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  • Le Sénégal et ses « collaborateurs »

    Le Sénégal et ses « collaborateurs »

    Alors que le Sénégal rend hommage aux « tirailleurs sénégalais » dont certains d’entre eux furent massacrés il y a 80 ans à Thiaroye près de Dakar par les troupes coloniales françaises alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs arriérés de solde pour leur participation à la libération de l’Europe en 1945, un ministre sénégalais membre de l’actuel gouvernement a affirmé à la télévision locale que « « Les tirailleurs sont des traîtres qui se sont battus contre leurs frères, dans leur pays, pour de l’argent » (rapporté par Le Monde du 26/12/2024) en faisant référence à l’engagement des « tirailleurs », qui n’étaient d’ailleurs pas que sénégalais, dans la répression des révoltes en Afrique.

    Cette déclaration a provoqué un peu d’émotion dans le pays, d’autant plus que le nouveau président Bassirou Diomaye Faye né en 1980, élu en cette année 2024, ne peut guère être accusé de vouloir faire perdurer la compromission avec l’ancienne puissance coloniale française à qui il vient de demander de se préparer à rapatrier ses troupes toujours présentes au Sénégal. Le gouvernement a dû contredire son ministre.

    Cet incident est un classique du débat au sein des pays qui ont été occupés par d’autres. Les occupants ont forcément besoin de participations des occupés, à une échelle plus ou moins vaste, pour réussir leur besogne. Les occupants finissant généralement par s’en aller, plus ou moins piteusement, l’heure des règlements de compte est incontournable un jour ou l’autre. Ceux-ci sont plus ou moins violents, interviennent sur une période plus ou moins longue et la justice des pays libérés est plus ou moins présente dans le processus.

    En France l’épuration sauvage débutée en 1944 contre les « collaborateurs » a vite été remplacée par des procès menés selon le droit. On estime à environ 10 000 le nombre d’exécutions extra-judiciaires juste après la fin de la guerre mais d’autres chiffres plus élevés ont aussi circulé. En Algérie la répression contre les Harkis, les troupes supplétives de l’armée coloniale française, après l’indépendance du pays en 1962 a été sauvage malgré les engagements des nouvelles autorités de n’en rien faire, il y aurait eu entre 50 et 150 000 morts. Au Vietnam après la guerre américaine et la réunification du Nord avec le Sud sous l’autorité du parti communiste, des camps de rééducation à régime très sévère ont été mis en place pour remettre les déviants dans le droit chemin. Les plus anciens se souviennent de la panique des populations du sud qui ont fait le siège des ambassades occidentales en 1975 pour être évacuées par hélicoptères depuis le toit de l’ambassade américaine vers des porte-avions stationnés au large. En Afghanistan après l’annonce du départ des troupes occidentales en 2021, un gigantesque pont aérien occidental a été mis en place avant la date fatidique pour évacuer du pays plus de 100 000 personnes en deux semaines, dont nombre d’Afghans « vulnérables ». Bien évidemment dans ce genre d’opérations d’évacuation d’urgence on évacue des gens honorables et d’autres… probablement beaucoup moins. Ceux qui n’ont pas pu partir et se sont compromis avec les troupes d’occupation ont eu des comptes à rendre avec le pouvoir religieux afghan qui a pris la suite.

    Les « tirailleurs sénégalais » qui ont combattu avec les troupes coloniales françaises n’ont sans doute pas eu vraiment le choix, mais il y eut ceux qui se sont engagés et ceux qui ne se sont pas engagés. Nombre de pays mettent fin à ces drames via des lois d’amnistie, comme en France dès 1947. Mais le mieux est encore de ne pas envahir son voisin pour éviter les déboires post-occupation.

    On n’ose imaginer ce qui se passera dans le Donbass lorsque la guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine se terminera… L’Histoire risque fort de se répéter quel que soit le vainqueur.

  • Accidents d’avion en Corée du sud

    Accidents d’avion en Corée du sud

    Un accident d’avion fait 179 morts et 2 survivants aujourd’hui sur un aérodrome de province en Corée du sud. Unanime, la presse française qualifie de drame de « pire catastrophe aérienne de l’histoire du pays ».

    C’est oublier un peu vite le vol de la Korean Airlines n°007 reliant New York et Séoul le 01/09/1983 qui fut abattu par la chasse soviétique, faisant 269 morts, après s’être « égaré » au-dessus du territoire soviétique. Moscou accusât l’appareil de faire de l’espionnage. C’est seulement après la dissolution de l’URSS que Moscou rendit les « boîtes noires » de l’appareil dont le dépouillement conclut à une négligence des pilotes.

    269 étant supérieur à 179 on se demande pourquoi l’accident d’aujourd’hui est considéré comme le plus grave de l’histoire de la Corée du sud ? Et pourtant l’intelligence artificielle fait des miracles pour retrouver les archives. Celles de 1983 n’étant pas des plus anciennes, cette qualification est probablement le fait de la paresse intellectuelle de jeunes journalistes. A moins qu’ils ne jouent sur les mots, une « attaque de chasseur » n’étant pas à proprement parler un « accident ». ? Comme personne ne rappelle cette attaque dans la presse, on peut raisonnablement opter pour l’insuffisance des journalistes.

