Avec un cynisme assez exceptionnel dans les discussions internationales, pourtant très performantes en la matière, la Lybie négocie la libération des « infirmières bulgares » accusées d’avoir propagé le sida à des enfants, contre des compensations financières à peu près équivalentes à celles versées par ce pays aux Etats-Unis et à la France à la suite des attentats contre les avions de la TWA et d’UTA qui avaient faits quelques centaines de morts. Et la Lybie va sans doute obtenir satisfaction. C’est la quintessence de la prise d’otages par un Etat, une remarquable négociation libyenne, assez ubuesque, où la raison des Etats les plus riches fait pencher la balance du côté du plus faible qui en profite pour régler ses comptes avec brio.
Blog
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Juppé se détend
Eh bien voilà le Juppé qui se lâche et qui agresse un journaliste insupportable. Ce matin il a annoncé qu’il gardait la mairie de Bordeaux (fauteuil pour l’amour duquel il a tout de même fait démissionner le conseil municipal il quelques mois à peine). C’est bien mon Juju, vas-y, laisse-toi aller ! D’abord profite de la vie dans le sud-ouest, elle est cool. Flingue quelques journalistes, il en restera toujours assez pour poser des questions stupides. N’hésite pas à leur dire qu’ils sont des crétins, tu verras cela détend merveilleusement, comme une thalasso à Biarritz. Et puis prend ton vélo et va pédaler dans les landes, au grand air, cela va te régénérer, tu es tout pâle ces derniers temps.
Mon Juju, plus ça va et plus je me sens proche de toi, sans bien entendu prétendre égaler ta haute stature. Tous les deux nous sommes honnêtes et droits, rigoureux et inspirant la confiance aux belles-mères, mais tristes et déprimant, et sans une once de sens commercial. Alors Juju, ce n’est pas grave, c’est comme ça, c’est tout ! Il faut prendre la vie comme elle est et ne pas éternellement chercher à inverser le cours de choses. Il vaut mieux essayer de s’intégrer avec harmonie dans le courant qui nous porte.
Mon Juju, les électeurs c’est comme les femmes, ils couchent avec les gens qui les font rêver, pas avec les comptables ! Et je n’ai pas besoin de te faire un dessin, toi et moi on est plutôt dans la deuxième catégorie. Donc pas de déprime, pas de tentation de Venise ou d’ailleurs, just keep cool la vie est belle Juju, consacre-la simplement à ce que tu sais faire, c’est-à-dire pas les élections ou la politique, tu es trop pur pour ça.
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Les repris de justice ne sont pas repris par les électeurs
Grande avancée conceptuelle à l’issue de ce deuxième tour des élections législatives, il semble que le statut de repris de justice ne soit plus un aussi fort argument électoral que par le passé : Juppé, Carignon, Mellik sont dégagés, seul Tibéri réussit à se faire élire.
Bon, Juppé-le-contracté se fait sortir par la bourgeoisie bordelaise, que l’on ne savait pas particulièrement révolutionnaire ; il faut quand même le faire ! Il a sans doute déployé les derniers efforts pour arriver à un tel résultat. Il est vrai que nos us et coutumes sont quand même un peu bizarres : son chef Fillon l’oblige à être élu député pour rester ministre puis à démissionner aussitôt pour s’installer à Paris alors que c’est justement s’il n’était pas élu à Bordeaux qu’il aurait le temps d’être ministre puisque s’il est député il a plus le loisir d’être ministre. Peut-être que les Bordelais raisonnent ainsi et ne comprennent pas grand-chose à ces embrouillaminis politicards ?
Donc, Juppé-raide-comme-un-passe-lacet a démissionné du gouvernement et devrait se retirer une deuxième fois de la vie politique. Malgré ses cotés plutôt sympathiques (il a accepté de payer en justice pour Chirac sans broncher pour les affaires de la mairie de Paris) il va falloir qu’il réalise une bonne fois pour toutes que les Français ne l’aiment pas et le rejettent systématiquement où qu’il se présente. C’est ainsi. Pourquoi continue-t-il à s’acharner ? Ne peut-il essayer de profiter de la vie à Québec ou à Bordeaux : un petit mandat municipal, un peu de consulting politico-communicant, plus sa retraite d’ancien ministre et la vie sera belle ? Il pourra emmener sa jeune épouse faire du shopping et un peu de tourisme culturel. Que demande le peuple ?
L’UMP pleure des larmes de crocodiles sur le sort de Juppé-le-raide-comme-la-Justice avec une mauvaise foi remarquable. On va bien arriver à le remplacer au ministère du développement durable, ce n’est quand même pas le bout du monde. Et puis on parviendra aussi assez bien à se passer de son caractère soupe au lait et surtout de sa fidélité à Chirac.
