Catégorie : Musique

  • Blackstar

    David_Bowie_Blackstar-b
    On découvre progressivement comment Bowie a mis en scène sa propre disparition avec la confection de son dernier disque lors des mois ultimes de sa vie, Blackstar, sorti 48 heures avant sa mort. Un engagement à ce point dans la création force le respect. Bowie, un artiste total.

  • David Bowie (1947 – 2016)

    David-Bowie_1978_ (03)
    David Bowie 1947 – 2016

    Bowie est mort cette nuit, à 69 ans, d’un cancer, 48h après la sortie de son dernier disque Blackstar. C’est un géant qui nous quitte, un artiste de génie qui nous accompagne depuis les années 60’. Il laisse une œuvre gigantesque et passionnante dont il nous reste encore beaucoup de subtilités à découvrir. La vie va être plus terne sans lui.

  • Richard Hawley – 2015/11/25 – Paris l’Alhambra

    Richard_Hawley_02

    Dix jours après les attentats religieux islamistes du Bataclan, Richard Hawley est à l’Alhambra, et nous aussi. Chemise à carreaux, blouson et pantalon de jeans, revers sur boots, mèche rebelle, l’homme à la guitare Gretsch déploie toujours la même élégance sous ses allures de cow-boy. Il est accompagné de quatre musiciens dont un deuxième guitariste et un claviériste. Ils viennent d’enregistrer Hollow Meadows, un disque doux et subtil dont ils vont picorer les morceaux au cours du concert, entrecoupé de retours à des standards plus anciens.

    Richard joue comme d’habitude devant un pupitre qu’il n’a pas l’air de vraiment consulter. La musique coule et s’écoule délicieusement. Les morceaux sont rallongés par de brillants solos de guitare marquant le contraste avec la voix de velours du crooner britannique. Le son est comme calfeutré, même la guitare prend parfois des sonorités de six-cordes hawaïenne s’envolant vers les cocotiers et le ciel bleu.

    Richard chante la mélancolie des amours perdus et la nostalgie du temps qui passe dans un monde qui n’est pas fait pour les romantiques comme dans Wich Way qui ouvre le show :

    I’m learning to trust this time/ In the jungles of this life/ I’m asking which way do I go?/ Give me some directions please,/ Solid ground is all I need/ Won’t you tell me, which way do I go?/ Which way do I go?

    Quelques solos bien sentis marquent un peu de révolte et rappellent que le garçon fut guitariste co-fondateur de l’un des groupes phares de la BritPop : Pulp. Issu de Sheffield ce groupe a donné un concert d’adieu en 2013 (après dix ans d’inactivité), Richard Hawley est toujours sur la route. Avant le final There’s a Storm Comin’ il s’exprime sur la terreur du Bataclan quelques jours plus tôt et salue Paris et les spectateurs de son concert.

    Setist: Which Way/ Tonight the Streets Are Ours/ Standing at the Sky’s Edge/ I Still Want You/ Leave Your Body Behind You/ Sometimes I Feel/ Open Up Your Door/ Tuesday pm/ Time Will Bring You Winter/ Down in the Woods/ Don’t Stare at the Sun/ Heart of Oak/ There’s a Storm Comin’
    Encore: Coles Corner/ The Ocean

  • Garbage – 2015/11/07 – Paris le Zénith

    Garbage – 2015/11/07 – Paris le Zénith

    Garbage est revenu sur scène et dans les bacs en 2012 avec Not Your Kind of People et a priori ils ont aimé puisque les revoici avec le 20 years Queer Celebration tour histoire de fêter en musique la sortie de leur premier album et le début de ce groupe flamboyant de rock alternatif, plutôt rock qu’alternatif d’ailleurs.

    Réunion improbable d’une chanteuse écossaise (Shirley Manson) et de quatre soudards américains musiciens-producteurs (dont le batteur Butch Vig qui a produit Nevermind de Nirvana), le groupe s’est monté un peu par hasard et n’était pas vraiment destiné à durer au-delà de quelques séances d’enregistrement à Madison dans le Wisconsin, mais le succès est venu et après quatre disques sortis entre 1995 et 2005 ils sont revenus en 2012 après une longue pause.

    Le show démarre avec une vidéo de la famille Garbage au cours de ces 20 années passées, puis le premier morceau joué derrière un voile translucide où s’agite notre petite bande en ombres chinoises avant le plat de résistance et la reprise de l’album Garbage. Shirley est toute de rose vêtue et bas-résille noirs. Rose comme la couleur des plumes d’autruche qui ornent la couverture de l’album, et de ses cheveux ce soir. Un boa en plumes roses dégouline du pied de micro… comme il y a vingt ans !

    Les recettes sont les mêmes : un mur de sons de guitares traitées à l’électronique sur lequel se pose la voix forte et belliqueuse de Shirley appuyée par le beat mécanique de la batterie. La puissance américaine teintée de subtilité britannique, le résultat est toujours redoutable et le show passe sans que l’on ne s’en aperçoive.