    Puisque nous somme dans les accidents d’avion coréens, rappelons l’attentat à la bombe dont fut victime un vol de la Korean Airlines en 1987. Deux agents nord-coréens avaient déposé une bombe en cabine et quitté l’avion avant l’explosion à une escale à Abu Dhabi. Il y avait eu 115 morts. Les agents nord-coréens avaient ensuite été identifié et arrêtés à Bahreïn, l’homme se suicidant lors de l’intervention de la police et la femme tentant également de se suicider mais échouant dans cette tentative. Elle fut récupérée par la Corée du sud, condamnée à mort puis graciée. Réalisant à Séoul que la situation de la Corée du sud n’était celle qu’on lui décrivait en Corée du nord elle a exprimé des remords et présenté des excuses. Elle vivrait toujours cachée et sous protection en Corée du sud, de peur de représailles que pourrait exercer la Corée du nord pour qui elle est une traitresse à la cause.

  • Beth Hart sur Arte Concert

    Beth Hart sur Arte Concert

    Arte Concert permet de découvrir l’artiste américaine Beth Hart en concert à l’Olympia de février 2020 avec trois musiciens, deux vieux routiers blanchis sous le harnais des tournées rock à la bass et la guitare, un jeune batteur dont les ancêtres devaient ramasser le coton en Alabama. Elle est une rockeuse, blanche et bluesy, pulpeuse et tatouée à la voix puissante et inspirée, façon Janis Joplin.

    Un beau moment musical.

  • Buffon agressé au jardin des Plantes !

    Buffon agressé au jardin des Plantes !

    Défiguré par des décorations de style jurassique, Buffon reste serein au jardin des Plantes. Il a le temps pour lui.

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  • BANKS Russel, ‘American Darling’.

    BANKS Russel, ‘American Darling’.

    Sortie : 2005, Chez : BABEL 780.

    Dans ce roman haletant écrit par Russel Banks (1940-2023) le lecteur suit le parcours chaotique d’Hanna Musgrave. Américaine moyenne, étudiante dans les années 1960-1970, en révolte contre la guerre du Vietnam et l’impérialisme, en lutte pour les droits civiques dans son pays, elle s’engage dans tous les combats menés par la jeunesse américaine mais elle franchira un pas supplémentaire en militant au sein des « Weather underground », encore appelés « Weathermen », jusqu’à entrer dans la clandestinité pour fuir le FBI et une inculpation pour avoir participé à des attentats. Elle prend alors la route de l’exil en Afrique vers le Liberia, épouse un ministre libérien dont elle a trois enfants et se trouve mêlée à la sordide guerre civile qui voit s’affronter les ethnies locales dans une sauvagerie totale au cours des années 1980. Manipulée par la CIA qui veut favoriser un chef de guerre pour remplacer un autre, elle parvient finalement à retourner aux Etats-Unis en laissant ses fils sur place… qui deviennent des enfants-soldats sombrant dans la barbarie.

    Dans ce roman Banks narre avec force les désillusions d’une génération de jeunes américains post-hippies qui s’est engagée pour ses idées, comme dans beaucoup d’autres pays occidentaux, et a du abdiquer de ses utopies, parfois dans le fracas des armes. Dans le cas de ce roman, la prise de conscience de la réalité est encore plus violente puisque qu’elle s’étend à l’Afrique où Hanna découvre ce qu’est devenu le Liberia, un pays fondé au début du XIXe siècle à l’origine sur un grand principe, celui de faire revenir dans de bonnes conditions les esclaves afro-américains libérés à la période de la guerre de sécession dans l’espoir qu’ils y trouvent plus facilement leurs marques que dans une Amérique où les droits civiques sont encore loin d’avoir été généralisés. Mais le Liberia qui prononçât son indépendance en 1847 a continué d’appliquer une politique « colonialiste » sous l’autorité des Américano-Libériens, avant d’affronter une guerre civile de toutes les horreurs dans les années 1980…

    Banks mêle avec habileté la vraie histoire de ce pays déchu avec les errements d’Hanna tiraillée entre ses enfants et ses illusions perdues. Les utopies du XXe siècle ont provoqué des millions de morts. Hannah découvre qu’il y a une vie après leur effondrement. Passionnant.

  • « Bruno Liljefors – La Suède sauvage » au petit Palais

    « Bruno Liljefors – La Suède sauvage » au petit Palais

    Le petit Palais expose Bruno Liljefors (1860-1939), peintre animalier suédois qui a consacré son œuvre à la nature et aux animaux qui la peuplent. La Suède semble être particulièrement bien lotie en matière de biodiversité, au moins à l’époque. Des rivages de la mer Baltique aux forêts cette nature est foisonnante et le pinceau de Liljefors nous émerveille. Avec un sens du détail époustouflant il arrive à représenter des scènes animales d’une incroyable réalité. Chasseur et athlète, le peintre parcourt inlassablement la nature qui l’entoure pour examiner les animaux qui semblent le fasciner. Comme il n’est pas facile de faire poser un lièvre ou un renard, il lui arrive de déposer des animaux empaillés dans leur environnement pour les peindre plus à l’aise. Il travaille également à partir de photographies qu’il prend lui-même. Il a surtout un sens de l’observation très aiguisé et un grand talent pour restituer ce qu’il voit.

    Ses tableaux de chats jouant avec leurs proies sont fascinants. Inspiré par l’art japonais, certaines petites peintures sont présentées ensemble dans un pêle-mêle cuivré, comme des coups d’œil sous des angles différents assemblés dans le même cadre. Il peint aussi des tableaux de grandes dimensions le plus souvent consacrés aux oiseaux marins : des aigles de mer déployant leurs ailes gigantesques en se disputant un repas composé d’un oiseau plus petit, un vol d’oies sauvages au crépuscule sur la Baltique… Ses représentations sont photographiques, minutieuses, révélant une technique hors pair et, surtout, la magnificence de la nature suédoise.

