Chérèque, patron de la CFDT, se fait sortir d’une manifestation pour le pouvoir d’achat sous les huées de la CGT. L’UNEF se fait sortir de la coordination étudiante pour l’abolition de la loi de réforme des universités après avoir été cantonnée dans les « AG » dans une zone appelée « le goulag »… charmante référence des camarades syndicalistes. Tout ce petit monde est accusé de pactiser avec l’ennemi (le gouvernement). La réforme est en cours…
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Interpol – 2007/11/21 – Paris le Zénith
Interpol est de retour au Zénith après la sortie de leur dernier disque Our Live to Admire. C’est encore la grève générale à Paris mais le Zénith est plein à craquer.
Une première partie toute en douceur avec les Blonde Redhead et leur chanteuse aux traits asiatiques, vêtue comme une inuit du grand Nord, une voix à la Jane Birkin. Emmenée par un guitariste et un batteur elle susurre des mélopées obsédantes, cachée derrière de longs cheveux, tapotant sur ses claviers qui déroulent des notes répétitives. Un groupe à découvrir. Une demi-heure de warm-up qui nous pousse doucement vers le show des new-yorkais.
Les Interpol prennent possession de la scène, tous de noir vêtus, costumes-cravates de rigueur et entament Pioneer to the Falls. La couverture de leur dernier disque, un cerf attaqué par deux lions, est projetée derrière eux. C’est une des pièces du bestiaire qui remplit la pochette de leur album, comme unique commentaire, de même que les pages de leur site web.
La voix vertigineuse de Paul Banks nous emmène dans ses graves abyssaux. Grand blond aux yeux bleus, sa Gibson est aussi noire que sa musique. Musicien romantique, compositeur urbain, chanteur tragique, il ajoute cette note d’humanité désarmante à une musique glaciale.
Daniel Kessler, musicien essentiel du combo, mangé par ses larges guitares demi-caisses, esquisse ses pas de deux, mouvant comme une anguille, marquant ses riffs de mouvements saccadés de son corps agile.
Un claviériste de rencontre ajoute des couches harmoniques aux rythmes bruts des guitares et de la batterie.
La scène reste baignée par des éclairages bleutés sur lesquels se dessinent les silhouettes fantomatiques des boys à l’assaut de Paris. De petits écrans montés sur pilonnes se colorent parfois au gré des morceaux, des fulgurances oranges qui flashent au milieu de l’obscurité. Un brin de fantaisie picturale qui ne vient pas distraire le groupe appliqué à nous décliner ses compositions et une musique caverneuse, pas vraiment optimiste, d’ailleurs il y est souvent question d’amour et de femmes.
Ce concert fut superbe de dépouillement et de subtilité, de la musique fluide qui coule et nous revêt d’une gangue de nostalgie et d’émotion. Les Interpol nous quittent, toujours l’air de planer en dehors du temps, presque indifférents, après nous avoir associé à une véritable action de grâce.
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BRMC – 2007/11/20 – Paris l’Elysée Montmartre
Du bon, du vrai, du pur Rock ‘n’ Roll avec les Black Rebel Motorcycle Club à l’Elysée Montmartre. Trois musiciens américains avec des gueules de Marlon Brando dans l’Equipée sauvage (d’où le nom du groupe), habillés de noir, silhouettes dégingandées et mystérieuses se dessinant en ombres chinoises sur des éclairages venant du fond de la scène, des guitares ayant traîné sur des scènes douteuses et enfumées. Le groupe démarre Berlin, sur fond de tenture décorée d’une immense tête de mort dont les tibias sont remplacés par des pistons. Ambiance…
Les riffs sont gras et appuyés, le son saturé rebondit sur les murs du club déjà surchauffé. Les deux guitaristes sur le devant de la scène sont du même modèle et alternent basse-guitare-chant. L’un le cheveu hirsute, l’autre la coupe de près, allumant des clopes entre les morceaux, pas un mot ni un sourire, juste la sueur et les cordes. Les morceaux durent à l’infini, les guitares torturées miaulent d’amour et de haine. C’est le rock de la route et des caves. Les musiciens sont tout entiers à leur tâche, ne lésinent sur rien, et surtout pas leur engagement, pour décliner cette musique rugueuse. Ils la joueraient de la même manière s’il n’y avait personne dans la fosse.
