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  • Le cumul des mandats, serpent de mer sans intérêt de la politique française

    Le cumul des mandats, serpent de mer sans intérêt de la politique française

    Le nouveau premier ministre, François Bayrou, à peine installé à l’hôtel de Matignon ressort une des vieilles lunes de la politique française : le cumul des mandats. Dans une France en voie de rabougrissement il n’est sans doute pas la première urgence de s’attaquer une nouvelle fois à ce serpent de mer qui voit s’affronter avec une régularité de métronome les arguments le plus souvent de mauvaise foi.

    M. Bayrou est maire de Pau et une simple question de bon sens amène à se demander comment il peut assumer à la fois ses fonctions de premier ministre et celle de premier édile d’une ville moyenne ? C’est juste impossible sans négliger l’un des postes, voir les deux.

    L’argument principal développé par les partisans de l’abandon de la loi de 2014 sur le non-cumul des mandats est de garder une « présence de terrain » pour mieux comprendre les « problèmes des Français ». Cet argument ne résiste pas longtemps à l’analyse car la loi n’interdit pas tous les cumuls, elle ne fait que les limiter. Par exemple, un député français ne peut pas être également sénateur ou député européen. Il ne peut pas non plus exercer un mandat exécutif local, maire ou président de conseil départemental ou régional cependant il peut très bien rester simple conseiller municipal, départemental ou régional ce qui lui permet amplement de garder le « contact avec le terrain ». Par ailleurs, les députés ont généralement une permanence locale dans leur circonscription dans laquelle ils peuvent se rendre pour dialoguer « avec le terrain », ce qu’ils font d’ailleurs le plus souvent.

    Aujourd’hui un député peut donc garder un mandat local du moment qu’il ne soit pas « exécutif ». Il suffit de s’en servir. Laurent Wauquiez qui vient de se faire élire député le 07/072024 était président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il a donc démissionné du poste de président mais il reste conseiller régional et siège aux assemblées de cette région ce qui lui permet sans aucun doute de continuer à recevoir les lamentations de ses électeurs en plus de celles qu’il partage en tant que député dans sa permanence électorale. On peut d’ailleurs imaginer qu’il continue d’influer sur la présidence de la région car le député-conseiller régional Wauquiez ayant probablement plus d’entregent que le conseiller général lambda…

    On espère que ce débat récurrent sur le cumul des mandats, qui a été réduit mais non point interdit, n’est pas influencé par le cumul des rémunérations et des retraites versées aux titulaires de ces mandats ou la promotion d’égos surdimensionnés…

    Lire aussi : L’escroquerie électorale perdure

  • « Heinz Berggruen – Un marchand et sa collection » au musée de l’Orangerie

    « Heinz Berggruen – Un marchand et sa collection » au musée de l’Orangerie

    Berrgruen (1914-2007) fut un galeriste et marchand d’art allemand. Issue d’une famille juive il quitte l’Allemagne pour les Etats-Unis, dont il acquiert la nationalité, en 1936. Après la IIe guerre mondiale il s’établit à Paris, fréquente les surréalistes et ouvre une première galerie Place Dauphine, puis la déménage rue de l’Université. Il rencontre Picasso, Klee, Matisse… Très intéressé par le cubisme il collectionne les œuvres de Picasso et de Georges Braque. Il organise moulte expositions de ces artistes modernes, devient ami de Picasso qui écrit son nom « Bergrruen », doublant le ‘r’ au lieu du ‘g’ sur ses dédicaces et correspondances. Les nombreux catalogues de ces expositions sont également présentés par l’Orangerie. Joliment conçu et édités, ils illustrent les passions du collectionneur-galeriste pour ces peintres du XXe siècle qu’il côtoya de près.

    L’exposition est principalement composée des toiles et gravures de Picasso et Klee permettant aux visiteurs de plonger dans les univers novateurs de ces artistes moderne. A la fois marchand d’art et collectionneur on n’apprend pas grand-chose de l’imbrication de ces deux rôles tenus par Berrgruen, sinon qu’il abandonna le premier dans les années 1980 pour se consacrer au second jusqu’à sa mort en 2007. Il a donné beaucoup des œuvres acquises à différents musées, en vendu d’autres. On suppose que sa carrière de marchand lui permit de financer sa passion de collectionneur. Cette complémentarité réjouit le visiteur.

  • L’Algérie officielle tout en nuances…

    L’Algérie officielle tout en nuances…

    L’agence Algérie Presse Service (APS) est un établissement public algérien dont les informations diffusées semblent être validées par le pouvoir.

    L’APS a été créée le 1er décembre 1961 à Tunis, durant la guerre de libération nationale pour être le porte-drapeau de la Révolution algérienne sur la scène médiatique mondiale. Au lendemain du recouvrement de la souveraineté nationale, son siège a été naturellement transféré à Alger.

    https://www.aps.dz/a-propos-de-l-aps

    Le 22 novembre l’APS a relaté l’épisode de l’arrestation à Alger de l’écrivain titulaire des nationalités algérienne et française Boualem Sansal sous le titre : « Sansal, le pantin du révisionnisme anti-algérien ». L’introduction de cet intéressant article annonce son parti résolument anti-Sansal :

    L’agitation comique d’une partie de la classe politique et intellectuelle française sur le cas de Boualem Sansal est une preuve supplémentaire de l’existence d’un courant « haineux » contre l’Algérie. Un lobby qui ne rate pas une occasion pour remettre en cause la souveraineté algérienne.

    https://www3.aps.dz/sansal-le-pantin-du-revisionnisme-anti-algerien/

    La suite est à l’avenant et mérite lecture pour qui veut réellement comprendre la nature de la relation actuelle entre la France et l’Algérie, faite de haine et de ressentiment entre l’ancien colonisé et l’ex-puissance coloniale. La France « Macronito-Sioniste » est vouée aux gémonies et accusée pêle-mêle de révisionnisme, de négationnisme, d’atteinte à la liberté d’expression avec la détention de Pavel Durov… N’en jetez plus !