    Bruno Liljefors

    Une nouvelle branche de cette peinture nordique si attachante.

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  • « Oh, Canada » de Paul Schrader

    « Oh, Canada » de Paul Schrader

    Un film intimiste et émouvant de Paul Schrader, basé sur l’un des derniers romans de son ami Russel Banks, Foregone : un citoyen américain (joué par Richard Gere) installé au Canada après avoir fui la conscription pour la guerre du Vietnam, devient documentariste. En fin de carrière, atteint d’un cancer, il accepte de devenir lui-même le sujet d’un documentaire tourné par l’un de ses anciens élèves, en présence de sa femme (interprétée par Uma Thurman). C’est un long monologue, illustré par des flashbacks, où s’entrechoquent les affres de la fin de vie, la volonté de laisser des traces, l’objectif de faire la lumière sur ce que furent sa vie, ses engagements, ses amours. Alors au milieu d’un tournage chaotique interrompu régulièrement par l’infirmière qui veille sur le malade, se mêlent la réalité, les petits arrangements avec celle-ci, les rêves et les illusions d’une vie percutée par les déchirements d’une époque.

    Banks est mort d’un cancer en 2023, Schrader a 78 ans et est lui-même malade, Richard Gere à 75 ans porte toujours beau sous ses cheveux blancs… Tous ces artistes voient l’échéance se rapprocher dans leur vraie vie. Ce beau film synthétise élégamment les angoisses qui sans doute aussi les étreignent.

  • DATTAS Lydie, ‘La Blonde – Les icônes barbares de Pierre Soulages’.

    DATTAS Lydie, ‘La Blonde – Les icônes barbares de Pierre Soulages’.

    Lydie Dattas est une poétesse française né en 1949 qui s’est laissée dériver devant les tableaux de l’outrenoir de Pierre Soulages. Magicienne des mots elle accumule ceux-ci en courts chapitres d’une page et demie dans une prose plutôt mystérieuse, pleine de références mythologiques et de mots peu usités. C’est un exercice de style, plutôt flamboyant mais peu émouvant.

    « Ces géants bitumés naissent d’une Illumination négative. Après les éclaboussures de char céleste d’une goudronneuse aux roues de feu, l’enfant reconnait ses visions dans une locomotive crachant sa colère outre-blanche. Quand le panache biblique efface le monde , le bruit des butoirs entrechoqués brise les vitres de l’air. S’ensuit un silence plus assourdissant que les sept tonnerres qui firent exister l’univers. »

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  • C’est beau la jeunesse

    C’est beau la jeunesse

    Nous, les Lions de la Nouvelle Terre, reconnaissons notre puissance créatrice magique qui est « Amour & Lumière » et qui nous relie à la source de toute création.

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  • A la maison de la Corée de la Cité universitaire

    A la maison de la Corée de la Cité universitaire

    A la maison de la Corée de la Cité universitaire, un restaurant et une boutique offrent les produits coréens à tous les visiteurs. Simple et de bon goût, à ne pas manquer.

    La Cité universitaire – Paris Restaurant coréen – Maison de la Corée

    La vendeuse de la boutique explique au passage comment assaisonner la sauce au soja pour les bouchées vapeur afin que ce ne soit pas trop salé : 3 cuillères de sauce au soja, 3 cuillères d’eau, 1 cuillère de vinaigre, 1 cuillère d’huile de sésame et de l’ail haché.

    Vive la Corée… du Sud !

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  • Le cumul des mandats, serpent de mer sans intérêt de la politique française

    Le cumul des mandats, serpent de mer sans intérêt de la politique française

    Le nouveau premier ministre, François Bayrou, à peine installé à l’hôtel de Matignon ressort une des vieilles lunes de la politique française : le cumul des mandats. Dans une France en voie de rabougrissement il n’est sans doute pas la première urgence de s’attaquer une nouvelle fois à ce serpent de mer qui voit s’affronter avec une régularité de métronome les arguments le plus souvent de mauvaise foi.

    M. Bayrou est maire de Pau et une simple question de bon sens amène à se demander comment il peut assumer à la fois ses fonctions de premier ministre et celle de premier édile d’une ville moyenne ? C’est juste impossible sans négliger l’un des postes, voir les deux.

    L’argument principal développé par les partisans de l’abandon de la loi de 2014 sur le non-cumul des mandats est de garder une « présence de terrain » pour mieux comprendre les « problèmes des Français ». Cet argument ne résiste pas longtemps à l’analyse car la loi n’interdit pas tous les cumuls, elle ne fait que les limiter. Par exemple, un député français ne peut pas être également sénateur ou député européen. Il ne peut pas non plus exercer un mandat exécutif local, maire ou président de conseil départemental ou régional cependant il peut très bien rester simple conseiller municipal, départemental ou régional ce qui lui permet amplement de garder le « contact avec le terrain ». Par ailleurs, les députés ont généralement une permanence locale dans leur circonscription dans laquelle ils peuvent se rendre pour dialoguer « avec le terrain », ce qu’ils font d’ailleurs le plus souvent.

