Blog

  • Un dépouillement apaisé et convivial

    Un dépouillement apaisé et convivial

    19h55 en ce dimanche de deuxième tour d’élections législatives, arrivent une vingtaine de citoyens volontaires pour le dépouillement des suffrages dans une paisible école de quartier du XIVème arrondissement. 75 minutes plus tard, 220 bulletins ont été dépouillés à 4 à la table n°2 du bureau n°40 dans la joie et la bonne humeur. Le président du bureau et ses assesseurs apportent l’aide nécessaire aux scrutateurs débutants. Les documents à remplir manuellement sont clairs et lisibles. L’atmosphère est conviviale et apaisée. C’est la République pour tous.

    Dans ce bureau dont les électeurs habitent autour du Parc Montsouris, c’est l’union de la gauche radicale (NUPES) qui l’emporte au détriment de la candidate de la majorité présidentielle.

  • « Love Songs – Photographies de l’intime » à la Maison européenne de la photographie

    « Love Songs – Photographies de l’intime » à la Maison européenne de la photographie

    Intéressante exposition à la Maison européenne de la photographie (MEP) qui réunit des séries de quatorze photographes de différentes nationalités que l’on suit avec un casque gracieusement mis à disposition des spectateurs diffusant des chansons douces (ponctuées d’horripilantes publicités, nous sommes sur Youtube…), de Gainsbourg aux Cure.

    L’amour est représenté sous toutes ses formes : tragique lorsqu’il accompagne une amante japonaise mourante ; jeune et passionné (photo ci-dessus) entre deux artistes, elle japonaise, lui chinois ; violent lorsque mêlé à l’héroïne que s’injectent des adolescents des rues (Larry Clark) ; romantique lors d’une lune de miel asiatique…

    Mais c’est surtout leur amour présenté par des photographes de talents chacun avec ses yeux et selon sa mise en scène. On ne sait pas forcément ce qui relève de la mise en scène ou de l’intimité, mais qu’importe, le visiteur y trouve ce qu’il ressent et se réfère à sa propre histoire, au hasard de la déambulation dans les galeries.

    If you start making pictures about love, it’s impossible.
    But you can make pictures, and you can be in love.
    That way, people feel the authenticity of what you are doing.

    Emmet Gowin

    « Another Love Story »

    En se dirigeant vers la sortie une exposition complémentaire « Another Love Story » donne accès à un roman-photo composé de petits formats et de textes explicatifs raturés.

    C’est l’histoire d’une femme qui découvre que son amoureux mène une double vie avec une autre qu’elle contacte et qu’elle rencontre pour mettre fin à l’imposture. Elle-même photographe, elle recrute un modèle pour rejouer le parcours félon de son amoureux perdu. Malgré la peine, c’est une belle façon de mettre en scène cette déchirure en lui gardant un caractère léger.

  • The Dandy Warhols – 2022/06/15 – Paris l’Olympia

    The Dandy Warhols – 2022/06/15 – Paris l’Olympia

    Fidèles à la scène parisienne, les Dandy Warhols sont de retour après la pause liée au Covid pour un concert bien envoyé à l’Olympia. Pas de nouveauté depuis leur passage en 2016, toujours installés en ligne, les quatre musiciens jouent imperturbablement leur catalogue : Courtney (chant et guitare), Pete (guitare), Zia (key- bass) et Brent (batterie).

    Zia en chemisier-jupette est resplendissante derrière ses claviers et ses tatouages. Peut-être un peu plus délicieusement dodue que la dernière fois elle jongle entre ses instruments au milieu de généreux éclats de rire. Ses trois compères sont plus sombres et détachés. Pete porte un pantalon argenté et sous son éternel chapeau, économe de ses gestes déchaîne les cordes de ses guitares. Courtney, grande bringue en cheveux longs nattés arrive sur la scène et en repart avec sa sacoche en cuir qu’il porte en bandoulière et dont on ne sait toujours pas ce qu’elle contient. Avec son habituelle économie de parole il commence par essayer de se rappeler la dernière fois que le groupe est passé par Paris… c’était en 2016 au Trianon.

    Leur rock reste détonnant et réjouissant. Les sonorités garage et saturées qu’ils affectionnent font fureur chez un public convaincu. Les morceaux s’enchaînent sous la rhythmique inusable de Courtney jouée sur sa guitare tenue avec le manche presque vertical. Ce rythme régulier, plein, inébranlable ressemble à celui du train à vapeur des conquérants de l’Ouest. Au milieu des grands espaces, rien ne l’arrête. Et justement les Dandy sont de l’Ouest, Portland, Oregon sur les rives de la côte pacifique, elle aussi lieu des grandes houles de l’océan dont la force évoque leur musique. Sa voix rocailleuse et entrainante est diffusée alternativement via deux micros dont l’un la traite de façon métallique.

    Sous son chapeau, regardant plutôt ses cordes que le public, Pete assure sa partie avec brio et larsen. Il triture ses guitares et ses pédales et renforce le côté rock psychédélique de l’ensemble. Ses doigts effleurent à peine son instrument qu’un son étourdissant en jaillit aussitôt. On le dirait sur un nuage déchainant l’éclair zébrant la mélodie.

