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  • El Adwany Alaa, ‘Chicago’.

    Sortie : 2007, Chez : . Les histoires plutôt désopilantes de la communauté étudiante égyptienne à Chicago par l’auteur de L’Immeuble Yacoubian : on y trouve l’islamiste roublard, la jeune femme puérile, le contestataire convaincu, le drageur invétéré, le vieux professeur américain humaniste. Tout ce petit monde se bouscule au cœur de l’Amérique généreuse et ambiguë pour composer la trame d’histoire allègre.

  • Miss France à la dérive

    C’est incroyable la proportion que prend cette affaire de miss France. On l’a montrée en train de laper sauvagement de la crème fraîche et du coup son élection de miss jolies gambettes est remise en question. On voit même des politicards de la Réunion (d’où elle vient) entrer dans la danse pour la défendre « cette pauvrette, elle était si jeune à l’époque de ces photos… », hum, hum, elle paraît quand même bien délurée sur les photos ! L’autre grognasse avec ses chapeaux ronds, chef des miss, prend des airs outragés, et pendant ce temps le business continue. Un peuple qui est capable de consacrer autant d’argent à l’élection de sa miss nationale ne peut pas être fondamentalement un peuple malheureux. C’est déjà une bonne nouvelle ! Il ne manque plus que la Carla fasse une sextape avec Sarko (on n’en est sans doute pas loin) et on sera habillés pour l’hiver.

  • Violences politiques sur tous les continents

    Des cinglés font exploser Bénazir Butho ce 21 décembre au Pakistan, causant une vingtaine de morts « collatéraux » et déclenchant des émeutes dans ce pays déjà chaud qui n’avait pas besoin de ça.

    Les cinglés boliviens s’apprêtent à relâcher quelques otages détenus depuis plusieurs années. L’une d’entre eux revient avec un gosse sous le bras dont le père serait l’un des geôliers… Bon, le retour va être difficile à gérer si elle ne veut pas être tondue !

  • L’Afrique fantôme

    Les humanitaires du Tchad de l’Arche de Zoé sont condamnés à huit ans de prison pour enlèvement d’enfants. On espère pour eux qu’ils pourront être transférés en France pour y subir leur peine car les prisons de Ndjamena ne doivent pas être des plus accueillantes.

    Quatre touristes français sont tués en Mauritanie lors d’un voyage dans le désert.

    L’Afrique peut être dangereuse, humanitaires et touristes ne devraient pas l’oublier aussi facilement. Ce n’est pas parce qu’on peut se rendre en cinq heures d’avion au milieu du désert que l’on est aussi en sécurité qu’à Saint-Gilles Croix de Vie.

  • Adieu à Julien Gracq

    Julien Gracq est mort hier. Il est l’auteur du Rivage des Syrtes, un très grand roman sur l’attente et la solitude.

  • Déplacement déplacé

    Heu…, voilà maintenant que Sarko emmène Bigard dans ses bagages pour voir le pape. L’histoire ne dit pas s’il a fait des prouts dans la chapelle Sixtine mais tout ceci paraît légèrement déplacé. Sans parler de la Carla qui était aussi du voyage. Il ne faudrait tout de même pas confondre la présidence avec la Star accademy !

  • Dignité et politique

    Alors que la France se remet difficilement de la pantalonnade Kadhafi sous sa tente dans le VIIIème arrondissement (mais après tout elle l’a bien cherché sous la direction éclairée de son ultra-agité people) il nous reste à méditer le geste de Gordon Brown qui ne s’est pas rendu au sommet africano-européen pour éviter d’avoir à y serrer la main de Mugabe, président à la dérive du Zimbabwe.

  • Brisa Roché – 2007/12/13 – Paris la Maroquinerie

    Brisa Roché, après tout ces temps et contretemps nous revient enfin avec nouveau CD, nouveau groupe et nouvelle maison de disques, ce soir à la Maroquinerie. Ses affiches couvrent les murs bien informés de Paris, sirène à moitié nue sur fond jaune, les seins couverts par un entremêlas de micros, c’est d’ailleurs la couverture du disque Takes.

    Le marketing est réussi, les nouvelles compositions ne le sont pas moins. Outre le disque, nous en avons eu un petit aperçu avec le show case des Inrocks et sa prestation chez Frédéric Taddeï sur FR3. Un avant-goût qui nous a rendus encore plus impatients de la voir sur scène. Quelques aléas (business semble-t-il) ont reporté l’évènement déjà programmé l’été dernier.

