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  • « Etreintes brisées » de Pedro Almodovar

    Un beau film d’Almodovar : drame d’amour et de jalousie dans l’industrie… du cinéma. Des couleurs sublimes, de l’émotion et de l’imagination.

  • Les niches fiscales qui bloquent la réflexion

    Les « niches fiscales » de l’impôt sur les revenus sont la nouvelle cible de la démagogie médiatico-parlementaire. Le même Parlement a en son temps voté des avantages fiscaux pour favoriser certains secteurs économiques ou certaines corporations. Les chiffres avancés parlent d’une centaine de milliards de recettes fiscales « abandonnées ». Des mesures de défiscalisation pour les investissements dans les départements et territoires d’outre-mer, pour relancer la construction immobilière locative et pour bien d’autres sujets.

    A l’origine, ces avantages fiscaux sont destinés à promouvoir les investissements dans les secteurs concernés et non d’abord à favoriser des copains et des coquins. En gros un avantage fiscal est censé générer du développement économique (« de la création de valeur »), c’est le rendement de l’investissement fiscal. Les députés seraient bien avisés d’analyser d’abord le rendement de ces mesures fiscales avant de tailler dans le vif. Supprimer les mesures de défiscalisation pour investissements dans les DOM-TOM va-t-il faire baisser le niveau des investissements dans ces zones ? Si non cela veut dire que la mesure était inutile et doit donc être supprimée. Si oui, est-ce un problème ? Si oui encore, comment gère-t-on le problème ? Etc. Voici quelques questions préalables auxquelles nos élus pourraient peut-être réfléchir, bref, faire un peu d’évaluation rétrospective de leurs décisions ou celles de leurs prédécesseurs. Accessoirement ils pourraient étendre le champ de leurs investigations aux autres exonérations délivrées : charges sociales, TVA, pour les jeunes, les vieux, les chômeurs, les zones défavorisées, etc. Sont-elles efficaces ? Si oui, comment gère-t-on leur suppression ou comment finance-t-on leur maintien ?

    Bien sûr la presse devrait aussi poser ces questions, ce qui pousserait les élus à se les approprier, mais il est probablement illusoire d’attendre trop de réflexion de ce côté. Hélas !

  • Du rififi dans l’industrie automobile allemande

    Dénouement de l’affaire Porsche / Volkswagen (VW), ou comment le capitalisme allemand se déchire et l’arroseur se retrouve arrosé. Les deux groupes dirigés par deux familles aux intérêts entrecroisés (c’est le fils de Ferdinand Porsche, le créateur de la première Volkswagen, qui a fondé Porsche) vont finalement fusionner mais c’est clairement VW qui absorbe Porsche et non l’inverse comme l’histoire avait commencé.

    Cette affaire avait déjà entraîné indirectement le chute de l’empire Merckle : Adolph Merckle a la tête d’un groupe industriel d’importance (pharmacie et construction), une espèce de Bouygues outre-rhénan, dans le top 10 des plus grosses fortunes allemandes, au lieu de mener tranquillement son business, avait spéculé très lourdement sur la baisse du titre VW fin 2008 au moment où la rumeur de la montée de Porsche dans le capital de VW avait fait exploser le cours en bourse. Du coup, le groupe est ruiné (on parle de 800 MEUR de pertes à couvrir), les banques démantèlent l’empire à vendre par appartements, et Adolphe se suicide en se jetant sous un train le 7 janvier 2009, à 74 ans. Triste fin.

    Pendant ce temps, Porsche qui veut devenir majoritaire au capital de VW s’endette à coups de milliards d’euros pour acheter des actions, la conjoncture se retourne, le constructeur le plus rentable du monde affronte la mévente et ne peut plus supporter son endettement, sans parler des batailles d’égos surdimensionnés qui agitent les conseils d’administration des deux groupes, et qui influent considérablement décisions et stratégies. Fin de l’histoire, Porsche doit avaler son chapeau et pour respecter ses engagements (en clair, payer ses dettes) accepter l’arrivée d’un fonds souverain du Qatar et devenir la 10ème marque du groupe Volkswagen… Les égos surdimensionnés ont du mal à digérer le chapeau.