Juju, crois-le, il y a une vie après la politique (c’est ton maître Chirac qui l’a dit), et puis promis, o, t’emmène voir les Stones la prochaine fois tu pourras reprendre I can’t get no satisfaction! avec Mick. Et d’ailleurs samedi soir au stade de France, Mick nous a dit entre deux chansons que Fillon était dans l’assistance. Donc tu vois, lui il était peinard, déjà réélu et pendant que tu sonnais aux portes pour faire la manche aux voix, il se la coulait douce. Tu crois qu’il serait venu donner un coup de main à Bordeaux à son ministre en chef ? Que nenni il a préféré les Rolling Stones au soutien à un concurrent. Il t’a laissé te faire étriller sans remord. Prends-en de la graine Juju, détend toi, souris, arrête de courir, de prendre des coups, sois cool et tout ira bien !
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The Rolling Stones – 2007/06/16 – Paris le Stade de France
Hummm… les Rolling Stones sont en ville, une ambiance de merguez flotte au-dessus du Stade de France, 80 000 fans sont en train de migrer vers Saint-Denis pour s’abreuver autour de leur point d’eau, pas encore trop asséché par le temps ! Enfin, pas tout à fait 80 000 car les tribunes tout en haut du stade sont vides, couvertes par des bâches au logo lingual pour cacher la misère !
Le deuxième show de la tournée A Bigger Bang, annulé en 2006 pour cause de chute de cocotier de Keith dans une ile du Pacifique, a lieu ce 16 juin 2007. La famille est de retour ! Nous ne manquons cette cérémonie désormais classique et venons rendre hommage à la persévérance de nos papys qui nous accompagnent dans nos rêves musicaux depuis si longtemps. Bien sûr on se raconte toujours un peu les mêmes histoires lors de ces réunions mais l’atmosphère est chaleureuse, la technique impressionnante et le blues est toujours le blues… alors pourquoi s’en priver même s’il faut pour cela reporter à la semaine prochaine ses courses d’été aux Galeries Farfouillette. Même Fillon est venu faire un peu de présence, félicité par Mick, et légèrement sifflé par l’assistance.
Pas de surprise pour ceux qui ont déjà vu les premiers shows de cette tournée mondiale qui dure maintenant depuis deux ans, mais toujours beaucoup de plaisir à partager les performances de ce groupe fidèle et inusable. Et puis toujours cette montée d’adrénaline lorsque retentissent les premiers riffs du concert, ceux de Start Me Up en l’occurrence.
Quelques perles avec Waiting On A Friend joué par Mick à la guitare électroacoustique, un hommage à James Brown I’ll Go Crazy et une belle version de Can’t You Hear Me Knocking, bluesy à souhait, à grand renfort de solos de sax, de guitare (Ron) et d’harmonica.
Keith s’emmêle un peu dans ses paroles et ses accords sur Happy et I Wanna Hold You, accroché à sa vieille guitare éraflée, mais le public lui accorde toujours un succès d’estime et une définitive indulgence.
La B-stage avance puis recule sans un couinement, tout est bien réglé. Le feu d’artifice final illumine le ciel sur les derniers accords de Jumping Jack Flash. Nos quatre tontons reviennent pour un dernier salut et chacun rentre chez soi, satisfait d’avoir constaté que la famille est toujours en forme.
La set-list : Start Me Up/ Let’s Spend The Night Together/ Rough Justice/ All Down The Line/ She Was Hot/ Waiting On The Friend/ Can’t You Hear Me Knocking/ I’ll Go Crazy/ Tumbling Dice/ — Introductions/ Happy (Keith)/ I Wanna Hold You (Keith)/ It’s Only Rock’n Roll (to B-stage)/ It’s All Over Now (B-stage)/ You Got Me Rocking (B-stage)/ Honky Tonk Women (to main stage)/ Sympathy For The Devil/ Satisfaction/ Brown Sugar/ Jumping Jack Flash (encore)
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Le Liban à feu et à sang
Les bombes continuent d’exploser à Beyrouth, décimant politiques et journalistes, sans parler des anonymes qui se trouvent au mauvais moment au mauvais endroit. Tout le monde désigne bien entendu la Syrie, c’est facile. On a du mal à considérer que ce pays puisse être aussi malfaisant, ou à tout le moins qu’il soit si efficace dans la nuisance chez ses voisins alors qu’il est tellement la tête sous l’eau à l’intérieur de ses propres frontières. Après tout, les Libanais sont sans doute aussi capables de faire exploser des voitures suicides sans l’aide de personne.
A Gaza le Hamas massacre le Fatah et vice versa en Cisjordanie. Pauvre Proche-Orient qui n’a pas mérité tout ceci !
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The White Stripes – 2007/06/11 – Paris le Zénith
Icky Thump le dernier disque des White Stripes ne sera en vente que la semaine prochaine dans les bacs parisiens mais déjà l’on sait que sa couverture est en noir et blanc, une première pour ce groupe qui a fait du rouge et blanc sa marque de fabrique. Faut-il s’attendre à une révolution ? Cette soirée au Zénith prouvera qu’il n’en est rien. Et pourquoi d’ailleurs faudrait-il changer quoi que ce soit à ce duo incroyable qui nous délivre un rock pur forgé aux sources du blues ?