    Lorsque les lumières tombent le groupe démarre, quatre musiciens vêtus d’un blanc immaculé, dont une femme aux claviers et chant. Brisa apparaît après l’intro et entame High. Elle est habillée d’une veste d’officier de marine bleue foncé à double rangées de boutons dorés, un pantalon noir rayé et une espèce de ceinture-holster de cow-boy. Derrière le costume, Brisa est la même, un casque de cheveux noir de jais, des yeux lourdement soulignés de noir.

    A peine arrivée elle nous lance avec son charmant accent américain « nous vous avons tant attendus ». Et pour nous aussi Brisa d’amour, le temps a été si long, alors c’est un vrai bonheur de partager ce retour à la Maroquinerie dans cette ambiance calfeutrée où les fumées crachées par derrière la scène font ressembler cette petite salle à « un crépuscule sur la cote californienne » lorsque la brise du Pacifique pulvérise les embruns sur le sable doré.

    Le show continue avec Heavy Dreaming et l’assemblée est déjà conquise : Oh so black your hair, put your head down here/ Baby run now, run-run Baby ! Brisa mime ses chansons avec des gestes enfantins et accomplis, ses mains parlent autant que ses mots. Danseuse Tai-chi dans un jardin de Kyoto, geisha surfeuse sur les pentes immaculées du Fujiyama, Marie-Madeleine au milieu de ses apôtres, son seul péché : nous faire mourir de plaisir avec une voix envoutante, au velouté onctueux et somptueux, des graves profonds aux aigus parfois nasillards, elle joue avec notre émotion, elle nous ensorcelle, nous rebelle, nous crucifie et nous béatifie avec ses remerciements mutins.

    Takes est joué intégralement, plus rocky que sur la version studio. Seule une petite intrusion sur le précédent disque The Chase avec deux morceaux : Sugarfight et Baby Shut Your Eyes. Un disque qu’elle a dit dans la presse ne pas aimer malgré les éloges qu’il a remporté. Whistle est repris en rappel. Elle n’arrive plus à siffler sur le refrain, elle éclate de rire. Ses musiciens l’entourent avec affection et efficacité, matelots burinés aux ordres d’un capitaine aux longs cours qui mène un navire taillé pour la haute mer, réactif aux vents de la poésie et du rock, fendant l’écume des mots et des compositions, avec harmonie et vitesse.

    Brisa Roché, une grande artiste californienne adoptée par Paris, proche et fascinante, délivrant une musique belle comme un coucher de soleil sur Big Sur, et qui ajoute ses propres peintures sur la pochette de son CD. Bien sûr, nous avons déjà nos places pour son Bataclan en avril prochain.

    Set list : Hiht, Heavy Dreaming, Trampoline, Call Me, Egyptian, The Building, Pitch Black Spotlight, The Choice, The Drum, Sugarfight, Without A Plan, Baby Shut Your Eyes, Halfway On, Whistle, Breathe In Speak Out, Hand On Steel, Ali Baba.

    Rappel : Whistle

    Lire aussi : Brisa Roché – interview

  • Keren Ann – 2007/12/12 – Paris le Café de la Danse

    Keren Ann se produit ce soir au Café de la Danse avec en première partie son ami poète américaine Dayna Kurtz, une émouvante fusion de Joni Mitchell et de Dylan.

    Keren est entourée d’un quatuor guitare et bass/ batterie et un incroyable trompettiste américain qui a branché son instrument sur une pédale wah-wah, générant un son original. Elle ne quitte pas ses guitares, y ajoutant parfois un harmonica.

    Mélange d’influences et synthèse rock-folk presque parfaire, on ne sait plus trop d’où elle vient entre les Pays-Bas, Israël, les Etats-Unis, la France ? Cela n’a guère d’importance, son univers est celui de la musique, et nous y vivons. Son dernier disque « Keren Ann », chanté en anglais est un écrin de douceur. Ce soir elle est habillée de noir, distante et secrète, mélancolique et sereine, elle déroule ses compositions subtiles en regardant la salle d’un air amusé.

    Tout est lisse comme ses cheveux qui tombent sur ses épaules, son piqué de guitare, ses mots simples entre les chansons, sa voix neutre qui nous emmène vers des hauteurs de légèreté inégalées. Et lorsqu’elle nous susurrent « And what I’m thinking of/ Just this time, why don’t you/ Lay your head down/ In my arms, in my arms » nous frissonnons de bonheur!