    Aujourd’hui un député peut donc garder un mandat local du moment qu’il ne soit pas « exécutif ». Il suffit de s’en servir. Laurent Wauquiez qui vient de se faire élire député le 07/072024 était président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il a donc démissionné du poste de président mais il reste conseiller régional et siège aux assemblées de cette région ce qui lui permet sans aucun doute de continuer à recevoir les lamentations de ses électeurs en plus de celles qu’il partage en tant que député dans sa permanence électorale. On peut d’ailleurs imaginer qu’il continue d’influer sur la présidence de la région car le député-conseiller régional Wauquiez ayant probablement plus d’entregent que le conseiller général lambda…

    On espère que ce débat récurrent sur le cumul des mandats, qui a été réduit mais non point interdit, n’est pas influencé par le cumul des rémunérations et des retraites versées aux titulaires de ces mandats ou la promotion d’égos surdimensionnés…

    Lire aussi : L’escroquerie électorale perdure

  • « Heinz Berggruen – Un marchand et sa collection » au musée de l’Orangerie

    « Heinz Berggruen – Un marchand et sa collection » au musée de l’Orangerie

    Berrgruen (1914-2007) fut un galeriste et marchand d’art allemand. Issue d’une famille juive il quitte l’Allemagne pour les Etats-Unis, dont il acquiert la nationalité, en 1936. Après la IIe guerre mondiale il s’établit à Paris, fréquente les surréalistes et ouvre une première galerie Place Dauphine, puis la déménage rue de l’Université. Il rencontre Picasso, Klee, Matisse… Très intéressé par le cubisme il collectionne les œuvres de Picasso et de Georges Braque. Il organise moulte expositions de ces artistes modernes, devient ami de Picasso qui écrit son nom « Bergrruen », doublant le ‘r’ au lieu du ‘g’ sur ses dédicaces et correspondances. Les nombreux catalogues de ces expositions sont également présentés par l’Orangerie. Joliment conçu et édités, ils illustrent les passions du collectionneur-galeriste pour ces peintres du XXe siècle qu’il côtoya de près.

    L’exposition est principalement composée des toiles et gravures de Picasso et Klee permettant aux visiteurs de plonger dans les univers novateurs de ces artistes moderne. A la fois marchand d’art et collectionneur on n’apprend pas grand-chose de l’imbrication de ces deux rôles tenus par Berrgruen, sinon qu’il abandonna le premier dans les années 1980 pour se consacrer au second jusqu’à sa mort en 2007. Il a donné beaucoup des œuvres acquises à différents musées, en vendu d’autres. On suppose que sa carrière de marchand lui permit de financer sa passion de collectionneur. Cette complémentarité réjouit le visiteur.

  • L’Algérie officielle tout en nuances…

    L’Algérie officielle tout en nuances…

    L’agence Algérie Presse Service (APS) est un établissement public algérien dont les informations diffusées semblent être validées par le pouvoir.

    L’APS a été créée le 1er décembre 1961 à Tunis, durant la guerre de libération nationale pour être le porte-drapeau de la Révolution algérienne sur la scène médiatique mondiale. Au lendemain du recouvrement de la souveraineté nationale, son siège a été naturellement transféré à Alger.

    https://www.aps.dz/a-propos-de-l-aps

    Le 22 novembre l’APS a relaté l’épisode de l’arrestation à Alger de l’écrivain titulaire des nationalités algérienne et française Boualem Sansal sous le titre : « Sansal, le pantin du révisionnisme anti-algérien ». L’introduction de cet intéressant article annonce son parti résolument anti-Sansal :

    L’agitation comique d’une partie de la classe politique et intellectuelle française sur le cas de Boualem Sansal est une preuve supplémentaire de l’existence d’un courant « haineux » contre l’Algérie. Un lobby qui ne rate pas une occasion pour remettre en cause la souveraineté algérienne.

    https://www3.aps.dz/sansal-le-pantin-du-revisionnisme-anti-algerien/

    La suite est à l’avenant et mérite lecture pour qui veut réellement comprendre la nature de la relation actuelle entre la France et l’Algérie, faite de haine et de ressentiment entre l’ancien colonisé et l’ex-puissance coloniale. La France « Macronito-Sioniste » est vouée aux gémonies et accusée pêle-mêle de révisionnisme, de négationnisme, d’atteinte à la liberté d’expression avec la détention de Pavel Durov… N’en jetez plus !

    Ce texte est significatif de l’impasse dans laquelle se trouvent la France et l’Algérie et l’absence de tout espoir que la situation s’améliore avant quelques siècles. Le plus rationnel serait de rompre les relations purement et simplement pour que Paris regarde vers l’Europe et Alger vers le Sud ou vers Moscou. Mais, l’un des effets les plus délétères de la colonisation menée par la France est l’imbrication socio-économique extrême qui existe encore entre les deux pays. Celle entre les peuples, combien d’émigrés algériens et de français d’origine algérienne sur le territoire français ? On parle de 4 ou 5 millions, une diaspora qui bien évidemment pèse dans la géopolitique franco-algérienne. L’imbrication est aussi économique, la force des intérêts des uns chez les autres, et vice versa, est telle qu’elle est difficile à rompre.

    Il faudrait des deux côtés de la Méditerranée des dirigeants suffisamment forts et courageux pour oser prononcer le divorce et se donner rendez-vous dans cent ans pour voir s’il est souhaitable de se reparler. Nous ne les avons pas alors les citoyens des deux pays voient leurs dirigeants s’écharper comme des gamins dans une cour d’école. A défaut de purger une fois pour toute ces relations très mal engagées depuis l’invasion de l’Algérie par les troupes de Napoléon III en 1830 par suite de différents incidents dont le refus de la France de rembourser une dette qu’elle avait à l’égard de l’Algérie depuis Louis XVIII, les deux pays vont continuer à s’affronter verbalement sur tous les sujets possibles qui fondent normalement les relations entre pays. C’est assez pathétique et, a priori, destiné à la rester pour encore de nombreuses générations.


