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  • La rigueur allemande à l’épreuve du laxisme financier des pays européens du sud

    Les allemands sont ulcérés devant le laxisme des pays européens clubmed pour lesquels ils vont devoir payer alors qu’eux-mêmes se sont imposés de la rigueur budgétaire depuis plusieurs années, et d’autant plus que d’autres pays sont inscrits derrière pour faire la manche auprès de la fourmi germanique, dont la France.

    Le microcosme européen s’agite en tous sens car si l’Allemagne refuse de payer qui donc va bien pouvoir le faire. Berlin veut refourguer la Grèce au Fonds monétaire international (FMI), qui après tout est fait pour ça comme l’indiquent les alinéas rappelés ci-dessous de l’article 1 de ses statuts sur les buts du FMI :

    V) Donner confiance aux États membres en mettant les ressources générales du Fonds temporairement à leur disposition moyennant des garanties adéquates, leur fournissant ainsi la possibilité de corriger les déséquilibres de leurs balances des paiements sans recourir à des mesures préjudiciables à la prospérité nationale ou internationale.
    VI) Conformément à ce qui précède, abréger la durée et réduire l’ampleur des déséquilibres des balances des paiements des États membres.

    On a donc l’outil adapté à la situation avec en plus l’avantage que cette institution sera mieux à même d’imposer des mesures de saine gestion à des gouvernements défaillants.

    D’autres pays proposent de noyer le poisson en créant un Fonds monétaire européen (FME) qui éviterait aux pays européens mal gérés d’aller taper à la porte du FMI que l’on voudrait voir réservé aux pays pauvres. En gros tout le monde cherche à se débarrasser de la patate chaude sur le voisin car il va falloir s’endetter pour combler les trous budgétaires grecs pour autant que l’on sache les évaluer. Donc si l’on passe le bébé au FMI cela permettra de multilatéraliser le plan de sauvetage et d’éviter d’augmenter les dettes nationales déjà gigantesques.

    La création d’un FME est une galéjade compte tenu des années qu’il faudra pour la réaliser et de l’inutilité de ce machin qui ferait double emploi avec le FMI, et ce uniquement pour préserver la susceptibilité de nations européennes qui ne veulent pas se retrouver dans la même queue que le Nigéria et la Papouasie.

  • Le bal des roquets sur les ondes

    Nicolas Demorand s’affronte ce matin sur France-Inter à Frédéric Lefebvre, le porte-parole de l’UMP-aux-cheveux-longs-et-gras, porte-flingue de la droite (et il a vraiment les cheveux très-longs-et-très-gras) mais il faut quand même bien admettre que Demorand est éligible à la médaille d’or du roquet-club. Quelle triste transformation. Ce garçon était un vrai régal de l’esprit quand il officiait le matin sur France-Culture avec finesse et subtilité, animant de vrais débats matinaux d’intellectuels ou de politiques, prenant le temps d’écouter et de comprendre. Aujourd’hui il a rétrogradé dans la catégorie des pisses-vinaigres radiophoniques provoquant, interrompant, abusant, manipulant ses interlocuteurs, privilégiant l’agression sur le débat, la petite phrase sur la réflexion, le scoop pipole sur l’information, bref, il est devenu vendeur de bouillie instantanée sur les ondes matinales de France-Inter (et de soupe télévisuelle sur France-5). Quelle régression pour un garçon pourtant agrégé de lettres et de philosophie…

    Certes ses interlocuteurs politicards s’y entendent aussi en matière de rouerie et de manipulation, mais est-ce une raison pour se mettre à leur niveau ? Hélas, oui sans doute. Après tout Demorand compromet avec les objectifs de son employeur, ce n’est pas un crime et il suffit de ne plus l’écouter.

    Mais alors qu’on le croyait irremplaçable lorsqu’il a quitté les matins de France-Culture en 2006, son successeur Ali Badou et l’a fait oublier rapidement. Mais hélas encore, trois fois hélas, Ali, autre normalien et agrégé de lettres, a lui aussi cédé aux sirènes de la télé et abandonné France-Culture l’an passé. Il est remplacé par Marc Voinchet, qui tient bien la route pour le moment.