    Zia est toujours aussi sympathique, s’activant sur ses key-bass à grands renforts de moulinets lorsqu’elle bat le rythme avec son tambourin à main qu’elle frappe sur sa hanche. Sur Well They’re Gone elle souffle une petite ritournelle triste dans un clavier à vent. Comme à son habitude elle va se promener cinq minutes en coulisses au milieu du show pendant que Courtney improvise pour faire patienter le public en attendant son retour.

    Tous les hits du groupe sont délivrés sans pause ni coup férir. Une machine bien huilée, chacun y trouve son bonheur.

    La fin du concert s’annonce quand une nouvelle guitare est passée à Pete sur laquelle il joue les longs glissandos réverbérés introduisant Godless :

    Hey, I said you were Godless then
    It seems like you're a soulless friend.
    As thoughtless as you were back then,
    I swear that you are Godless.

    Et alors que résonne les derniers accords sur You’re Godless/ You’re Godless/ You’re Godless… Courtney remballe sa sacoche en cuir marron qu’il n’a toujours pas ouverte. Les hommes quittent la scène sur les derniers larsens laissant Zia manipuler ses machines. Elle nous gratifie de son habituelle chansonnette a cappella avant de rejoindre ses camarades et poursuivre route ordinaire d’un groupe de rock, hier à Bruxelles, demain à Zurich.

    Il n’y a pas de rappel. C’était juste un concert en or des Dandy Warhols à Paris !

    Set-list :  Be-In/ Ride/ Crack Cocaine Rager/ Not If You Were the Last Junkie on Earth/ We Used to Be Friends/ STYGGO/ Arpeggio Adaggio/ I Love You/ Hard On for Jesus/ Well They’re Gone/ Nobody’s Diary (Yazoo cover)/ You Were the Last High/ Holding Me Up/ Catcher in the Rye/ Be Alright/ Bohemian Like You/ Horse Pills/ Get Off/ Godless/ Zia Outro/ Highlife (A cappella version)

    Visiter aussi : https://www.danstafaceb.com/portfolio-the-dandy-warhols-olympia-paris-15-juin-2022/

  • Une guerre dévastatrice

    Une guerre dévastatrice

    Après plus de trois mois de la guerre initiée par la Russie contre l’Ukraine la réalité de ce conflit apparaît comme celle d’une guerre d’un autre siècle. Les reportages montrent des villes dévastées rappelant les images de Dresde ou de Berlin en 1945. La guerre éclair de frappes chirurgicales s’est transformée en une guerre d’artillerie et de tranchées où l’assaillant noie l’Ukraine sous un tapis de bombes pour casser les infrastructures et briser le moral des Ukrainiens. Rien ne leur est épargné, des écoles, des gares, des hôpitaux ont été bombardés ; des crimes ont été commis dans les villes occupées (viols, exécution de civils, mises en scène de prisonniers…). Les troupes ukrainiennes sont également accusées d’avoir commis certaines exactions, bien qu’en nombre plus réduit.

    Bref, le voile est tombé, sur le mythe d’une guerre éclair qui aurait provoqué l’effondrement rapide de l’Ukraine. Les prévisionnistes de tous bords qui ont déjà été surpris de voir la Russie franchir le Rubicon le 24 février en lançant ses troupes à l’assaut de l’Ukraine, sont encore plus ébahis de constater la résilience de la Russie face aux sanctions occidentales et sa capacité à détruire son « pays-frère » sans vergogne et sans remords, sûre de son bon droit impérial, avec pour objectif de le mettre au pas.

    Les conséquences économiques sont déjà sensibles dans le reste de la planète, les impacts politiques à terme risquent d’être significatifs pour des générations en opposant L’Est et l’Ouest. Le pire n’est pas exclu, conflit nucléaire ou crise économique mondiale mortifère. Pour l’instant c’est l’Ukraine qui en fait surtout les frais. La décision russe du Kremlin ce 24 février va rester dans l’histoire comme génératrice d’un cataclysme qui va faire pour encore longtemps un sujet d’études pour les politistes et les écoles de sciences politiques.

  • « Mizrahim, les oubliés de la terre promise » de Michale Boganim

    « Mizrahim, les oubliés de la terre promise » de Michale Boganim

    Michale Boganim est issue d’une famille juive maroco-ukrainienne installée au Maroc. Dans les années 1950, le père, Charlie, décide d’émigrer vers Israël avec les siens. Michale y est née en 1977, à Haïfa. L’arrivée en « terre promise » est rude : le pays toujours entre deux guerres est à construire entre désert et mer Méditerranée, les juifs sépharades (venant d’Afrique du Nord) baptisés « Mizrahim », bien que majoritaires en nombre, sont plutôt mal considérés par les juifs aschkenazes (venant d’Europe centrale où ils ont affronté la Shoah) qui trustent le pouvoir et l’influence dans la nouvelle nation israélienne créée en 1948. Les Mizrahim sont installés en périphérie, sans qu’on leur demande vraiment leur avis, dans des villes dîtes « de développement », où ils sont censés travailler à la construction du pays dans des conditions de vie difficiles.