    La suite de l’article APS

    « Il faut dire que ce lobby haineux a eu une mauvaise semaine. Il faut les comprendre. D’abord, un de leurs protégés, Kamel Daoud, a été pris la main dans le sac, exploitant les douleurs d’une victime du terrorisme en Algérie pour rafler « le Goncourt ». Ensuite, leur ami génocidaire Netanyahu s’est vu délivrer un mandat d’arrêt international par la Cour pénale internationale (CPI). Enfin, l’autre écrivain de Gallimard, Sansal, se voit arrêter en plein délire révisionniste. Au passage, le même Sansal avait été accusé par l’écrivain Wassini Larredj de lui avoir volé son titre et la trame du Roman « 2084 la fin du Monde ». Comme quoi dans la confrérie du plagiat et du détournement littéraire, la France de l’édition a bien choisi ses poulains algériens.
    « Le gouvernement français doit exiger sa libération immédiate », lancera le naturalisé par décret, Eric Zemmour en faveur de son « ami », Boualem Sansal. Le Président Macron qui revient d’un voyage bronzé du Brésil, où il avait traité les Haïtiens de « cons » (la Routine quoi !), se dit « très préoccupé ».
    La France Macronito-Sioniste qui s’offusque de l’arrestation de Sansal (à l’aéroport d’Alger), n’a toujours pas déclaré au monde si elle a la souveraineté nécessaire de pouvoir arrêter Benjamin Netanyahu, si jamais il se pointerait à l’aéroport Charles De Gaulle ! Puisque Paris parle de Droit et de Droits de l’Homme, se conformer au droit international dans le cas de Netanyahu serait déjà un bon début.
    La France de Macron n’est pas à une contradiction prés. Le même Macron qui parle de « crimes contre l’Humanité » en Algérie concernant la colonisation française, qui admet la reconnaissance historique d’assassinat d’Etat dans le cas de Ali Boumendjel, Maurice Audin ou de Larbi Ben M’hidi, poussant la contrition jusqu’à envoyer son ambassadeur avec une gerbe de fleurs sur la tombe de notre martyr, prend la défense d’un négationniste, qui remet en cause l’existence, l’indépendance, l’Histoire, la souveraineté et les frontières de l’Algérie !
    La France qui légifère à tour de bras sur les lois mémorielles, surtout quand il s’agit du révisionnisme anti-juif (Loi Gayssot), ne devrait-elle pas, plutôt, condamner Sansal pour sa tentative de nier l’existence même de la Nation algérienne. Ça serait un bon sujet d’étude et de négociation pour Benjamin Stora !
    En définitive, à chaque poussée de fièvre anti-algérienne, Paris charge Alger de tous les maux alors que l’Algérie agit, toujours, selon le principe de cohérence. Accuser l’Algérie d’empêcher la liberté d’expression, alors que les Français détiennent toujours Pavel Durov, le fondateur de la messagerie Telegram, plateforme mondiale de l’expression, est la confirmation de cette sinistre comédie dont seul Sansal est le pantin utile. »
  • Les médias français entre fébrilité et incompétence

    Les médias français entre fébrilité et incompétence

    Depuis la destitution du gouvernement « Barnier » du fait d’une motion de censure votée par la gauche propalestinienne alliée au Parti Socialiste et au Rassemblement National le 4 décembre, les médias bruissent de rumeurs sur le nom de son remplaçant potentiel. C’est d’ailleurs leur unique préoccupation, anticiper le nom du futur premier ministre. Depuis plusieurs jours le centriste François Bayrou semblait en bonne place pour le poste. Les journalistes qui ne savent pas attendre la décision pour la commenter vivaient dans une espèce de crise de fébrilité à grands coups d’éditions spéciales, de logos « Premier Ministre » et de trombinoscopes déroulant les bobines de ceux que les médias voyaient entrer à l’Hôtel de Matignon.

    Ce matin M. Bayrou a été invité à l’Elysée par le président de la République à 8h30. Il ne devait pas y avoir grand monde dans cette réunion, les deux impétrants et peut-être un ou deux conseillers. Comme la réunion a duré presque deux heures, les médias ont passé la matinée à essayer de percer le secret de l’oracle. Vers 10h, le consensus médiatique penchait pour une nomination de Bayrou, quasiment acquise, mais vers midi il a tourné casaque et annoncé que cette réunion avait été provoquée pour permettre au président d’annoncer à François Bayrou qu’il ne serait pas désigné premier ministre et qu’une place de numéro 2 du gouvernement lui avait été proposée comme lot de compensation.

    A 12h18 le journal Le Monde en ligne titre : « Au cours d’un échange tendu, François Bayrou a été informé par Emmanuel Macron qu’il ne serait pas nommé premier ministre, selon les informations du ‘Monde’ ». Las, à 12h44 Le même journal doit annoncer : « François Bayrou est nommé premier ministre, annonce l’Elysée dans un communiqué ». C’est la débandade médiatique, les journalistes ravalent leur chapeau et diffusent l’information officielle qui balaye leurs prévisions.