    Après An Pierlé hier soir et avec Brisa Roché demain, c’est un trio de rockeuses romantiques qui a séduit Paris nous déployant leurs talents tout en émotion féminine.

  • Algérie : l’éternel conflit

    Habituelle émission sur l’Algérie : Serge Moati invite un fils de harki (particulièrement agressif et désagréable), la Gisèle Halimi de service (énervante), Enrico Macias (ridicule et borné) et un journaliste algérien (plutôt serein). Tout le monde s’engueule comme il se doit sur le FLN, l’OAS, Israël et autres. Le téléspectateur n’y comprend rien et le sujet est au point mort. Il faut arrêter d’inviter ces gens ensemble, il n’y a rien à en attendre. C’est affligeant !

  • Le dictateur libyen fanfaronne en Europe

    Le chef libyen Khadafi parade au Portugal, fait assaut de capes multicolores avant de prendre la route de Paris la semaine prochaine. Il doit installer sa tente dans le jardin d’un hôtel du XVIIème arrondissement et aurait demandé à se recueillir sur la tombe du Général de Gaulle. A quoi mène la realpolitik, on croit rêver !

  • Morrissey se lâche au NME

    Interview de Morrissey au New Musical Express qui provoque l’émoi au Royaume-Uni :

    « Les frontières de l’Angleterre ont été submergées (…) On a soldé l’Angleterre (…) Si vous vous promenez dans le quartier de Knightsbridge, vous n’entendrez plus un seul accent anglais. Vous entendrez des accents de la planète entière, mais aucun accent d’ici (…) Vous ne pouvez pas dire : “Allez, tout le monde peut venir habiter chez moi, installez-vous sur mon lit, prenez ce que vous voulez, faites ce que vous voulez”. Ça ne marcherait pas (…) Ce que l’Angleterre est devenue n’a rien à voir avec ce qu’elle était. C’est déplorable, nous avons tant perdu au change… ».

    Pour sûr ce n’est pas très politiquement correct et le Moz est coutumier du fait. Cela ne nous empêchera pas d’aller assister à son concert de février prochain, c’est un musicien flamboyant.

  • An Pierlé & White Velvet – 2007/12/05 – Paris le Zèbre de Belleville

    An Pierlé & White Velvet – 2007/12/05 – Paris le Zèbre de Belleville

    An Pierlé et son White Velvet ont posé leur sac pour une dizaine de jours dans cette agréable petite salle du Zèbre de Belleville qu’elle qualifie de son living room. Un environnement intimiste, propice aux confidences et au partage, un cadre où An parle à chacun de nous. Le White Velvet est en concert privé dans notre salon, laissons nous aller et ne boudons pas notre plaisir.

    Une première partie, également belge, The Bony King Of Nowhere fait bonne impression.

    Blonde charmeuse toute habillée de noir, An se faufile à travers les instruments posés au hasard de cette scène microscopique pour s’asseoir sur un ballon et attaquer l’ivoire de son piano électrique. Elle exhale un léger sentiment de domination en posant son fondement sur cette mappemonde, même Chaplin n’avait pas osé telle posture lorsque le Dictateur jouait avec le globe terrestre. Mais il y a surtout de la souplesse, de la rondeur, de l’à-propos à un tel siège. Elle le roule doucement lorsqu’elle remonte les arpèges, l’ovalise en l’écrasant lorsqu’elle plaque des accords rageurs. Tel un clown et son nez rouge elle vogue sur les vagues d’une musique profondément romantique et sereine.

    Son groupe est inchangé, mené par son amoureux Koen Gisen aux guitares, renforcé par un clavier, un deuxième guitariste qui touche aussi au violoncelle, un bassiste et un batteur dont la batterie est réduite à sa plus simple expression vu l’exigüité de la scène.

    Ses premières notes font frissonner ses invités, toujours cette voix chaude et douloureuse qui nous a tant séduits sur ses disques. Une voix parfaitement contrôlée qui exprime toute la gamme des sentiments avec la même perfection. Une voix à cœur ouvert pour nous enchanter. Une voix qui laisse couler des flots d’émotion et nous emporte dans le tourbillon de mélodies pleines de subtilité et d’allant. Des mots qui racontent le temps qui passe, les moments de bonheur qu’il faut préserver avant qu’ils ne se dissolvent dans les airs. Des textes empreints d’une sourde mélancolie que les clowneries d’An entre les morceaux ne suffisent pas à lever. Les instruments se complètent à merveille pour distiller la tension, appuyer le tragique ; le cello, comme toujours, les cordes de la tristesse.