    Charlie militera pour tenter d’améliorer le sort des Mizrahim qui le révolte. Il est membre du mouvement des « Panthères Noires » israélien qui, sur le modèle de son jumeau américain, combat pour la reconnaissance des droits d’une communauté opprimée. Moins violent que son homologue noir-américain, le mouvement exercera quand même une influence politique en Israël avant de sombrer dans l’oubli. Finalement, la famille décide de reprendre la route de l’exil, cette fois-ci vers… la France, à Arcueil en région parisienne. Michale a 7 ans. Elle fera plus tard des études de philosophie et d’anthropologie (sous la direction de Jean Rouch).

    Le présent documentaire est mené sous la forme d’un road-movie suivant la route que refait Michale, avec sa propre fille de 6 ans, du Maroc à Israël puis Antony. Elle raconte ce périple en voix off, les espérances et désillusions de ceux qui l’ont suivi, de la génération de ses parents et des suivantes.

    Il s’agit bien sûr d’exil, de tout quitter pour une nouvelle vie qui n’est que rarement à la hauteur des attentes qui ont provoqué la difficile décision du départ, tout laisser derrière soi sans beaucoup d’espoir de retour. Mais il y a aussi ce concept un peu fou de « terre promise » qui a fait advenir tant de déceptions. De la Bible à la vraie vie, le fossé est parfois infranchissable. Le film nous fait repasser dans les différentes villes où fut trimballée la famille Boganim et, à chaque étape, s’exprime le sentiment d’exclusion des Mizrahim par les Achkénazes. Le plus fascinant est de voir la similitude des modes de vie entre ces sépharades élevés avant leur émigration vers Israël, depuis des générations, en terre arabe, avec les arabes israéliens, eux-aussi citoyens de seconde zone. Ils parlent les mêmes langues (l’arabe et l’hébreu), partagent la même allure physique, les mêmes habitudes alimentaires, écoutent la même musique… Ils auraient pu réussir à s’entendre pour, peut-être, bâtir une terre de paix en Israël. Hélas, les dogmes religieux et les ambitions politiques ont empêché cette réconciliation qui semblait possible, voire naturelle.

    Michale Boganim montre dans ce documentaire qu’il y a les rêves et puis il y a la « vraie vie » et celle-ci n’est que rarement à hauteur des premiers. Mais peut-être que seuls les rêves les plus fous poussent l’homme à se transcender avant, progressivement, de retomber dans une routine parfois mortifère ? La création d’Israël après la Shoah est à cet égard un modèle du genre !

    A sa mort, Charlie sera enterré à Jérusalem qu’il visitait chaque année depuis Antony. Seule la mort lui a permis, peut-être, de se réconcilier avec la « terre promise » pour y vivre un exil apaisé et définitif. Le film lui est dédié.

  • « A la rencontre du Petit Prince » au musée des Arts décoratifs

    « A la rencontre du Petit Prince » au musée des Arts décoratifs

    C’est une délicieuse plongée dans le monde romantique et philosophique d’Antoine de Saint-Exupéry, écrivain-pilote-explorateur-philosophe-rêveur, qu’offre cette exposition organisée par le musée des Arts décoratifs autour des manuscrits du Petit Prince conservés habituellement aux Etats-Unis d’Amérique, à New York où cette œuvre a été écrite durant les années de guerre (1942-43).

    L’exposition complète les manuscrits avec de nombreux documents familiaux dont les lettres à sa mère qui montrent Saint-Ex écrivant tous les jours à sa Maman, lui soumettant ses projets d’écrits et de dessins, s’impatientant lorsqu’elle ne lui répond pas assez vite… Il y a aussi de nombreux dessins et esquisses, des poèmes de jeunesse, on apprend également qu’enfant il voulait devenir poète plutôt qu’écrivain.

    Il y a surtout l’atmosphère si touchante, et doucement désespérée, de l’œuvre de Saint-Exupéry, une infinie humanité cachée derrière ce qui apparaît comme de la naïveté mais qui révèle en fait une véritable philosophie de la vie basée sur une observation avisée du monde et des hommes.

    Petite déception, l’accrochage du musée n’est pas optimal. Beaucoup de documents écrits sont exposés dans la pénombre, et pas toujours à une bonne hauteur, ce qui rend leur lecture malaisée. D’autre part, si les manuscrits, très raturés, sont reproduits et dactylographiés à côté des vitrines, ce n’est pas le cas de nombre d’autres documents qui sont difficiles à déchiffrer.

  • BRUCK Edith, ‘Qui t’aime ainsi’.

    Sortie : 1959, Chez : Points (2022).

    Edith Bruck est une écrivaine italienne, née en Hongrie en 1932 dans une famille juive pauvre. Elle fait partie, avec toute sa famille, des déportations massives de la communauté juive hongroise en 1944. Elle avait 12 ans lorsqu’elle fut transportée à Auschwitz-Birkenau, endura les « marches de la mort » jusqu’à Bergen-Belsen dont elle fut libérée par les troupes alliées en avril 1945.

    Elle écrit ce court récit autobiographique au début des années 1950 qui va marquer le début de sa carrière d’écrivaine qu’elle va mener en Italie dont elle a adopté la nationalité. C’est l’histoire d’une gamine aspirée dans le gouffre de l’histoire de cette région martyre du nazisme, qui raconte, finalement assez froidement, un parcours tragique d’un petit village extrêmement pauvre jusqu’aux camps de la mort.