Toujours masqués derrière les spots à contre-jour ils laissent parler l’électricité brute. Robert Levon Been passera une partie du show debout sur un mur d’amplis, revêtu d’un cuir de motard et d’une capuche de banlieue. On devine à peine leurs traits sous le déluge sonique, mais là n’est pas le but de cette messe noire.
Dans la lignée des Brian Jonestown Massacre ou des Dandy Warhols, ils sont investis d’une mission sur terre, celle de délivrer le blues-rock qui hante leurs âmes alors ils promènent leur morgue et leurs guitares sur toutes les planches de la planète Rock.
Le set se termine sur Whatever Happened To My Rock’n’Roll (Punk Song) : I fell in love with the sweet sensation/ I gave my heart to a simple chord/ I gave my soul to a new religion (rock’n’roll)/ Whatever happened to you, rock’n’roll?/ Whatever happened to our rock’n’roll?/ Whatever happened to my rock’n’roll?
Ils reviennent ensuite pour un rappel de 40 mn et nous quittent, épuisés, nous laissant abasourdis par cette plongée de plus de 2 heures au cœur de l’authenticité de ce trio gagnant du rock américain.
Set list: Berlin, Weapon of Choice, Stop, All You Do Is Talk, Howl, 666 Conducer, Ain’t No Easy Way Spread Your Love, Red Eyes And Tears, Killing The Light, Mercy, Fault Line, Complicated Situation, Weight Of The World, As Sure As The Sun, American X, Six Barell Shotgun, Whatever Happened To My Rock’n’Roll (Punk Song)
Encore: Took Out A Loan, Us Government, The Shows About To Begin, Heart And Soul
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Air – 2007/11/19 – Paris le Zénith
Air est à Paris et nous sommes au Zénith pour nous faire bercer une fois encore de cette musique électronique élégante et distinguée.
Deux excellentes surprises en warm-up avec les Ukulele Girls et Au Revoir Simone. Le premier groupe de quatre françaises jouant de l’ukulélé et susurrant des mélodies douces avec des sourires complices : original et mutin. Au Revoir Simone, encore des femmes, trois new-yorkaises sur claviers et rythmes électroniques avec voix éthérées et mélodies en mode mineur. L’audience est sous le charme et déjà dans les limbes où Air devrait la maintenir.
Le duo Air arrive ensuite, toujours vêtu de blanc, accompagné sur scène d’un redoutable batteur black en cravate blanche, d’un clavier et d’un guitariste supplémentaires. Ils nous délivrent une musique sans surprise mais toujours au summum de l’harmonie et de la subtilité. Quelle que soient les modes du moment, garage, crypto-punk ou autre, les Air Guys sont égaux à eux-mêmes dans la finesse ciselée leurs compositions. L’énergie de la scène les fait transcender leur dernière œuvre, Pocket Symphony. Nicolas Godin (d’une maigreur que ne cache pas sa barbe rousse) est plus souvent à la basse qu’à la guitare et se déchaîne sur la rythmique.
Le jeu de scène est plutôt modeste, le light show dépouillé. La musique est superbe et surannée, inutile mais délicieuse. Il n’en reste pas grand-chose à l’issue du show sinon le sentiment envoutant d’avoir été plongé dans un lagon rafraichissant aux couleurs enchanteresses, d’avoir plané bien au-dessus des contingences douloureuses de la ville, d’être devenu soudainement léger comme une plume poussée par la brise du soir sur un merveilleux paysage en vert et bleu. C’est aussi vain que de grimper l’Annapurna en plein hiver, mais qu’est-ce que c’est beau !
Air ne s’attarde pas plus de temps qu’il n’en faut avant de nous laisser nous écraser sur les encombrements d’un Paris en pleine grève. Air reviendra sûrement et tout aussi certainement nous retournerons partager avec eux ces purs moments de plénitude.