  • Rigolo

    Entendu sur France-Musique :

    – Comment un ténor se suicide ?
    – Il se jette de son égo sur son QI.

    On peut craindre que cette solution ne soit applicable à bien d’autres professions…

  • L’Islande et la spéculation

    L’Islande, qui a été gérée comme un fonds spéculatif en confiant son système financier à une bande de vikings délinquants, vote aujourd’hui pour savoir si ses contribuables vont devoir payer environ 4 milliards d’euros aux gouvernements britanniques et néerlandais pour rembourser ces Royaumes qui eux-mêmes ont déjà couvert leurs nationaux ayant déposé leur épargne dans la banque en ligne Icesave. C’est une incroyable histoire dans laquelle cette banque islandaise est allé démarcher des déposants à l’extérieur de son marché national, est tombée ne pouvant ainsi rembourser ses déposants, et met son gouvernement dans une impossible situation. Ces déposants qui ont pris leurs risques et perdu ont réussi à se faire rembourser par leurs Trésors publics respectifs en agitant plus ou moins consciemment le chiffon rouge de la panique bancaire. Pour le moment le contribuable britannique a payé pour le déposant britannique, mais voudrait transférer la charge sur le contribuable islandais. Idem pour les Pays-Bas.

    Eva Joly a été mandatée par le gouvernement islandais pour essayer de comprendre comment 50 barbares locaux, financiers au sein d’un pays de 300 000 habitants, ont pu provoquer quelques unes des plus formidables faillites bancaires de l’humanité. On peut compter sur sa perspicacité pour gratter le fumier et on peut imaginer que l’Etat Islandais sera moins pervers que le français pour couvrir les turpitudes de ses élites financières.

    Le peuple islandais a voté « Non » et ne veut pas rembourser les contribuables britanniques et néerlandais. C’est un problème car des accords gouvernementaux auraient plus ou moins été convenus pour ce transfert de charges. Le gouvernement islandais va devoir trouver une solution plus présentable mais il semble bien qu’à la fin il va payer d’une façon ou d’une autre puisque les déposants qui ont pris leurs risques n’ont pas voulu assumer leurs responsabilités. Eternel renvoi de patate chaude entre le consommateur et le contribuable dans nos civilisations-providence !

  • Mickey [3D] – 2010/03/05 – Paris la Cigale


    Nous avions aimé Mickey[3D] en novembre dernier et nous l’avons adoré ce 3 mars à la Cigale. Concert à l’identique et toujours cette sympathique atmosphère musicale déballée par Mickey et Cécile Hercule.

    Plus qu’un faire valoir, Cécile, une artiste délicieuse qui assure la première partie en mini-jupette et mélancolie de circonstance : Bientôt trentenaire, tous mes médoc sont périmés/ Je me souviens c’est le temps qui passe/ Je n’ai pas l’air mais je me moque de ne plus rêver/ Je ne dis plus rien, avec le temps tout passe.

    Rhabillée en coulisse Cécile revient grimée en institutrice sévère pour accompagner Mickey, son bassiste et son batteur. Elle se couvre parfois le visage d’un masque de farces et attrapes, voire même la nuque et alors elle dance dos au public en agitant les bras lui faisant ressembler à un pantin désarticulé. Elle passe avec un égal bonheur de son petit clavier à la guimbarde, de la scie musicale à une espèce d’harmonica à tuyau. Et en plus elle sert de tête de turc métaphorique à Mickey qui nous explique qu’une fois terminés le concert et la vente de ses disques perso il ne reste plus à Cécile qu’à charger le camion. Bref, elle assure avec un vrai talent le coté polisson et féminin de ce concert.

    Mickey reste superbe dans une ironie musicale qui est sa marque de fabrique. La tendresse se cache à peine derrière les mots. La très jolie chanson Ma Grand-mère l’illustre au plus haut point : Ma Grand-Mère a quelque chose, que les autres femmes n’ont pas/ Ma Grand-Mère est une rose, d’un rose qui n’existe pas… Et Mickey a un talent fou, alors il nous reprend pour terminer la soirée J’ai demandé à la lune, écrite en son temps pour Indochine et portée par ce groupe devant des stades déchaînés. Une musique qui a du cœur, à découvrir !