  • Pile je gagne, face tu perds

    Le dernier rapport de Cuomo, du nom du ministre de la Justice de l’Etat de New-York est titré :

    « No rhyme or reason: the ‘heads I win Tails you lose’ Bank Bonus Culture » (Sans rime ni raison : ‘pile je gagne, face tu perds’ la culture bancaire du bonus).

    Dans ce rapport sorti en juillet 2009, Cuomo passe en revue les bonus distribués en 2008 par les banques américaines ayant été sauvées de la faillite par le contribuable américain. Le thème principal est de démontrer par les chiffres que les rémunérations du secteur financier sont déliées (unmoored) des résultats de ces institutions :

    « Quand les banques vont bien les employés sont bien payés. Quand les banques vont moins bien les employés sont bien payés. Et quand les banques vont très mal, elles sont sauvées par les contribuables et leurs employés sont toujours bien payés. Les bonus et diverses compensations ne varient pas significativement lorsque les profits diminuent. »

    Suit une analyse des chiffres publiées par les neuf banques ayant bénéficié de fonds publics en 2008 (Troubled Asset Relief Programm – TARP) avec comparaison des bonus distribués en comparaison des résultats affichés et des fonds de sauvetage reçus. Intéressant !

    Intéressant également le fait de savoir que Andrew M. Cuomo (Attorney general de l’Etat de New-York) depuis 2007 était auparavant chef de la Housing and Urban Development (HUD) assurant la tutelle de Freddy Mac et Fanny May les deux institutions de refinancement des crédits hypothécaires qui ont dû être nationalisées en 2008 par l’Etat américain pour éviter leur faillite qui aurait eu un effet systémique dévastateur. Ces deux banques ont eu une responsabilité non négligeable dans l’aveuglement général sur le marché des crédits subprime ayant mené à la crise financière mondiale actuelle. Leurs dirigeants de l’époque ont eu des comptes à rendre à la justice américaine pour pratiques comptables douteuses, sans parler de bonus gigantesques dont ils ont eu à reverser une partie.

  • Des financiers aveuglés par leurs performances

    Il semble que les analystes économiques mondains aient été éberlués par la croissance française et européenne du 2ème trimestre. Il semble donc que leurs prévisions étaient fausses, ce n’est pas la première fois, c’est la vie. Souvenons-nous-en lors de leurs prochaines prestations sur les plateaux télé au lieu de tirer des plans sur la comète sur leurs élucubrations, à prendre avec bien plus de réserves que ne le font habituellement médias et monde politique.

    Il semble que personne ne mesure bien encore le nombre et l’ampleur des bombes à retardement qui restent cachées dans les bilans des banques et qui vont se révéler avec le temps. Les banquiers eux-mêmes ont fait preuve de sérieuses limites dans leur capacité à évaluer les risques pris par leurs équipes ces dernières années, c’est le moins que l’on puisse dire. Comme grosso-modo ce sont les mêmes qui restent en place, on peut se méfier de leur optimisme affiché aujourd’hui.

  • Manque de goût

    L’ex-président Chirac est logé depuis son départ de l’Elysée dans l’appartement mis à sa disposition par la famille libanaise Hariri. Il passe ses vacances dans la villa de l’homme d’affaires François Pinault à Saint-Tropez. Il mérite certes qu’on le laisse tranquille d’autant plus qu’il fait preuve d’une opportune réserve en évitant de se mêler de la vie politique française comme n’arrivent pas à s’empêcher de faire les vieux grognards de sa génération. Mais il est tout de même légèrement indécent qu’un ancien président de la République squatte ainsi chez des affairistes, même respectables. Tout ceci n’a guère d’importance mais manque un peu d’élégance.