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Nuisances syndicales dans les transports publics
La préoccupation majeure des Parisiens : comment pourrait-on ennuyer les employés de la SNCF et de la RATP à hauteur de leur capacité de nuisance ? Le problème est qu’il n’y a pas vraiment de réponse satisfaisante. Deux idées : on pourrait nommer Fabius à la tête de ces entreprises et/ou maintenir les régimes spéciaux de retraite mais en fixant la durée de travail à systématiquement 5 années de plus que dans le privé ?
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« L’atelier d’Alberto Giacometti » au centre Pompidou
Exposition « L’atelier de Giacometti » à Beaubourg : toujours ces personnages longilignes, aux allures concentrationnaires, ces têtes frappées de stupeur, ces dessins crépusculaires.
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PJ Harvey – 2007/11/16 – Paris le Grand Rex
PJ Harvey passe à Paris après la sortie de son dernier disque White Chalk. Le concert est aussi dépouillé que l’album, l’artiste est habillée d’une longue robe noire façon geisha avec chaussures à talons très hauts. Piano, amplis, claviers et percussions forment un cercle autour du micro, couverts de guirlandes de Noël.
Pas de première partie et Polly Jean arrive sur scène. Elle donnera tout son show seule avec ses instruments. Elle attaque à la guitare électrique To Bring You My Love, Send His Love datant de 1995, que l’on avait vu jouer lors de son passage au Zénith en 2004 avec un groupe de rock au complet. C’est ce soir une version beaucoup plus intimiste où les accents rugueux de l’électricité contrebalancent la fragilité de ce one women show sur talons aiguilles.
Elle passe ensuite au piano à guirlandes pour démarrer les premières compositions de White Chalk qui s’enchaîneront avec beaucoup d’harmonie et de douceur, des histoires de rien, du sable crayeux qui vole des falaises de Dorset : Scratch my palms/ There’s blood on my hands, des rêveries mélancoliques face au plafond Something’s inside me/ Unborn and unblessed/ Disappears in the ether/ Human kindness.
PJ déclenche parfois une petite boîte à rythmes histoire de rappeler d’où elle vient. Et elle reprend ses guitares, appuie sur ses pédales pour déclencher l’adrénaline de l’électricité, mais ce soir tout n’est qu’équilibre sur le fil tendu d’une voix envoutante maintenue par le balancier de compositions fulgurantes. Qu’elle susurre comme Madame Butterfly attendant son capitaine où qu’elle s’acharne sur ses guitares telle Calamity Jane sur ses armes, elle n’est que PJ Harvey dans son nouvel habit de musique, profonde, sereine, touchante et contrôlée. L’expression d’une artiste majeure qui délaisse les artifices au profit de la sincérité. Le résultat de cette mutation est extraordinaire.
Le rappel se termine sur un enchaînement à la guitare acoustique The Piano / The Desperate Kingdom of Love bouleversant devant un Rex au comble de l’émotion.
Elle revient pour un deuxième rappel plus ou moins imprévu avec Horses in my Dreams :
Horses in my dreams/ Like waves, like the sea/ On the tracks of a train/ Set myself free again/ I have pulled myself clear.
Set list: To Bring You My Love, Send His Love To Me, When Under Ether, The Devil, White Chalk, Mansize, Angelene, My Beautiful Leah, Nina In Ecstasy, Electric Light, Shame, Snake, Big Exit, Down By The Water, Grow Grow Grow, The Mountain, Silence
Encore: Rid Of Me, Water, The Piano, The Desperate Kingdom Of Love
Encore 2: Horses in my Dreams
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La presse se gausse
La gauche et la presse se gargarisent sur le rôle prééminent que joue le président Sakozy et se gaussent de la mise en retrait de ses ministres. C’est une option, notre agité du bocal est du genre chef qui se remue et ne délègue pas. On en rencontre de pareils dans les entreprises, comme il y a, à l’inverse, des chefs plus consensuels qui laissent de la place à leurs collaborateurs. C’est selon. Ce qui compte au gouvernement comme en entreprise c’est le résultat, laissons encore quelques mois à Sarkozy pour faire ses preuves.
