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  • « Little New York » de James de Monaco

    Une histoire de gangsters à la petite semaine dans Staten Island. Leur patron italien a la folie des grandeurs mais aime trop sa maman. La réalisation de James de Monaco est intéressante avec 4 ou 5 chapitres qui se chevauchent dans le temps où l’on revoit les mêmes scènes mais vues par différents personnages.

  • Un jeu où tout le monde ne perd pas

    La justice américaine découvre qu’un client de Madoff sur deux n’a pas perdu d’argent. Evidemment et c’est bien là le principe de cette fraude : ce sont les derniers qui se font avoir, leurs fonds ayant été distribués aux premiers. C’est la pyramide de Ponzi.  

    C’est comme la crise des subprimes, ce diabolique concept de prêter de l’argent à des acheteurs immobiliers non solvables. Avant que la crise n’éclate, nombre d’entre eux ont fait de substantielles plus-values en revendant leur maison bien plus chère qu’ils ne l’avaient achetée, comme d’ailleurs nombre de propriétaires immobiliers français qui ont estimé durant des années qu’une plus-value annuelle de 15% sur leur patrimoine immobilier était la norme. Le problème c’est pour ceux qui ont acheté un appartement début 2007 et qui veulent le revendre aujourd’hui…

    La soupe a été bonne pour tout le monde, sauf quand elle a commencé à refroidir.

  • Une drôle d’affaire mêlant prévarication et ambitions

    L’affaire Clearstream est pathétique, quelle triste image ainsi donnée du pouvoir français et de ses affidés. Une bande de forbans, dont certains payés (ou qui ont été payés) grassement par la République, sont pris les doigts dans le pot de confiture :

    • Un auditeur externe qui vole des documents informatiques dans la société qu’il audite (Clearstream) et qui s’est reclassée depuis dans la gestion de crèches…
    • Un journaliste histoire de racler dans le caniveau
    • Un informaticien, repris de justice, apprenti-sorcier employé, chez EADS, qui consacre son temps à falsifier les documents volés par l’auditeur de Clearstream
    • Un vice-président d’EADS qui au lieu de vendre ses Airbus traîne sous les ors de Matignon avec les listings bidouillés et envoie des courriers anonymes à un juge
    • Un général d’opérette des services secrets qui ne sait même pas formaterun disque dur d’ordinateur sans laisser de trace
    • Un ex-premier ministre et un ex-ministre de l’intérieur (recyclé depuis à l’Elysée) qui se comportent comme deux gamins en maternelle 1ère année

    et tout ce petit monde s’écharpe consciencieusement en public et devant le tribunal, ment, manipule, cache, accuse, dénie… Ne serait-ce le niveau de responsabilité des impétrants tout ceci serait risible. C’est malheureusement hallucinant de vulgarité, de bassesse et de beaufitude.  Mon Dieu qu’avons-nous fait pour mériter de tels édiles ?

  • La démesure !

    Retour sur les bonus : le patron de PHILBRO, filiale de CITIGROUP, Andrew HALL, est en litige avec sa maison mère car l’application de son contrat lui donnerait droit à percevoir un bonus d’environ 100 millions de dollars au titre de l’année 2009. CITIGROUP estime que cela fait un peu beaucoup… Ce n’est pas faux !

  • Une dernière chance pour les fraudeurs

    L’administration fiscale française affirme détenir la liste de 3 000 contribuables qui possèderaient 3 milliards d’euros dans des comptes bancaires en Suisse, et leur donne jusqu’au 31/12/2009 pour régulariser leur situation, pour ceux qui seraient dans l’illégalité. Il n’est pas précisé combien sur les 3 000 sont soupçonnés de fraude car après tout il n’est pas interdit de détenir des avoirs en Suisse. Certains pensent qu’il s’agit d’un grand coup de bluff ! Fraudeurs contre bluffeurs, il suffit d’attendre pour savoir qui va demander à voir.