Le fond de la scène est tendu d’une immense toile rouge unie sur laquelle les musiciens joueront aux ombres chinoises comme unique light show. Mais nous ne sommes pas la pour la débauche technologique simplement pour écouter et voir la réincarnation de Jimmy Hendrix en extra-terrestre blanc venu de l’Ouest : Detroit, USA. Et le blanc débarque tout en rouge accompagné de Meg qui s’installe derrière ses futs. A peine les lumières éteintes, la guitare rouge et blanche siffle déjà des feulements de saturation sous les arcanes gonflées des toiles (rouges…) du Zénith parisien.
Le son brut du groupe envahit l’atmosphère comme une épaisse fumée de sous-bois enflammés, humide et grasse qui pénètre les tympans pour s’y déposer en strates indélébiles. Après notamment un redoutable Dead Leaves, il faut attendre le quatrième morceau du show pour découvrir le titre éponyme du disque Icky Thump qui est enchaîné avec Effect and Cause, autre nouveauté pour laquelle Jack a ressorti une vieille électroacoustique au bois constellé de zébrures, une de ces guitares qui a traîné dans les bars du Tennessee (les White’s habitent Nashville) et arbitré des bagarres d’ivrognes.
Après cette première envolée, le public est déjà à genoux alors que Jack poursuit son combat de gladiateur pour maîtriser les hurlements de sa guitare qui vit son propre destin sous les doigts de fée qui terminent les biscoteaux d’athlètes émergeant du T-shirt rouge moulé.
De la chevelure noire en bataille de Jack qui lui cache le visage, monte une voix aigüe et maîtrisée aux accents hard-rockeux mais à l’inspiration tellement blues dans ses vibratos et ses menaces qu’elle en fait le fils spirituel de Muddy Waters et B.B. King. Si ça n’était pas encore évident pour certains, il est désormais clair que ce garçon a replanté l’étendard de la musique américaine si haut que peu de musiciens de sa génération pourront aller le chercher.
I Think I Smell A Rat déclenche un ouragan avec ses riffs qui claquent sous le dôme comme des éclairs, c’était sur White Blood Cells en 2001 comme The Same Boy… Sans répit Jack accroché à sa guitare parcourt la scène rouge où il alterne les micros face au public, ou sur un orgue d’anthologie peint en rouge vif dont il joue pendant que les accords de ses cordes vivent leur vie dans un délire de larsen sur-saturé, ou encore à coté de Meg White, aussi souriante sous sa frange de cheveux noirs qu’elle est violente sur ses peaux. Complice de toujours elle assure la rythmique de façon désarmante mais oh combien efficace. Et il n’y a pas besoin de plus, elle fait ce qu’il faut.
Retour au calme provisoire avec Cold Cold Night chanté sur le devant de la scène par Meg à qui le public fait un triomphe en se demandant encore comment ce petit ange qui susurre avec tant de délicatesse :
Come to me again/ In the cold cold night/ You will know that it’s warm inside/ And you’ll come run to me/ In the cold cold night
est capable de batte le beat de Icky Thump ? Les démons du Mississippi certainement !
Ball And Biscuit pour terminer le premier set et puis les rappels qui annoncent l’apothéose de Seven Nation Army joué devant un Zénith qui sent venir sa fin : And I’m bleeding, and I’m bleeding, and I’m bleeding/ Right before the lord/ All the words are gonna bleed from me and I will think/ No more/ And the stains coming from my blodd/ Tell me go back home.
Tout n’est plus que sueur et déchaînement, stupeur et tremblement, lorsque Jack et Meg debout sur les enceintes tentent d’apaiser le brasier qu’est devenu le Zénith en se prenant en photo devant les spectateurs, au Polaroïd dont ils jettent les épreuves dans la foule. Jack offre des roses à Meg et ils repartent sereinement après nous avoir délivré le message de la grande Amérique, celui de racines violentes et ambigües, créatives et dissolues, multiples et exceptionnelles, irriguées par le sang du Rock ‘n’ Roll qui a engendré les plus belles pages de la musique de notre temps ! C’est bon, c’est bon, c’est bon.
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Dolorès O’Riordan – 2007/06/06 – Paris le Bataclan
L’égérie anorexique des années 90, ex-leader des Cranberries est de retour à Paris avec un agréable album solo Are You Listening? Toute de noir vêtue, comme il se doit, des cheveux de jais, les yeux bordés d’eyeliner sombre, elle est accompagnée d’un combo de guitaristes gitans, costauds bardés de tatoos et plutôt habiles, à coté desquels elle paraît toute pitchounette. Mais la gracieuse irlandaise est aujourd’hui pleine d’énergie positive. Elle déboule à la guitare électrique sur les riffs lourds de Zombie qui nous ramènent au bon vieux temps… le Bataclan est déjà en transe ! La voix est forte mais toujours rêveuse. Dolorès est souriante et bavarde
Les nouvelles compositions coulent comme l’eau de source Angel Fire, Apple Of My Eye, Ordinary Day, Black Widow… et se mêlent harmonieusement aux anciens morceaux datés sinistrose, l’époque où l’on se demandait toujours avec angoisse si Dolorès allait vaincre ses démons et survivre un nouvel hiver. Alors aujourd’hui elle s’empare d’une guitare acoustique d’un blanc immaculé pour dédier Ordinary Day à sa fille : Beautiful girl/ Won’t you be my inspiration/ Beautiful Girl/ I’ll never let you down, juste les sentiments ordinaires d’une maman revenue de la bulle névrotique Cranberries pour se consacrer à la vie de tous les jours ; elle chante Apple Of My Eyes, une jolie love song sur un mari qui tarde à rentrer, Black Widow et la dévastation du cancer sur un être proche.