    Il n’y a pas de pathos dans les mots d’Edith Bruck, simplement l’exposé glaçant de la vérité humaine, vue avec des yeux d’enfant, lorsqu’elle sombre dans la barbarie. Le récit raconte aussi les quelques années de l’après, la recherche désespérée d’un pays d’accueil : où vivre après Auschwitz, et avec qui ? Trois mariages échouent rapidement après leur conclusion, en Hongrie, en Tchécoslovaquie, en Israël…

    On apprend dans l’épilogue du livre rédigé par un historien qu’elle a finalement trouvé son destin en Italie où elle s’est mariée avec le frère de Dino Risi, Nello, poète, et y poursuit toujours aujourd’hui son œuvre littéraire, en amitié avec les grands poètes italiens, dont Primo Levi dont elle fut proche avant le suicide de ce dernier.

  • Manuel Valls : la déroute

    Manuel Valls : la déroute

    Manuel Valls (59 ans) détenant une double nationalité franco-espagnole, parti en Espagne en 2018 après avoir démissionné de l’Assemblé nationale française, revenu en France en 2021 après avoir démissionné du conseil municipal de Barcelone, a fait sa réapparition sur les plateaux de télévision parisiens pour y donner ses analyses sur la politique française.

    Lire aussi : Manuel Valls touche le fond
    ~~~~~~~~

    Soutien du président Macron pour sa réélection en 2022, il obtient une investiture du parti LREM pour se présenter à l’élection législative comme député des Français de l’étranger. Il vient de perdre cette élection et manque la qualification au second tour. Il ne sera donc pas député de cette législature. Toujours un peu colérique, il a pris acte de cette défaite sur son compte Twitter qu’il a immédiatement clôturé.

    Ses allers-retours de chaque côté des Pyrénées, les démissions répétitives de ses différents mandats franco-espagnols, ses apparitions sans grand intérêt sur les chaînes d’information en continu ont dérouté les électeurs français qui ont décidé de tourner la page. L’égo de l’impétrant ne lui a pas permis de percevoir les messages pourtant clairs qui lui avaient été adressés. Il choisit de se confronter à l’élection dont le résultat fut explicite.

    Le mieux pour lui serait maintenant qu’il se retire effectivement de la vie politique en espérant que son indécision entre la vie politique espagnole ou française ne nuise pas trop à la trace de l’action politique qui fut la sienne en France et pour laquelle il n’a pas démérité.

    Lire aussi : Manuel Valls ne veut pas choisir entre la France et l’Espagne
    ~~~~~~~~

  • The Smile – 2022/06/06 – Paris la Philharmonie

    The Smile – 2022/06/06 – Paris la Philharmonie

    La créativité sans borne de Thom Yorke leader-fondateur du groupe britannique Radiohead fondé en 1985, l’amène à décliner son imagination musicale via un nouveau groupe, The Smile, monté avec son compère Jonny Greenwood par ailleurs guitariste de Radiohead, non dépourvu d’inspiration créative lui non plus, c’est le moins que l’on puisse dire, et Tom Skinner,batteur du groupe de jazz Sons of Kemet. Ce nouveau groupe est produit par Nigel Godrich, l’indéboulonnable producteur, et membre caché, de Radiohead. Le trio et ses machines passe pour deux soirées à la Philharmonie de Paris dans le cadre du festival Days Off.

    Avec de pareils calibres réunis dans une nouvelle formation, autant dire que les deux soirées sont complètes et la Philharmonie est pleine des admirateurs de ces musiciens qui déclinent leur inventivité sous la forme d’un groupe restreint monté à l’occasion de la crise sanitaire qui a réduit leurs interactions sociales et musicales. Le quatrième membre de ce supergroupe est évidemment le fatras de machines électroniques qui parsèment la scène de la grande salle Pierre Boulez sur lesquelles Thom et Jonny vont s’escrimer lorsqu’ils lâchent les cordes des bass et des guitares dont ils se saisissent selon les morceaux joués. Quelques problèmes techniques sur le lancement de Waving a White Flag obligent Yorke à faire quelques aller-retours entre les machines capricieuses afin de faire rentrer les récalcitrantes dans le rang.

    On aurait pu craindre un Radiohead au rabais, que nenni ! ces trois-là s’expriment d’une manière originale sous l’aile protectrice de leur producteur historique Nigel Goodrich. Jonny et Thom alternent les instruments (guitares, bass, claviers, machines) et la voix de ce dernier plane loin au-dessus de l’âme des spectateurs, éthérée dans les morceaux mystiques, saccadée lors des parties plus électro, elle est l’instrument principal de ce combo impromptu. Les morceaux se déroulent avec harmonie, du romantique au mécanique, dans un dépouillement sophistiqué qui tend à la pureté.

    Les instruments forment le cadre harmonieux où se pose la voix de Yorke qui vrille les âmes et touche vraiment au sublime. Qu’elle soit plaintive ou vigoureuse, décrochée et solitaire dans les aigus ou rythmée par le beat des machines, de Radiohead à The Smile, en passant par les performances solos de cet artiste britannique si inspiré, cette évolution vers plus electro était déjà sensible dans l’évolution de la production discographique du groupe Radiohead, dans celle aussi de Thom Yorke qui a sorti plusieurs disques sous sa seule signature, plus « DJ », que rock, d’ailleurs également joués à la Philharmonie en 2019, où les boucles synthétiques remplacent les guitares. The Smile assure une harmonieuse synthèse entre les deux.