    Ce texte est significatif de l’impasse dans laquelle se trouvent la France et l’Algérie et l’absence de tout espoir que la situation s’améliore avant quelques siècles. Le plus rationnel serait de rompre les relations purement et simplement pour que Paris regarde vers l’Europe et Alger vers le Sud ou vers Moscou. Mais, l’un des effets les plus délétères de la colonisation menée par la France est l’imbrication socio-économique extrême qui existe encore entre les deux pays. Celle entre les peuples, combien d’émigrés algériens et de français d’origine algérienne sur le territoire français ? On parle de 4 ou 5 millions, une diaspora qui bien évidemment pèse dans la géopolitique franco-algérienne. L’imbrication est aussi économique, la force des intérêts des uns chez les autres, et vice versa, est telle qu’elle est difficile à rompre.

    Il faudrait des deux côtés de la Méditerranée des dirigeants suffisamment forts et courageux pour oser prononcer le divorce et se donner rendez-vous dans cent ans pour voir s’il est souhaitable de se reparler. Nous ne les avons pas alors les citoyens des deux pays voient leurs dirigeants s’écharper comme des gamins dans une cour d’école. A défaut de purger une fois pour toute ces relations très mal engagées depuis l’invasion de l’Algérie par les troupes de Napoléon III en 1830 par suite de différents incidents dont le refus de la France de rembourser une dette qu’elle avait à l’égard de l’Algérie depuis Louis XVIII, les deux pays vont continuer à s’affronter verbalement sur tous les sujets possibles qui fondent normalement les relations entre pays. C’est assez pathétique et, a priori, destiné à la rester pour encore de nombreuses générations.


    La suite de l’article APS

    « Il faut dire que ce lobby haineux a eu une mauvaise semaine. Il faut les comprendre. D’abord, un de leurs protégés, Kamel Daoud, a été pris la main dans le sac, exploitant les douleurs d’une victime du terrorisme en Algérie pour rafler « le Goncourt ». Ensuite, leur ami génocidaire Netanyahu s’est vu délivrer un mandat d’arrêt international par la Cour pénale internationale (CPI). Enfin, l’autre écrivain de Gallimard, Sansal, se voit arrêter en plein délire révisionniste. Au passage, le même Sansal avait été accusé par l’écrivain Wassini Larredj de lui avoir volé son titre et la trame du Roman « 2084 la fin du Monde ». Comme quoi dans la confrérie du plagiat et du détournement littéraire, la France de l’édition a bien choisi ses poulains algériens.
    « Le gouvernement français doit exiger sa libération immédiate », lancera le naturalisé par décret, Eric Zemmour en faveur de son « ami », Boualem Sansal. Le Président Macron qui revient d’un voyage bronzé du Brésil, où il avait traité les Haïtiens de « cons » (la Routine quoi !), se dit « très préoccupé ».
    La France Macronito-Sioniste qui s’offusque de l’arrestation de Sansal (à l’aéroport d’Alger), n’a toujours pas déclaré au monde si elle a la souveraineté nécessaire de pouvoir arrêter Benjamin Netanyahu, si jamais il se pointerait à l’aéroport Charles De Gaulle ! Puisque Paris parle de Droit et de Droits de l’Homme, se conformer au droit international dans le cas de Netanyahu serait déjà un bon début.
    La France de Macron n’est pas à une contradiction prés. Le même Macron qui parle de « crimes contre l’Humanité » en Algérie concernant la colonisation française, qui admet la reconnaissance historique d’assassinat d’Etat dans le cas de Ali Boumendjel, Maurice Audin ou de Larbi Ben M’hidi, poussant la contrition jusqu’à envoyer son ambassadeur avec une gerbe de fleurs sur la tombe de notre martyr, prend la défense d’un négationniste, qui remet en cause l’existence, l’indépendance, l’Histoire, la souveraineté et les frontières de l’Algérie !
    La France qui légifère à tour de bras sur les lois mémorielles, surtout quand il s’agit du révisionnisme anti-juif (Loi Gayssot), ne devrait-elle pas, plutôt, condamner Sansal pour sa tentative de nier l’existence même de la Nation algérienne. Ça serait un bon sujet d’étude et de négociation pour Benjamin Stora !
    En définitive, à chaque poussée de fièvre anti-algérienne, Paris charge Alger de tous les maux alors que l’Algérie agit, toujours, selon le principe de cohérence. Accuser l’Algérie d’empêcher la liberté d’expression, alors que les Français détiennent toujours Pavel Durov, le fondateur de la messagerie Telegram, plateforme mondiale de l’expression, est la confirmation de cette sinistre comédie dont seul Sansal est le pantin utile. »
  • Les médias français entre fébrilité et incompétence

    Les médias français entre fébrilité et incompétence

    Depuis la destitution du gouvernement « Barnier » du fait d’une motion de censure votée par la gauche propalestinienne alliée au Parti Socialiste et au Rassemblement National le 4 décembre, les médias bruissent de rumeurs sur le nom de son remplaçant potentiel. C’est d’ailleurs leur unique préoccupation, anticiper le nom du futur premier ministre. Depuis plusieurs jours le centriste François Bayrou semblait en bonne place pour le poste. Les journalistes qui ne savent pas attendre la décision pour la commenter vivaient dans une espèce de crise de fébrilité à grands coups d’éditions spéciales, de logos « Premier Ministre » et de trombinoscopes déroulant les bobines de ceux que les médias voyaient entrer à l’Hôtel de Matignon.

    Ce matin M. Bayrou a été invité à l’Elysée par le président de la République à 8h30. Il ne devait pas y avoir grand monde dans cette réunion, les deux impétrants et peut-être un ou deux conseillers. Comme la réunion a duré presque deux heures, les médias ont passé la matinée à essayer de percer le secret de l’oracle. Vers 10h, le consensus médiatique penchait pour une nomination de Bayrou, quasiment acquise, mais vers midi il a tourné casaque et annoncé que cette réunion avait été provoquée pour permettre au président d’annoncer à François Bayrou qu’il ne serait pas désigné premier ministre et qu’une place de numéro 2 du gouvernement lui avait été proposée comme lot de compensation.