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Ultra Orange & Emmanuelle – 2007/11/12 – Paris le Bataclan
Une très jolie découverte que le dernier disque d’Ultra Orange & Emmanuelle, remake inspiré du Velvet Underground que l’on a tant aimé. Ce soir concert un peu mondain : la mezzanine est réservée VIP et on voit dans la fosse des costards-cravates inhabituels en ce genre de circonstances. Emmanuelle Seigner, actrice, attire un peu de monde people pour un lancement sur sa nouvelle orbite de rockeuse.
Le warm up est mené de main de maître par les Mellino un duo guitariste-chanteur / chanteuse-percussionniste qui nous offre un set manouche avec une guitare d’une incroyable virtuosité et notamment une version gitane de Jumping Jack Flash d’anthologie, avec de guitare électrique joué par l’ingénieur du son devant sa console !
Le concert de UO&E démarre sur les accords obsédants de Rosemary’s Lullaby, BO de Rosemary Baby de Roman Polanski, ci-devant époux d’Emmanuelle qui déboule en veste mauve dans un océan de blondeur. Sa voix est un peu hésitante, elle n’est pas encore habituée aux planches du Rock. Ces balbutiements touchants la rapprochent de Nico que l’on croit revivre sur scène. Et puis elle pose ses cordes vocales au bon endroit et affirme sa propre présence sur cette musique profonde écrite par Pierre Emery, guitariste-compositeur du groupe. Gil Lesage la deuxième fille de la bande joue d’une guitare désossée où les cordes agissent directement sur l’électronique pour produire un larsen sans fin digne du solo de Fripp sur Heroes. La rythmique est là où on l’attend.
Leur récent disque (mars 2007) est joué intégralement avec des montées de tensions sur Touch My Shadow, Won’t Lovers Revolt Now où Pierre laisse parler la poudre et harcèle sa guitare, les riffs claquent, Emmanuelle crie, se déhanche sauvagement :
Remember to forget me/ And don’t forget to remenber this:/ Nobody will touch my shadow.
Le Bataclan est aux anges, le groupe se fait plaisir et en rajoute avec une reprise de I’m Sick Of You d’Iggy qui alterne arpèges saccadées avec déchaînements soniques. Emmanuelle suit le mouvement.
Des moments d’intimité également, guitare acoustique sur tabouret, accords lancinants et voix cajoleuse : Simple Words, One Day (en rappel) où la subtilité des compositions de Pierre émeut des spectateurs conquis. Le show se termine sur un deuxième rappel et le célèbre tango de Piazzolla , I’ve Seen That Face Before, également popularisé par Grace Jones, et par ailleurs musique du premier film d’E : Frantic.
Le groupe se congratule devant le Bataclan qui tire son chapeau. UO&E une grande et joyeuse surprise, un amateurisme très éclairé doublé d’une vraie énergie qui rappelle la fraîcheur punk avec en bonus la richesse des compositions.
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Le retour des chevelus
Le journal télévisé de France 2 ne parle pas du décès de Norman Mailer. Par contre il nous montre un chevelu binoclard de l’université de Rennes d’un modèle que l’on croyait complètement périmé. Même à Woodstock il aurait fait tache ! Il édifie le journaliste qui l’interroge, sur la légitimité des assemblées générales d’étudiants qui votent le blocage des universités et l’aspect non démocratique des votes à bulletins secrets sur les campus. Il ferait passer Trotski pour un réformateur et Bernard Thibaut pour un dangereux social-traitre. Dans la bouche d’un gamin de 18 ou 20 ans, c’est assez étonnant à entendre.
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La mort de Norman Mailer
Encore un immense écrivain américain qui nous quitte. Norman Mailer est mort aujourd’hui. Sa dernière œuvre venait de paraître : « Un château en forêt » venait de paraître, l’histoire imaginée de la vie d’Hitler. Après William Styron il y a juste un an, c’est un autre des géants de la littérature mondiale qui s’en va. Il n’y aura pas de suite à Harlot et son Fantôme. Par qui va-t-on remplacer tous ces artistes ?