  • Courage, fuyons nos responsabilités

    Baudoin Prot, chef de BNP Paribas explique à Jacques Attali dans son émission estivale sur France Culture Le Sens des Choses que le responsable de tout ce désastre financier international c’est évidemment le chef de la banque centrale américaine qui a inondé la planète de liquidités et rendu possible le mauvais crédit distribué par les banques commerciales. La BNP a plutôt moins plongé sa cuillère que la moyenne dans la bonne soupedu subprime mais il est un peu facile de rejeter la responsabilité du désastre sur la puissance publique maîtresse de la planche à billets.

    Même pour les tenants d’un libéralisme pur et dur qui déifient Monsieur le Marché, il est toujours rassurant de pouvoir rendre l’Etat responsable de ses propres errements et dérives.

  • Education en cours

    La télévision montre le président Sarkozy qui pédale sur les routes du Var avec un T-shirt en V qui laisse apparaître une grosse chaîne-collier du style Puff Dady à Las-Vegas. Carla a encore un peu de boulot pour redresser la barre…

  • On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif

    Obama revient sur un vieux projet américain de mise en place d’une assurance médicale pour ceux qui n’en bénéficient pas aux Etats-Unis, ce qui fait quand même 40 à 50 millions de citoyens. Cela déclenche une véritable levée de bouclier, on le traite de communiste ou de fasciste, c’est selon, en l’accusant de vouloir dilapider l’argent public. Un projet identique avait échoué sous la présidence Clinton, pour des raisons similaires.

    L’Amérique répugne depuis toujours à un système public de santé élargie au-delà de Medicare et Medicaid pour les vieux et les femmes. C’est le capitalisme dans son expression la plus extrême : soit tu as les moyens de te soigner toi-même, soit tu crèves. C’est étonnant cette répulsion à inclure dans la sphère publique la santé des concitoyens. Les Américains n’ont pas de difficultés majeures à concevoir que l’armée, la sécurité, les pompiers, et bien d’autres services soient financés par la communauté des contribuables, en revanche l’idée que des malades, et en plus pauvres, soient soignés aux frais de la communauté, les révulse. Il existe une espèce de blocage psychologique qu’Obama va avoir du mal à contourner.

  • Les relations troubles franco-iraniennes

    Une gamine française de 24 ans, Clotilde Reiss, accusée d’espionnage est mise en scène dans un procès à grand spectacle en Iran pour avoir participé aux manifestations post-élection présidentielles. On espère que les agents des services secrets français sont plus féroces que cette Mata-Hari à peine sortie de l’adolescence. On ne peut évidemment rien exclure ni que cette jeune femme soit une espionne de haut vol, mais le plus probable est qu’elle soit ce qu’elle dit : une passionnée de la civilisation perse venue enseigner en Iran pour s’imprégner de cette culture millénaire qui l’intéresse depuis toujours.

    Le pouvoir conservateur local organise des aveux collectifs avec auto-flagellation, télévisions et diffusion internationale. Le pouvoir iranien est malin, très malin et imbattable pour mettre l’Occident face à ses faiblesses. On se souvient de l’affaire Walid Gordji…, peut-être pas alors la-voici résumée.

    En 1974 la France de Giscard dit d’Estaing (président)/ Chirac (premier ministre) signe des accords de coopération nucléaire avec le Shah d’Iran, qui prévoient notamment des transferts de technologie, la construction de réacteurs et le cofinancement par ce pays du consortium Eurodif à hauteur de 1 milliard d’USD. Arrivée au pouvoir en 1979 la théocratie iranienne dénonce les accords et réclame le remboursement du prêt. De 1980 à 1988 la France soutient lourdement l’Irak dans la guerre qui l’oppose à Téhéran. Des navires français sont attaqués dans le golfe persique.

    Anis Nacache, chiite d’origine libanaise tente d’assassiner à Neuilly en 1980 avec des complices iraniens et palestiniens de Chapour Bakhtiar, organisateur de la répression des derniers mois de la monarchie en Iran. Cette tentative infructueuse avait quand même fait deux morts dont un policier, plus quelques blessés. Les coupables sont arrêtés et condamnés à des peines entre perpétuité et 20 ans.