Tout ceci est un peu calibré FM, doux et parfois sombre, mais on aime cette artiste inspirée. Elle ne voit pas toujours le temps qui passe sous son jour le plus gai mais elle nous en restitue l’essence avec beaucoup de délicatesse. Le public en adoration la couvre de fleurs et de billets tout le concert durant, pavoise un drapeau irlandais et ne la laisse plus partir sur le final de Dreams : Oh my life is changing everyday/ Every possible way/ Though my dreams, it’s never quite as it seems/ ’cause you’re a dream to me.
La set list : Zombie/ Angel Fire/ Animal Instinct/ Apple Of My Eye/ Ordinary Day/ Ode To My Family/ Human Spirit/ Stay With Me/ Black Widow/ Pretty/ When You’re Gone/ I Can’t Be With You/ Loser/ Salvation/ When We Were Young// Encore : Just My Imagination/ October/ Linger/ Dreams
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Incorrigibles
Le retour gagnant des repris de justice : après Juppé revenu d’installer sous les ors des palais du VII° arrondissement c’est maintenant Carignon qui se présente aux législatives avec l’investiture de l’UMP et de Line Renaud (si, si, vous ne rêvez pas, c’est bien vrai, il y a même sa lettre de soutien sur le blog de Carignon), quel attelage redoutable ! Et Tiberi qui ressort du bois avec l’investiture de l’UMP dans le 5ème arrondissement. Toujours cet attrait du pouvoir qui les pousse à gravir sans cesse la roche de Sisyphe…
Dans le cas de Juppé le Raide, le plus drôle est à venir car Fillon a dit que ses ministres qui ne seraient pas élus aux législatives seraient renvoyés dans leurs pénates. Et il semble qu’il soit en difficulté à Bordeaux. Bizarre d’ailleurs cette coutume française qui veut qu’un ministre se présente aux législatives pour démissionner dès son élection pour garder son maroquin. Cela ressemble très légèrement à du foutage de gueule d’électeurs cette pratique !
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McNeil David, ‘Angie ou les douze mesures d’un blues’.
Sortie : 2007, Chez : . Les années 60 et le swinging London, les blueseux du Mississippi se percutent avec de jeunes anglais nommés The Rolling Stones et Angie est le fil conducteur de ce road-roman. Angie, belle et absente, promène sa morgue entre poudre et rock. Dans la vraie vie, Angie était la première femme de David Bowie. On dit que tous les rockers étaient amoureux et que Mick Jagger et Keith Richards ont écrit leut chanson éponyme pour elle.
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Assouline Pierre, ‘Lutetia’.
Sortie : 2005, Chez : . L’histoire du responsable de la sécurité de l’hôtel Lutetia, juste avant, pendant et juste après la seconde guerre mondiale. On y croise la vieille noblesse européenne qui fuit les nazis, l’abwehr qui y a établi son quartier général et enfin le défilé hallucinant des déportés de retour des camps. Roman historique ou se mêlent des personnes réelles et imaginaires, où le drame n’exclut pas l’humour dans la narration des ambigüités entre résistance passive et collaboration, mais où surtout explose l’absurde tragédie de notre XX° siècle. On a le cœur bouleversé lorsque reviennent les fantômes de Nuit et Brouillard, qui retrouvent, ou pas, les leurs sous les ors du Lutetia marqué à jamais par cette année 1945.
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Patti Smith – 2007/05/28 – Paris l’Olympia
Patti est de retour à Paris pour un de ces shows « chair de poule » comme seuls les artistes d’un autre monde savent en délivrer. Et toujours lorsque cette poétesse incomparable entre en scène elle exhume toute notre vie musicale cachée dans le lobe émotion de nos cerveaux. Comme dans un dernier soupir elle nous accompagne sur la frontière ténue entre le plaisir musical et l’introspection intime. Une grande dame qui superpose avec tellement de subtilité les mots et les notes sous l’étendard du Rock ‘n’ Roll le plus pur.