    Il paraît peu probable que l’administration se soit lancée dans une pareille affaire sans « biscuits ». Chasser le gros fraudeur va remettre du baume au cœur à la France profonde à défaut d’assurer des ressources substantielles. Même si les euros ne coulent pas dans les caisses de l’Etat à la suite de cette action, au moins le flux d’un peu plus de morale irriguera la morne plaine des perspectives budgétaires nationales. Tirer le petit fraudeur est en revanche une tâche hors d’atteinte, même pour une des administrations des pléthorique du monde. Elle serait susceptible de rapporter de gros flux car la fraude est surtout le fait des petites incivilités ordinaires : non déclaration de personnel de maison, non facturation de divers travaux et services, etc…

  • L’humour de Brice

    Brice Hortefeux fait de l’humour sur les origines algériennes d’un militant UMP, en sa présence, qui semble bien le prendre. Une caméra est là qui filme et écoute la scène repassée ensuite en boucle sur internet. Le Brice s’emmêle ensuite les pinceaux pour se rattraper aux branches en expliquant qu’il parlait des auvergnats (il est lui-même originaire de Clermont-Ferrand) et pas des arabes. Le plus médiatico-comique dans cette affaire c’est que plaisanter sur l’Auvergne est politiquement compatible alors que sur la Kabylie c’est définitivement incorrect. Bon, d’ici qu’un collectif auvergnat attaque le ministre pour propos racistes !

  • Des rémunérations qui dépassent l’entendement

    A l’issue d’un dîner en ville où l’on revient sur les rémunérations gigantesques de certains patrons, quelques clics sur internet permettent de mesurer celles-ci.

    Le site de Total expose les rémunérations de son Top-2 (avec valorisation des actions et options au cours de l’exercice :

    • Thierry Desmaret, président du conseil d’administration, 2007 => 3 792 905 EUR, 2008 => 2 069 430 EUR
    • Christophe de Margerie de « moustache en balai de chiotte », directeur général, 2007 => 5 473 435 EUR, 2008 => 3 806 395 EUR

    A priori 2008 est moins rentable que 2007, il est vrai que les cours du pétrole ont diminué à cause de la crise financière. Il y a sûrement des à cotés divers et variés, mais globalement ces rémunérations sont contenues entre 3 et 5 millions d’euros, ce qui semble correct pour une entreprise de cette taille.

    En revanche chez Goldman Sachs, on boxe dans une autre catégorie !

    • Lloyd C. Blankfein, pédégé, 2007 => 70 324 352 USD, 2008 => 1 113 771 USD
    • Gary D. Cohn, sous-pédégé, 2007 => 72 511 357 USD, 2008 => 3 661 729 USD
    • Jon Winkelried, sous-pédégé, 2007 => 71 477 910 USD, 2008 => 3 380 773 USD
    • David A. Vilniar, directeur financier, 2007 => 58 467 136 USD, 2008 => 1 100 320 USD

    La-encore le top-management a joué « petits-bras » pour 2008 mais après tout le monde financier a mis la planète à genoux et taper dans les poches des contribuables mondiaux, donc une petite réduction du train de vie des banquiers-divas ne sera pas non plus un drame. Rassurons-nous, on sait que la soupe est de nouveau fort goûteuse pour 2009 et que Goldman Sachs a déjà provisionné plus de 10 milliards de dollars au premier semestre pour reprendre la route de rémunérations annuelles supérieures à 50 millions de dollars pour les plus gâtés… Rien ne peut justifier à nos yeux qu’une personne qui fait travailler l’argent des autres touche 70 millions de dollars par an ; ni sa compétence, ni les bénéfices dont il est plus ou moins à l’origine, ni quoi que ce soit d’autre. La « norme de moralité » de 5 millions d’EUR annuels est ici largement enfoncée.

  • « L’important c’est de rester vivant » de Roshane Saidnattar

    Le génocide pratiqué par les khmers rouges au Cambodge vu par une réalisatrice, Roshane Saidnattar, métisse indienne-khmère qui avait 4 ou 5 ans à l’époque et a été exilée avec sa famille vers la campagne pour y travailler pour l’Ankgar, l’organisation maoïste dirigée par Pol-Pot. 35 ans plus tard elle revient sur place avec sa mère et retrouve le village où elle a exercé ses travaux forcés sous la surveillance sanguinaire des paysans locaux qui représentait le « bon » peuple quand les urbains étaient les « mauvais », corrompus par le capitalisme et l’Occident qui devaient expier leurs fautes dans les champs. Un tiers de la population a été exterminée, entre 2 et 3 millions de morts. Le chef de l’Etat de l’époque était Kieuh Sampan, qui a fait ses études à Paris (à la Sorbonne à la fin des années 50, Sartre rôdait encore au quartier latin) comme beaucoup des chefs khmers rouges. Il est interviewé dans le film, retrouvé au fin fond du pays dans une petite ferme où il élève des canards. Il revient sur ces années de folie et affirme qu’il n’était pas au courant des massacres et que son poste était honorifique. Le président du Cambodge ne se serait pas aperçu du massacre d’un tiers du peuple khmer durant les quatre années de son règne ! Il croyait (et croit encore) que le retour aux champs de toute la population était la bonne solution pour relancer l’économie du pays, et un tremplin pour créer une industrie.