    Les musiciens sont un peu moins démonstratifs, Shirley est un peu plus bavarde et souriante, peut-être pour se reposer des kilomètres qu’elle parcourt toujours sur scène derrière son micro. Sur My Lovers’s Box elle s’empare d’une guitare rose dont elle joue en chantant, sur la pointe de pieds, tendue vers le public, et sur Stupid Girl elle sautille comme au bon vieux temps : Stupid girl/ Can’t believe you fake it/ Stupid girl/ Stupid girl/ All you had you wasred it…

    Un peu moins d’urgence et de déchaînement chez les Garbage mais toujours de l’énergie à revendre : une puissance sophistiquée, un son soigné, des mélodies plus que bien ficelées, la fidélité contre vents et marées de ce club des cinq toujours soudé et la personnalité hors du commun de Shirley (et ses cheveux rose fluo) qui tient le devant de la scène avec autorité devant ses boys, il n’en faut pas plus pour réjouir un public aux anges !

    Setlist

    Alien Sex Fiend (20 Years Queer video intro)/ Subhuman/ Supervixen/ Queer/ Girl Don’t Come/ As Heaven Is Wide/ The Butterfly Collector (The Jam cover)/ Not My Idea/ Trip My Wire/ Milk/ Fix Me Now/ My Lover’s Box/ Sleep/ A Stroke of Luck/ #1 Crush/ Stupid Girl/ Dog New/ Only Happy When It Rains/ Vow/

    Encore : Kick My Ass (Vic Chesnutt cover)/ Driving Lesson/ Cherry Lips (Go Baby Go!)/ Push It

    Warm-up : Dutch Uncles

    Lire aussi

  • Archive – 2015/10/30-31 – Paris Le Zénith

     

    Archive_2015

    Et revoici les Archive avec nouveau disque, Restriction (suivi d’un album de remix : Unrestricted) et tournée de promotion, ils sont pour deux soirées au Zénith de Paris. Un nouveau et excellent guitariste, Mickey Hurcombe, remplace Steve Harris en tournée avec Gary Numan (oui, vous avez bien lu : Gary Numan, toujours actif !), Maria Q n’est pas là et Holly Martin assure la partie féminine des chants.

    Le reste du groupe est stable ne serait-ce la nouvelle coiffure de Pollard Berrier, les chevaux raides dans le dos et chapeau d’indien, une vague allure de squaw. En fond de scène trois écrans rectangulaires diffuseront une atmosphère vidéo plutôt sobre.

    Le show démarre sur le nouveau hit du moment : Feel It, un morceau rythmé avec son refrain en riffs de guitare accrocheurs, enchaîné sur Fuck You et Danger Visit puis quelques morceaux toujours bien enlevés histoire de maintenir ce démarrage rock au cours duquel apparaît Holly en mini-jupette à paillettes sur Violently. Un ralentissement émouvant sous un ciel étoilé et elle interprète les deux morceaux romantiques du dernier album : Black And Blue et End Of Our Days, c’est beau comme une larme, l’écho utilisé à profusion étire sa voix et les nappes de claviers dans l’espace obscur du Zénith, Dave et Pollard y ajoutent quelques arpèges de guitares discrets, le tout est bien empaqueté, lisse comme la voix de la chanteuse : Time is the key/ Give me your heart/ And you will see what I see/ Turning in circles to find what you seek/ This is the feeling I want to release// Take all my pain/ I am just a soul to be lost in your hate/ Take me wherever your spirit will fade/ I will be with you till the end of our days…

    Les choses sérieuses reprennent ensuite avec quelques références archivennes de choix : You Make Me Feel, Bullets (et un très beau duo vocal Dave & Pollard : bullets are the beauty of the blistering sky/ bullets are the beauty and I don’t know why/ personal responsibility/ personal responsibility…). Le concert prend de l’épaisseur et de l’énergie avec ces morceaux emblématiques de l’histoire du groupe, dont le final sur Numb de 2004, puis le rappel avec Lights et sa montée de tension hallucinée.

    La set-list des deux shows successifs sera à l’identique, à la virgule près, leur interprétation également. Comme avec ce dernier disque Restriction le groupe voit son originalité un peu ralentie, mais on s’en contente rien que pour le plaisir de ces finals interminables où s’entassent riffs de guitare, boîtes électroniques et claviers, jusqu’à l’explosion. C’est la marque de fabrique des Archive dont la production discographique de ces dernières années est impressionnante. Et on annonce déjà nouveau CD et tournée pour fin 2016 ! Leur musique reste une sorte de progressive rock remixée à la sauce du Trip-Hop, ceux qui ont aimé les Genesis et autres King Crimson et Yes des années 80 adorent aujourd’hui Archive, et même bien d’autres si l’on en juge par la jeunesse de l’assistance, comme quoi il y a une vie en dehors du Hip-Hop, bonne nouvelle.