    Setlist : Playmobil/ 1988/ Matador/ Je m’appelle Joseph/ La footballeuse de Sherbrooke/ L’homme qui prenait sa femme pour une plante/ Personne n’est parfait/ La France a peur/ Yula(ma fiancée galactique)/ Paris t’es belle/ Montluçon/ Chanson du bonheur qui fait peur/ Méfie-toi l’escargot
    Encore 1 : Le Goût du citron/ Ma grand-mère/ Jeudi Pop Pop/ Respire/ Johnny Rep
    Encore 2 : Le tube de l’été/ J’ai demandé à la lune

  • Il faut relire la constitution française

    Une tempête a fait plusieurs dizaines de mort sur la Côte Atlantique. Des zones inondables ont été inondées par l’océan furieux. On ignorait qu’il existait des zones pavillonnaires sous le niveau de la mer à marée haute. Nous sommes vraiment face à une étrange perception du risque dans notre société moderne : on ferme le Jardin des Plantes dès qu’il y a 3 flocons de neige à l’horizon de peur que les petites grand-mères tombent, on inscrit le principe de précaution dans la Constitution et on habite dans des maisons sur la Côte situées sous le niveau de la mer…

    La Charte de l’environnement fait partie intégrante de la Constitution depuis 2004 et prévoit en son article 5 :

    Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage.

    Il me semble que la délivrance de permis de construire en zone inondable devrait entrer dans le cadre de cet article constitutionnel. Les maires et l’administration pourraient peut-être relire la Constitution ?

  • Hatzfeld Jean, ‘Une saison de machettes’.

    Sortie : 2003, Chez : Points – P1253. La suite du « Nu de la vie » et cette fois-ci un dialogue avec les tueurs et la plongée hallucinée au cœur de la terreur qu’ils ont déchaînée, racontée avec une désarmante candeur par des hutus emprisonnés dans un pénitencier logé sur une colline au centre de la région où ils ont opérés. Poussés par l’idéologie des autorités ayant décrété le génocide, pris en main par les milices venus sur place pour motiver les troupes, encouragés par l’alcool et le pillage, ils ont passé trois mois à massacrer à la machette les tutsis de leur voisinage avant de fuir vers le Congo dans un incroyable exode toujours mené par le pouvoir hutu, deux années dans des camps de réfugiés puis un retour piteux poussé violemment au retour par le nouveau pouvoir tutsi soucieux de leur faire rendre des comptes et mettre fin à la guérilla qu’ils avaient organisée depuis l’Est congolais. Ils expliquent comment et pourquoi avoir agi ainsi, ils laissent entrevoir l’impulsion mortelle insufflée par une idéologie terrifiante sur des esprits simples, investis par la haine depuis des générations.

  • Et alors ?

    Psychodrame franchouillard : le président de la République va aller clôturer le salon de l’agriculture au lieu de l’inaugurer. Et l’on trouve tout un cheptel de chroniqueurs et de politicards pour gloser sur le sujet : inauguration versus clôture. Quelle affaire !

  • Les barbares et Goldman Sachs

    Goldman Sachs pris les doigts dans le pot de confiture grecque, et a priori cela colle un peu. Le gouverneur de la banque centrale américaine déclare : « Nous sommes en train d’examiner un certain nombre de questions relatives à Goldman Sachs et à d’autres sociétés concernant leurs accords sur les dérivés de crédit conclus avec la Grèce ». Il faudrait surtout vérifier, si comme le dit la rumeur, la banque aurait en parallèle spéculé contre le pays qu’elle conseillait (via CDS), ou suggéré à ses clients de le faire, ce qui relève de la même perversité financière. Comme elle en est largement capable, si cela est avéré, que faire et comment arrêter cette machine infernale nourrie par l’infinie cupidité, assaisonnée du sentiment d’impunité épicé, de ces nouveaux barbares ? Je ne vois que deux directions : (i) mettre tout ceci sur la place publique car derrière leur rapacité, les barbares craignent encore pour leur image de rois du Monde (la preuve, le soin méticuleux que Goldman Sachs met à répondre sur son site web aux analyses dont il est l’objet dans la presse financière) et, (ii) taxer les profits ou augmenter les exigences de fonds propres, ce qui revient au même et rabaisse le Dieu leverage, car dans leur furieuse cavalcade vers toujours plus de profit et moins de principes, ces Visigoths des temps soi-disant modernes peuvent être arrêtés si leurs intérêts sont touchés au porte-monnaie.

