Ahmadinejad, président iranien est en visite à Bagdad sous l’œil des troupes américaines présentes sur place. Il rencontre son homologue irakien qui est non seulement le président du pays ennemi éternel de l’Iran, mais qui plus est se trouve être kurde. Quand on connaît l’affection délirante exprimée par les Iraniens à l’encontre des kurdes, on mesure l’ampleur de cette realpolitik et il n’y a pas besoin de réfléchir très longtemps pour deviner sur le dos de qui va se faire cette réconciliation…
Blog
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McCarthy Cormac, ‘La route’.
Sortie : 2006, Chez : . L’apocalypse a eu lieu il y a quelques années. La planète terre n’est que cendres, livrée à quelques survivants organisés en hordes barbares er cannibales. Un père et son fils errent dans ce chaos au cœur du néant, entourés de ruines, seulement animés de la volonté de survivre jusqu’au soir et d’atteindre le cote. McCarthy, écrivain de la noirceur humaine s’est ici dépassé, l’espoir est anéanti, l’ambiance est sinistre.
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Littell Johnattan, ‘Les Bienveillantes’.
Sortie : 2007, Chez : . Un incroyable roman, prix Goncourt 2006, qui marquera la littérature de la barbarie après La Mort est mon Métier de Robert Merle et Le Choix de Sophie de William Styron. Cette fiction de Jonathan Littell narre le parcours d’un jeune nazi dans l’Europe de la deuxième guerre mondiale qui applique la solution finale tel un commercial développe son business plan. Dans les bagages de la Wehrmacht en route pour Moscou le SD « nettoie » l’arrière des lignes des juifs et des bolchéviques, en Ukraine puis dans le Caucase. Après cet objectif qu’il accomplit avec conscience et indifférence, le Dct. Aue vit les dernières jours du siège de Stalingrad où des supplétifs ukrainiens le guide au cœur de l’enfer. De retour à Berlin en 1944 il est chargé d’une mission pour redresser la productivité des camps de travail afin de faire tourner de façon plus efficace l’outil industriel d’un Reich déjà sur le déclin. Berlin 1945 c’est la fin.
Histoire dans l’histoire, celle d’une relation incestueuse avec une sœur jumelle et du rejet dévastateur d’une mère allemande finalement remariée avec un français, étapes qui ponctuent le cheminement fascinant et morbide du nazisme victorieux et décadent.
Cette fiction où le Dct. Aue croise la route de personnages réels est une somme de 1.400 pages à la documentation impressionnante sur cette époque. La fin est connue à l’avance mais les étapes qui y mènent sont décrites avec une minutie exceptionnelle. L’aspect fictionnel est largement dominé par les faits historiques. Le héros croise des personnages réels et s’immisce dans des évènements tout aussi dramatiquement vécus. Les raisonnements et justifications prêtés aux personnages sont terrifiants. C’est un roman bouleversant sur la banalité du fait génocidaire, à mettre entre toutes les mains.
Le style est aussi froid que le cœur du Dct. Aue. L’œuvre est gigantesque, surtout si l’on pense qu’il s’agit seulement du second roman de cet auteur de 40 ans, par ailleurs fils de Robert Littell, auteur de roman d’espionnage centrés sur la guerre froide. On est confondu devant la maturité du jeune Littell, devant la gravité du thème abordé et décrit avec tant de minutie. Un immense auteur est ainsi révélé.
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Diversification à la Générale
La Société Générale du trader-fraudeur inonde la presse française de l’annonce mirobolante de l’achat d’une banque russe. Ou comment noyer le poisson… Vu les pratiques de business dans la patrie de Chostakovitch on peut penser que Kerviel, le trader-fraudeur, pourrait aisément être recasé dans cette nouvelle filiale russe.
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Pour prix de la paix sociale
La fonction publique française invente le concept de « prime de fusion permanente » pour faire passer la pilule de la fusion des services fiscaux. En gros, une augmentation de salaire pour acheter la paix sociale et faire accepter cette réforme à des personnels à forte capacité de nuisance. Drôle d’avancée sociale !