    A 12h18 le journal Le Monde en ligne titre : « Au cours d’un échange tendu, François Bayrou a été informé par Emmanuel Macron qu’il ne serait pas nommé premier ministre, selon les informations du ‘Monde’ ». Las, à 12h44 Le même journal doit annoncer : « François Bayrou est nommé premier ministre, annonce l’Elysée dans un communiqué ». C’est la débandade médiatique, les journalistes ravalent leur chapeau et diffusent l’information officielle qui balaye leurs prévisions.

    On se demande comment même Le Monde tombe dans ce piège de la recherche du scoop au détriment de l’intelligence. Quel était le problème d’attendre le communiqué de l’Elysée pour commenter la décision ? Le journal a bien mentionné à 12h18 « selon [nos] informations »… eh bien vos informations étaient fausses, ou vous vous êtes faits manipulés Messieurs les journalistes ! Seul le président de la République a le pouvoir de nommer le premier-ministre, tant qu’il ne l’a pas fait il n’y a pas de premier ministre. Il l’a désigné à 12h44, il suffisait d’attendre 37mn pour commencer à commenter et être intelligent plutôt que racoleur. Ce n’est pas le choix qui a été fait par les médias.

  • Les forbans renversent le gouvernement

    Les forbans renversent le gouvernement

    La gauche propalestinienne, le parti socialiste (PS) et le rassemblement national (RN) se sont finalement retrouvés pour faire tomber le gouvernement dirigé par Michel Barnier à l’occasion du projet de loi sur le financement de la sécurité sociale. Du coup, plus de budget de la sécurité sociale, encore moins de budget de l’Etat avant la fin de l’année 2024 et un gouvernement à reconstruire en espérant qu’il convienne à une assemblée nationale composée de trois minorités aigries et revendicatives. Cette structure inhabituelle fait que si deux des trois tiers s’opposent, ils l’emportent quels que soient les tiers en question.

    En l’occurrence la gauche n’a cessé de clamer que ce gouvernement Barnier était « dans les mains du RN » et qu’il fallait donc le faire tomber. La réalité montre également qu’elle eut besoin du RN pour faire voter sa motion de censure. C’est juste de la mathématique appliquée aux règles de majorité du parlement français : si deux tiers s’unissent ils l’emportent contre le troisième. La gauche avait donc besoin du RN pour sa motion de censure comme le centre avait besoin de la neutralité de la gauche ou du RN pour continuer à gouverner. Et ce sera le cas tant que ces minorités opposées survivront.

    Certains forbans qui les composent ont décidé d’allier les contraires et de mettre fin à l’expérience Barnier quelques jours avant la fin de l’année. Afin que l’Etat puisse légalement continuer à travailler il faut bricoler dans l’urgence une « loi spéciale » qui l’autorise à lever l’impôt à partir du 1er janvier. A défaut de budget 2025 voté avant la fin de l’exercice c’est le budget 2024 qui est plus ou moins reconduit ce qui entraîne quelques perles comme la révision automatique au 1er janvier des pensions de retraite de 100% du montant de l’inflation alors qu’il était question d’étaler cette hausse pour faire des économies. A l’inverse la réévaluation des tranches d’impôt en fonction de l’inflation devrait être reportée à l’adoption du budget 2025 qui pourrait intervenir au cours du premier trimestre 2025. En attendant, les contribuables devraient voir leurs impôts augmenter mécaniquement… Les parlementaires de tous bords s’activent actuellement pour rédiger des lois en urgence (avant le 31 décembre) qui annulent ou compensent les effets négatifs du non-vote d’un budget dans les délais. C’est kafkaïen et chacun tente de retomber sur ses pieds face à cette situation ubuesque. On ne sait pas à ce stade si les parlementaires ont prévu d’annuler leurs congés de Noël afin de faire voter ces lois d’urgence dans les derniers quinze jours qu’il nous reste.

    Sous l’action inconséquente de ses députés, eux-mêmes élus par des citoyens sans boussole, la France continue à se rabougrir. C’est le résultat de choix démocratiques qui se sont exprimés. Si l’on voulait une situation différente il suffisait de voter différemment. L’hypothèse d’introduction d’une partie de proportionnalité dans le code électoral revient à l’ordre du jour pour éviter ces trois tiers désastreux. Pas sûr que cela ne suffise à rétablir le pays qui continue à s’enfoncer avec délectation dans la décadence.

  • La Centrafrique rend hommage à Prigogine et son adjoint, tous deux décédés dans un « accident » d’avion probablement provoqué par le pouvoir Russe

    La Centrafrique rend hommage à Prigogine et son adjoint, tous deux décédés dans un « accident » d’avion probablement provoqué par le pouvoir Russe

    La République Centrafricaine rend hommage à Evgueni Prigogine et son adjoint en érigeant une statue de ces personnages au centre de la capitale. Tous deux ont fondé et dirigé le groupe « Wagner » composé de forbans mercenaires protégeant le pouvoir de Bangui depuis la fin des années 2010 en échange de concessions minières. Le plus ironique dans cette affaire est que Prigogine et tout son état-major ont été tués lorsque leur avion a malencontreusement rencontré un missile dans le ciel de Russie en 2023. Engagé dans la guerre d’Ukraine, le groupe « Wagner » avait initié une rébellion contre le pouvoir de Moscou accusé de mal mener la guerre. Il en a payé le prix du sang. Pas sûr que la Russie partage cet hommage rendu par Bangui !

    Peut-être un jour la Centrafique érigera une statue en hommage au Commandant Mansion, officier des services secrets français, qui, dans les années 1980, a joué le rôle de proconsul pendant plus de dix années auprès des présidents qui se sont succédé au pouvoir ?

    Lire aussi : Mais de quoi se mêle-t-on en Centrafrique ?