    Setlist des 2 concerts : Feel It/ Fuck U/ Dangervisit/ Finding It So Hard/ Crushed/ Conflict/ Violently/ Black And Blue/ End Of Our Days/ Kid Corner/ You Make Me Feel/ Bullets/ Distorted Angels/ Baptism/ Ladders/ Numb
    Rappel : Lights
    Première partie : BRNS

  • Zappa plays Zappa – 2015/10/20 – Paris le Trianon

    Zappa

    Dweezil Zappa, fils de l’immense Franck Zappa, entretient la mémoire de son père en jouant sa musique partout à travers le monde avec une affectueuse fidélité et la virtuosité paternelle. La famille s’écharpe un peu par réseaux sociaux interposés sur des histoires sordides de droits et d’utilisation du nom « Zappa », mais qu’importe, Dweezil est sur la route avec un groupe un peu déjanté à… la Zappa qui nous fait replonger avec délice dans l’ambiance moderno-jazzy-inventive créée par son père

    Contrairement à celui-ci, il ne chante pas et n’apparaît pas comme un show man d’exception, il se contente de jouer de la guitare avec attention et brio, laissant l’animation du concert à ses cinq complices, tous jeunes et multi-instrumentistes, dont Sheila Gonzales aux instruments à vent, claviers et chant et Ben Thomas qui joue de la guitare et affiche la voix et la folie de Franck. Le groupe rejoue l’album « One Size Fits all » qui fête ses quarante ans. Même sans connaître sur le bout des doigts la discographie de Zappa père, on retrouve sans l’ombre d’un doute l’aimable folie musicale que le Maître impulsait dans ses compositions et dans ses concerts.

    Le résultat est un mélange inclassable de délire musical : des dissonances, des constructions, des improvisations, le tout sous un déluge de notes, d’instruments qui s’interpellent et se répondent, de parties chantées-parlées, de cris, de trios chantés à la perfection par le claviériste, le bassiste et Sheila, et des guitares bien sûr, des guitares éruptives qui nous emportent.

    C’est riche et c’est brillant, créatif et improbable, jubilatoire et unique, cette musique n’a pas pris une ride. Lorsque Dweezil attaque les solos, on se laisse porter avec jubilation par les mélodies acrobatiques qu’il interprète à la perfection.

    Ils sont tous les enfants du grand Franck Zappa, ensemble ils font vivre et perdurer cette musique venue d’une autre galaxie. Bravo et merci à eux.

  • Morrissey – 2015/09/26 – Paris l’Olympia

    https://instagram.com/p/8BtZPax4_c/;
    Auteur

    Morrissey toujours vaillant (malgré des rumeurs ayant courues sur son état de santé) passe à l’Olympia ce soir pour sa visite annuelle à Paris. Son dernier disque Word peace is not of your business est sorti il n‘y a pas si longtemps en 2014. L’artiste vient également de publier un premier roman : List of the Lost, après ses superbes mémoires Autobiography en 2013, publiées chez la célèbre maison d’édition de littérature classique Penguin Classics, excusez du peu !

    Vêtu de noir et accompagné de son groupe habituel de merveilleux musiciens, il pioche dans son infini répertoire, avec quelques retours bienvenus sur l’époque magique des Smiths. Et toujours cette voix de velours enjôleuse et troublante qui sait se déchaîner sur les riffs électriques de ses guitaristes ou se faire romantique sur les rythmes plus mélancoliques. Outre ses incomparables talents d’écriture et sa présence sur scène, Morissey développe surtout un chant très caractéristique, une voix à la fois chaude mais sans vibrato, claire et limpide, un peu désincarnée. C’est sa marque de fabrique qui reste inchangée avec le temps qui passe.

    Il trébuche sur une reprise d’Elvis Presley qu’il faudra redémarrer à plusieurs reprises, il nous informe qu’il sera le lendemain au concert de Charles Aznavour, il laisse le devant de la scène à Gustavo Manzur pour des solos de guitare flamenco, le tout, comme d’habitude avec de grands effets de fils de micro en parcourant la scène.

    Pendant Meat is Murder sont projetés de films d’abattage d’animaux peu ragoutants : l’artiste est constant dans sa promotion du végétarisme. Le reste de la set-list est un vrai bonheur qui touche au cœur, un parcours dans la création de cet artiste hors norme qui est si large qu’il faudrait des heures de concert pour la cerner. Ce soir nous avons picoré l’un des répertoires les plus flamboyants du rock et terminé comme il se doit sur une chanson des Smiths : The Queen is dead, boys/ And it’s so lonely on a limb/ Life is very long, when you’re lonely.