    En 1985/86, vague d’attentats à la bombe dans Paris et en province, une douzaine de morts et de nombreux blessés, prise d’otages français au Liban (2 journalistes et 2 diplomates). Paris voit la main de Téhéran dans toutes ces actions et négocie plus ou moins officiellement avec ce pays pour traiter le problème « politique ». Un accord est trouvé pour rembourser le prêt et au passage évacuer des opposants iraniens du sol français. On dit qu’une clause secrète prévoyait également la fourniture par Paris de combustible nucléaire pour les futures centrales nucléaires iraniennes. On ne sait si cette clause a véritablement existé ni si, le cas échéant, elle a été appliquée.

    Dans le même temps la justice française instruit le dossier des attentats de 1986 et veut entendre Walid Gordji, officiellement interprète de l’ambassade d’Iran, soupçonné d’avoir trempé dans les attentats de Paris. Il est réfugié dans son ambassade d’Iran à Paris dont le blocus est mis en place par la police. Rétorsion immédiate des autorités iraniennes qui bloquent l’ambassade de France et accuse le consul Paul Torri d’espionnage, de soutien à la contre-révolution, de participation à des trafics divers de stupéfiants, œuvres d’art, etc. Il se réfugie dans l’ambassade de France dans un surréaliste parallélisme des formes. La France rompt ses relations diplomatiques avec l’Iran, qui seront rétablies un an plus tard. Les négociations se poursuivent et aboutissent en novembre 1986 à l’expulsion de Gordji vers Téhéran après un passage éclair au Palais de justice pour la forme. Torri lui rentre à Paris.

    Au même moment les derniers otages du Liban sont libérés. Ils faisaient sans doute partie de la négociation avec l’Iran. On dit que Chirac aurait demandé à Téhéran de faire retarder leur libération après les législatives de 1986 pour ne pas avantager la gauche alors au pouvoir à Paris.

    En 1990 Anis Nacache est gracié par les autorités françaises avec ses comparses, après 10 de réclusion criminelle par suite de la tentative d’assassinat de Chapour Bakhtiar, organisateur de la répression des derniers mois de la monarchie en Iran. Cet attentat de Neuilly en 1980 qui a quand même fait deux morts dont un policier, plus quelques blessés.

    Voilà pour quelques années de piètre politique, coups bas, affairisme entre deux pays qui ont décidemment du mal à se comprendre. Et encore n’est-pas remonté aux temps de Mossadegh ou de Neauphle-le-Château… Vingt ans plus tard, on remet ça sur fond d’embargo, d’industrie nucléaire (toujours…), de re-battage des cartes au Moyen-Orient, d’élection présidentielle contestée en Iran. Alors tout ceci est bien compliqué pour Clotilde qui paraît légèrement dépassée par les évènements et qui doit de demander ce qu’elle fait dans ce panier de serpents. Le mieux aurait sans doute été de rester chez elle durant les manifestations iraniennes.

  • Les corses contre les moulins à vent

    Les indépendantistes corses tiennent leur université d’été et déclarent leur solidarité avec les « les nations sans Etat » comme la Bretagne, la Kabylie et autre Kanaky. Ils proposent d’instaurer une citoyenneté corse qui serait acquise après 10 années de séjour sur place et donnerait accès prioritaire aux emplois.

  • Willy DeVille est mort

    Le cancer continue de ronger les rockers. Willy DeVille est parti ce soir d’un cancer du pancréas. M… encore un de moins, et DeVille c’était du solide. Depuis des années il passait par Paris régulièrement pour nous bercer de son blues-rock de légende et nous parler d’Edith Piaf. Nous allons avoir du mal à oublier cette bonne habitude. Encore un jour triste !