    Après tout, les Russes ont rétabli en 2023 la statue de Félix Dzerjinski le créateur du NKVD dans les années 1930 devenu ensuite KGB après plusieurs étapes, et FSB aujourd’hui, coresponsables des millions de morts de purges staliniennes.

    Lire aussi : Le retour de Felix Dzerjinski à Moscou

  • « Pop forever, Tom Wesselmann & Cie… » à la fondation Louis Vuitton

    « Pop forever, Tom Wesselmann & Cie… » à la fondation Louis Vuitton

    La fondation Louis Vuitton consacre les quatre étages de son bâtiment baroque du bois de Boulogne à une flamboyante exposition dédiée au Pop Art, centrée autour de l’artiste américain Tom Wesselmann (1931-2004). C’est évidemment un festival de couleurs flashy et une vision de l’Amérique triomphante de l’après-guerre. Beaucoup de toiles et installations révèlent l’intérieur consumériste états-uniens de ménages moyens qui découvrent tout ce que leur apporte la civilisation de consommation dont leur pays est le porte-étendard. Une simple étagère de cuisine est représentée en relief et en trois mètres de hauteur avec son grille-pain, la radio, la prise électrique et un bocal de sauce ketchup. Le Pop Art qui a parfois été défini comme la création entre l’art et la vie exprime pleinement ici cette inspiration.

    Très intéressants sont surtout les portraits épurés de blondes patinées sur fond de ciels bleus ou de soleil éclatant sur des plages de rêve. Sourire Colgate d’un blanc immaculé, corps sculpturaux à peine évoqués par leurs contours très épurés, bouches immenses et souriantes peinturlurées de rouge carmin, tétons représentés comme des boutons, vernis à ongles brillant… Certains personnages sont afro-américains, à une époque où ils étaient peu représentés.

    Wesselmann s’est lancé dans des séries comme « Mouths », « Foot paintings », « Nudes », qui chacune expriment une joie communicative, parfois une sexualité heureuse, toujours un sens de la couleur vive éblouissant. L’artiste fut appelé durant la guerre de Corée et participa à l’interprétation des photographies militaires aériennes. Peut-être cette implication dans la première guerre de l’ère post-Hiroshima inspira aussi son œuvre vers plus de naïveté et de bonheur, comme pour transcender le bruit du canon qu’il avait entendu de très près ? Il est un enfant du « rêve américain » mais s’autorise à en critiquer avec humour et talent la prédominance commerciale.

    De gigantesques installations métalliques sont également présentées sur lesquelles Wesselmann a travaillé la matière pour la transformer en murs irréguliers desquels émergent des pans en reliefs torturés en formes abstraites, le tout recouvert de ces couleurs toujours éclatantes.

    L’exposition présente également des œuvres de ses contemporains qui ont investi le Pop Arts : Andy Warhol, Jeff Koons, Roy Lichtenstein, Yves Klein, d’autres plus jeunes et moins connus, mais tous furent inspirés par ce monde de BD, de magazines et de merveilleux.

    A voir absolument pour les amateurs du Pop, l’art d’un XXe siècle occidental triomphant !

  • Syrie : un barbu pour remplacer une canaille

    Syrie : un barbu pour remplacer une canaille

    La famille Assad trustait le pouvoir en Syrie depuis 1971 et le coup d’Etat mené par Hafez el-Assad (1930-2000). Son fils Bachar, 59 ans, a succédé à Hafez après sa mort en 2000, ce qui a été validé par un référendum. L’opposition islamique vient de renverser Bachar el-Assad qui a fui le pays et se serait réfugié en Russie. Le père et le fils ont globalement utilisé les mêmes méthodes pour asservir le peuple syrien et servir leurs intérêts familiaux. Le pays est une dictature d’un modèle sévère. Père et fils ont utilisé des armes chimiques contre leur propre peuple, ce qui est assez unique et dénote une absence totale de scrupules de cette famille. Les prisons syriennes sont réputées parmi les plus barbares de la planète. L’un et l’autre ont placé leur famille à la tête des intérêts économiques du pays où la corruption est érigée en mode de fonctionnement depuis des décennies. Les frères de ces présidents père et fils sont soit affairistes de haut vol, soit à la tête de gardes prétoriennes protégeant le pouvoir de la famille. Dans un domaine comme dans l’autre, ils ont agi sans pitié ni aucune humanité.

    Lire aussi : « Les âmes perdues » de Stéphane Malterre et Garance Le Caisne

    Ils font partie de la communauté minoritaire alaouite, une branche du chiisme musulman dans un pays qui est majoritairement sunnite. Mais il apparaît que les alaouites qui occupent les postes clés dans l’armée n’ont que très peu combattu contre les rebelles qui viennent de conquérir le pays en une dizaine de jours. Sans doute ont-ils été démotivés par la fuite peu glorieuse vers Moscou de leur président ces jours derniers.

    Tous deux n’ont négligé aucune méthode pour renforcer leur pouvoir. Hafez a accueilli et protégé à Damas le nazi Aloïs Brunner qui a été un des artisans de l’extermination des juifs sous le régime nazi. Brunner deviendra le conseiller de Hafez el-Assad en matière de sécurité et aurait formé les responsables des redoutables services secrets syriens. Bachar lui accepte le renforcement significatif de la présence militaire russe en Syrie qui était directement engagée contre les différentes rebellions qui agitent le pays depuis le début de la guerre civile en 2011 et qui aurait fait environ un demi-million de morts ainsi que des millions de déplacés, dans et en-dehors du pays.