  • Georges Frèche, dérive victorieuse

    Le sulfureux pape du Languedoc bouge encore. George Frêche (72 ans), exclut du PS continue à faire le mariole et risque de l’emporter aux élections régionales contre la liste officiellement investie par le PS. Ce n’est pas la première fois. Il se drape dans l’onction de la démocratie populaire face à la bureaucratie parisienne. Il va sans doute être élu à grand renfort de populisme, eh bien sa région aura le dirigeant qu’elle mérite. Le PS sera battu mais au moins dans l’honneur de ses principes.

  • « Vanités, de Caravage à Damien Hirst » au musée Maillol

    Les représentations de la mort au Musée Maillol. De Pompei à Andy Warhol : des crânes, des os, mais aussi de l’imagination et du brio pour évoquer l’indicible.

  • La Grèce au ClubMed

    La crise grecque est très intéressante. La spéculation des nouveaux barbares est dirigée, pour le moment, contre un Etat clubmed (comme qualifié par les allemands) qui a géré son budget pas beaucoup plus mal que la France, soit dit en passant, mais moins habilement semble-t-il. Ladite France qui oublie d’ailleurs qu’en 1983, après 18 mois de nationalisations à marche forcée, elle avait fait la manche auprès de la Communauté européenne pour obtenir un prêt de trésorerie de plusieurs milliards de francs et éviter le déshonneur d’aller frapper à la porte du FMI. Mais tout ceci est du passé et nous pouvons maintenant faire la morale aux autres membres de l’Union en difficulté. L’une des caractéristiques majeures du politique communicant (comme d’ailleurs de l’électeur) est son absence de mémoire au-delà du jour de son élection.

    • Le premier impact de cette spéculation effrénée est la baisse du cours de l’euro contre le dollar. Qui s’en plaint en Europe ? Pas grand monde bien entendu, et surtout pas EADS ou Volkswagen…
    • La deuxième conséquence est la hausse du taux d’intérêt exigée de la Grèce par ses prêteurs. Est-ce un problème ? Non puisque c’est la seule solution pour forcer un Etat à équilibrer son budget pour moins s’endetter.
    • Existe-t-il un risque de défaut de la Grèce (et demain de l’Espagne ou de la France) comme hier l’Amérique latine ou la Russie ? S’il existe il est très théorique, le contribuable allemand paiera (le contribuable français quant à lui a déjà du mal à couvrir sa propre dette) car les conséquences d’un défaut d’un des Etats de la zone euro seraient trop négativement considérables pour tous les autres. Il s’en suivrait bien entendu des règlements de compte à Bruxelles post-sauvetage, mais l’honneur serait sauf.
    • La Grèce a-t-elle des difficultés pour se financer ? Non, ses émissions de bons du trésor sont couvertes sans difficulté. Le banquier gorgé de liquidités (générés par l’émission monétaire et les versements du contribuable) qui a prêté pendant des années à des ménages américains impécunieux tient avec le débiteur grec un bien meilleur risque.
    • Conclusion, jusqu’ici tout va bien même si les nouveaux barbares-traders arrivent à déclencher des frayeurs mondiales incontrôlées à coup de menaces en chocolat.
  • Le travail de Dieu et les swaps

    Les banques d’affaires et particulièrement Goldman Sachs (celle dont le patron affirmait qu’il accomplissait le travail de Dieu) sont accusées d’avoir aidé les Etats à maquiller leurs comptes. C’est certainement vrai mais le terme maquiller est sans doute inapproprié. Elles ont plus certainement simplement mis à la disposition des trésors publics les instruments financiers sophistiqués (swaps de taux, de devises, credit default swap et autres) qui ont déjà fait exploser la planète finance en 2008, sauvée grâce aux contribuables mondiaux. Ce sont des outils légaux qui respectent la lettre de la Loi et des règles comptables mais en détournent largement l’esprit. Proposés par les banquiers malins et intéressés à des Etats exsangues qui n’y comprennent pas grand-chose, ils sont discrètement mis en place et permettent de passer sous le tapis des risques ou des échéances qui immanquablement ressortent de derrière les fagots un jour ou l’autre.