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L’incompétence journalistique
A un journaliste de télévision qui harcelait le maire de Paris, Bertrand Delanoé, sur des questions de personnes, celui-ci lui demande quel est le montant du budget de la ville de Paris. Il répond 50 millions alors que le bon chiffre est de 7 milliards. Bien joué Bertrand ! Tu lui as mis le nez dans son incompétence de plumitif aux petits pieds, ce qui ne semble d’ailleurs pas l’avoir particulièrement contrit, tout gonflé qu’il est de son « devoir d’informer »…
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Dérive « humanitaire »
Une bande de zozos humanitaires se fait prendre la main dans le sac d’une sombre histoire d’enfants soudanais à faire adopter en France. Il semble à première analyse que les enfants n’étaient pas plus soudanais qu’orphelins et que tout ce cirque s’apparenterait légalement à de l’enlèvement d’enfants.
Idriss Déby, chef de guerre actuellement au pouvoir au Tchad ne peut s’empêcher de donner des leçons de morale à la France… qui l’a cherché sur ce coup-là, c’est un peu douloureux à entendre. Idriss est un guerrier local de l’ethnie Zaghawa, proche des Toubous, ni plus ni moins sanguinaire que ceux qui l’ont précédé et ceux qui le suivront. En revanche, il est plutôt bien tombé dans le calendrier politique local car il a réussi à prendre le pouvoir par la force au moment où l’on découvrait du pétrole dans son pays et, surtout, avec l’aide de l’armée française qui voulait la peau de son prédécesseur Hissen Habré de l’ethnie Toubou.
Hissen s’était rendu célèbre lorsqu’il était dans la rébellion armée, en enlevant Mme. Claustre, ethnologue, qu’il avait détenue dans le désert durant de long mois, et surtout en abattant un officier français, le Commandant Galopin, qui était venu négocier sa libération. Comme ensuite Hissen avait été président du pays lors du coup d’Etat suivant, les officiels français et leur armée avait du mal lui faire les salamalecs de circonstance durant plusieurs années eu égard à son rang de président. Il paraît que certains militaires français digéraient difficilement le chapeau que la raison d’Etat leur faisait avaler. On les a même vus forcés de défendre le régime d’Hissen attaqué par la Lybie.
Dès le coup d’Etat suivant (mode normal de transition politique) l’armée française a puissamment armé et soutenu Idriss qui a dégagé Hissen qui a quitté N’Ndjamena sans y laisser ses plumes (au grand regret des acteurs locaux et sans doute de l’armée française qui l’aurait bien accroché à son tableau de chasse) mais en prenant le temps de dévaliser la Banque centrale au passage. Il est depuis en exil au Sénégal, faisant vaguement face à une procédure judiciaire pour crimes contre l’Humanité ou équivalent.
Depuis, le Tchad vit sa vie, de rébellions en faillites, de coups d’Etat en mutineries. Ce pays est peuplé de guerriers impénitents qui sont nés comme ça et mourront sans avoir changé. Le chroniqueur se souvient des militaires français en Centrafrique qui expliquaient que lors de la reprise d’une base libyenne de la bande d’Aozou, ils avaient expliqué aux militaires Tchadiens que d’après leurs calculs, en passant les champs de mines qui cernaient la base sur leurs Toyota à plus de 80 km/h, les mines explosaient derrière le véhicule… ceux qui n’arrivaient pas à tenir la vitesse minimum y restaient. Ils sont montés à l’assaut et les Libyens se sont carapatés chez eux, l’armée françaises n’ayant apporté qu’un amical soutien logistique à cette affaire africano-africaine.
On a vu aussi les guerriers tchadiens de la force interafricaine en charge de rétablir l’ordre à Bangui, le ramener à coups de canons sans recul dans les rues de cette charmante bourgade avant d’aller finir le travail au couteau dans les quartiers. L’ordre a été rétabli…
Un peuple intrépide donc, sans doute plus porté à la guerre des sables qu’à l’administration d’une justice sereine. Ils sont malins les Tchadiens et appuient là où cela fait mal à coups de rodomontades médiatisées. On en ferait autant à leur place, ils ont le beau rôle. Sarko Supermen n’en a cure et saute dans un avion pour aller exfiltrer ceux qu’il peut. On imagine qu’il a dû rappeler gentiment à Idriss l’amical soutien militaire français depuis des années, pour repartir avec ceux des humanitaires qui paraissaient les moins impliqués. On verra la suite plus tard quand le Tchad aura mené à bien son cirque judiciaire.