    Bachar el-Assad reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy en juillet 2008

    La France qui fut la puissance mandataire du Liban et de la Syrie jusqu’à la fin des années 1940 continue à vouloir s’ingérer dans la vie politique de ces deux pays en cherchant aveuglément à vouloir se rapprocher de cette famille sanguinaire. Le Président Jacques Chirac fut le seul président occidental à assister sur place aux obsèques d’Hafez en 2000. En 2008, Bachar fut reçu à l’Elysée par le président Nicolas Sarkozy. Et toutes ces amabilités ont été déployées malgré l’implication de la Syrie dans nombre d’opérations de terrorisme international ayant touché directement citoyens et intérêts français, dont l’assassinat de l’ambassadeur de France au Liban Louis Delamarre en 1981, ce qui n’empêcha pas Paris d’accueillir les membres de la famille Assad qui étaient déclarés persona non grata par Damas et se sont installés à Paris des années durant…

    Les rebelles qui ont chassé le président Assad se réclament de l’islamisme. Leur chef est un ancien affilié du mouvement Al-Qaida responsable des attentats de septembre 2001 aux Etats-Unis qui a consisté à détourner et jeter quatre avions de ligne plein de passagers sur différents sites, dont les Twin towers de New York qui se sont effondrées causant environ 2 600 morts. Le groupe terroriste religieux s’est aussi particulièrement distingué par sa barbarie hors norme Le garçon qui aurait quitté Al-Qaida taille sa barbe d’un peu plus près désormais, mais on peut douter qu’il soit soudain devenu poète et démocrate. Il serait opportun que Paris attende un peu avant de le recevoir avec les fastes de la République. Il n’est d’ailleurs pas écrit que la famille Assad soit à passer définitivement par pertes et profits. Il reste la génération suivante. Qui sait si elle ne réapparaîtra pas un jour ?

    Il est sans doute un peu prématuré pour se réjouir pour l’avenir de la Syrie. La « libération » est certes une première étape mais il est peu probable que le pays se remette avant plusieurs générations des dictatures et des guerres qui le déchirent depuis des décennies. Il est encore moins probable que si redressement il y avait il puisse être menée sous la direction d’islamistes.

    La Syrie va devoir encore attendre pour retrouver la liberté, si elle y arrive un jour. Ce pays est le fruit d’une histoire millénaire, après tout c’est là que l’histoire occidentale a commencé il y a plus de 2000 ans. On parlerait encore l’araméen, la langue de Jésus, dans certaines parties du pays. Les Syriens ont su traverser l’Histoire et survivre à ses à-coups tragiques. Gageons qu’ils arriveront aussi à absorber ces 50 années de férule Assad.

  • « Leni Riefenstahl. La lumière et les ombres » d’Andres Veiel

    « Leni Riefenstahl. La lumière et les ombres » d’Andres Veiel

    Leni Riefenstahl (1902-2003), actrice et réalisatrice allemande, belle et talentueuse, fut choisie par Hitler pour assurer la propagande du régime nazie, de la marche vers le pouvoir en 1933 jusque durant la IIe guerre mondiale. Elle accomplit cette tâche avec « talent » et ses films sur les grands rassemblements nazis à Nuremberg ont marqué par leur esthétique de la puissance brute, de même que le rendu de la gestuelle du Führer durant ses célèbres discours incantatoires a frappé les foules allemandes enthousiastes. Après la guerre elle se justifiera en affirmant avoir tout ignoré de la réalité du nazisme.

    A partir d’archives nombreuses le réalisateur allemand Andres Veiel trace un portrait édifiant de la cinéaste dans ce documentaire sans concession. Les interventions de Riefenstahl jusqu’à la toute fin de sa vie en 2003 (à 101 ans) montrent sa volonté de se justifier, probablement en réécrivant l’histoire en sa faveur. Très narcissique elle explique que si Staline ou Roosevelt lui avait demandé de produire des films à leur gloire elle les aurait réalisés comme elle l’a fait pour les nazis. Elle évoque accessoirement la brutalité de Goebbels qui voulut la séduire et avec qui elle partagea « plusieurs aventures ». Après la guerre, elle épouse un homme de 40 ans son cadet et continue de réaliser des films dont plusieurs reportages sur le peuple Noubas au Soudan. Par souci de justification et sans doute aussi par nombrilisme aigu, elle enregistre ou filme tous les éléments de sa vie post-guerre : conversations téléphoniques, interviews, vie conjugale et toutes sortes de rencontres médiatiques dont elle semble plutôt friande. C’est dans ces archives que pioche Veiel pour composer cet intéressant portrait, un peu effrayant.

    Narcisse du XXe siècle Riefenstahl veut se persuader qu’elle n’a pas compromis avec la barbarie nazie et cherche surtout à en convaincre le monde extérieur. Elle n’y réussit pas vraiment mais elle est probablement assez représentative de la masse des Allemands moyens qui se sont laissé aller à suivre une idéologie barbare, sans forcément y adhérer totalement. Cette indifférence a mené à la dévastation du XXe siècle et l’effondrement de la vieille Europe. Le mieux pour Riefenstahl aurait été de disparaître médiatiquement après la guerre, son narcissisme doublé d’une culpabilité, consciente ou pas, d’avoir été mêlée à de pareils évènements l’ont amenée à vouloir faire émerger sa propre vérité. Cela l’a au moins maintenue en forme puisqu’elle est porte centenaire.

  • De Gaulle vendu à l’encan

    De Gaulle vendu à l’encan

    La succession de Philippe de Gaulle, le fils de Mongénéral, décédé récemment met en vente des objets et documents personnels de Mongénéral qui étaient en possession de son fils. Ces biens vont donc être cédés à des privés et peut-être disparaître à jamais.

    La famille de Gaulle est-elle à ce point dans le besoin qu’elle doive mettre sur le marché des objets qui ont tout de même une valeur historique ? Un versement aux archives nationales n’aurait-il pas été plus opportun ?

    Si même les de Gaulle privilégient le commerce à l’Histoire, où va-ton ?

  • RISPAIL Jean-Luc, ‘Les surréalistes – Une génération entre le rêve et l’action’.

    RISPAIL Jean-Luc, ‘Les surréalistes – Une génération entre le rêve et l’action’.