  • Humour et intelligence

    Michel Serres ce matin sur France Culture expose ses analyses sur la guerre comme fait social de l’Humanité avec la hauteur de vue et le sens de la pédagogie qu’on lui connaît, quand le présentateur l’arrête en plein élan pour une page de musique. Avec le sourire il demande : « Est-ce que lorsque vous recevez un chanteur vous l’interrompez pour lui passer du Michel Serres ? » Comme quoi on peut-êtreun immense philosophe et garder le sens de l’humour ! C’est l’été, alors même France Culture se croit obligée de faire un peu populaire.

  • Montaldo Jean, ‘Lettre ouverte aux bandits de la finance’.

    Sortie : 2009, Chez : Albin Michel. La chronique par le menu détail d’un désastre financier annoncé. Dans son style polémique et provocateur habituel, Montaldo décrit avec exactitude et précision tous les éléments de la dérive actuelle du secteur financier et de ses acteurs, qui ont mis la planète à genoux. Bataille d’égos surdimensionnés, incompétence généralisée de banquiers qui ont joué avec des instruments auxquels ils ne comprenaient rien, aveuglement des analystes et agences de notation, rapacité de forbans payés à des niveaux jamais atteints dans le capitalisme pour des salariés jouant avec l’argent des autres, et enfin, escroqueries gigantesques (Kerviel, Madoff) qui ont été rendues possibles grâce au climat de laisser-aller global. Un dernier chapitre pour Messier qui a le culot de revenir faire la morale en expliquant ce qu’il aurait fallu faire…
    Tout est vrai et bien expliqué dans cet ouvrage. Il faut se pincer pour être sûr de ne pas rêver devant la reconstitution de la chronologie des faits. Il faut s’accrocher pour ne pas tomber de sa chaise quand on redécouvre jusqu’où peut mener la voracité de l’Homme qui laisse libre cours à sa créativité !
    Un chapitre aurait pu être ajouté à l’ensemble lui donnant ainsi un peu plus d’objectivité, c’est celui concernant le consommateur qui a tout de même profité d’une façon ou d’une autre de ces années de crédit facile. Certes il paye désormais ces excès, son portefeuille de titres a perdu la moitié de sa valeur et les impôts de plusieurs générations vont s’en ressentir pour remettre la barque à flot, mais il en a tout de même été bénéficiaire de ces années « fric ».

  • Denoël Yvonnick, ‘Le livre noir de la CIA’.

    Sortie : 2007, Chez : J’AI LU. 60 ans de coups bas des services secrets américains, au moins pour ceux qui ont pu être identifiés et dévoilés. Sur bases de rapports officiels, d’interviews d’anciens agents et d’analyses personnelles, l’auteur racontent les dérapages de l’Agence, commandités par le gouvernement ou initiés par l’ambition de certains de ses dirigeants qui naviguent au plus près entre agir ou respecter la Loi. De l’OSS à la Baie des cochons, du Nicaragua au Chili, du Watergate à Ben Laden, on y parle surtout des échecs de la CIA accompagnés d’atteintes contre la démocratie. Sans doute y-eut-il également des actions gagnantes mêlées à toutes ces dérives et abus de pouvoir ?

  • FOUREST Caroline, ‘La Tentation obscurantiste’.

    Sortie : 2005, Chez : .

    La colère de Caroline Fourest contre la complaisance dont fait preuve l’intelligensia française à l’égard des « avancées » de l’islamisme. Des débordements antisémistes du sommet de Durban, aux écrits discutables de certains paragons de l’islam extrémiste, l’auteur cite avec précision (références, adresses de sites web, bibliographie, etc.) les idées qu’elles discutent et ceux qui les diffusent. Elle développe un cri du cœur polémique et vivifiant.