    On se demande comment même Le Monde tombe dans ce piège de la recherche du scoop au détriment de l’intelligence. Quel était le problème d’attendre le communiqué de l’Elysée pour commenter la décision ? Le journal a bien mentionné à 12h18 « selon [nos] informations »… eh bien vos informations étaient fausses, ou vous vous êtes faits manipulés Messieurs les journalistes ! Seul le président de la République a le pouvoir de nommer le premier-ministre, tant qu’il ne l’a pas fait il n’y a pas de premier ministre. Il l’a désigné à 12h44, il suffisait d’attendre 37mn pour commencer à commenter et être intelligent plutôt que racoleur. Ce n’est pas le choix qui a été fait par les médias.

  • Les forbans renversent le gouvernement

    Les forbans renversent le gouvernement

    La gauche propalestinienne, le parti socialiste (PS) et le rassemblement national (RN) se sont finalement retrouvés pour faire tomber le gouvernement dirigé par Michel Barnier à l’occasion du projet de loi sur le financement de la sécurité sociale. Du coup, plus de budget de la sécurité sociale, encore moins de budget de l’Etat avant la fin de l’année 2024 et un gouvernement à reconstruire en espérant qu’il convienne à une assemblée nationale composée de trois minorités aigries et revendicatives. Cette structure inhabituelle fait que si deux des trois tiers s’opposent, ils l’emportent quels que soient les tiers en question.

    En l’occurrence la gauche n’a cessé de clamer que ce gouvernement Barnier était « dans les mains du RN » et qu’il fallait donc le faire tomber. La réalité montre également qu’elle eut besoin du RN pour faire voter sa motion de censure. C’est juste de la mathématique appliquée aux règles de majorité du parlement français : si deux tiers s’unissent ils l’emportent contre le troisième. La gauche avait donc besoin du RN pour sa motion de censure comme le centre avait besoin de la neutralité de la gauche ou du RN pour continuer à gouverner. Et ce sera le cas tant que ces minorités opposées survivront.

    Certains forbans qui les composent ont décidé d’allier les contraires et de mettre fin à l’expérience Barnier quelques jours avant la fin de l’année. Afin que l’Etat puisse légalement continuer à travailler il faut bricoler dans l’urgence une « loi spéciale » qui l’autorise à lever l’impôt à partir du 1er janvier. A défaut de budget 2025 voté avant la fin de l’exercice c’est le budget 2024 qui est plus ou moins reconduit ce qui entraîne quelques perles comme la révision automatique au 1er janvier des pensions de retraite de 100% du montant de l’inflation alors qu’il était question d’étaler cette hausse pour faire des économies. A l’inverse la réévaluation des tranches d’impôt en fonction de l’inflation devrait être reportée à l’adoption du budget 2025 qui pourrait intervenir au cours du premier trimestre 2025. En attendant, les contribuables devraient voir leurs impôts augmenter mécaniquement… Les parlementaires de tous bords s’activent actuellement pour rédiger des lois en urgence (avant le 31 décembre) qui annulent ou compensent les effets négatifs du non-vote d’un budget dans les délais. C’est kafkaïen et chacun tente de retomber sur ses pieds face à cette situation ubuesque. On ne sait pas à ce stade si les parlementaires ont prévu d’annuler leurs congés de Noël afin de faire voter ces lois d’urgence dans les derniers quinze jours qu’il nous reste.

    Sous l’action inconséquente de ses députés, eux-mêmes élus par des citoyens sans boussole, la France continue à se rabougrir. C’est le résultat de choix démocratiques qui se sont exprimés. Si l’on voulait une situation différente il suffisait de voter différemment. L’hypothèse d’introduction d’une partie de proportionnalité dans le code électoral revient à l’ordre du jour pour éviter ces trois tiers désastreux. Pas sûr que cela ne suffise à rétablir le pays qui continue à s’enfoncer avec délectation dans la décadence.

  • La Centrafrique rend hommage à Prigogine et son adjoint, tous deux décédés dans un « accident » d’avion probablement provoqué par le pouvoir Russe

    La Centrafrique rend hommage à Prigogine et son adjoint, tous deux décédés dans un « accident » d’avion probablement provoqué par le pouvoir Russe

    La République Centrafricaine rend hommage à Evgueni Prigogine et son adjoint en érigeant une statue de ces personnages au centre de la capitale. Tous deux ont fondé et dirigé le groupe « Wagner » composé de forbans mercenaires protégeant le pouvoir de Bangui depuis la fin des années 2010 en échange de concessions minières. Le plus ironique dans cette affaire est que Prigogine et tout son état-major ont été tués lorsque leur avion a malencontreusement rencontré un missile dans le ciel de Russie en 2023. Engagé dans la guerre d’Ukraine, le groupe « Wagner » avait initié une rébellion contre le pouvoir de Moscou accusé de mal mener la guerre. Il en a payé le prix du sang. Pas sûr que la Russie partage cet hommage rendu par Bangui !

    Peut-être un jour la Centrafique érigera une statue en hommage au Commandant Mansion, officier des services secrets français, qui, dans les années 1980, a joué le rôle de proconsul pendant plus de dix années auprès des présidents qui se sont succédé au pouvoir ?

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    Après tout, les Russes ont rétabli en 2023 la statue de Félix Dzerjinski le créateur du NKVD dans les années 1930 devenu ensuite KGB après plusieurs étapes, et FSB aujourd’hui, coresponsables des millions de morts de purges staliniennes.