    Au sortir de ce show intriguant et fascinant, les fans historiques de Radiohead attendent toujours la prochaine production du groupe qui seul, jusqu’ici, les enthousiasme complètement, leur âge moyen les rendant tout de même moins réceptifs à l’électronique…

    Setlist : The Smile (William Blake song) (Read by Cillian Murphy)/ The Same/ The Opposite/ You Will Never Work in Television Again (with Robert Stillman)/ Pana-Vision/ The Smoke/ Speech Bubbles/ Thin Thing/ Bodies Laughing/ Open the Floodgates/ Free in the Knowledge/ A Hairdryer/ Waving a White Flag (Started again due to sequencer difficulties)/ We Don’t Know What Tomorrow Brings/ Skrting on the le publicSurface

    Encore : Just Eyes and Mouth/ Feeling Pulled Apart by Horses (Thom Yorke song)

    1ère partie : Robert Stillman

    [Portfolio] – The Smile Festival Days Off 2022

  • « Gallen-Kallela – Mythes et nature » au Musée Jacquemart-André

    « Gallen-Kallela – Mythes et nature » au Musée Jacquemart-André

    Les musées parisiens poursuivent leur cycle sur les peintres d’Europe du Nord, aujourd’hui : l’artiste finlandais Akseli Gallen-Kallela (1865-1931) au Musée Jacquemart-André. Inspiré par les mythes fondateurs de son pays il peint ceux-ci et soutient la nation finlandaise en pleine refondation contre une russification rampante. Il est aussi imprégné des paysages infinis du Grand Nord : les forêts sous la neige, le soleil de minuit reflété sur les lacs gelés, sa maison-atelier de Kalela perdue au milieu des bois…

    Ces peintures d’une nature gelée invitent à la méditation. Le visiteur ressent le grand froid et l’impassibilité de ces paysages vierges d’un monde inconnu en Europe de l’Ouest.

    Le lac Keitele, 1905

    Lire aussi : Albert Edelfelt (1854-1905) – Lumières de Finlande & « L’âge d’or de la peinture danoise (1801-1864) » au Petit Palais
    ~~~~~~~~

  • GIROUD Françoise, ‘La comédie du pouvoir’.

    Sortie : 1977, Chez : Fayard.

    Françoise Giroud (1916-2003) est une femme de presse qui connut son heure de gloire dans les années 1960-1980. Elle fonde en 1953 l’hebdomadaire « L’Express » avec Jean-Jacques Servan-Schreiber, son compagnon, ils prennent des positions contre les guerres coloniales françaises en Indochine et en Algérie.

    Bien que de tendance politique de gauche modérée, elle est appelée au premier gouvernement dirigé par Chirac en 1974 sous la présidence de Giscard d’Estaing comme secrétaire d’état à la condition féminine, puis de la culture dans le gouvernement Barre. Ce récit raconte l’incursion dans le monde politique de cette personnalité de la « société civile » et sa découverte d’un environnement totalement nouveau et inattendu par rapport à celui dans lequel elle évolue.

    Dans un style net et tranchant elle porte un œil étonné sur les habitudes de la Vème République maternée par le parti UDR descendant du gaullisme et que le nouveau et jeune président essaye de réformer, notamment via la prise en compte de la « condition féminine ». Elle narre aussi le combat politique féroce mené par Chirac et l’UDR contre le président Giscard d’Estaing qui se terminera par la démission du premier qui continuera sa lutte sans merci pour le conservatisme à la tête de la mairie de Paris où il fut élu.

    Tous les moyens furent utilisés dans cette lutte d’égos. Manifestement plus politiquement proche du président, cherchant à moderniser la société française, que de son premier ministre Chirac, voulant lui prendre sa place, elle porte un regard acéré sur cette période symbolique de tous les immobilismes de la société française, encore bien présents aujourd’hui.

    « Longtemps, j’ai cherché à comprendre sans y parvenir ce qui rend les ministres si heureux de l’être quoi qu’ils prétendent.
    Maintenant, expérience faite, je crois le savoir. C’est la dilatation du Moi que la fonction provoque. »

    Françoise Giroud réussit néanmoins à faire passer un programme de « 100 mesures pour les femmes » qui s’appliqueront plus ou moins au cours des années suivantes. Comme quoi les choses peuvent bouger en France, mais quel combat pour les faire avancer !

    En relisant cet ouvrage près de 50 ans après les faits, on mesure la prétention de la majeure partie de ce personnel politique : après moult combats perdus Chirac finit par rejoindre l’Elysée en 1995 où il fut plutôt immobiliste, on découvrit après sa mort que Barre, professeur d’économie, frauda le fisc en cachant des fonds en Suisse que ses héritiers ont régularisés… Giscard leur survécut, ne fut pas réélu, de peu, pour un second mandat de président de la République, notamment à cause du refus chiraquien de le soutenir, et continua son action politique et se faisant réélire à différents mandats, locaux, nationaux et européens.