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Pravda – 2008/02/23 – La Flèche d’Or (Belleville)
Ce soir concert à La Flèche d’Or, club indie rock,avec Neimo trois bellâtres chevelus et teigneux qui font notamment une reprise de Bowie, Ashes to Ashes. Les jeunes musiciens savent encore respecter leurs aînés. Et puis les Pravda superbe duo français découvert au dernier Rock en Seine : de l’énergie à revendre, un rock puissant et ironique, presque érotique avec ces deux zèbres qui se dandinent sur leurs guitares, un vrai délice.
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Encore une histoire de baballe qui domine l’actualité
C’est le retour des brutes anabolisées pour on ne sait plus quel championnat de ballon ovale. On nous annonce une grande avancée conceptuelle pour un match cette après-midi : il n’y a pas de buteur dans l’équipe franchouillarde. Bon, à quoi sert un buteur ? Mais ce n’est sans doute pas la peine d’en faire tout un plat, s’il faut un buteur on en met un et puis basta. D’ailleurs la France a perdu contre les Anglais, eh oui.
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La Serbie, le Kosovo et la Corse
Les serbes ne sont pas satisfaits de l’indépendance du Kosovo et le font savoir. Imaginons les la réaction de la France si on lui faisait le même coup avec la Corse ? Non, en fait c’est un mauvais exemple, les Français manifesterait leur joie.
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De quoi se mêle-t-elle ?
La directrice de cabinet de Sarkozy l’hyper-agité raconte des sornettes sur les sectes dans VSD et se fait attaquer de toutes parts. Est-ce quelqu’un pourrait nous expliquer si la directrice de cabinet d’un président de la République française n’a vraiment rien d’autre à faire de plus sérieux que de s’exprimer dans des canards de concierges sur des sujets qui ne relèvent pas de ses compétences ? C’est quand même incroyable cet attrait exercé par les médias (spécialement les journaux glauques) sur les gens de pouvoir. Tels des papillons de nuit sur une lampe à huile, ils se font piéger, brûler, griller…, mais y reviennent toujours.
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Castro raccroche : c’est sans doute la première fois qu’un monarque communiste abandonne de lui-même le pouvoir ! Fidel en survêtement Adidas végétait dans sa chambre d’hôpital depuis des mois. C’est le dernier héros du marxisme du XXème siècle, de ceux qui ont masqué leurs crimes idéologiques derrière un romantisme révolutionnaire qui en a séduit tant dans notre Europe envahie par le cholestérol. D’ailleurs, Danièle Mitterrand vient de rendre hommage ce soir une nouvelle fois aux acquis de la Révolution. Il refile quand même les clés de la taule à son frangin guère plus brillant que lui, marxiste alcoolique de la première heure, plus ou moins compromis dans des trafics douteux et qui a fait fusiller nombre de sociaux-traîtres.
Pendant ce temps, Poutine prend déjà les mesures de son futur fauteuil de premier ministre qu’il s’est auto-attribué sans attendre le résultat d’une élection présidentielle qui n’intéresse pas grand monde. En fait la démocratie en Russie semble être le cadet des soucis du peuple russe comme d’ailleurs du reste de la planète. Le dézingage de journalistes, la poloniuminisation d’opposants, l’anarchie sauvage qui régit le business et autres comportements propres à la Russie désoviétisée, finalement ce sont les règles d’un jeu auquel tout le monde joue. Et pourtant Chostakovitch y a composé une la musique du XXème siècle.
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Jonathan Littell traduit en allemand
La version en allemand du prix Goncourt 2007, Les Bienveillantes de Jonathan Littell est en cours de publication. Cela déclenche quelques polémiques semble-t-il. C’est un roman terrifiant sur la banalité du fait génocidaire. On peut imaginer la réaction du peuple de Goethe et de Brahms devant cette nouvelle et terrible évocation de son passé.