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  • « Pop forever, Tom Wesselmann & Cie… » à la fondation Louis Vuitton

    « Pop forever, Tom Wesselmann & Cie… » à la fondation Louis Vuitton

    La fondation Louis Vuitton consacre les quatre étages de son bâtiment baroque du bois de Boulogne à une flamboyante exposition dédiée au Pop Art, centrée autour de l’artiste américain Tom Wesselmann (1931-2004). C’est évidemment un festival de couleurs flashy et une vision de l’Amérique triomphante de l’après-guerre. Beaucoup de toiles et installations révèlent l’intérieur consumériste états-uniens de ménages moyens qui découvrent tout ce que leur apporte la civilisation de consommation dont leur pays est le porte-étendard. Une simple étagère de cuisine est représentée en relief et en trois mètres de hauteur avec son grille-pain, la radio, la prise électrique et un bocal de sauce ketchup. Le Pop Art qui a parfois été défini comme la création entre l’art et la vie exprime pleinement ici cette inspiration.

    Très intéressants sont surtout les portraits épurés de blondes patinées sur fond de ciels bleus ou de soleil éclatant sur des plages de rêve. Sourire Colgate d’un blanc immaculé, corps sculpturaux à peine évoqués par leurs contours très épurés, bouches immenses et souriantes peinturlurées de rouge carmin, tétons représentés comme des boutons, vernis à ongles brillant… Certains personnages sont afro-américains, à une époque où ils étaient peu représentés.

    Wesselmann s’est lancé dans des séries comme « Mouths », « Foot paintings », « Nudes », qui chacune expriment une joie communicative, parfois une sexualité heureuse, toujours un sens de la couleur vive éblouissant. L’artiste fut appelé durant la guerre de Corée et participa à l’interprétation des photographies militaires aériennes. Peut-être cette implication dans la première guerre de l’ère post-Hiroshima inspira aussi son œuvre vers plus de naïveté et de bonheur, comme pour transcender le bruit du canon qu’il avait entendu de très près ? Il est un enfant du « rêve américain » mais s’autorise à en critiquer avec humour et talent la prédominance commerciale.

    De gigantesques installations métalliques sont également présentées sur lesquelles Wesselmann a travaillé la matière pour la transformer en murs irréguliers desquels émergent des pans en reliefs torturés en formes abstraites, le tout recouvert de ces couleurs toujours éclatantes.

    L’exposition présente également des œuvres de ses contemporains qui ont investi le Pop Arts : Andy Warhol, Jeff Koons, Roy Lichtenstein, Yves Klein, d’autres plus jeunes et moins connus, mais tous furent inspirés par ce monde de BD, de magazines et de merveilleux.

    A voir absolument pour les amateurs du Pop, l’art d’un XXe siècle occidental triomphant !

  • Syrie : un barbu pour remplacer une canaille

    Syrie : un barbu pour remplacer une canaille

    La famille Assad trustait le pouvoir en Syrie depuis 1971 et le coup d’Etat mené par Hafez el-Assad (1930-2000). Son fils Bachar, 59 ans, a succédé à Hafez après sa mort en 2000, ce qui a été validé par un référendum. L’opposition islamique vient de renverser Bachar el-Assad qui a fui le pays et se serait réfugié en Russie. Le père et le fils ont globalement utilisé les mêmes méthodes pour asservir le peuple syrien et servir leurs intérêts familiaux. Le pays est une dictature d’un modèle sévère. Père et fils ont utilisé des armes chimiques contre leur propre peuple, ce qui est assez unique et dénote une absence totale de scrupules de cette famille. Les prisons syriennes sont réputées parmi les plus barbares de la planète. L’un et l’autre ont placé leur famille à la tête des intérêts économiques du pays où la corruption est érigée en mode de fonctionnement depuis des décennies. Les frères de ces présidents père et fils sont soit affairistes de haut vol, soit à la tête de gardes prétoriennes protégeant le pouvoir de la famille. Dans un domaine comme dans l’autre, ils ont agi sans pitié ni aucune humanité.

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    Ils font partie de la communauté minoritaire alaouite, une branche du chiisme musulman dans un pays qui est majoritairement sunnite. Mais il apparaît que les alaouites qui occupent les postes clés dans l’armée n’ont que très peu combattu contre les rebelles qui viennent de conquérir le pays en une dizaine de jours. Sans doute ont-ils été démotivés par la fuite peu glorieuse vers Moscou de leur président ces jours derniers.

    Tous deux n’ont négligé aucune méthode pour renforcer leur pouvoir. Hafez a accueilli et protégé à Damas le nazi Aloïs Brunner qui a été un des artisans de l’extermination des juifs sous le régime nazi. Brunner deviendra le conseiller de Hafez el-Assad en matière de sécurité et aurait formé les responsables des redoutables services secrets syriens. Bachar lui accepte le renforcement significatif de la présence militaire russe en Syrie qui était directement engagée contre les différentes rebellions qui agitent le pays depuis le début de la guerre civile en 2011 et qui aurait fait environ un demi-million de morts ainsi que des millions de déplacés, dans et en-dehors du pays.