  • BABEL Isaac, ‘Cavalerie rouge’.

    Sortie : 1926, Chez : Editions Gallimard.

    Isaac Babel (1894-1940) est un écrivain soviétique, de religion juive, né à Odessa et emporté dans la folie des purges staliniennes en 1940 après sa dénonciation. Ecrivain en devenir, en relation avec Gorki, il soutient la révolution bolchévique et s’engage comme correspondant de guerre de l’armée rouge en 1920 alors en pleine guerre contre la Pologne pour des questions de frontières mal définies par le Traité de Versailles ayant mis fin à la première guerre mondiale.

    « Cavalerie rouge » est le recueil des trente-quatre nouvelles de quelques pages chacune, qui furent d’abord publiées séparément avant d’être réunies dans cet ouvrage. C’est l’histoire d’une troupe en campagne, plus ou moins guidée par l’idéologie communiste, la haine des polonais, parfois des juifs. Errant dans les steppes hostiles au hasard des batailles, se payant « sur la bête », pratiquant une guerre plutôt sauvage… il n’y avait à l’époque dans ces contrées ni ONG ni lois de la guerre, il fallait tuer pour éviter de l’être, et on ne négligeait pas non plus de se venger à l’occasion sur des populations civiles malmenées entre les parties.

    Malgré la sauvagerie du contexte et la violence du conflit, Babel écrit dans un style poétique et allant, décrivant les paysages bucoliques dans lesquels se déroulent ces évènements et les comportements rustres d’une soldatesque dépenaillée évoluant au milieu d’une population moyenâgeuse. On ne mesure pas vraiment le degré de conviction révolutionnaire de l’auteur qui ne se gêne en tout cas pas pour décrire la triste réalité de la bataille menée par des cosaques sans doute plus intéressés par faire la guerre que de diffuser la révolution…

    « Il s’approcha de mou, arrangea et ressera les bandages que j’avais sur mes plaies de galeux, puis laissa tomber sa tête sur sa poitrine de poulet. La nuit nous consolait dans nos tristesses, un vent léger nous caressait comme une jupe maternelle et les herbes, en bas, brillaient de fraîcheur et de moiteur. »

    Hélas, Babel ne pourra poursuivre une carrière d’écrivain pourtant prometteuse car il ne survivra pas aux purges staliniennes et sera fusillé EN &ç’à après « avoir » avoué ses crimes de « trotskisme et espionnage au profit de la France ». Son œuvre sera bien entendu interdite, jusqu’à sa réhabilitation en 1954 au moment de la dédéstabilisation

    Une tranche de vie de l’histoire soviétique !

  • Reprise d’une coopération militaire franco-rwandaise ?

    Un article du Monde (27/05/2022) fait allusion au réchauffement des relations diplomatiques entre la France et le Rwanda qui avaient été sérieusement refroidies après les accusations de Kigali sur la « complicité » de Paris avec le pouvoir hutu ayant mené le génocide de 1994. Alors Paris nomme un ambassadeur, le poste était vacant depuis plusieurs années, rouvre son centre culturel, reçoit un message de félicitations du président rwandais à l’occasion de la réélection du président Macron, etc.

    Tout ceci est bel et bien beau, assez insignifiant d’ailleurs, s’il n’y avait la perspective d’une reprise de la coopération militaire entre les deux pays. Comme si l’application de l’accord militaire interétatique existant en 1994 n’avait pas provoqué suffisamment de dégâts, la perspective d’un nouvel accord de ce type laisse pantois. Ainsi Paris envisagerait de se fourvoyer à nouveau dans une coopération militaire avec un Etat africain, coopération qui se terminera forcément mal compte tenu de l’instabilité ethnique qui continue de régner en Afrique de l’Est.

    On ne peut s’empêcher de se demander ce qu’irait faire Paris dans une telle galère, comme si tous ces accords militaires d’un autre âge entre la France et des pays africains n’avaient pas généré assez de désastres, au Mali, en Centrafrique ou au Rwanda, pour ne parler que des principaux échecs. Une telle coopération aurait par ailleurs un coût que le contribuable français n’a plus les moyens de payer aujourd’hui.

    Vous avez aimé Kigali I, vous allez adorer Kigali II.

  • Irrésistible lapsus présidentiel aux Etats-Unis d’Amérique

    Alors qu’il devisait sur l’Ukraine devant les caméras ce 18 mai, l’ancien président Bush (fiston) a condamné :

    La décision d’un homme, totalement injustifiée, d’envahir brutalement l’Irak…

    Avant de se reprendre, « je veux dire l’Ukraine ». C’est évidemment hilarant s’agissant du président américain qui a effectivement ordonné en 2003 l’invasion de l’Irak à titre « préventif », sur la base de fausses justifications montées par ses services, décision dont l’Occident paye encore les conséquences, sans parler de dizaines de milliers de morts et blessés que cette guerre a provoqué. Ce lapsus présidentiel devrait être un cas d’école pour la psychologie et semble indiquer que M. Bush réalise au fond de lui combien cette guerre a été nuisible au monde.

    Rappelons que l’exemple de cette guerre « préventive » menée sans aucun mandat de l’ONU, est régulièrement citée par la Russie et les nombreux pays non-occidentaux qui la soutiennent pour expliquer que l’invasion de l’Ukraine menée depuis le 24 février par Moscou n’est qu’une variante de celle de 2003.