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Le Kosovo source de troubles
Le Kosovo déclare son indépendance, poussé par l’Union européenne. Le peuple slave (Serbie et Russie notamment) s’y oppose. On se souvient de la réaction mitigée du gouvernement français lorsque les pays du Pacifique votaient à la tribune des Nations Unies pour l’indépendance de la Polynésie française ou de la Nouvelle Calédonie. On imagine sans trop de difficultés la réaction du Roi d’Espagne lorsque Moscou prôna l’indépendance du Pays basque espagnol… Bref, le Kosovo grand comme deux départements français se veut indépendant, après le Monténégro à peine plus petit. Tout ceci est un peu surréaliste mais sans doute inévitable. Tito doit s’en retourner dans sa tombe !
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Règlement de comptes à N’Djaména
Stupeur et consternation chez les bonnes âmes du développement démocratique de l’Afrique, et du Tchad en particulier. Il semblerait qu’Idriss fort de sa victoire (assistée par l’armée française) contre ses rebelles, aient arrêté quelques opposants. Est-ce possible ? Oublie-t-on également que de Gaulle embastilla Salan et sa bande après le putsch des généraux d’Alger ? Evidemment ils n’ont pas été massacrés à la Santé comme risquent de l’être les opposants tchadiens dans les bas-fonds de N’Djamena. Ils avaient choisi leur adversaire, général certes, mais démocrate dans le fond ! On ne peut sans doute pas en dire autant de tous les galonnés africains, pourtant souvent formés à Saint-Cyr.
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L’opinion publique éphémère
La presse et la politicaille glosent sur la baisse de popularité de notre hyper-agité du ciboulot, le président Sarkozy. Pas un mot pour souligner l’éphémère de l’opinion publique, pas plus pour rappeler qu’en mars 1944 le peuple de Paris chantait Maréchal Nous Voilà pour accueillir Pétain dans les rues de la capitale alors que quatre mois plus tard la même opinion publique acclamera de Gaulle comme libérateur de la Nation. Ephémère, on vous dit, éphémère. L’électeur a la mémoire aussi courte que la vue de l’analyste géopoliticien mondain qui n’aime rien tant que conjecturer sur l’inutile.
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Catastrophe à Neuilly
C’est la crise des banlieues à Neuilly ! Comment va-ton s’en sortir ? C’est rigolo comment les mauvais réflexes politiques franchouillards resurgissent malgré les grands discours sur le gouverner autrement. Quel symbole de puissance, quelle manifestation érectile, que de parachuter quelque godelureau à la tête d’une municipalité ou d’un ministère ! C’est si bon qu’on n’arrive pas en s’en empêcher, même en 2008. Seulement quand ça ne marche pas il faut avaler son chapeau, et celui de Neuilly semble peu digestible…
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Psychodrame à Neuilly
Psychodrame non-évènementiel à Neuilly sur Seine. Un certain Martinon, illustre énarque inconnu, véritable tête à claques, arrivé dans les bagages de Sarko, bombardé porte-parole de la présidence puis parachuté candidat tête de liste UMP à Neuilly vient de se faire débarquer de ladite liste par ses colistiers y inclus le fiston Sarkozy, bellâtre aux cheveux longs et blonds, dont le seul programme semble être de maintenir l’ondulation savante de sa chevelure. La presse s’empare de cet évènement majeur pour faire la nique au président qui dérive dans les sondages entre deux attitudes agressives à son égard.
Resituons les choses : la France et le monde se moquent de savoir qui sera maire de Neuilly, et encore, ne parle-t-on ici que du candidat UMP. Sarko devrait se montrer indifférent au résultat des élections municipales puisque l’impact sur son propre pouvoir d’une défaite serait quasiment nul. Il risque seulement de s’énerver lorsque Fabius-qui-a-couché-avec-Carla ne manquera pas de demander sa démission sur les ondes avec son air son air professoral. Mais les maires ne votent pas les lois et ont une capacité de nuisance plutôt faible. Donc pas de quoi en faire un drame et passons au sujet suivant.
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Changement d’époque au Chelsea Hotel
Stanley Bard, fondateur et animateur du Chelsea Hotel de New-York, est débarqué par ses actionnaires. Après le CBGB fermé il y a quelques mois c’est un autre mythe du New-York underground qui s’efface pour cause de rentabilité insuffisante. Andy Warhol, Lou Reed, Patti Smith, Arthur Miller, Jean Baudrillard, William Burroughs, Milos Forman, Denis Hopper et tant d’autres ont été accueillis par Stanley pour y créer cette culture urbaine et poétiquequi irrigue nos veines.