    Une séquence intéressante est le retour de Roshane et sa mère dans le village où elles ont été « détenues » et les retrouvailles avec leurs « geôliers », qui continuent à travailler dans leurs mêmes rizières. Ces massacres « civils » (Algérie, Rwanda, Cambodge, …), une fois stoppés, entraînent souvent le retour des assassins dans leur milieu d’origine et un hallucinant face-à-face avec les survivants. C’est ici le cas, une fois encore.

    Les scènes de reconstitution (dernière mode médiatique des émissions historiques) sont inutiles. Avant la sortie du film, Kieuh Sampan sera arrêté pour être traduit le moment venu devant un tribunal mi-local, mi-international, mais qui a bien du mal à prendre son élan.

    Voir le très intéressant compte-rendu de l’historien Raoul Marc Jennar qui a déposé le 14 septembre 2009 comme expert devant ce simili tribunal international.

  • Succession dynastique au Gabon

    Le Gabon qui a été géré de façon relativement opaque et autocratique par Omar Bongo 41 ans durant, va maintenant devoir se colleter le fiston : Ali. Il est peu probable qu’il réitère l’exploit de papa qui a tenu presqu’un demi-siècle mais comme tout ceci est indécent, pauvre Gabon !

  • Des fraudes au PS ?

    Les caciques du parti socialiste (PS) s’écharpent sur une éventuelle fraude significative lors des dernières élections au poste de chef du parti, qui avaient vu s’affronter l’an passé la harpie Martine Aubry et la nunuche Ségolène Royal. Tout le monde tourne autour du pot mais semble admettre que fraude il y eut. C’est tout de même étonnant qu’au XXIème siècle, en France, il y ait des citoyens qui bourrent des urnes, et qui plus est, dans des cellules du PS ! On a du mal à y croire.

  • Une presse audiovisuelle en-dessous de tout

    On pourrait penser que nous en voulons aux médias, mais c’est un véritable feu d’artifice de leur part en ce moment ! Et puis, oui, nous en voulons aux médias qui dans leur grande majorité jouent un rôle non négligeable dans l’abêtissement des masses.

    La grippe A occupent les grands titres depuis maintenant plusieurs mois. Comme chacun sait la presse est supposée indépendante dans notre pays on peut donc imaginer que les rédactions des jités décident à leur niveau, et sans pression aucune, de passer 15 mn chaque soir à faire pleurer les chaumières sur le H1N1. A chaque fois que l’on ferme une maternelle au fin fond de la Corrèze par souci de non-prolifération du virus, les journaux télévisés font l’ouverture sur le sujet à grand renfort d’envoyés spéciaux qui interrogent les parents, le maire et la crémière du village sur ce sujet majeur. Généralement le point suivant est de demander à un ministre ou à un politique si « nous n’en faisons pas un peu trop ». Devoir d’informer et bla-bla-bla.

    Mais bougre de butors, qui en fait trop ou pas assez sinon la presse elle-même ? L’Etat se prépare au pire, principe de précaution oblige, et essaye d’être en mesure de soigner le peuple si jamais la situation l’exigeait. Et qui tomberait à bras raccourcis sur le gouvernement s’il se retrouvait impuissant face au virus ? La presse elle-même bien sûr qui ainsi inventé une espèce de mouvement perpétuel : j’agite le bocal des peurs populaires et je harcèle les politiques qui frémissent d’horreur au souvenir des scandales du sang contaminé et autres hormones de croissance. Les ministres interviennent, se contredisent, et la vente des journaux est assurées pour plusieurs mois.

    Vous verrez que le sujet suivant concernera les 95 millions de vaccins commandés par l’Etat. Si on ne les utilise pas le gouvernement sera accusé de gabegie, si on en a besoin et qu’il n’y en a pas assez, les accusations porteront sur l’imprévoyance étatique et s’ils correspondent au besoin, pas un de ces plumitifs de circonstance n’admettra que « finalement on n’en a pas fait trop. » Grandeur et décadence de la démocratie !