    Setlist : 1.Suedehead/ 2. Alma Matters/ 3. Speedway/ 4. Ganglord/5. Staircase at the University/ 6. Kiss Me a Lot/ 7. You’ll Be Gone (Elvis Presley cover) (the song was restarded twice… more)/ 8. World Peace Is None of Your Business/ 9. Yes, I Am Blind/ 10. I’m Throwing My Arms Around Paris/ 11. Boxers/ 12. The Bullfighter Dies/ 13. Oboe Concerto/ 14. My Dearest Love/ 15. The World Is Full of Crashing Bores/ 16. Meat Is Murder (The Smiths song)/ 17. Mama Lay Softly on the Riverbed/ 18. Everyday Is Like Sunday/19. I Will See You in Far-Off Places/ 20. What She Said (The Smiths song)

    Encore : 21. The Queen Is Dead (The Smiths song)

    Lire aussi : Morrissey, ‘Autobiography’.
    Morrissey – 2008/02/04 – Paris l’Olympia
    Morrissey – 2006/04/11 – Paris l’Olympia
  • King Crimson – 2015/09/20et22 – Paris l’Olympia

    King_Crimson_20150920

    Retour réussi pour King Crimson reformé sous la houlette de son créateur-compositeur-guitariste de génie, Robert Fripp, 40 ans après la sortie de Red, le dernier album studio de la première période de ce groupe de légende qui, toujours sous l’inspiration de Fripp, emprunta nombre chemins de traverse, connut de multiple formations, créa d’incroyables hymnes au modernisme et influença fortement le rock contemporain.

    Rien de bien créatif aujourd’hui, sinon le personnel en partie renouvelé, mais l’objectif est plus revival que conceptuel. Soit, et pour ceux qui n’avaient jamais assisté aux concerts des années 70’, trois Olympia leur permettent de combler (en partie) ce manque.

    L’Olympia (aménagé en places assises) accueille le groupe qui se répartit en trois batteries sur la scène et quatre musiciens sur une estrade. Tout ce petit monde est en costume-cravate. En bas le trio inattendu de batteurs : Pat Mastelotto (déjà vu ces dernières années sur les tournées des différentes formations de King Crimson), Gavin Harrisson (qui joue aussi du méllotron) et Bill Rieflin ; au-dessus Mel Collins aux instruments à vent (historique du groupe qui joua avec lui dans ses années fondatrices et sur les disques de cette époque), Tony Levin, bassiste (qui accompagna la période King Crimson des années 80’ puis 2000), Jakko Jakszyk, chanteur-guitariste (à la sonorité de voix proche des chanteurs clés du groupe que furent Greg Lake et John Wetton) et l’irremplaçable Robert Fripp, 70 ans, toujours un casque audio sur les oreilles, assis sur un tabouret et branché au bout de ses fils raccordés à un mur de machines électroniques qui transforment le son de ses guitares au gré des morceaux.

    C’est de cette position qu’il entame le murmure de cordes allant crescendo jusqu’au déchaînement des accords qui lancent Larks’ Tongues In Aspic Part One pièce musicale emblématique du groupe déclinée au cours de ces décennies de sa partie I à la partie IV avec toujours plus de brio et d’énergie ! On ne pouvait mieux faire comme intro surtout quand, pour la première soirée, elle fut enchaînée sur Red. C’est un empilement de guitares métalliques en fusion mené avec brio par le maître qui marque le tempo. L’audience revient avec gourmandise quatre décennies en arrière…

    S’en suit un pêle-mêle de pièces extraites de toute l’épopée musicale que Fripp a menée avec tellement d’iventivité. On pensait le show tourné uniquement vers les premières œuvres du groupe mais la soirée a également abordé certaines morceaux des années 2000 co-écrites par Adrian Belew (Vroom, The ConstrucKction of Light) qui accompagna le groupe à la guitare et au chant avec brio de longues années dans la deuxième phase de sa vie et qui continue à tourner sur les Crimson ProjeKCt, sortes de déclinaisons à géométries variables du concept initial où la virtuosité l’emporte parfois sur l’inspiration. Fripp laisse aussi la place à des compositions de son trio de batteurs, des morceaux qui s’intègrent bien dans le show.

    Mais les spectateurs chavirent lorsque retentissent les hymnes Crimsoniens et que les couches de mellotron envahissent la cathédrale Olympia : Epitaph et cette confusion qui qualifie nos vies où la voix de Jakko Jakszyk porte bien cette si belle chanson ; Easy Money et ses riffs de guitares saturées ; In The Court of the Crimson Kings, l’hommage magnifique à une époque révolue ; et le final flamboyant sur 21st Century Schizoid Man, l’ode d’une génération : Death seed blind man’s greed/ Poets’ starving children bleed/ Nothing he’s got he really needs/ Twenty first century schizoid man.

    Et nous reviennent les mots de Pete Singfield, co-fondateur de King Crimson, producteur et paroliers des premiers albums : une poésie épique et douloureuse qui participa aussi à l’aspect fantasmagorique et révolutionnaire de la musique de King Crimson lorsqu’elle apparût, faisant des premiers albums du groupe de véritables OVNI dans le monde musical de cette époque.

    Picture in the City joué lors des deux concerts auxquels nous assistons marque ce décalage toujours ressenti d’une musique si extraordinairement contemporaine, le mélange des guitares et des saxophones, les voix étirées qui se superposent à l’infini, la montée du mugissement de guitare dans les aigus qui lance l’emballement général de tous les instruments vers une cacophonie si bien organisée :

    Concrete cold face cased in steel/ Stark sharp glass-eyed crack and peel/ Bright light scream beam brake and squeal/ Red white green white neon wheel.