  • Des contrefeux bienvenus

    Alors que le monde politicomédiatique français consacre sa belle intelligence à plus de 100% aux violences du match de fouteballe de samedi dernier, deux évènements importants viennent un peu dissiper leur concentration exclusive sur le foute, il s’agit du procès en violences conjugales opposant deux vedettes d’Hollywood (Johnny Depp et Amber Heard) et du jubilé des 70 ans de règne de la Reine Elisabeth II de Grande Bretagne. Les experts en ballon sont remplacés par des spécialistes en cancan.

    Et pendant ce temps on ne parle pas des vrais problèmes comme l’incapacité de la France à gérer ses finances publiques.

  • Le sens des priorités

    Le sens des priorités

    Les incidents constatés lors d’un match de fouteballe au Stade de France samedi dernier sont en train d’occuper la toute première place des grands titres de la presse et des sujets de polémiques. Tout ce qui faisait encore l’actualité la semaine dernière a été balayé : les élections législatives françaises, la guerre en Ukraine, la transition écologique, la dette qui va peser sur plusieurs générations de nos enfants,… tout ceci n’existe plus, seule subsiste « la honte de la France devant le monde » pour n’avoir pas su rétablir l’ordre dans le chaos d’une finale de fouteballe que bien imprudemment la France avait proposé d’organiser pour remplacer au pied levé la ville russe de Saint-Pétersbourg qui pâtissait des sanctions internationale suite à la guerre en Ukraine.

    Le Sénat français va entendre les responsables politiques, une commission d’enquête parlementaire formelle est envisagée, bref, le monde s’arrête de tourner pour se pencher sur des bagarres qui ont opposé des supporters avinés à des policiers débordés. Que la France soit championne du monde de la dépense publique ou incapable d’équilibrer ses dépenses et ses recettes depuis près de cinquante ans n’est pas une « honte » mais qu’une bande de décérébrés forcent des entrées du stade et dépouillent des fans brailleurs, alors la France s’arrête et se consacre à ce non-sujet dans un nombrilisme ravageur.

    L’information sur le déroulement exact de cette soirée commence à filtrer. On a sans doute assisté à un cocktail poivré mêlant des organisations fouteballistiques mafieuses qui ont émis, ou laissé émettre, des faux tickets d’entrée en masse, de fans avinés qui n’avaient pas de billets mais projetaient de forcer l’entrée pour voir leur match, de voyous profitant de la situation pour piller tout ce qu’ils peuvent, de forces de police débordées par les évènements, de grèves dans les transports en commun délibérément organisées ce jour de finale pour maximiser la perturbation et de l’influence délétère d’un sport abrutissant qui n’en est pas à ses premières dérives. D’ailleurs, le lendemain soir d’autres émeutes se déroulaient à Saint-Etienne où des supporters de fouteballe déçus de la contreperformance de leur équipe ont semé le chaos à l’intérieur et à l’extérieur du stade. Au-delà du Stade de France, des « fan-zones » avaient été mises en place samedi où était retransmis le match sur de grands écrans. Elles n’ont pas donné lieu à des incidents particuliers mais ont été laissées dans un état de dévastation avancé après avoir été occupées quelques heures par des milliers de fans mal élevés. Ce n’est pas grave, les contribuables payent pour le nettoyage…

    Tout ceci est l’image d’un pays décadent et d’un sport abrutissant. Oui la France est désormais en difficulté pour assurer le déroulement paisible de compétition de fouteballe. Oui le fouteballe déconnecte les neurones de ses amateurs. Le problème est assez simple à régler, il suffit de ne plus organiser de telles compétitions en France ce qui laissera aux dirigeants un peu plus de temps pour se consacrer à la résolution des vrais problèmes de la nation qui mettent notre avenir en péril : la dette du pays et la mauvaise gestion de ses finances publiques !

    Oui on peut raisonnablement s’inquiéter de voir la France organiser la coupe du monde de rugby en 2023 et les jeux olympiques en 2024 qui vont être des sources de dépenses publiques inutiles, d’octrois d’exonérations fiscales iniques aux organisateurs et de troubles importants dans la vie quotidienne des citoyens. Mais la seule question qui vaille reste de savoir qui prend ces décisions, et par quels processus, de dilapider l’argent public dans l’organisation de ces compétitions ? Il faut pouvoir les bloquer à l’avenir si de telles idées germaient encore dans l’imagination débridée des dirigeants français pour accroître sans fin la dépense publique.

  • Le chaos du fouteballe

    Le chaos du fouteballe

    La finale d’une compétition européenne de fouteballe s’est déroulée hier soir à Paris au Stade de France dans un chaos avivé par des supporters avinées dont certains d’entre se sont trouvés tout désappointés de constater que leurs billets étaient des faux. Comme nous sommes dans le peuple du fouteballe les impétrants sont passés à l’attaque, tenté de franchir les grilles, de forcer les portes tout en agressant les forces de l’ordre un peu dépassées semble-t-il. Il y a des blessés, des interpellations, du gaz lacrymogène poivré a volé… bref, le chaos.

