Le musée Historial Jeanne d’Arc à Rouen

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Elle est partout dans la ville, sur les murs, dans les cœurs. Sur la place du Vieux-Marché subsiste le socle du bûcher où elle fut brulée vive et une église a été construite en son souvenir en 1979 et dénommée Sainte Jeanne d’Arc ! L’Historial Jeanne d’Arc retrace le parcours de cette héroïne française née vers 1412 et exécutée sur le bûcher en 1431.

Le Royaume de France est en partie occupé par les Anglais et les Bourguignons ont pactisé avec l’envahisseur. Jeanne entend des voix lui demandant de bouter l’Anglais hors de France et d’aider à rétablir sur le trône le roi Charles VII. Contre toute attente, elle va réussir, habillée en homme, à libérer Orléans du joug anglais et à faire couronner Charles VII à Reims. Elle échoue devant Paris tenu par les Anglais et les félons Bourguignons. Elle tente de se battre à Compiègne, est capturée par les Bourguignons, vendue par ceux-ci à l’Anglais qui l’emmène à Rouen où elle est jugée par des religieux à la solde de l’Angleterre qui la torturent puis la condamnent pour hérésie, ses voix étant inspirées par le démon. Elle bénéficie d’une grâce lui permettant ne pas être exécutée sous réserve qu’elle s’engage à ne plus porter d’habits d’homme.

De retour dans sa cellule elle enfile de nouveau des habits masculins. Elle est considérée comme récidiviste puis brûlée sur la place du Vœux Marché en 1431 et ses cendres dispersées dans la Seine pour que sa tombe ne se transforme pas en lieu de pèlerinage.

25 ans plus tard, à l’initiative du roi Charles VII, le pape ordonne de réétudier les actes du procès de Jeanne. Celui-ci est annulé, mais un peu tard pour Jeanne d’Arc qui est tout de même « béatifiée » en 1922. Aujourd’hui on parlerait d’un schizophrène (les voix entendues), LGBTQIA+ (les habits d’homme), déconstruite (la lutte contre l’Anglais)…

Le musée offre un parcours dans le sous-sol de l’évêché dans les pièces duquel sont diffusées des vidéos théâtralisant les scènes imaginées du procès en réhabilitation.

Le 30/05/1964, sur le lieu du supplice de Jeanne, André Malraux proclamait :

Ô Jeanne, sans sépulcre et sans portrait toi qui savais que le tombeau des héros est le cœur des vivants !

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