     Dream flesh love chase perfumed skin/ Greased hand teeth hide tinseled sin/ Spice ice dance chance sickly grin/ Pasteboard time slot sweat and spin.

     Blind stick blind drunk cannot see/ Mouth dry tongue tied cannot speak/ Concrete dream flesh broken shell/ Lost soul lost trace lost in hell.

    On trouve dans l’œuvre de King Crimson à la fois les pièces émouvantes d’un répertoire romantique (Cadence and Cascade, Starless, I talk to the wind…) porté par des voix bouleversantes, mais aussi les créations annonciatrices du rock industriel où le déchaînement de l’électricité et le métal des guitares jouent dans la dissonance et le caractère obsessionnel de la musique répétitive. C’est l’illustration parfaite de ce rock qualifié de progressiste en ce qu’il a fait converger le rock et la musique contemporaine.

    Starless qui clôt les deux shows en est un parfait résumé. Un morceau de 20mn comme on en fait plus, véritable joyau que les deux guitaristes interprètent de façon magistrale, Fripp en développant cette petite ritournelle triste sur fond de méllotron qui entrecoupe le chant déchirant de Jakszyk, le même Jakszyk reprenant ensuite les commandes du morceau pour une longue injection de tension, note après note remontées sur le manche de sa guitare (décorée avec le dessin de In the Court…) avant un final démesuré et explosif où réapparaît la petite ritournelle reprise au méllotron dans le délire d’électricité, de boucles et d’aigus métalliques.

    La créativité exceptionnelle de Fripp explique la permanence de son influence à travers le temps. Cette reformation inattendue du groupe pour un retour sur son œuvre ressemble un peu à un adieu, comme le désir de ranimer celle-ci avant son dernier souffle. C’est du moins l’impression ressentie lorsque l’on voit le guitariste saluer la foule, les yeux plissés sous la lumière et avec toujours ce petit sourire énigmatique avant de disparaître en coulisses. Renaissance ou prestation finale, ces concerts furent bons à prendre, un nouveau moment partagé avec un musicien d’exception.

    20 septembre 2015 22 septembre 2015
    Larks’ Tongues In Aspic Part One (« La Marseillaise » snippet by Mel Collins)

    Red

    Suitable Grounds For The Blues

    Radical Action (To Unseat The Hold Of Monkey Mind)

    Meltdown

    Pictures Of A City

    The ConstruKction Of Light

    Hell Hounds Of Krim

    Level Five

    Epitaph

    Banshee Legs Bell Hassle

    Easy Money

    The Letters

    Sailor’s Tale

    One More Red Nightmare

    Starless

    Encore : Devil Dogs Of Tessellation Row

    The Court Of The Crimson King

    21st Century Schizoid Man

    Larks’ Tongues in Aspic, Part One (« La Marseillaise » snippet by Mel Collins)

    VROOOM

    Radical Action (To Unseat the Hold of Monkey Mind)

    Meltdown

    Hell Hounds of Krim

    Suitable Grounds for the Blues

    The ConstruKction of Light (instrumental part only)

    Interlude (Jakszyk plays 2nd flute)

    Pictures of a City

    Epitaph

    Banshee Legs Bell Hassle

    Easy Money

    The Letters

    Sailor’s Tale

    The Light of Day (Jakszyk, Fripp and Collins cover) (first time live in Europe)

    One More Red Nightmare

    Starless

    Encore : Devil Dogs Of Tessellation Row

    The Court of the Crimson King

    21st Century Schizoid Man

  • The Rose

    The-Rose_bThe Rose, film de 1979 ressort cette semaine ou l’histoire tragique à peine romancée de Janis Joplin jouée par Bette Midler. Un film émouvant sur une star du blues happée par la célébrité, un environnement affairiste, la drogue ; mais habitée par la musique qui malheureusement ne la sauvera pas.

    Et lorsqu’on reste pour le générique de fin l’on découvre que le guitariste blond-baba-moustachu du groupe était Steve Hunter, légendaire guitariste, par la suite, d’Alice Cooper et de Lou Reed. Eh oui, le guitare-héros hardeu des années 80-90’ est passé lui aussi par sa période flower power.

  • Amy

    Amy

    Amy, le film documentaire d’Asif Kapadia sur le destin foudroyé de la chanteuse-compositrice soul Amy Winehouse décédée en 2011 à 27 ans. Composé de vidéos familiales de son enfance, d’extraits filmés privés et publics d’une star qui a vécu la moitié de sa vie sous les sunlights, le documentaire retrace l’extraordinaire ascension de cette artiste à la voix exceptionnelle. Petit oiseau tombé du nid, folle amoureuse d’un mari-démon, dépassée par une gloire insupportable, elle s’est perdue dans l’alcool et les drogues.