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Le Tchad reconnaissant
La presse s’émeut de savoir si l’armée française a soutenu le régime tchadien contre la rébellion : quelqu’un en doutait ? Reconnaissant, Idriss envisage de gracier les zozos de l’arche de Zoé.
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A la soupe !
Toutes les corporations passent à l’Elysée pour faire la manche. Comme toujours les périodes électorales sont favorables à la générosité des puissants alors chauffeurs de taxi, retraités, pêcheurs, industriels, c’est la ruée sur les derniers sous d’un Etat « aux caisses vides ».
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Morrissey – 2008/02/04 – Paris l’Olympia
Morrissey, crooner de légende sort un album best of et passe à Paris en faire la promotion. L’Olympia est comble, le chanteur britannique y a toujours connu un succès d’estime, initié avec les The Smiths qui bercèrent toute une génération d’adolescents mélancoliques. Sa carrière solo l’a vu évoluer sur une route plus flamboyante et raisonnée, ponctuée de quelques disques merveilleux de romantisme et de subtilité.
Ce soir il arrive en pantalon-chemise noirs et cravate argentée pour démarrer I’m Throwing My Arms Around Paris, c’était bien le moins qu’il puisse faire. Cette chanson est annoncée pour un disque dont la sortie est prévue à la fin de cette année. Un genou à terre il déclame
I’m throwing my arms around all of Paris because only stone and steel accept my love
I’m throwing my arms around Paris because nobody wants my love
Nobody wants my love
Nobody needs my love
Nobody wants my love
Yes you made yourself plain
Yes you made yourself very plain.Ne pleure plus Morrissey, Paris continue à t’aimer, pour toujours et à jamais. Dès les premières vocalises du Moz, l’Olympia fond de tendresse et ne boudera pas son plaisir jusqu’à la fin d’un show qui ne fut pas d’ailleurs pas excessivement long. Jouant devant un excellent groupe il passe en revue l’ensemble de sa carrière, période Smiths y comprise bien entendu. A défaut de nous dévoiler trop de nouveautés musicales, il fait un peu le clown balançant, comme toujours, de grandes ondulations dans le fil de son micro qui serpente sur la scène. On croirait un dresseur de lions faisant claquer son fouet devant une fosse qui en l’occurrence n’est pourtant pas pleine de fauves mais bien au contraire de fans énamourées défaillant lorsque Morrissey passe son micro aux premiers rangs. Il s’entend rappeler l’importance que sa musique représente dans le cœur de ces fans qui s’attirent même quelques moqueries de leur héros. Il leur enverra quelques chemises trempées de sueur pour se faire pardonner… L’embonpoint venu avec le succès ne l’empêche pas une pause yogi les pieds en l’air durant le long final instrumental de Life is a Pigsty.
Un peu cabot le Moz ! On le savait mais cela passe mieux avec de nouvelles compositions. Le concert est malgré tout un excellent mais éphémère moment. Le professionnalisme des musiciens, la voix envoûtante du leader et la subtilité de la musique rattrapent de petites fautes de goût du héros.
Il reste à attendre le prochain disque en se demandant si ce concert était vraiment indispensable
Première partie: Girl in a Coma assure la première partie.
Playlist : I’m Throwing My Arms Around Paris, How Soon Is Now?, Last Of The Famous International Playboys, Stop Me If You Think You’ve Heard This One Before, That’s How People Grow Up, Mama Lay Softly On The Riverbed, The Loop, Sister – I’m A Poet, Death Of A Disco Dancer, Irish Blood, English Heart, All You Need Is Me, Life Is A Pigsty, Stretch Out And Wait, I Just Want To See The Boy Happy, Billy Budd, The World Is Full Of Crashing Bore, Tomorrow, Something Is Squeezing My Skull, Please- Please- Please Let Me Get What I Want Encore : First Of The Gang To Die