Michu dénonçait son voisin juif au siège de l’officine française de la gestapo rue Lauriston durant l’occupation allemande de la France lors de la IIème guerre mondiale.

Aujourd’hui des infirmiers et infirmières qui sont amenés à croiser des malades du coronavirus dans leur activité professionnelle reçoivent des courriers, anonymes ou pas, de voisins des immeubles dans lesquels ils habitent leur demandant de veiller à ne pas toucher les boutons d’ascenseur, de se garer plus loin, etc… et même d’aller « habiter ailleurs si possible ». L’un d’eux a reçu un courrier officiel du syndic de l’immeuble qui s’est excusé ensuite.

Les arnaqueurs font par ailleurs preuve de créativité et d’énergie pour escroquer ladite Mme. Michu qui, une fois qu’elle a dénoncé son voisin, se fait fourguer des faux masques de protection vendus sur internet par des aigrefins de passage.

Cette montée de ploucitude est désolante, sans doute inévitable en de telles circonstances où la peur prend le pouvoir sur les neurones de certains, déjà bien atteints par des décennies de match de fouteballe à la télévision et les tweets de Nadine Morano.