    Au-delà de ces excès il reste une artiste à la sensibilité remarquable qui a développé un chant unique digne des plus grandes. On pense bien sûr à Billie Holiday et l’on découvre qu’Amy était une vraie chanteuse de jazz ce que son disque le plus connu (le second et dernier de sa carrière) Back to Black n’indique pas forcément. Pour ceux qui en douterait il suffit d’écouter la version live de Love is a losing game dans le film pour s’en persuader. Amy fut aussi une auteure percutante, ses propres tourments l’ont fortement inspirée et elle a délivré des textes forts et émouvants. Les festivaliers de Rock-en-Seine n’ont pu s’en rendre compte puisque deux années de suite la diva annoncée à Paris a fait défaut au dernier moment. Mais tout est pardonné !

    Amy est morte à un âge où en principe tout est encore permis. C’est un film triste sur une femme qui s’est consumée en quelques années et a privé le monde de l’art d’un talent comme on en voit peu.

  • Décès de Chris Squire

    Chris Squire - concert de Yes "Going for the one tour" - 1977
    Chris Squire – concert de Yes « Going for the one tour » – 1977

    Chris Squire, bassiste et cofondateur du groupe de rock progressiste Yes est décédé ce 28 juin 2015 d’une leucémie à l’âge de 67 ans. Il a cosigné nombre des compositions de ce groupe de légende, il en assurait également certains vocaux en duo avec Jon Anderson. Salut l’artiste !

  • Dvorak à la Philharmonie

    Philharmonie_20150606bL’orchestre de chambre de Paris dirigée par Laurence Equilbey joue le Stabat Mater de Dvorak, une musique sombre et tragique écrite par le compositeur tchèque à la fin des années 1870 après le décès rapproché de trois de ses enfants. Déjà basé sur un thème pas particulièrement gai, la souffrance de Marie au pied de la croix où son fils est crucifié, le contexte de la création de cette œuvre en accentue la beauté dramatique.

    Interprétée avec beaucoup de tendresse par des musiciens de qualité dans une Philharmonie pleine à craquer, la magie de la musique agit dans un cadre magnifique.

  • Leroy Aymeric, ‘King Crimson’.

    Sortie : 2012, Chez : Le Mot et le Reste. L’histoire d’un groupe de légende mené par l’un des guitariste compositeur les plus prolifiques et original du monde du Rock : Robert Fripp. Depuis sa première apparition en 1969 jusqu’à sa nouvelle tournée annoncée pour septembre 2015, King Crimson a connu de multiples réincarnations en réunissant d’immenses musiciens (Greg Lake, Ian McDonalds, Adrian Belew, Tony Levin, Mel Collins, Pete Singfield,…). Il a considérablement influencé le courant du rock progressif même si Fripp a toujours rejeté cette appellation pour son groupe.
    Une musique complexe et sophistiquée qui est passée en 40 ans des nappes de mellotrons aux déluges répétitifs de guitares électroniques, le groupe a constamment innové sans concession avec les modes des époques traversées. Il en reste un œuvre contemporaine de première ordre qui n’est pas forcément d’un abord très aisé.
    Fripp organise par ailleurs la documentation de cette histoire musicale sur un site (www.dgmlive.com) sur lequel sont publiés tous les matériaux disponibles du groupe : son, images, vidéos, soit gratuitement soir à des prix très abordables. On y trouve également divers blogs d’une richesse infinie, de Fripp lui-même et d’autres membres des diverses formations et projets musicaux auxquels il a participé.
    Aymeric Leroy est manifestement un fan de la première heure de King Crimson qui est de nouveau sur la route en cette année 2015, il va falloir prévoir une ré-édition augmentée !

  • Ride – 2015/05/27 – Paris l’Olympia

    Ride_Brixton

    Le chroniqueur retrouve un vieux fan des Ride au concert revival de ce groupe dont il n’avait jamais entendu parler… Ces cavaliers du shoegaze sur le retour se produisent à l’Olympia ce soir : ils avaient disparu depuis le milieu des années 90’ après avoir animé ce mouvement particulier où à force de forcer sur les effets pour créer des murs de guitares distordues, les musiciens passent leur temps à regarder leurs pieds pour savoir sur quelle pédale d’effet appuyer…

    Cela fait longtemps qu’ils ne sortent plus de disque mais ce soir ils font salle comble pour jouer ce que les spécialistes nous explique être un patchwork de leur carrière, mêlant des mélodies poppy avec de longs instrumentaux bruitistes. Un peu nonchalants, bons instrumentistes, ils tiennent la scène. La colonie britannique de Paris, les fans de toujours et les nouveaux venus leur réservent un franc succès.

  • Sophie Hunger – 2015/05/19 – Paris la Cigale

    Sophie_Hunger_The-Rules

    Sophie Hunger présente son nouveau disque Supermoon ce soir à la Cigale : toujours désarmante et surprenante, et toujours autant de tendresse. Jupette et bas noirs, talons hauts, cheveux en couette, après avoir joué deux titres récents elle nous fait part dans son français hésitant de son émotion de savoir que nous ne « l’avons pas oubliée » et que nous restons curieux de la musique qui lui passe par la tête.