  • Les comptes de la sécurité sociale à la dérive

    Il semble que les comptes de la sécurité sociale de notre vieux pays soient lourdement déficitaires depuis des années, voire des décennies. Il semble que les multiples plans de redressement élaborés par les gouvernements successifs de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel n’aient été que des cautères sur une jambe de bois et chaque fois la course folle des dépenses a repris sans commune mesure avec l’augmentation des recettes. Tout ceci est pour la bonne cause puisqu’est c’est pour soigner le peuple !

    Mais il semble également que la réalité comptable soit aussi incontournable que la croissance des charges. On a beau essayer de passer les chiffres sous le tapis de divers artifices budgétaires, quand on dépense plus qu’on ne gagne, l’exercice a ses limites. La presse se croit maligne en annonçant une augmentation probable du forfait hospitalier journalier restant à la charge des patients de 16 à 20 EUR/j, la politicaille s’emmêle les pinceaux devant cette affaire et ladite presse revient à la charge en se réjouissant de voir bafouiller les hommes politiques et les harcèle sur le thème « allez-vous continuer à tondre les pauvres malades ? »

    C’est du niveau école maternelle ! Il n’est quand même pas indécent que les décideurs en charge des finances sociales s’interrogent sur les voies et moyens de redresser celles-ci. Quand Libération ou le Monde ont frôlé le dépôt de bilan, les managements de ces quotidiens ont réfléchi à des plans de restructuration qu’ils ont mis en œuvre pour sauver ces journaux. Il y a eu des réductions drastiques de coûts et des suppressions de postes.

    Il est probable que l’augmentation éventuelle du forfait hospitalier n’est qu’un des éléments d’un plan de redressement global de la sécurité sociale mais les médias se focalisent dessus car il est vendeur auprès du bon peuple qui s’en émeut. D’une façon ou d’une autre il va bien falloir trouver un cocktail avec augmentation des recettes et diminution des dépenses sociales. Le vrai sujet est de savoir comment le poids de ces mesures sera réparti entre les contribuables et les consommateurs de services hospitaliers, mais de ceci personne ne parle sur les plateaux télévisés.

    Peut-être pouvons-nous espérer un jour équilibrer les comptes sociaux français, mais pour arriver à ce que les médias hexagonaux soient un peu plus pédagogues et moins concierges, la route sera certainement encore très longue.

  • « Vivez libre » de Christophe Honoré

    Charmante comédie autour de Chiara Mastroianni (le portrait de son père), une emmerdeuse patentée, en cours de divorce avec deux enfants, sympathiquement déprimée et agréablement délurée, qui retrouve sa famille dans un petit village breton pour d’énergiques mais affectueuses confrontations avec parents, frères et sœurs. Chacun/chacune se regarde (beaucoup) le nombril et gère son quotidien comme il le peut. Bref, les problèmes des gens qui n’ont pas de problème. Quelques longueurs avec une évocation de folklore breton mais un film doux où les anciens sont encore les plus équilibrés.

  • Des morts dans la guerre d’Afghanistan

    Un soldat français est tué en Afghanistan et un deuxième décède à l’hôpital en Allemagne, suite à une attaque à la bombe d’un convoi de l’OTAN. Dans le même temps un bombardement bavure fait 50 ou 80 morts civils, y inclus sans doute quelques talibans, personne ne sait exactement. La disproportion de l’information sur ces morts est frappante et à l’image des contradictions de cette guerre qualifiée « d’asymétrique ».

  • « Un prophète » de Jacques Audiard

    Un Prophète, film terrifiant sur l’univers carcéral ou le cheminement d’un gamin de banlieue d’origine arabe dans le monde interlope de la prison. Malik entre là-dedans à 19 ans, sert puis affronte et finalement vainc un parrain corse qui manage son business depuis sa taule. Il utilise les services sociaux pour se former et mieux développer ainsi ses différents trafics. On y découvre les conflits entre « barbus » et bandes corses, la compromission de certains gardiens, l’état déplorable des locaux, l’engagement ambigu de certains « humanitaires », etc. Le film est sans espoir sur la rééducation carcérale, hélas. Même si le spectateur n’a pas forcément dans son entourage proche des repris de justice ou des parrains corse, il imagine que ces personnages sont interprétés avec une stupéfiante vérité, une vérité qui n’est pas bien belle à voir.

  • Beevor Antony, ‘La chute de Berlin’.