  • Natixis : l’escroquerie continue

    Le cours de NATIXIS flambe en bourse alors qu’il s’agit de la banque la plus touchée par la crise financière, et qu’elle aurait sans doute déjà déposé son bilan si le contribuable français n’avait mis la main à la poche. Il est vrai qu’il y a de quoi remonter la pente : introduit en bourse à 19,55 EUR en décembre 2006 le cours est se balade depuis plusieurs mois autour de 1,50 EUR (à l’époque de sa mise sur le marché, nombre d’analystes mondains pariaient bien entendu sur des perspectives de croissance himalayennes…)

    Pour quoi cette embellie soudaine ? Dans sa grande et moutonnière clairvoyance, le marché parie sur la mise en place d’une structure défaisance qui mettrait à la charge du contribuable la cession des actifs pourris de la banque, générés par quelques années de gestion hasardeuse de ses risques. En gros, c’est : « Réjouissez-vous bonnes gens, on a réussi à refourguer nos pertes abyssales à ces pigeons de contribuables qui vont payer pour nos errements, il ne nous reste que le gras à nous départager. »

  • Burqa et statistiques

    Il y aurait 367 femmes en France portant la burqa ! Pas 370, non 367 exactement. C’est étonnant ce chiffre. Etrange précision pour un pays de 60 millions d’habitants. Soit les renseignements généraux ont déployé une armée de sondeurs dans tous les quartiers de l’hexagone pour recenser les coupables, soit ils ont déjà toutes les informations nécessaires sur les 60 millions de fiches qu’ils possèdent sur les citoyens, soit il n’y a pas beaucoup de statisticiens dans la police française.

  • Le couturier pitoyable gestionnaire

    Christian Lacroix où l’histoire d’un couturier qui a voulu jouer au capitaliste et s’est brûlé les ailes. Fondé avec LVMH en 1987, son business n’a jamais été rentable et LVMH en désespoir de cause a refourgué la maison Lacroix à une boîte américaine de duty-free, avec ledit Lacroix comme créateur salarié. Celui-ci se plaint de n’avoir jamais été écouté par ses actionnaires, les frères Falic (un nom qu’il faut réussir à porter en France). Toujours est-il qu’en 2008 le chiffre d’affaires a été de 30 millions d’EUR et la perte de 10 d’où le redressement judiciaire en cours !

    Le milieu artistico-mondain parisien s’émeut de cette fin annoncée d’un pan du patrimoine national. Il ne faudrait tout de même pas exagérer, heureusement que l’Italie n’en a pas dit autant quand Pinault a racheté Gucci ! Christian Lacroix est un gentil ce garçon, mais c’est tout de même lui qui a vendu son nom à LVMH en 1987 comme un banquier américain qui fourgue des subprimes à un hedgefund ! Personne ne l’y a forcé. Il aurait sans doute valu mieux choisir les acheteurs ou ne pas faire la transaction.

    Soyons positif, arrêtons de faire pleurer dans les chaumières, il faut que Lacrix rachète son nom et s’associe avec des gens sérieux, gestionnaires compétents, qui surtout ne lui laisseront aucune responsabilité managériale mais l’occuperont à 100% avec ses frous-frous colorés dans le cadre d’un business-plan avisé et contraignant.

  • « PLANÈTE PARR – La collection de Martin Parr » au musée du Jeu de Paume

    Expo Planète Parr au musée du Jeu de paume. La nocturne de ce mardi soir est manifestement l’endroit où il faut être : file d’attente branchouille dans le jardin des tuileries, aïe-phones clignotant et godasses à bout pointus recouvertes de poussière. Photographe britannique né en 1952, Parr expose sa collection de photos personnelles prises par d’autres, un bric-à-brac d’objet accumulés tous plus kitchs les uns que les autres et présente Luxury, une intéressante vision des riches de notre siècle : des britanniques aux courses en chapeaux  melons, des russes chargés de diamants et de cigares dans des expositions de bijoux, des émiratis dans des clubs huppés sur la Golf persique, des allemands à la fête de la bière, bref des riches sous toutes les coutures, débordants d’opulence et d’absence de complexe. C’est de la photo sociale au même titre que celles des corons présentés quelques pièces auparavant.