    Sortie : 1994, Chez : Découvertes Gallimard Littératures

    C’est le « Surréalisme pour les nuls » rédigé à six mains par Rispail asssté de Christian Biet et Jean-Paul Brighelli, idéal pour ceux qui n’ont jamais vraiment bien compris de qu’était ce mouvement tout en imaginant qu’il fut quelque chose d’important pour le monde intellectuel du XXe siècle. Successeur du dadaïsme né sur les ruines de Verdun, emmené par André Breton et toute une bande de poètes, de peintres, d’écrivains, de photographes, d’artistes, leurs maîtres-mots sont le délire et le rêve dans lesquels ils se laissent sombrer avec délectation et un sens aigüe de la provocation. Ils laissent parler leur imagination sans barrière. Le monde rationnel a conduit à la boucherie des tranchées de la Grande Guerre, les divagations d’une bande d’illuminés, sûrs d’eux-mêmes, mènera, bien sûr, à un avenir meilleur, l’esprit plutôt que les canons.

    Tout porte à croire qu’il existe un certain point de l’esprit d’où la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l’incommunicable, le haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement. Or, c’est en vain qu’on chercherait à l’activité surréaliste un autre mobile que l’espoir de détermination de ce point.

    André Breton (1924)

    Alors tout ce petit monde vit dans une effervescence permanente, débat sans fin, écrit pour l’histoire, peint pour les expositions, publie d’éphémères revues, voyage dans l’espace et les idées, croise Trotsky et Rivera au Mexique, correspond avec Freud, accompagne Antonin Artaud qui sombre dans la folie, se fâche, se réconcilie, s’exclut. C’est un foisement délirant d’œuvres et d’idées qui se faufilent hors de l’inconscient. L’amour et la révolution ne sont jamais loin, l’érotisme est à peine masqué.

    L’ouvrage est illustré de nombre d’œuvres picturales et se termine avec une annexe de témoignages et documents signés de Bunuel, Eluard, Freud, Lacan, Breton, Aragon, Artaud, Desnos… Une plongée dans le monde étrange du surréalisme.

  • La Corse veut parler le corse

    La Corse veut parler le corse

    L’assemblée de corse a inclus dans son règlement intérieur il y a quelques années déjà que les « langues des débats sont le corse et le français ». Le site web de cette institution est d’ailleurs bilingue de même que les messages des élus sur leurs comptes des réseaux dits « sociaux ». Heureusement pour les francophones qui s’intéressent à cette communication nombre d’applications traduisent facilement le corse en français et, parfois, le site de l’assemblée de corse propose également une traduction en français des discours ou débats, au moins pour le moment.

    La cour d’appel administrative de Marseille vient de rendre un arrêt dans lequel il est rappelé que « La langue de la République est le français », comme mentionné dans l’article 2 de la Constitution, et qu’il est donc illégal de parler le corse dans une institution publique comme l’assemblée de Corse. Cette position a évidemment provoqué localement une « indignation unanime ».

    La collectivité de Corse, un autre machin administratif spécifique à cette île, a publié un communiqué ce 3 décembre :

    Nous avons tous été impressionnés et émus par la sincérité de ces jeunes, leur incompréhension de voir leur langue interdite dans les institutions et dans l’espace public alors même que le système éducatif s’affirme favorable au bilinguisme, leur refus d’accepter cette injustice, leur volonté de la combattre de façon démocratique et pacifique.

    Nous leur avons tous dit, chacun avec nos mots, que nous n’acceptons pas qu’ils soient aujourd’hui contraints de faire ce que nous avons fait quarante ou cinquante ans avant eux : aller dans la rue pour avoir le droit de parler notre langue.

    Notre devoir est d’être aux côtés de cette jeunesse.

    Pour lui dire que, oui, le droit à parler, écrire, chanter, rêver dans sa langue ou dans ses langues est un droit fondamental, au plan individuel et au plan collectif.

    https://www.isula.corsica/Lingua-corsa-lingua-ufficiale-cumunicatu-di-u-Presidente-di-u-Cunsigliu-esecutivu-di-Corsica-e-di-a-Presidente-di-l_a5174.html

    Pour le moment les négociations avec l’Etat sur une « autonomie » du territoire sont embolisées à cause de l’instabilité politique. Elles n’ont pas encore abouti à une modification de la Constitution reconnaissant la « langue corse » pas plus que le « peuple corse ». Le mieux serait que cette « autonomie » devienne un jour une indépendance afin que le « peuple corse » puisse se développer dans sa langue, loin de l’oppression française. Cela va prendre des générations mais il faut toujours revenir à la question basique : « existe-t-il une chance, si mince soit-elle, que les Corses soient un jour heureux et apaisés d’être partie de la République française ? » La réponse est hélas « non », les conséquences à en tirer sont donc claires : l’indépendance, mais une indépendance intelligente, convenue entre négociateurs responsables, sur la durée et qu’elle qu’en soit le prix.

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  • « Ça manque de moyens ! »

    « Ça manque de moyens ! »

    Avec une unité désarmante la totalité des corporations, des communautés, des lobbys, des administrations, des députés, des sénateurs, des travailleurs et des retraités, tous, sans exception clament uniformément « ça manque de moyens ».  Les agriculteurs, les gardiens de prison, les enseignants, les soignants, les policiers, les pompiers, les ambulanciers, les directeurs de théâtre, les bénéficiaires de niches fiscales, bref, 67 millions de Français appuyés indistinctement par tous les syndicats, les lobbys, les plateaux télévisés à grand renfort « d’éditions spéciales » et les partis politiques expliquent à longueur de radiotrottoirs larmoyants que tout s’effondre autour d’eux et si l’Etat grippe-sous ne leur octroie pas sans délai des aides, des subventions, des dotations à multiplier par deux, trois, dix ou cent versus ce qu’ils reçoivent déjà, le pays s’acheminera vers un effondrement fatal et irréversible. Toute idée d’économie est considérée comme une traîtrise sociale, sauf si elle est prévue chez les autres !

    Même le syndicat patronal qui, devant l’ampleur du désastre financier dans lequel s’enfonce la République, avait envisagé au début du psychodrame parlementaro-budgétaire que les entreprises puissent aussi prendre leur part dans les nécessaires économies de dépenses publiques à faire, du moment que l’Etat fournisse également des efforts d’économie. Tout ceci est oublié et les lobbys patronaux se lamentent avec la meute à l’idée que les exonérations de charges sociales dont bénéficient leurs entreprises puissent être écornées, les conséquences annoncées sont chômage aggravé, faillites multipliées, investissements en berne, bref, tout le monde va mourir sans délai si la gabegie ne continue pas de s’accroître au même rythme.