    On ne peut sans doute pas castrer la créativité débordante des financiers matheux, ni la recherche désespérée de ficelles par des responsables politiques impécunieux. Afin de limiter les dommages considérables de telles pratiques la voie fiscale semble la plus logique. Taper au portefeuille reste le seul langage compréhensible par ces nouveaux barbares. On pourrait imposer des normes de fonds propres plus drastiques aux banques, limitant ainsi le pouvoir de leur nouveau Dieu leverage. Il faudrait également contraindre les utilisateurs de tels instruments à passer des provisions pour risques dans leurs comptes, règle inconnue des comptabilités publiques. Mais pourquoi les puissances publiques ne seraient-elles pas aussi créatives que les barbares ? Hélas, hélas, pour le moment la puissance (et la transparence) n’est pas du côté des Etats qui agissent en ordre dispersé. Mais ne désespérons pas !

  • Le bien-être au travail…

    Un rapport sur « Bien-être et efficacité au travail », commandé par le premier ministre, est rendu publique. Rédigé par deux patrons d’entreprise et un membre du Conseil économique et social (dont on découvre qu’il est désormais appelé Conseil économique, social et environnemental) il contient un pieux catalogue de dix propositions, sympathiques comme tout, mais relevant d’une faux-jetonnerie de circonstance. Qu’on en juge :

    1. L’implication de la direction générale et de son conseil d’administration est indispensable. L’évaluation de la performance doit intégrer le facteur humain, et donc la santé des salariés.

    2. La santé des salariés est d’abord l’affaire des managers, elle ne s’externalise pas. Les managers de proximité sont les premiers acteurs de santé.

    3. Donner aux salariés les moyens de se réaliser dans le travail. Restaurer des espaces de discussion et d’autonomie dans le travail.

    4. Impliquer les partenaires sociaux dans la construction des conditions de santé. Le dialogue social, dans l’entreprise et en dehors, est une priorité.

    5. La mesure induit les comportements. Mesurer les conditions de santé et sécurité au travail est une condition du développement du bien-être en entreprise.

    6. Préparer et former les managers au rôle de manager. Affirmer et concrétiser la responsabilité du manager vis-à-vis des équipes et des hommes.

    7. Ne pas réduire le collectif de travail à une addition d’individus. Valoriser la performance collective pour rendre les organisations de travail plus motivantes et plus efficientes.

    8. Anticiper et prendre en compte l’impact humain des changements. Tout projet de réorganisation ou de restructuration doit mesurer l’impact et la faisabilité humaine du changement.

    9. La santé au travail ne se limite pas aux frontières de l’entreprise. L’entreprise a un impact humain sur son environnement, en particulier sur ses fournisseurs.

    10. Ne pas laisser le salarié seul face à ses problèmes. Accompagner les salariés en difficulté.

    A notre époque où la restructuration permanente et l’agitation à tout va sont érigées en mode de fonctionnement des entreprises, petites et grandes, ces idées en feront sourire plus d’un… Personne ne peut contester la justesse de ces propositions mais qui pourra se targuer d’en respecter l’esprit ?

  • Une soirée aux urgences

    Une soirée passée aux urgences de l’hôpital Saint-Joseph… étonnante tranche de vie dans un hôpital parisien où se bouscule toute la misère du monde dans une ambiance kafkaïenne : malades entassés sur des brancards dans les couloirs, ivrognes hurlants amenés par des pompiers dragouillant les infirmières, familles inquiètes et agressives, bref, quelle misère ! Et au milieu de tout ceci un personnel médical sans doute compétent, en tout cas accueillant, soumis à 40 000 sollicitations à la minute, passant d’un dossier à l’autre au milieu de tout ce capharnaüm. L’hôpital c’est désormais comme dans l’entreprise : l’hystérie érigée en mode de fonctionnement.

