Un des leaders du génocide rwandais arrêté… en France

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Félicien Kabuga, 84 ans, affairiste hutu rwandais, fondateur de la Radio-Télévision des Mille Collines (RTLM) ayant attisé le génocide, financier des milices chargées de l’extermination, vient d’être arrêté en France où il séjournait sous un faux nom. Il s’y était réfugié a priori depuis plusieurs années après une fuite dans différents pays depuis ce génocide datant de 1994. Ses enfants et ses proches sont aussi hébergés en France et des pays européens avoisinants. Une enquête du journal Le Monde révèle que la famille Kabuga aurait décidé de « rapatrier » l’ancêtre en France compte tenu de son état de santé déclinant et l’offre de soins médicaux favorable dans l’hexagone… Tous les siens déployaient depuis une grande énergie pour le protéger de la justice internationale qui le recherchait.

Il est navrant que de tels criminels puissent trouver refuge, même illégalement, en France, relançant ainsi les soupçons jamais définitivement levés de compromission française avec les génocidaires. Son arrestation fait suite à une enquête de police de quelques mois qui a consisté à suivre les enfants pour retrouver le père. D’autres personnages douteux séjournent, ou ont séjourné, en France plus ou moins légalement : la femme du président rwandais Habyarimana, des satrapes africains et leurs descendants, des dirigeants syriens et libyens, etc. Bref, toute une clique de dirigeants corrompus, voire criminels, continue à trouver le chemin de Paris pour venir s’abriter des foudres de leurs populations et de la justice internationale. Accessoirement ils y investissent pas mal de leur argent…

Il est probable que les dirigeants français actuels se passeraient bien de la présence sur le sol national de ces pestiférés, pas toujours encore condamnés, certainement indésirables. Mais les mauvaises habitudes sont prises et elles sont difficiles à inverser. On peut seulement espérer que le robinet d’admission de ces personnages se ferme progressivement, quitte à renoncer à leurs investissements le plus souvent mal acquis. La France s’honorerait à décourager de telles migrations sur son territoire.

En attendant, M. Kabuga devrait être livré au mécanisme qui a pris la suite du Tribunal international pour le Rwanda (TPIR), fermé en 2015 après avoir jugé 80 accusés, et laissant huit fugitifs dans la nature dont deux ont été arrêtés depuis, y compris Félicien Kabuga récemment.