    L’intérêt général de la nation n’est plus défendu par personne, c’est devenu un concept préhistorique et incompréhensible pour la majorité des citoyens qui ouvrent de grands yeux vides, comme des vaches devant le passage à niveau, lorsqu’il est évoqué. Peut-être seule une vraie crise financière forcerait sans doute à ramener un peu de cohérence et de sens commun dans cet océan d’irrationnel mesquin et de misérables intérêts personnels. Le dialogue au parlement ou au Café du commerce est impossible, les uns hurlants « taxons les riches », les autres vociférant « favorisons l’économie de l’offre ». Personne ne s’entend plus sur rien et tout le monde demande à la République de faire ce qu’il ne fait pas chez lui ou dans son entreprise. « L’Etat paiera » semble être la nouvelle devise française.

    Pour le moment les intérêts payés sur la dette augmentent, en volume comme en taux, mais la France trouve toujours des prêteurs pour financer ses déficits, donc elle ne s’en prive pas, « quoi qu’il en coûte ». A défaut de savoir gérer ses dépenses publiques, espérons que la République ne découragera pas ses créanciers à force d’engagements pris pour rassurer « M. le Marché » et qui ne sont jamais tenus. Le budget des intérêts payés aux créanciers dépasse les 50 milliards d’euros et se rapproche doucement du premier poste budgétaire, rang qu’il devrait atteindre sous peu. Les prêteurs touchent ainsi les dividendes des risques qu’ils prennent en prêtant mais cet argent sonnant et trébuchant n’est pas dépensé ailleurs. Notons d’ailleurs que sur cette dette de plus de 3 000 milliards d’euros, une petite moitié est détenue par des résidents français, dont des particuliers qui perçoivent ainsi une partie des intérêts versés.

    Le chroniqueur qui a longtemps vécu en Afrique a entendu tous les matins pendant des années, chez lui comme au boulot : « ça manque de moyens patron ! » La France est sur la même voie en continuant à se rabougrir. Décadence quand tu nous tiens !

  • Téléthon-thon

    Téléthon-thon

    Comme chaque année nombre de médias français consacrent ce weekend à la collecte du « Téléthon ». Gérée par l’association AFM-Téléthon, cette collecte porte majoritairement sur les particuliers. Elle a rapporté près de 85 millions d’euros en 2023. L’AFM affiche ses missions sur son site web https://www.afm-telethon.fr/fr.

    Engagée dans la recherche scientifique comme dans l’accompagnement des malades et de leurs familles, l’AFM-Téléthon agit de façon indépendante, guidée par l’urgence de la maladie évolutive et l’intérêt des malades. Trois missions sont au cœur de son engagement.

    Guérir…
    Aider…
    Communiquer…

    https://www.afm-telethon.fr/fr/l-association/qui-sommes-nous/nos-missions

    L’association répartit les fonds collectés pour soutenir la recherche en lançant des appels d’offres scientifiques pour financer des programmes de recherche. Elle a même ses propres laboratoires dans la thérapie génique, la thérapie cellulaire et autres domaines aussi inconnus qu’effrayants.

    Tout ceci est éminemment sympathique mais on se demande pourquoi notre pays affecte des milliards d’euros de fonds publics à des dépenses somptuaires de jeux olympiques et laisse le financement de la recherche fondamentale relever du secteur privé et, pire, de citoyens lambda ? Cela ressemble à une triste inversion des valeurs

    Ne serait-ce pas plutôt au secteur privé de financer les jeux du stade, s’il le souhaite, et à l’Etat de consacrer ses ressources limitées au financement de la recherche médicale ? Cette étrange situation qui ne semble pas inquiéter grand monde est une nouvelle manifestation des priorités d’une société où une « influenceuse » à forte poitrine comme Nabilla affiche près de 10 millions de followers sur Instagram.

  • La retraite d’Afrique se poursuit

    La retraite d’Afrique se poursuit

    Le Tchad annonce mettre fin aux accords de défense qu’il partageait avec la France. C’est une bonne nouvelle même si elle heurte un peu l’ego français dont l’armée a sauvé plus d’une fois le régime tchadien des attaques de son opposition armée. Des soldats français et du matériel sont stationnés à N’Djaména depuis des lustres. Les contribuables français payent pour ces forces depuis les mêmes lustres. Sans doute cette implication militaire française eut une certaine utilité durant la guerre froide, en tout cas on peut l’espérer. Il serait intéressant d’ailleurs de la documenter, pour l’histoire. Elle n’a plus beaucoup de sens aujourd’hui où les anciennes colonies françaises du continent rejettent l’ancienne puissance coloniale avec fracas.

    C’est un peu le dernier clou planté dans le cercueil de la colonisation, une page d’histoire qui se referme, 60 ans après la décolonisation légale de ces territoires. Il reste encore des soldats français au Sénégal dont le nouveau président a annoncé le départ prochain. Rendez-vous dans un siècle pour faire le bilan de tout ce passé sensible et de ce qui se sera passé depuis.

    En attendant, les militaires pourront très utilement être redéployés en Europe où leur présence sera bien plus utile à la France que sur le continent africain.

  • « L’histoire de Souleymane » de Boris Lojkine

    « L’histoire de Souleymane » de Boris Lojkine

    Dans ce film de Boris Lojkine, Souleymane est un immigré guinéen qui a déposé une demande pour bénéficier du statut de réfugié politique en France. Il est livreur à vélo pur une société de livraison mais utilise le compte d’un homme camerounais qui le « sous-traite » et le rackette au passage. Il est coaché par un autre guinéen qui le prépare à son entretien devant l’OFPRA (l’Office français de protection des réfugiés et apatrides) en essayant qu’il se fasse passer pour l’opposant politique au régime guinéen qu’il n’est pas. Bien sûr, il faut aussi payer pour ce coach de circonstance qui fournit de faux documents.

