L’aide turque aux réfugiés

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Quelques milliers de réfugiés en Turquie sont « aimablement » véhiculés par les autorités turques vers les frontières européennes de la Grèce et de la Bulgarie. Il paraîtrait même qu’on leur distribue des cartes pour les guider et que des haut-parleurs les informent dans leurs langues natales que les frontières européennes leur sont ouvertes. Ils sont donc un peu surpris lors qu’ils sont accueillis auxdites frontières par des gaz lacrymogènes des forces de sécurité grecques et bulgares. D’autres migrants ont repris la mer depuis la Turquie vers les iles helléniques. Pour le moment il semble que la majorité de ces migrants soient iraniens ou afghans, mais peu syriens.

Cela n’est pas sans rappeler l’implication turque plus ou moins officielle au début de la crise migratoire en 2011/12 lorsque des cargos rouillés et délabrés remplis de candidats réfugiés étaient lancés sans pilote sur les côtes européennes, leurs équipages les ayant abandonnés avant de quitter les eaux internationales en fuyant dans des canots de sauvetage. « L’affrètement » de tels navires passait beaucoup moins inaperçu que des dinghies en caoutchouc de passeurs de circonstance, des photos satellites avaient montré clairement que ces navires sortaient de ports turcs et avaient été communiquées à Ankara qui avait fait ce qu’il fallait pour mettre fin à ce « mode de transport ». Contrairement à ce qui se passait en 2011, la Turquie revendique aujourd’hui haut et fort son action de pousser les migrants hors de son territoire vers ceux des pays membres de l’Union européenne mais n’a pas remis en service ses poubelles des mers.

L’objectif turque est de pousser l’Europe à soutenir la Turquie afin d’imposer son occupation illégale du nord de la Syrie. Pas sûr que ce ne soit la bonne méthode. En revanche elle est très efficace pour éloigner encore un peu plus la Turquie de l’Europe. Chacun se bat avec les moyens dont il dispose et le seul pouvoir qui ne dévie pas de sa route est le clan Assad en Syrie, soutenu par la Russie, qui veut achever la reconquête de son territoire, serait-ce au prix de l’émigration de millions de ses concitoyens et des 400 mille morts déjà répertoriés depuis le début de cette guerre civile en 2011. Le mal est parti de la et continue à prospérer. L’agitation inquiète de la Turquie n’en est qu’un dommage collatéral.