    Le groupe est étagé sur des estrades de différentes hauteurs entourant le piano à queue sur lequel elle joue plus souvent que par le passé : un claviériste-trompettiste, un bassiste, un batteur et un guitariste l’accompagnent, tous vêtus de noir. Un light-show dépouillé composé uniquement de faisceaux blancs, tout est concentré sur la musique et la voix de Sophie.

    Ambiance détendue et chaleureuse, les musiciens passent allègrement d’instruments aux autres, des cordes au vent, Sophie échange guitares électrique et acoustique, piano et harmonica, les morceaux s’enchaînent avec élégance, commentés de ci de là par leur auteur interprète plutôt bavarde ce soir dans son français hésitant de suisse allemande.

    Jazzy, bluesy, frenchy, la musique de Sophie Hunger a pris un peu de poigne cette année, moins tragique mais toujours tendre. Même la reprise de Noir Désir Le Vent nous portera jouée auparavant presqu’a capella avec une légère guitare acoustique est aujourd’hui électrisé.

    Sophie auteure-compositrice-chanteuse-multi-instrumentiste et chef de bande délivre une musique plus sereine mais toujours à fleur de peau. C’est un vrai plaisir de passer ces moments musicaux avec une artiste de cette trempe qui déborde d’énergie et de bonheur de jouer. Elle ne remplit pas des stades mais nous laisse entrer dans un monde tout en subtilité, humour, romantisme et tendresse : tout ce dont nous avons besoin, bien loin de la furie abrutissante d’une pensée formatée en 140 signes sur Tweeter. Sophie Hunger : une Superman Women comme elle le scande dans la chanson qui clôt le second rappel.

    Petite faute de goût, sur son dernier disque elle reprend La Chanson d’Hélène écrite par Jean-Loup Dabadie pour le film Les Choses de la Vie dans les années 70’, et elle est accompagnée par… Eric Cantonna, un fouteballeur sur le retour. Heureusement le pousseur de baballe n’était pas sur scène ce soir.

    Setlist : Supermoon/ Fathr/ Love Is Not the Answer/ Heharun/ Queen Drifter/ Shape/ Spaghetti mit Spinat/ Das Neue/ Le vent nous portera (Noir Désir cover)/ Mad Miles/ We Are the Living/ Take A Turn/ The Capitalist/

    Encore : Walzer Für Niemand/ The Age of Lavender/ Superman Woman

    Encore 2 : Craze/ 1983

    Encore 3 : Train People

  • Blum Bruno, ‘Lou Reed – Electric dandy’.

    Sortie : 2014, Chez : Le Castor Astral.

    L’histoire passionnée de Lou Reed par Bruno Blum, célèbre journaliste-écrivain du rock. Lou Reed co-fondateur du groupe de légende The Velvet Underground, Lou Reed colérique et exigeant, déprimé et créateur, drogué et inspiré, décédé fin 2013 à 72 ans alors que peu d’admirateurs auraient parié sur une mort paisible dans son lit.
    Lou Reed a éclos dans l’entourage d’Andy Warhol en 1966 et initié un mouvement musical et poétique qui inspira nombre de groupes par la suite. Sombre et urbain, il raconte dans ses textes la dévastation des quartiers de New-York à cette époque où se croisent dealers et intellectuels de la beat generation.
    Il crée un son brutal et sophistiqué, techno et contemporain, sans arrêt en recherche d’innovation n’hésitant pas provoquer la critique et ses fans pour l’emmener sur les chemins d’avant-garde qui sont ceux qu’il fréquente.
    Une fois séparé du Velvet, fâché avec tous ses amis, il traversera des périodes désertiques avant de renaître dans les années 90 et d’être enfin reconnu comme l’artiste majeur de son temps. Il surfe alors de disques en opéra, de poèmes en créations littéraires, de concerts sublimes en comportements exécrables. Il terminera son œuvre avec Lulu, une histoire sordide mise en musique avec Metallica, un groupe de hard-rock, dernier clin d’œil à son public un an avant sa mort en octobre 2013.
    Pas tout à fait une dernière œuvre car des kilomètres de bandes magnétiques inédites sont amenées à ressortir des tiroirs dans les années à venir.
    Outre l’histoire musicale de Lou, Bruno Blum chronique par le menu détail un grand nombre d’enregistrements sous de multiples versions de l’œuvre de géant que fut Lou Reed, finalisant ainsi la troisième (et sans doute dernière) version de sa biographie reedienne. Une référence !

  • Angus & Julia Stone – 2015/04/23 – Paris le Zénith

    Angus & Julia Stone – 2015/04/23 – Paris le Zénith

    Après leur merveilleux concert du Casino de Paris en décembre dernier Angus & Julia Stone sont de retour au Zénith ce soir avec toujours la même douceur pleine de romantisme dans la musique de cette fratrie australienne. Des mots simples sur des ballades folks, des voix un peu lassées, la musique post-hippie du XXIème siècle.