    Sortie : 2002, Chez : . Dernier épisode de la 2ème guerre mondiale en Europe, la chute de la capitale du Reich narrée par l’historien vulgarisateur Beevor. On y voit la folie des derniers dirigeants nazis, Staline qui attise la compétition entre ses généraux pour aboutir au plus vite, l’Union Soviétique qui manipule les alliés occidentaux, les civils allemands écrasés sous les bombes et la vengeance de l’armée rouge, les militaires allemands décimés partagés entre le jusqu’auboutisme et la reddition, bref on y découvre l’ultime soubresaut d’une Europe défaite qui ne s’en remettra plus.

  • Oz Amos, ‘Une histoire d’amour et de ténèbres’.

    Sortie : 2002, Chez : Folio 4265. Les tribulations d’une famille juive emportée par l’Histoire terrible du XXème siècle, narrée par Amos Oz, par ailleurs militant de la paix au Proche-Orient. Un grand livre, foisonnant, passionnant, centré sur la vie de la famille Klausner à Jérusalem juste avant et après la création de l’Etat d’Israël, mais avec d’innombrables digressions sur les branches de la famille issue d’Europe centrale. 850 pages drôles et tragiques, haletantes, riches et terriblement humaines ; débordantes de détails puissants, de couleurs et de senteurs, comme l’étal dans un souk de la vieille Jérusalem. On y croise Ben Gourion, les grands intellectuels juifs, la vie au kibboutz, la guerre d’indépendance, les souvenirs atroces de ceux qui sont revenus d’Europe, l’espoir fou d’un peuple martyrisé, les petites histoires de famille, l’amour, la mort, bref, une gigantesque ode à la vie.

  • La taxe carbone est bien un prélèvement supplémentaire

    Taxe carbone : c’est un nouvel impôt, c’est incontestable. Le discours officiel est que la pression fiscale globale restera constante. Il va donc falloir diminuer d’autres impôts et là commencent les soucis. Non seulement la France est peu habituée au concept de baisse d’impôts, mais tous les lobbys de l’hexagone fourbissent déjà leurs armes pour expliquer que la taxe carbone ne peut pas s’appliquer pour les agriculteurs, ni pour les routiers, ni pour les grosses entreprises polluantes, ni pour un tel, ni pour un autre, par contre tout le monde sera volontaire pour la baisse à venir. Bref, un cauchemar technocratique et un psychodrame politique en prévision.

    De toute façon, la hausse du pétrole a repris, le brut est aux alentours de 68 USD aujourd’hui et il est plus que probable que la grimpette va se poursuivre, crise ou pas. La taxe carbone sera d’impact négligeable et le consommateur (ménages et entreprises) poussés vers les énergies plus économiques, dont certaines préservent également l’avenir de la planète qui nous abrite.

  • Jusqu’au bout de l’idéologie

    La commission européenne somme la France, au nom de l’égalité hommes-femmes, de supprimer les avantages en termes de retraite dont bénéficient les femmes qui ont élevé des enfants. Les corporatismes divers sont pris à leur propre piège et les scientifiques et sociologues ajoutent leur grain de sel en demandant quelle est la définition légale ou biologique d’une mère ou d’un père à l’heure des mères porteuses et des familles recomposées… Voilà un vrai sujet de société, intéressant et sans gravité extrême, ce qui autorisera peut-être un débat serein.

  • Lutte de classe

    Retour sur le discours d’Obama au Ghana le 11 juillet 2009 qui est marquant. Son statut afro-américain et son charisme lui ont permis les mots que beaucoup de monde pense mais que rares sont ceux qui se risquent à les prononcer de peur de les prendre en boomerang-retour. Obama rend hommage à la vigueur du Ghana, sa route vers la démocratie et la réussite économique tout en rappelant que l’Occident n’est plus responsable de tous les malheurs du continent et que l’Afrique doit s’atteler à la résolution des maux qui la pénalisent. Pour ce faire elle aura l’aide des Etats-Unis. Il a fait un triomphe !

    Le plus cocasse c’est que le fameux discours de Sarkozy à Dakar en 2007 ne disait pas des choses fondamentalement différentes. Elles étaient exprimées de façon sensiblement plus maladroite : beaucoup trop de « je » (c’est l’égocentrisme, péché-mignon propre à Sarkozy), un ton professoral et moralisateur, et beaucoup trop de temps passé à l’autojustification de la colonisation tout en admettant ses excès. Le fonds y était mais la forme a fait défaut. Il y a des choses que l’ancienne puissance coloniale ne peut pas dire, Sarkozy en a fait l’expérience.