  • Les forbans à l’attaque

    On nous ressasse avec les marchés financiers attaquant l’euro et la Grèce, en attendant que Portugal, Espagne ou France passent également à la moulinette de ces marchés financiers. Il est toujours étrange de voir comment le monde extérieur évoque les marchés financiers comme une abstraction que l’on dirait émanant du Saint-Esprit.

    Comme nous l’avons déjà fait à de nombreuses reprises dans ces lignes, rappelons quelques évidences permettant de se remettre les idées en place et de démystifier ce qui n’a vraiment pas lieu de l’être.

    • Les marchés financiers sont une bande de forbans, quelques milliers à travers la planète, qui jouent derrière des écrans d’ordinateur à être les maîtres du Monde, grassement payés par des banques et établissements financiers.
    • Ces forbans jouent avec notre argent, celui de nos petites économies placées de ci de là, et non avec le leur ou celui de leurs employeurs, et nous n’avons pas les moyens d’empêcher leurs jeux diaboliques car nous nous sommes dépossédés de cet argent en le confiant à des banques.
    • Comment peut-on attaquer une monnaie. Il suffit de spéculer à la baisse en vendant à terme aujourd’hui un euro que l’on ne possède pas encore mais dont on parie qu’il va baisser. Exemple : aujourd’hui l’euro vaut 1,35 dollar et je parie que dans un mois il vaudra 1,20 dollar, donc je vends aujourd’hui mon euro, que je ne possède pas, au cours d’aujourd’hui de 1,35 dollar avec promesse de le livrer dans un mois ; dans 29 jours je l’achète sur le marché à 1,20 et le trentième jour je le livre au prix convenu de 1,35 ; j’ai gagné 1,35 – 1,20 = 0,15 dollar.
    • Et comment peut-on attaquer un pays qui n’a plus de monnaie nationale mais l’euro, monnaie multilatérale ? Il suffit de faire monter les taux d’intérêt auquel les forbans leur prêtent nos petites économies, puisque bien entendu ce ne sont pas les leurs qu’ils prêtent à la Grèce.
    • Comment les forbans ont-ils inventé le mouvement perpétuel ? En vendant à terme l’euro, je précipite la baisse de son cours contre dollar ; plus l’euro baisse et plus je vais gagner ; et plus je vais pousser la spéculation à la baisse. On les avait vus, à l’inverse, spéculer à la hausse des produits alimentaires en 2007, alors que les stocks ne justifiaient en rien un tel accroissement des cours. Il suffisait d’acheter aujourd’hui un kilo de blé à 100 pour réception dans un mois lorsqu’il vaudrait 130.
    • Et l’on voit les forbans faire la morale au monde politique en expliquant que la Grèce est mal gérée. Alors là on tire son chapeau devant ce culot qui dépasse l’entendement, lesdits forbans ayant mis le système financier international en faillite en 2008 du fait de leur incompétence, et n’ayant survécu pour la plupart que grâce aux subsides des contribuables mondiaux. En gros, les Etats se sont endettés pour sauver les banques qui maintenant spéculent joyeusement contre ces mêmes Etats.
    • Qu’attendent les forbans ? De fourguer leur risque sur quelqu’un d’autre. En fait ils paniquent à l’idée qu’ils puissent ne pas être remboursés des prêts faits à quelques pays exotiques comme la Grèce. Le contribuable européen a réaffirmé sa volonté de soutenir la Grèce, c’est-à-dire de payer si ce pays faisait défaut et de lui imposer un régime de rigueur. Comme à leur habitude les marchés financiers encaissent les profits et nationalisent les risques mais ils arrivent par la menace à forcer un pays à rentrer dans le rang là où la politique échoue.
    • Comment arrêter les forbans ? Il faut les taxer sur les profits générés par la spéculation. Est-ce facile ? Non, mais est-il satisfaisant de voir quelques centaines de forbans mettre à bas un ou des Etats ? Pas plus, alors il faut les attaquer.
    • Est-ce que tout ceci est condamnable ? C’est surtout cocasse et symptomatique des dérèglements de notre monde où la spéculation est érigée en régulateur et seule capable d’imposer la rigueur à un pays clubmed. En ce sens ce n’est pas sain.
  • Des pirates turcs

    Notre site a été piraté et à la place de la page d’accueil apparaissait une page à la gloire de Mustapha Kemal Atatürk. Ce fut certes un personnage historique mais que ses descendants lui ouvrent un blog que diable plutôt que de pirater ceux des autres !