Les fidèles Lenny Kaye, guitariste, affublé comme toujours de ses gilets démodés, et Jay Dee Daugherty à la batterie, emmènent une set list idéale où se mêlent quelque unes des reprises objet de son dernier disque Twelve et les jalons musicaux d’un parcours exceptionnel entamé il y a 30 ans avec Horses. La tignasse grisonnante (elle vient d’avoir 60 ans) et toujours fringuée comme l’As de Pique, cette musicienne de légende nous fait partager ses révoltes comme ses nostalgies avec la foi d’une survivante. Sa voix n’a pas pris une ride. Elle en use et en abuse avec adresse et parfois violence.
Malgré le formatage intellectuel marketé par l’industrie du disque et en dépit de l’abrutissement des masses généré par les médias, elle reste sereine et convaincue de son message, de sa mission. Lorsque Patti joue de la clarinette sur Are You Experienced de Hendrix, se fait accompagner par un luth sur Smells Like Spirit de Nirvana, ou déclame des poésies après avoir chaussé ses lunettes rondes, ce sont les Dieux qui parlent aux Dieux. Et quand elle soulève petits et grands sur Rock ‘n’ Roll Nigger et Because The Night elle ne voit pas de réel motif de dévier de sa route, celle de la sincérité brute d’une rockeuse qui a voulu changer le monde avec des chansons et des poèmes. Et elle y a réussi puisqu’elle donne du rêve, elle diffuse de l’énergie, elle montre la nécessité de savoir s’indigner, elle oriente la vie de chacun vers le cœur et l’intelligence quand tout dans notre monde moderne tend à faire dériver les individus vers l’illusoire et l’égoïsme.
Patti reste avec Lou Reed la grande prêtresse de la poésie underground. Ils ont traversé cette période à part, parfois excessive, mais tellement américaine, qui a si fortement influencé le Rock d’aujourd’hui. Et d’ailleurs Lou sera à Paris dans quelques jours… L’un et l’autre nous convient régulièrement à ces messes dites bien sûr sur un mode différent mais ils ne manquent jamais de communiants pour partager cette musique des anges qui parfois se transforment en démons, mais parfois seulement !
La set list : Privilege/ Redondo Beach/ Birdland/ Are You Experienced/ Free Money/ Within You Without You/ Southern Cross/ Pastime Paradise/ White Rabbit/ Because The Night/ Pissing In A River/ Soul Kitchen/ Peaceable Kingdom/ Gloria/ Smells Like Teen Spirit/ Rock n Roll Nigger/ Helpless
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Orchestral Manoeuvres in the Dark – 2007/05/25 – Paris l’Olympia
Les adolescents synthétiques et fringants d’Orhestral Manoeuvres In The Dark (OMD) sont de retour pour un best of de leur carrière à l’Olympia. Pour la circonstance le parterre de la salle est en configuration quinquas avec sièges numérotés. Andy McCluskey and Paul Humphreys ont créé OMD à la fin des 70’s à Liverpool sur les traces de Kraftwerk et Gary Numan. Pop sucrée et claviers sophistiqués, on a aimé leurs ritournelles dont la justesse n’avait d’égal que leur caractère obsessionnel. Enola Gay… et bien d’autres ont fait la joie des DJ’s de l’époque. Les remix de Tesla Girls résonnent encore dans nos oreilles comme les glaçons dans les verres de GinTo. Alors on pouvait se faire remballer par des filles farouches, pas d’importance, on oubliait ces déconvenues sur les pistes de danse sous les stroboscopes fous d’Electricity.
Deux claviers surélevés entourent la batterie, un immense écran sur le fond et Paul qui chante devant, avec parfois une guitare ou une basse. L’électronique a remplacé les Mellotrons. Le tout relève d’une esthétique très épurée. Le light show et les projections sont modernes et superbes. Andy et Paul ont vieilli, ils affichent un look à la Gilbert & Georges et d’ailleurs certaines des scènes visuelles sur l’écran feraient bonne figure dans une exposition du vieux couple anglais.
Il reste la musique, toujours entraînante et bien roulée. La voix d’Andy n’a pas pris une ride, les compositions tiennent encore la route et l’on ne va pas brûler ce qu’on a aimé. Les rythmes envoûtants poussent presque les spectateurs les plus vigoureux à esquisser quelques pas de danse, embourbés dans leurs fauteuils inconfortables. OMD est revenu et la setlist nous repasse la décennie 80 en 1h30 d’un concert plaisant.
Set list : Architecture And Moralit/ Sealand/ The New Stone Age/ Georgia/ She’s Leaving/ Souvenir/ Joan Of Arc/ Maid Of Orleans/ The Beginning And The End/ Messages/ Tesla Girls/ (Forever) Live and Die/ If You Leave/ Pandora’s Box/ Talking Loud And Clear/ So In Love/ Locomotion/ Sailing On The Seven Seas/ Enola Gay/
Encore : Walking On The Milky Way/ Electricity/ Romance Of The Telescope
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Locus & Porco Rossa – 2007/05/19 – Paris le Café Montmartre
Concert au Café de Montmartre avec Porco Rosso et Locus, une soirée de musique dans une cave parisienne. Des amateurs éclairés, connus sur MySpace, qui s’amusent et nous réjouissent. De la musique française mâtinée de pop/folk. Un samedi soir plein de bonheur.