    Alors Souleymane pédale toute la journée pour porter des repas chez des consommateurs plus ou moins aimables, pour chercher son argent chez le Camerounais qui le vole, pour fuir le Guinéen à qui il doit, pour attraper le bus, ou le rater, qui l’emmène se nourrir et dormir dans un foyer. Il lui reste peu de temps pour préparer son entretien avec l’OFPRA. L’agente de cette administration a déjà entendu dix fois cette fausse histoire de réfugié politique et le pousse, avec beaucoup de douceur, à révéler sa vraie histoire. Le spectateur ému a tendance à croire cette nouvelle version, mais peut-être est-ce une autre fable ?

    Ce film est aussi émouvant que désespérant en ce qu’il marque l’irrépressible attrait des citoyens de pays pauvres pour migrer vers les pays riches, et l’incapacité de ceux-ci à accueillir tous les premiers. Le scénario serait partiellement inspiré de la vraie vie de l’acteur amateur Abou Sangaré. Il déroule la situation de façon intelligente sans sombrer dans les polémiques de Café du commerce sur ce sujet très sensible de l’immigration, régulière comme illégale. Selon que l’on s’attache au cas personnel de Souleymane ou à la problématique générale de l’accueil des immigrés dans un environnement souvent hostile, le regard est différent. Les spectateurs ressortent sans doute de cette séance avec les idées qui étaient les leurs en y entrant.

  • L’avenir des JO 2030 dans les Alpes possiblement remis en cause par le chaos politico-budgétaire français

    L’avenir des JO 2030 dans les Alpes possiblement remis en cause par le chaos politico-budgétaire français

    Enfin une bonne nouvelle dans le chaos politique encours à Paris du fait de la cohabitation houleuse menée par des minorités irresponsables : les garanties financières de plus de 500 millions d’euros que l’Etat français doit délivrer à l’organisation mafieuse suisse du Comité international olympique (CIO) pour valider l’organisation des jeux olympiques d’hiver de 2030 dans les Alpes françaises pourraient ne pas pouvoir être octroyées si le budget de l’Etat n’était pas approuvé, hypothèse qui n’est pas complètement à exclure. Si l’on se retrouvait dans une telle situation, on peut faire confiance à la créativité française sans limite pour dépenser quand même en contournant le parlement puisque personne n’ose poser la question de savoir s’il est vraiment prioritaire pour la République de se lancer dans de telles nouvelles dépenses somptuaires alors que celles des JO PARIS-2024 sont à peine clôturées.

  • La « ruralité » de nouveau à l’attaque

    La « ruralité » de nouveau à l’attaque

    Les agriculteurs, désormais regroupés sous le terme de « ruralité », repartent à l’assaut des villes sur leurs tracteurs comme ils l’ont fait il y a une petite année. Les motifs sont toujours globalement les mêmes et se rapportent à leurs revenus « insuffisants ». Cerise sur le gâteau, ils contestent aussi un projet de traité européen de libre-échange avec certains pays d’Amérique du Sud, dont les négociations sont en cours de finalisation. Ce traité MERCOSUR intègre des quotas de viande à importer en Europe, des flux qui risquent de concurrencer très fortement les éleveurs français. Comme toujours avec le libre-échange, c’est-à-dire la baisse ou la disparition de droits de douane, il y a des gagnants et des perdants potentiels. Les industriels européens, y compris français, devraient gagner à l’ouverture de nouveaux marchés, les éleveurs bovins pourraient y perdre. Même au sein de la « ruralité » les intérêts sont divergents : les viticulteurs et négociants d’alcool verraient également s’ouvrir de nouveaux marchés avec ce traité. En attendant ce sont les plus virulents qui s’expriment avec leurs méthodes habituelles : blocage de routes, déversement de fumier devant ou dans les bâtiments publics, brulage de vieux pneus sur l’espace public, etc. Les agriculteurs sont une corporation de qui l’Etat et la population acceptent tout. Ils représentent environ 400 000 personnes (sur 67 millions de Français) mais leur fonction de « nourrir le peuple » les met à l’abri de toute contestation de leurs méthodes de manifestation qui seraient contestées venant de toute autre corporation.

    La France affiche officiellement son opposition au MERCOSUR mais il n’est pas sûr qu’elle puisse s’y opposer seule compte tenu des règles de majorité. Paris avait tout de même voté le mandat de négociation donné à la commission européenne il y a plusieurs années et qui a abouti à ce traité. Le retour du nationalisme et l’émergence du populisme dans le monde et en Europe amène à remettre en cause cette philosophie politico-économique voulant que le développement des échanges enrichit les nations et favorise leur bonne entente.

    La guerre actuelle menée par la Russie contre « l’Occident collectif » dément effectivement l’élément politique de cette assertion. Après la chute de l’Union soviétique, la Fédération de Russie qui en émergea fut intégrée au G7 qui devint G8, et des investissement occidentaux assez considérables ont été réalisés dans cette fédération. Malgré tout, Moscou a privilégié sa volonté d’effacer l’Ukraine sur ses intérêts économiques, annexé la Crimée en 2014 puis déclenché la guerre d’invasion en cours en 2022.

    Le développement de l’économie mondiale depuis la fin de la IIe guerre mondiale a été basé sur le développement des échanges et la répartition de la création de valeur à travers la planète, c’est ce qu’on a appelé la mondialisation. Celle-ci a montré ses avantages et ses limites. Elle est remise en cause par certains pays et partis politiques. Soit, alors il suffit de faire autrement et c’est ce que s’apprêtent à faire les Etats-Unis dont le nouveau président élu clame partout qu’il va augmenter les droits de douane de toutes les importations, et spécialement celles en provenance de Chine. On en verra le résultat dans quelques années.

    Les dogmes, en économie comme ailleurs, sont faits pour être remis en cause. C’est la voie que prend actuellement le monde occidental avec le libre-échange.