La retraite de Russie ?

Alors que la guerre se poursuit entre la Russie et l’Ukraine, les forces de Kiev ont lancé une contre-offensive depuis quelques jours qui semble rencontrer un franc succès devant des forces russes à la dérive à tel point qu’une reconquête des territoires ukrainiens occupés semble maintenant concevable. Même les médias officiels et quelques dirigeants russes conviennent de l’échec de leurs troupes, évoquant à demi-mots des erreurs stratégiques de leur gouvernement. Il convient sans doute de ne pas se réjouir trop vite tant la Russie a des ressources et la volonté de nuire à l’Ukraine et à l’Occident mais elle ne s’avance pas depuis six mois que dure cette guerre vers une franche et nette victoire.

Evidemment, sans trop triompher publiquement, tout le monde se réjouit à l’Ouest de voir l’ours russe trébucher dans son invasion de l’Ukraine. Tout le monde se rassure en Occident de constater que l’armée russe supposée invincible et de haute technologie trébuche sur les rives du Dniepr. Tout le monde ne peut que constater que les armes occidentales fournies en masse à l’Ukraine sont plus dommageables que celles d’en face.

Localement le Kremlin est toujours soutenu par un fan-club d’ultranationalistes comme l’ancien président Medvedev très disert sur Telegram :

L’avenir est incertain, le président russe commençant à être mis en cause intérieurement va sans doute devoir réagir pour sauver son poste, voire sa tête. Sans doute l’invasion de l’Ukraine a été le pas de trop de la Russie après ses invasions « réussies » de la Transnistrie (1992), la Géorgie (2008), de la Syrie (2013), du Donbass et la Crimée (2014), sans doute la Russie a eu les yeux plus gros que le ventre en s’attaquant à son « frère » ukrainien.

La Russie n’a pas dit son dernier mot dans cette volonté de puissance et de nuisance qui l’anime depuis des siècles. On reste confondu de constater comment la décision d’un clan de quelques individus enfermés derrière les murs du Kremlin, étouffés par leurs égos, peut à ce point bouleverser durablement la situation du monde, dans son économie et sa géopolitique. Cela rappelle aussi a contrario, pour ceux qui en doutent, l’un des mérites des démocraties dont les institutions rendent improbables de telles folles et mortifères décisions.

A suivre…