Les Porco sont en formation de quatre, le guitariste solo alternant sur un clavier. Yann développe une voix agile sous sa casquette. Des paroles parfois sentimentales sur une instrumentation maîtrisée qui n’hésite pas à se lâcher sur des solos rock appuyés. La musique coule naturellement sur une audience conquise.
Locus est un groupe sophistiqué avec un duo rythmique percutant, Xavier un guitariste solo au touché Dire Straits et autre un duo au chant, simple et subtil : Hocine, chant et guitare électro-acoustique, avec Rosa. Ils sont tellement naturels ces deux là qu’on dirait de vieux professionnels. Leurs voix aériennes se superposent avec élégance sur des paroles douces, le live ajoute de l’énergie. L’ensemble est rythmé, harmonieux, simplement émouvant.
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Porco Rosso et Locus – 2007/05/19 – Paris le Café Montmartre
Concert au Café de Montmartre avec Porco Rosso et Locus, une soirée de musique dans une cave parisienne. Des amateurs éclairés, connus sur MySpace, qui s’amusent et nous réjouissent. De la musique française mâtinée de pop/folk. Un samedi soir plein de bonheur.
Les Porco sont en formation de quatre, le guitariste solo alternant sur un clavier. Yann développe une voix agile sous sa casquette. Des paroles parfois sentimentales sur une instrumentation maîtrisée qui n’hésite pas à se lâcher sur des solos rock appuyés. La musique coule naturellement sur une audience conquise.
Locus est un groupe sophistiqué avec un duo rythmique percutant, Xavier un guitariste solo au touché Dire Straits et autre un duo au chant, simple et subtil : Hocine, chant et guitare électro-acoustique, avec Rosa. Ils sont tellement naturels ces deux là qu’on dirait de vieux professionnels. Leurs voix aériennes se superposent avec élégance sur des paroles douces, le live ajoute de l’énergie. L’ensemble est rythmé, harmonieux, simplement émouvant.
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McCarthy Cormac, ‘Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme’.
Sortie : 2005, Chez : . Le retour de McCarthy avec un roman sombre et violent au cœur de l’Amérique d’aujourd’hui empêtrée dans ses racines conquérantes, son actualité guerrière et toujours la voix des armes qui fait partie du langage quotidien. Un policier philosophe évolue dans une incroyable histoire de drogue, d’argent et de meurtre entre Texas et Mexique. Il y laissera son âme mais y sauvera sa vie sans pouvoir défaire ce qui a été fait.
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Lisa Gerrard – 2007/04/15 – Paris la Cigale
Lisa Gerrard au Grand Rex ce soir : ex-Dead Can Dance, elle nous a envoutés avec son compère Brendan Perry dans les années 1980/90. Ensemble ils ont créé une atmosphère musicale unique faite de noirceur et d’étranges sonorités en mode mineur.
Lisa poursuit depuis une carrière solo ponctuées de disques et de BO. Le concert parisien est complet depuis longtemps. Les fans d’hier sont venus nombreux pour goûter à nouveau cette ambiance insondable, frémir encore à l’écoute d’une musique venue d’ailleurs, peut-être un peu de son Australie natale où elle se ressource « J’habite dans le bush, ce qui me permet de m’éloigner du monde, de me connecter à ce que je désire vraiment, l’absolu. Je me considère d’ailleurs comme une Aborigène, parce que je suis née là-bas et que, comme eux, je suis complètement reliée aux vibrations de la terre et à un langage abstrait, façonné par des millions d’années d’humanité. »
La scène majestueuse du Grand Rex est tendue de deux grandes tentures blanches qui dégoulinent sur un fond noir. Elle est accompagnée d’un pianiste et d’un clavier qui posent l’instrument majeur : sa voix, profonde, parfaite et bouleversante, froide comme un vent terrifiant qui dévale les pentes verglacées d’un Himalaya émotionnel. Les paroles n’ont pas d’importance, il y en a peu d’ailleurs, anéanties par le son.
En robes longues, bleue puis blanc crème après l’entracte, elle est grande, blonde aux yeux bleus, statique devant son micro auquel elle s’accroche bizarrement, elle chante les yeux mi-clos, semblant ne pas savoir que faire de son enveloppe corporelle. Elle est comme une espèce de fantôme au-dessus duquel flotte son âme. On est hypnotisés par sa présence intergalactique, envahis par l’émotion sonore qu’elle diffuse. On est habités par cette voix lisse et d’outre-tombe, discrètement accompagnée de nappes de claviers électroniques. Elle nous emmène à travers l’odyssée d’un espace musical, intime et immense. Et entre les chansons, l’artiste envolée redescend sur terre où elle nous retrouve, éclatant de rire devant les applaudissements sans fin de la salle en adoration.
Une soirée pleine de magie qui nous a donné la chair de poule. Lisa nous a délivré une Voix immense sur des notes glaçantes.
