Dans un « dîner en ville » virtuel, un interlocuteur met en doute le fait que 20% des électeurs français aient voté pour l’extrême gauche représentée par Jean-Luc Mélenchon lors du premier tour des élections présidentielles de 2017. Une fois raccroché, un rapide fact-checking permet de se remémorer les résultats de cette élection :
Premier tour |
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M. Emmanuel MACRON, EN MARCHE ! 24,01 % Mme Marine LE PEN, FRONT NATIONAL, 21,30 % M. François FILLON, LES RÉPUBLICAINS, 20,01 % M. Jean-Luc MELENCHON, LA FRANCE INSOUMISE, 19,58 % M. Benoît HAMON, PARTI SOCIALISTE, 6,36 % M. Nicolas DUPONT-AIGNAN, DEBOUT LA France, 4,70 % M. Jean LASSALLE, RÉSISTONS ! 1,21 % M. Philippe POUTOU, NOUVEAU PARTI ANTICAPITALISTE, 1,09 % M. François ASSELINEAU, UNION POPULAIRE RÉPUBLICAINE, 0,92 % Mme Nathalie ARTHAUD, LUTTE OUVRIÈRE, 0,64 % M. Jacques CHEMINADE, SOLIDARITÉ ET PROGRÈS, 0,18 % |
Si l’on additionne les voix qui se sont portées sur Mélenchon, Poutou et Arthaud on obtient 21,31 % des suffrages pour l’extrême gauche et l’avenir radieux promis par ces candidats. Au marché ou dans les dîners en ville cela veut dire qu’une personne sur cinq autour de nous a voté pour les idées d’extrême gauche. C’est aussi la raison pour laquelle les émeutes sociales ont mis beaucoup de citoyens dans la rue tous les samedis de l’année 2019 et qu’en ces temps de pandémie tant de monde conteste les dirigeants, râle, réclame, corporatise, se plaint, se tourne vers l’Etat…
C’est l’une des spécificités françaises de long terme dont les origines, sans remonter à la révolution de 1789, ont été largement entretenues par toute une partie de l’intelligentsia du XXème siècle commentant avec gourmandise les « expériences » soviétique, maoïste, voire même Khmer rouge pour certains. C’est à cette aune que s’est forgée une partie de la nation française. Il en reste quelques traces. Cette multiplicité de candidats de gauche et d’extrême gauche a d’ailleurs peut-être permis d’éviter en 2017 l’élection d’un candidat d’extrême droite. La parcellisation de la gauche en 2017 aura absorbé des voix qui se seraient portées ailleurs s’il y avait eu un candidat commun de la gauche… Les élections présidentielles de 2022 seront la prochaine étape.