BADIOU Alain, ‘Notre mal vient de plus loin – Penser les tueries du 13 novembre’.

par

dans Catégorie : ,

Sortie : 2016, Chez : Ouvertures Fayard

Ce court texte est la transcription d’un séminaire prononcé le 23/11/2015 par le philosophe aux idées sérieusement ancrées dans le marxisme. Tentant de surmonter l’hébétement qui s’est emparé du pays après la tuerie de masse islamiste il cherche à rendre intelligibles ces actes qui dépassent l’entendement pour nombre d’entre nous.

Evidemment c’est du Badiou, donc le capitalisme et ses pratiques impériales sont au centre de tout, c’est lui qui définit les notions de « barbarie » ou de « civilisation », c’est lui qui qualifie de « coloration religieuse » les massacres perpétrés par « les bandes fascistes » des groupes terroristes Etat islamiste et assimilés. Badiou considère que ces bandes armées ne font qu’occuper le terrain dévasté par le système capitaliste, leur engagement religieux de façade étant similaire aux bondieuseries de la mafia, ou au soutien de l’Eglise catholique aux massacres des troupes de Franco en leurs temps.

Les inégalités mondiales générées par le libéralisme occidental auraient enfanté ce nihilisme qui n’est pour le penseur qu’un nouveau fascisme contemporain dont les tueurs développent ce coté « Viva la Muerte » qui anima aussi les jeunes français collabos des nazis qui profitait de leurs positions pour faire n’importe quoi et tuer tout le monde. Leur imam alors était Pétain !

Comme Phèdre à qui Racine fait avouer son amour qu’elle estime criminel, Alain Badiou conclut :

« Nous pouvons dire aussi que notre mal vient de plus loin que l’immigration, plus loin que l’islam, que le Moyen-Orient dévasté, que l’Afrique soumise au pillage… Notre mal vient de l’échec historique du communisme. Donc il vient de loin, en effet. »

S’il n’est pas sûr qu’un communisme victorieux eut permis d’éviter ces tueries à « coloration religieuse » ont peut au moins convenir avec Badiou que le capitalisme occidental n’a pas su les empêcher d’arriver.