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The Stranglers – 2007/04/06 – Paris la Cigale
Du bon, du très bon, de l’excellent Stranglers ce soir à la Cigale ! Et il ne reste que deux survivants de la formation d’origine !
Après la prestation de BP ZOOM, le groupe rentre (à quatre musiciens seulement) sur scène. On fait le compte des absents : Paul Roberts qui a déserté pour un chemin en solo, Jet Black, remplacé par son roady de 25 ans, qui est à l’hôpital pour problèmes cardiaques et dont Burnel précisera malicieusement qu’il était baptisé The Hoover (l’aspirateur il y a quelques années…). Il reste donc Jean-Jacques Burnel et Dave Grenfield, à la basse et aux claviers, Baz Warne à la guitare qui a rejoint le groupe en 2000 et partage le chant avec Jean-Jacques.
C’est du concentré de Stranglers, bien rugueux et tellement vigoureux. On y retrouve ce qu’on aime depuis les origines en 1975, une énergie sans faille, les tourments de la vie éructés dans des paroles coupantes et glaçantes, une basse folle et dominante qui marque le beat d’une vie comme le marteau-pilon frappe l’acier en fusion au cœur de la forge de nos âmes, une guitare cinglante et répétitive sur des nappes de claviers qui veulent adoucir la furie mais qui la rendent encore plus obsessionnelle. Baz chante, moins bien que Paul, mais avec la foi d’un vrai Stranglers, le roady frappe sa batterie avec l’application qu’il a mis à servir son Maître Jet tout au long des années de route. Et Burnel chante toujours avec cette voix embrumée et solitaire, comme revenue de tout, où la nostalgie pointe son nez à tout instant dans la violence contenue qu’elle exprime. Il parle, parfois, en français, notamment pour commenter le succès de leur dernier disque Suite XVI, des ventes jamais atteintes depuis 30 ans !
Et pourtant les quelques morceaux récents joués ce soir paraissent dans la continuité parfaite du passé. Ils s’intègrent sans l’ombre d’un doute à cette œuvre envoûtante composée par les hommes en noir. Spectre Of Love ou l’amour sur le fil du rasoir : Salvation can be found in times like this/ I just need you and I’ve found mine. Relentless et son triste déroulé du temps qui passe en s’acharnant à nous détruire : The King sat on his throne wawed his hand at the sea/ Time made a fool of him and eveything he tried to be…/ Relentless time/ Relentless time.
Ces nouveautés se sont coulées dans le moule des Stranglers et mariées avec bonheur aux classiques des Peaches, Nice ‘N’ Sleazy, Burning Up Time et autres Duchess ou Nuclear Device.
Les Stranglers ont choisi ce soir de nous délivrer leur setlist idéale, l’incarnation de leur foi et de la permanence dans leur combat pour que la musique donne à chacun le moyen d’interpréter la vie telle qu’elle est, pas toujours parfaite, mais où l’émotion et les idées sont les clés de la survie.
Et au final, une assemblée de jeunes seniors, reconnaissants et admiratifs, a scandé No More Heroes à la Cigale pour clôturer le show parfait des Stranglers, pilier de notre imaginaire musical.
La set list : 5 Minutes/ Grip/ Spectre Of Love/ Nice ‘N’ Sleazy/ Death & Night & Blood/ Unbroken/ Peaches/ Always The Sun/ Golden Brown/ I Hate You/ Lost Control/ Summat Outnowt/ Walk On By / Relentless/ Burning Up Time/ All Day And All Of The Night/ Duchess/ London Lady/ Rappel 1 : Nuclear Device/ Dagenham Dave/ Rappel 2 : Hanging Around/ No More Heroes
Lire aussi : The Film – 2005/12/01 – Paris la Maroquinerie -
Roth Philip, ‘La Tâche’.
Sortie : 2000, Chez : . Un roman puissant sous la plume d’un grand écrivain américain. On y retrouve les cotés sombres de l’Amérique, le traumatisme de la guerre Vietnam, l’influence de la ségrégation, qui forment l’environnement dans lequel évoluent des personnalités complexes dans une petite ville universitaire des Etats-Unis. Un héros qui renie ses origines et court après la reconnaissance. Un roman haletant qui se termine par l’anéantissement des protagonistes.
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Bryan Ferry – 2007/03/26 – Paris le Grand Rex
Bryan Ferry au Grand Rex, la salle attitrée de ses séjours parisiens, mais l’étoile aujourd’hui sur scène n’arrive plus à briller aussi fort que celles peintes au plafond du hall, inanimées et toujours resplendissantes. On en éprouve des regrets car l’homme est toujours tellement attachant. Son Dylanesque sorti quelques jours avant le show est intéressant. Trémolo vocal et orchestrations soignées civilisent le coté brut de la voix et des chansons de Bob Dylan.Après son superbe As Time Goes By, reprises de classiques jazz, Ferry poursuit dans les remakes de la musique qu’il a aimé. Et même de déclarer à Libération : « On m’a suggéré John Lennon -beau répertoire. Neil Young ? Je chanterais bien Lou Reed ; pour reconstituer son Velvet Underground, la touche New York… ». La suite est à venir, Bryan sur Pale Blue Eyes… ça pourrait être fameux !