    Ce soir l’atmosphère est plus délicate que l’an passé au Café de la Danse mais le groupe sait reprendre le chemin la route du rock et se lance dans un hommage posthume et énergique à Fred Chichin avec la reprise endiablée de C’est comme ça des Rita Mitssouko sur laquelle les guitares claquent et la belle se déchaîne. Retour à la douceur avec une autre reprise originale : Such a Shame des Talk Talk. Quelques nouvelles chansons sont présentées laissant présager un futur disque à la hauteur des précédents.

    Ce soir est à l’heure du romantisme et de l’harmonie, qui s’en plaindra tant la voix et la personnalité d’An sont séduisantes et envoutantes ? Sa maison de production s’appelle « A gauche de la Lune », quel meilleur endroit pour inspirer cette musique spatiale : Jupiter looks good tonight/ But I fear to fall into the sky/ Let it be, for what it’s worth/ Let it bleed into a mild surprise/ I musn’t make you call/ We ain’t got a future/ That is all.

    Et après ces moments d’émotion à l’état pur, An revêtue d’un sweet-shirt noir passé sur sa chevelure blonde en sueur dédicace son disque au chroniqueur, après l’avoir gratifié d’un joli dessin naïf sur la couverture de Mud Stories.

  • Concert de l’orchestre du conservatoire de Paris à la salle Pleyel

    Cet orchestre de musiciens talentueux joue : L’Oiseau de feu de Stravinsky, le concerto en sol de Ravel et Tableaux d’une Exposition, une pièce de Moussorgski orchestrée par Ravel. Des professionnels de 20 ans qui jouent avec l’enthousiasme de leurs jeunes années. Ils remportent un franc succès. Le deuxième mouvement du concerto de Ravel une expérience musicales des plus émouvantes.

  • Les deux citations de la semaine

    Le progrès n’est que l’accomplissement des utopies.

    Oscar Wilde

    Heureusement que l’on n’a pas eu la paire.

    André Gide

    Gide parlait du Soulier de Satin, pièce assez obscure de Claudel

  • La fille Chirac dans le privé

    La fille Chirac se fait embaucher comme communicante Pinault. Il est vrai qu’une personne qui a réussi l’exploit de faire élire son père (dont elle était la communicante) pendant si longtemps aux plus hauts postes de la République saura vendre des savonnettes chez n’importe qui. Après tout, les grands principes en termes de bourrage de crâne du gogo sont les mêmes.

  • Conroy Franck, ‘Corps et âme’.

    Sortie : 1993, Chez : . Le conte de fée d’un gamin pauvre de New-York qui se révèle un pianiste de génie après des années de travail, et qui passe du Bronx à Carnegie Hall. C’est un peu à l’eau de rose mais c’est un rêve éveillé et léger, bien documenté.

  • Littell Robert, ‘L’amateur’.

    Sortie : 1981, Chez : . Les pérégrinations d’un bureaucrate de la CIA qui décide d’aller régler ses comptes, contre l’avis de son employeur, avec les terroristes qui ont flingué sa femme. Il réussit et tout finit bien. Le bien triomphe du mal. Pas exceptionnel.

  • Fred Chichin est mort

    Fred Chichin, guitariste des Rita Mitsouko, est mort hier d’un cancer foudroyant. Nous l’avions encore vu en août dernier au festival Rock en Seine où les Rita Mitsouko nous avaient gratifiés d’un set de toute beauté nous rappelant toutes ces années où ils incarnèrent le glam-rock français, depuis Marcia Baila en 1985 jusqu’à leur dernier disque cette année Variety. Adieu l’artiste !

    Lire aussi : La France médaille d’or de la dépense publique – Total Blam Blam (rehve.fr)
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  • « Femmes du monde » de Titouan Lamazou au musée de l’Homme

    Exposition au musée de l’Homme des dessins et photos de femmes captés par Titouan Lamazou au cours de ses voyages. Il a délaissé la navigation pour les fusains et le résultat est très subtil. Il s’agit de femmes, de tous les continents. On les voit en peintures, en esquisses, en dessins, en photos. Elles accompagnent les messages politiques de Lamazou qui se révolte en poésie contre le sort de certaines d’entre elles. Il y a des œuvres très touchantes qui marquent le lien de leur auteur avec cet univers multicolore de la planète des femmes.