    Enfants d’un père musicien ils ont poursuivi sa passion, séparément puis réunis. Natifs de l’Australie le pays des grands espaces où la vie semble libre, ils incarnent le coté apaisé de leur ile-continent. Chevelus-barbus, les cinq musiciens masculins entourent Julia-pleine-de-grâce qui partage le micro avec son frère Angus. Trois guitares aériennes pour accompagner deux voix éthérées, une rythmique en fond et des nappes de clavier. Parfois Julia danse seule dans un coin de la scène, portée par cette musique charmante. Souvent elle sourit devant son micro sans que l’on ne sache bien si elle s’adresse au public ou si elle ne fait qu’exprimer sa félicité intérieure de créer et partager cette musique de cœur. Angus ferme les yeux en chantant et susurre ses textes dans sa barbe.

    Angus et Julia, un couple musical furieusement romantique et tellement bienvenu !

  • Pulp – le dernier concert

    Pulp_Documentaire2001, le groupe britannique Pulp cesse de tourner après un dernier disque We Love Life créé sous tension. 2013, Jarvis Cocker leader-fondateur du groupe décide le reformer pour organiser une tournée d’adieu et mettre fin de façon élégante à cette aventure musicale. Le dernier concert sera pour Sheffield, ville dont est originaire Pulp. Ce documentaire retrace l’histoire du concert à travers des interviews de vieux fans du groupe, de jeunes groupies venues des Etats-Unis ou d’Australie pour ce show unique, du marchand de journaux du coin de la rue, des musiciens eux-mêmes qui ont connu des fortunes diverses depuis leur séparation. La claviériste raconte son arthrite déclarée lorsqu’elle était adolescente et qui ne l’a pas empêchée de jouer tout au long de ces années, et pour cette ultime tournée, malgré des doigts déformés. Nous sommes à Sheffield, alors bien sûr un autre régional de l’étape s’invite dans le film et sur scène : Richard Hawley. Et puis Jarvis bien sûr, le héros sympathique du groupe et auteur des principaux textes, ironiques et cinglants sur les choses de tous les jours, sur le sexe et l’amour, la politique, la lutte des classes…

    Un groupe marquant de cette période qualifiée de britpop, une espèce de nouvelle vague de la fin du XXème siècle, mélodique, plus maligne et moins violente que la new-vawe qui a succédé au punk vingt ans plus tôt. Ce film nous redonne à vivre un peu de la nostalgie de cette époque.

  • La Musique et Dieu

    Aldo Ciccolini, immense pianiste classique récemment décédé disait :

    Je ne sais si Dieu existe mais en tout cas il n’est pas supérieur à la musique.

  • David Bowie is…(2)

    Bowie-is_01Et voici enfin cette fameuse exposition David Bowie is… dont le tout-Paris bruisse depuis quelques semaines. Elle est évidemment bondée, mais vaut le déplacement. Une exposition techno alliant documents écrits, vidéo, image et son, dans laquelle le visiteur se promène un casque hi-fi sur les oreilles qui se connecte automatiquement sur l’animation devant laquelle il déambule.

    Chaque pièce apporte une réponse différente à la question David Bowie is? en illustrant la réponse avec force médias ou objets. On y voit les costumes créés pour les différents personnages endossés par Bowie, des manuscrits originaux sur lesquels il écrivit certaines de ses chansons de légende, des guitares, le verbalizer un ordinateur dont il initia la création pour moderniser l’écriture automatique chère aux surréalistes, des photos, des affiches. Le tout est interactif, bouge avec les spectateurs, se rembobine quand on tourne le dos, est projeté sur tous les murs, le plafond… La voix du Maître est omniprésente : de Starman enregistré lors d’un cultissime émission de Top of the Pops en 1972, à Heroes en 2001 dans un concert hommage aux policiers new-yorkais de l’après 11 septembre, sur Golden Years par le Thin White Duke, avec Rock ‘n’ Roll Suicide lors de la destruction de Ziggy Stardust en 1973 (…not only it’s the last show of the tour, but… it’s the last show I will ever do), dans les écouteurs où il devise sur le chaos du Monde et le processus créatif.

    Bowie est partout dans cet environnement féérique et sombre qu’il a créé de toute pièce, fruit de son incroyable imagination qui, alliée à un talent musical et littéraire hors pair, a engendré l’un des artistes qui a marqué le XXème siècle.

    On craignait un simple étalement des oripeaux de la star, style fan-club de Claude François. On a beaucoup mieux avec un voyage au gré des étapes d’un parcours artistique éblouissant. Le public reconnaissant se presse démontrant si besoin en était l’influence que Bowie a eu sur bien des vies. L’aventure n’est d’ailleurs pas finie en ce nouveau siècle. Vu le nombre de visiteurs au m², le mieux est sans doute de repartir avec le catalogue de l’exposition pour être sûr que l’on a perdu aucun détail.

    Voir aussi David Bowie is…(1)