Le présent est pour Dylan : un groupe imposant avec un pack de trois guitaristes dont l’indéboulonnable Chris Spedding et un nouveau venu, Oliver Thompson, jeune blondinet androgyne fringué comme le pirate des caraïbes et plutôt virtuose. Toute une troupe de musiciens/choristes, sous la direction du maestro pianiste Colin Good, et qui fait un peu tapisserie.
On se demande si le nombre est vraiment nécessaire sinon pour faire illusion à la baisse de régime de Ferry. Eh oui, l’artiste commence à se rapprocher de la ligne rouge. Un peu d’embonpoint, beaucoup de transpiration, lecture de ses textes… Tout ceci est un peu douloureux pour les quinquas assis dans les larges fauteuils en skaï usé du Grand Rex à qui il renvoie l’image de leur propre décrépitude. Alors pour nier cette triste réalité quelques spectateurs se croient obligés d’aller se dandiner dans les allées sur Don’t Stop The Danse. Mais il faut tenir le rythme…
Bon, n’en rajoutons pas trop ! Ferry reste l’éternel séducteur à la voix de velours et lorsqu’il sort son harmonica sur Knockin’ On Heaven’s Door tout le monde fond d’émotion. Et quand démarre l’intro de Watchtower on suit le groupe avec enthousiasme sur cette version appuyée du classique dylanien repris par Hendrix, U2 et tant d’autres.
La comète Ferry a voyagé depuis trois décennies dans un espace musical unique, fait d’énergie désabusée et de douceur revigorante, nous captant dans sa lumineuse attraction. Nous rentrons aujourd’hui dans une zone de turbulences mais faisons confiance à l’élégance innée de Bryan pour négocier au mieux un atterrissage en douceur.
Set list : The ‘In’ Crowd/Kiss And Tell/ Just Like Tom Thumb’s Blues/ Positively 4th Street/ This Island Earth/ The Times They Are A-Changin’/ Knockin’ On Heaven’s Door/ Jealous Guy/ Don’t Stop The Dance/ Love Me Madly Again/ Body And Soul (Instrumental)/ When She Walks In The Room/ Casanova/ Simple Twist Of Fate/ Make You Feel My Love/ Gates Of Eden/ Tokyo Joe/ All Along The Watchtower/ A Hard Rain’s A-Gonna Fall/ Let’s Stick Together/ Love Is The Drug
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The Musical Box – 2007/03/24-25 – Paris l’Olympia
Le groupe canadien The Musical Box continue à surfer avec talent sur la vague rétro et passe à l’Olympia nous réinterpréter Foxtrot et Selling England by the Pound. Après The Lamb… l’an passé, la recette est toujours efficace, la performance reste virtuose. Réservé exclusivement aux ultra-spécialistes nourris aux notes enrichies de Genesis. Les vieux fans de ce groupe de légende sont comblés par ce feed back sur leurs années 70’s et l’époque des opéras rock, quand l’ampleur de cette musique obsédait nos oreilles et les étranges contes de Peter Gabriel fascinaient nos neurones à la (vaine) recherche de créativité. Et tous n’ont pas eu la chance (ou l’âge suffisant) de les voir sur scène.
Alors, après avoir tellement admiré cette musique et ses créateurs-interprètes, les revoir ce soir, même clonés, est un enchantement teinté de nostalgie. Il n’y a pas une note qui déroge au modèle, pas un costume qui n’est point d’époque. Comme si de rien n’était, Genesis est à nouveau devant nous et nous allège un peu du misérable petit tas de secrets de nos existences, accumulé au cours des trente années passées. L’Ange Gabriel revient dans nos consciences embrumées agiter le petit lampion de ses facéties et de son génie comme il l’a fait tout au long de nos existences : The sands of time were eroded by/ The river of constant change.
A la sortie, dans les coulisses, François Gagnon le guitariste attend sagement devant les vestiaires. Il vient de nous jouer de manière envoutante les envolées électrifiées de Firth of Fifth, et nous explique qu’il n’avait pas l’âge d’écouter Genesis à l’époque mais a travaillé cette musique sur le tard pour la rejouer de façon si proche du modèle d’origine.
On parle de la prochaine dissolution de The Musical Box. Ephémère et magnifique expérience d’une œuvre éternelle !
Set list du 24 : Watcher of the Skies, Can Utility and the Coastliners, The Musical Box, Get’em out by Friday, Supper’s Ready, The Return of the Giant Hogweed
Encore : The Knife, The Fountain of Salmacis
Set list du 25 : Watcher of the Skies, Dancing with the Moonlit Knight, The Cinema Show, I Know What I Like, Firth of Fifth, The Musical Box, More Fool Me, The Battle of the Epping Forest, Horizon, Supper’s Ready
Encore : The Knife
Lire aussi : The Musical Box – 2005/05/18 – Paris l’Olympia