La Polynésie française suit la voie de la Nouvelle Calédonie

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La Polynésie française vient d’élire à la tête de son gouvernement local un indépendantiste, M. Moetai Brotherson, comme la Nouvelle-Calédonie l’a fait fin 2021. Dans le même temps, l’assemblée territoriale polynésienne a élu un président autonomiste. Les deux vastes territoires français dans le Pacifique marquent leur volonté de s’éloigner de la France. Les trois parties ont intérêt à ce que le processus se passe de façon intelligente, apaisée et coordonnée.

Même si M. Brotherson serait un indépendantiste « modéré » le message envoyé à la métropole est clair : il faut accompagner progressivement ces régions (la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie) vers l’autonomie, puis, l’indépendance. Le processus va être long et probablement chaotique, il va falloir faire preuve de subtilité et ce chemin va nécessiter des responsables visionnaires. Paris va devoir avaler son chapeau et affronter une blessure d’ego à l’idée de perdre des territoires, Nouméa et Tahiti vont devoir faire preuve de responsabilité face à un objectif qui va les faire passer du stade d’enfants à celui d’adultes. Ce n’est pas gagné et, sans cesse, il faudra remettre l’ouvrage sur le métier. Il y aura des échecs (comme celui des référendums calédoniens de la période 2018-2022), sans doute des violences, cela prendra des générations mais cette direction doit être maintenue. L’indépendance des colonies africaines dans les années 1960 était aussi inévitable. La France l’a réalisée dans des conditions acceptables dans la majorité des cas. L’exception est évidemment l’Algérie où une guerre sauvage a été menée pour aboutir finalement… à l’indépendance de ce pays, suivie de décennies de mauvaises relations entre Paris et la nouvelle République algérienne.

L’indépendance de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française est écrite. Il reste maintenant à l’exécuter dans des conditions acceptables. L’une des conditions à la réussite des ces indépendances est de donner la garantie à ces territoires que la France continuera à les financer pendant une durée raisonnable en attendant leur pleine émancipation économique. C’est l’intérêt de tous.