    Comme nous sommes en France, les partis politiques se sont immédiatement emparés de ce non-sujet pour critiquer l’Etat (au lieu des supporters) et expliquer ce qu’il fallait faire. Mais personne ne pose la seule question vaille : qui a eu l’idée saugrenue de proposer Paris pour remplacer Saint-Pétersbourg, empêchée pour cause de sanctions internationales, comme lieu d’organisation de cette finale de foute ? Cela ne présentait strictement aucun intérêt pour la France sinon une croissance éphémère de ventes de bière et de vodka dans quelques bistrots du coin. En revanche il n’y avait que des coups à prendre et des dégradations à subir (et donc à rembourser).

    Comme nous sommes en Seine-Saint-Denis, quelques centaines des loulous du quartier sont venus essayer de se faufiler dans le stade et, au passage, de pick-pocker les foules en détresse. Bien entendu ils ont largement diffusé leurs exploits sur les réseaux dits « sociaux ». Le tableau fut complet.

    Bonne nouvelle tout de même dans ce chaos, les fédérations sportives et nombre de pays européens estiment désormais la France incapable d’organiser la coupe du monde de rugby de 2023 et les jeux olympiques de 2024. Ils ont raison mais il est sans doute trop tard pour que la France se retire de l’organisation de ces deux compétitions de musculeux qu’elle a voulu organiser sur son territoire en 2023 et en 2024 alors qu’elle n’en a pas les moyens.

    Il faudra un jour demander des comptes aux responsables politiques français qui dilapident ainsi l’argent de leurs contribuables sans parler des exonérations fiscales qui sont octroyées à des fédérations sportives ou olympiques mafieuses qui sont généralement installées dans des paradis fiscaux suisses.

    Lire aussi : La République se compromet avec les forbans du sport & L’escroquerie fouteballistique se poursuit !
    ~~~~~~~~

  • Redevance audiovisuelle : démagogie et déficit

    A l’occasion du premier tour des élections présidentielles françaises du 10 avril, les tracts électoraux de nombre de candidats de droite affichaient leur volonté de supprimer, ou de réduire, la taxe sur l’audiovisuel public de 138,00 EUR (88,00 EUR dans les départements d’outre-mer) payée par tous les contribuables éligibles à la taxe d’habitation, sauf s’ils certifient ne pas avoir de poste de télévision. Cette taxe est affectée au financement des chaînes de radio et de télévision publiques, ce qui permet d’avoir moins de publicité abrutissante sur ces canaux.

    • Marine Le Pen : « …dès mon élection… je supprimerai la redevance audiovisuelle… »
    • Valérie Pécresse : « Mesure 14 : …suppression de la redevance audiovisuelle… »
    • Eric Zemmour : « …supprimer la redevance télévision (138EUR/an)… »
    • Emmanuel Macron : « …suppression de la redevance télé… »

    Les candidats prévoyant de supprimer cette taxe sont de sensibilité conservatrice et seul Eric Zemmour explique comment il financera cette suppression : il privatise l’audiovisuel public, il n’y a donc plus de coûts pesant sur le budget de la République… problème réglé !

    Les autres candidats n’expliquent pas comment ils financeront cette suppression de la taxe audiovisuelle qui rapporte dans les 3 milliards d’euros annuellement. Ils laissent généralement entendre que les radios et télévisions publiques sont gangrenées par le « gauchisme », problème que la suppression de la taxe audiovisuelle ne résoudra pas.

    Si le projet est de maintenir l’audiovisuel public en France il faudra soit demander aux chaînes de se renforcer la publicité privée et institutionnelle qui pollue déjà gravement leurs émissions, soit, si le choix est de maintenir un financement des contribuables, baisser d’autre dépenses d’un montant équivalent à réaffecter à l’audiovisuel, ou créer un nouvel impôt ou augmenter une taxe préexistante.

    Une nouvelle fois on prend les électeurs-contribuables pour des enfants et les candidats ont feint de croire qu’ils ne se poseraient pas la question de savoir comment sera financé demain l’audiovisuel public. Le pire est que la réponse est assez évidente pour tout le monde : on augmentera d’autres impôts ou on en baissera certain moins que prévu, mais c’est bien le contribuable qui continuera à payer ou devra supporter un temps supplémentaire de publicité abrutissante. Il est peu probable que l’audiovisuel public vive d’amour et d’eau fraîche, quelqu’un devra donc payer, même Mme. Michu le sait.

  • Mort d’Alan White, batteur du groupe de rock progressiste Yes

    Mort d’Alan White, batteur du groupe de rock progressiste Yes

    Alan White (1948-2022) a été le batteur du groupe de rock progressiste Yes de 1972 à ces dernières années. Il est mort aujourd’hui aux Etats-Unis. Il avait remplacé Bill Bruford, batteur depuis la création du groupe en 1968, parti rejoindre King Crimson, autre groupe légendaire du rock progressiste britannique avec Genesis. White a participé à cette aventure du rock apparut après l’époque hippie et balayée par la vague punk à la fin des années 1970.

    Ces trois groupes phares d’une période révolue continuent à jouer et à tourner aujourd’hui, mais ils se font vieux, la pendule tourne et certains disparaissent… la fin d’une époque !

    Lire aussi : Décès de Chris Squire
    ~~~~~~~~