    Bachar el-Assad reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy en juillet 2008

    La France qui fut la puissance mandataire du Liban et de la Syrie jusqu’à la fin des années 1940 continue à vouloir s’ingérer dans la vie politique de ces deux pays en cherchant aveuglément à vouloir se rapprocher de cette famille sanguinaire. Le Président Jacques Chirac fut le seul président occidental à assister sur place aux obsèques d’Hafez en 2000. En 2008, Bachar fut reçu à l’Elysée par le président Nicolas Sarkozy. Et toutes ces amabilités ont été déployées malgré l’implication de la Syrie dans nombre d’opérations de terrorisme international ayant touché directement citoyens et intérêts français, dont l’assassinat de l’ambassadeur de France au Liban Louis Delamarre en 1981, ce qui n’empêcha pas Paris d’accueillir les membres de la famille Assad qui étaient déclarés persona non grata par Damas et se sont installés à Paris des années durant…

    Les rebelles qui ont chassé le président Assad se réclament de l’islamisme. Leur chef est un ancien affilié du mouvement Al-Qaida responsable des attentats de septembre 2001 aux Etats-Unis qui a consisté à détourner et jeter quatre avions de ligne plein de passagers sur différents sites, dont les Twin towers de New York qui se sont effondrées causant environ 2 600 morts. Le groupe terroriste religieux s’est aussi particulièrement distingué par sa barbarie hors norme Le garçon qui aurait quitté Al-Qaida taille sa barbe d’un peu plus près désormais, mais on peut douter qu’il soit soudain devenu poète et démocrate. Il serait opportun que Paris attende un peu avant de le recevoir avec les fastes de la République. Il n’est d’ailleurs pas écrit que la famille Assad soit à passer définitivement par pertes et profits. Il reste la génération suivante. Qui sait si elle ne réapparaîtra pas un jour ?

    Il est sans doute un peu prématuré pour se réjouir pour l’avenir de la Syrie. La « libération » est certes une première étape mais il est peu probable que le pays se remette avant plusieurs générations des dictatures et des guerres qui le déchirent depuis des décennies. Il est encore moins probable que si redressement il y avait il puisse être menée sous la direction d’islamistes.

    La Syrie va devoir encore attendre pour retrouver la liberté, si elle y arrive un jour. Ce pays est le fruit d’une histoire millénaire, après tout c’est là que l’histoire occidentale a commencé il y a plus de 2000 ans. On parlerait encore l’araméen, la langue de Jésus, dans certaines parties du pays. Les Syriens ont su traverser l’Histoire et survivre à ses à-coups tragiques. Gageons qu’ils arriveront aussi à absorber ces 50 années de férule Assad.

  • « Leni Riefenstahl. La lumière et les ombres » d’Andres Veiel

    « Leni Riefenstahl. La lumière et les ombres » d’Andres Veiel

    Leni Riefenstahl (1902-2003), actrice et réalisatrice allemande, belle et talentueuse, fut choisie par Hitler pour assurer la propagande du régime nazie, de la marche vers le pouvoir en 1933 jusque durant la IIe guerre mondiale. Elle accomplit cette tâche avec « talent » et ses films sur les grands rassemblements nazis à Nuremberg ont marqué par leur esthétique de la puissance brute, de même que le rendu de la gestuelle du Führer durant ses célèbres discours incantatoires a frappé les foules allemandes enthousiastes. Après la guerre elle se justifiera en affirmant avoir tout ignoré de la réalité du nazisme.

    A partir d’archives nombreuses le réalisateur allemand Andres Veiel trace un portrait édifiant de la cinéaste dans ce documentaire sans concession. Les interventions de Riefenstahl jusqu’à la toute fin de sa vie en 2003 (à 101 ans) montrent sa volonté de se justifier, probablement en réécrivant l’histoire en sa faveur. Très narcissique elle explique que si Staline ou Roosevelt lui avait demandé de produire des films à leur gloire elle les aurait réalisés comme elle l’a fait pour les nazis. Elle évoque accessoirement la brutalité de Goebbels qui voulut la séduire et avec qui elle partagea « plusieurs aventures ». Après la guerre, elle épouse un homme de 40 ans son cadet et continue de réaliser des films dont plusieurs reportages sur le peuple Noubas au Soudan. Par souci de justification et sans doute aussi par nombrilisme aigu, elle enregistre ou filme tous les éléments de sa vie post-guerre : conversations téléphoniques, interviews, vie conjugale et toutes sortes de rencontres médiatiques dont elle semble plutôt friande. C’est dans ces archives que pioche Veiel pour composer cet intéressant portrait, un peu effrayant.

    Narcisse du XXe siècle Riefenstahl veut se persuader qu’elle n’a pas compromis avec la barbarie nazie et cherche surtout à en convaincre le monde extérieur. Elle n’y réussit pas vraiment mais elle est probablement assez représentative de la masse des Allemands moyens qui se sont laissé aller à suivre une idéologie barbare, sans forcément y adhérer totalement. Cette indifférence a mené à la dévastation du XXe siècle et l’effondrement de la vieille Europe. Le mieux pour Riefenstahl aurait été de disparaître médiatiquement après la guerre, son narcissisme doublé d’une culpabilité, consciente ou pas, d’avoir été mêlée à de pareils évènements l’ont amenée à vouloir faire émerger sa propre vérité. Cela l’a au moins maintenue en forme puisqu’elle est porte centenaire.

  • De Gaulle vendu à l’encan

    De Gaulle vendu à l’encan

    La succession de Philippe de Gaulle, le fils de Mongénéral, décédé récemment met en vente des objets et documents personnels de Mongénéral qui étaient en possession de son fils. Ces biens vont donc être cédés à des privés et peut-être disparaître à jamais.

    La famille de Gaulle est-elle à ce point dans le besoin qu’elle doive mettre sur le marché des objets qui ont tout de même une valeur historique ? Un versement aux archives nationales n’aurait-il pas été plus opportun ?

    Si même les de Gaulle privilégient le commerce à l’Histoire, où va-ton ?