    La miséricorde qui néglige le devoir est une trahison envers le pays

    Traduction Google translate
  • Amy Macdonald – 2010/02/03 – Paris la Cigale

    « It’s goûûûûd to be bâââââck in Paris » nous dit Amy Macdonald avec son accent écossais en débarquant sur la scène de la Cigale ce soir pour un concert flamboyant. Avec sa guitare et ses quatre musiciens ils ont à peine terminé une tournée mondiale de 18 mois à l’Olympia en mars dernier suite à la sortie du premier disque This Is The Life, que rentrés à Glasgow ils écrivent un nouveau disque en six mois, à paraître le 8 mars, et se lancent dans une mini tournée pour présenter ces compositions.

    Revitalisé aux grands froids écossais, le groupe est revenu joyeux, Amy sur-maquillée en robe bleu-paillettes et talons hauts, plutôt souriante, on l’a quitté blonde l’an passé et elle nous revient brune, Mark a abandonné ses casquettes/bonnets et chacun entre deux relevages de mèche tire des miracles de sa guitare. Celle d’Amy est changée après chaque chanson histoire sans doute de la réaccorder, la bête étant légèrement martyrisée par les rythmes endiablés insufflés par l’Ecossaise qui semble réglée sur un métronome éperdu. C’est une véritable forge que sa guitare rythmique. Au début des morceaux elle se tourne en souriant vers la batterie, s’imprègne de son rythme le temps de quatre mesures et démarre ses riffs sans répit, à la limite de l’épilepsie (constate le chroniqueur désabusé qui a du mal à imprimer deux aller-retours par mesure sur sa propre guitare). Amy pousse la vapeur en enfournant des volées de charbon dans la chaudière. Et au milieu de cette frénésie elle trouve l’énergie de chanter de sa voix puissante, profonde, entraînante, gardant le contrôle de la machine.

    Tout en s’excusant de nous jouer des morceaux encore inconnus elle démarre le show par deux nouveautés. Le nouveau cru est excellent nous le boirons ce soir dans l’allégresse, seulement ponctuée de quelques ballades mélancoliques (Troubled Souls) qui permettent de recharger les batteries. Avec la même fougue seront revisités les tubes de l’an passé déjà devenus des hymnes : Run, Mr Rock’n’Roll, Let’s Start a Band.

    Descendu du train de This Is The Life en pleine gloire ces cinq là sont remontés dans un TGV qui ne s’arrête même plus dans les gares et dont on ignore la destination, lancé à la vitesse fulgurante de leur jeunesse, de leur enthousiasme. Rien ne les arrête ni ne leur résiste, ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont puissants, Amy une grande chanteuse-guitariste-auteur-compositeur. Quel talent !

    Set list : An Ordinary life | Love Love | This is the life | This pretty face | Give it all up | Mr Rock & Roll | Next big thing | Spark | Troubled soul | No roots | Run | Let’s start a band
    Encore : Dancing in the dark (Springsteen cover) | What happiness means | Don’t tell me that it’s over

  • Hatzfeld Jean, ‘Dans le nu de la vie – Récits des marais rwandais’.

    Sortie : 2000, Chez : Points – P969. Hatzfeld écoute les rescapés du génocide rwandais qui avec des mots simples, souvent ponctués d’expressions comme seul le langage africain sait en créer de touchantes et illustrées, l’horreur qu’ils ont vécu toisa mois durant. Les rythmes de fonctionnaires des tueurs qui travaillaient en chantant de 9h à 17h30 revenant chaque matin avec régularité dans les marais où se cachaient les victimes pour éviter d’être « coupées », les détails sordides sur les massacres, les âmes dévastées des survivants, les cohortes d’enfants « non accompagnés » dont toute la famille a été tuée, le terrible déchaînement de terreur entre deux ethnies vivant sur les mêmes collines. Les photos des interviewés ont été prises par Raymond Depardon.