Etant donné que toute cette rocambolesque affaire semblait connue, on se demande si l’on n’aurait pas pu arrêter cette aventure avant le désastre ? Le droit d’ingérence devrait être borné par l’obligation de résultat. Ce dernier n’est pas glorieux !
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Grèves
Le mois de novembre sera chaud avec des grèves à tous les étages : pêcheurs, cheminots, fonctionnaires, étudiants, etc. Cela permet l’apparition d’un nouveau concept, celui de la grève illimitée reconductible ! Il y a quelque chose qui doit nous échapper, mais voici le plus bel oxymore que l’on puisse imaginer. On en saura plus à la fin du mois sur la capacité de notre président agité à résister à la rue.
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Business d’otages
La livraison d’otages devient un vrai must pour chef d’Etat. On avait vu Reagan recevoir les otages américains de son ambassade en Iran lors de sa cérémonie d’investiture, Chirac accueillir les pilotes français retenus en Serbie, on a découvert Cécilia et les infirmières bulgares, voici maintenant Sarkozy et les prisonniers du Tchad ! On ignore les contreparties offertes par la République, car il y en a eu.
Le nouveau message marketing : vous voulez être un bon président ? Ramenez de l’otage à la maison !
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Joss Stone – 2007/11/04 – Paris le Grand Rex
Une plongée dans le monde de la soul music et de l’élégance, Joss Stone est à Paris.
Something Sally en première partie chauffe la salle avec une pop jazzy et chaude. La voix de Sally s’envole bien haut sur des rythmes doucereux et nous met de charmante humeur pour ce qui va suivre. Le groupe rencontre un succès d’estime bien mérité mais la princesse du jour s’appelle Joss et se fait un peu attendre au cours d’un long entracte.
La scène est parsemée de tapis persans qui délimitent les territoires des musiciens et choristes qui entre les premiers pour jour l’intro : deux claviéristes blancs, un saxophoniste et un trompettiste, blancs eux aussi, habillés en costumes bleu clair, trois choristes blacks, deux femmes et un homme aux coffres impressionnants, un batteur et un guitariste blacks, ce dernier à la mise Cotton Club impeccable, costume beige, cravate et gilet à rayures, cravate et borsalino assortis, diamants dans les oreilles et une allure de félin. Et Joss entre pour entamer Girls They Won’t Believe It, pieds nus sur son tapis, devant son micro décoré d’un tissu indianisant.
De cette diva de la soul on a déjà tout dit. Une voix anglaise de génie connue dès ses 16 ans. Elle a d’abord chanté la musique des autres. Elle a fasciné des géants qui l’ont invité sur scène : les Rolling Stones, James Brown, Stevie Wonder et d’autres. Alors après ses deux premiers disques comme interprète elle a décidé de composer. Le résultat est un joyau : Introducing Joss Stone qu’elle présente ce soir au public parisien.
Et quelle voix, mon Dieu quelle voix ! Elle roule des vibratos avec une sensualité à réveiller les morts, elle monte dans des aigus nasillards, elle joue de ses cordes vocales avec une incroyable agilité, on la croirait née entre les lignes d’une portée de l’union magique entre une clé de sol et une clé d’ut.
Elle se meut avec une immense grâce, sur le devant de la scène, sans faire d’ombre à ses musiciens qui tiennent le beat et l’enrobent de leur atmosphère rassurante et affectueuse pour la laisser s’exprimer de manière si divine.
Sur son tapis volant elle surfe les vagues de la soul, une musique riche et complexe, irriguée par l’âme noire. Et ce n’est pas le moindre des miracles de cette artiste, si blanche et tellement inspirée par des racines qui ne sont pas siennes !
Joss est habitée par la musique dont elle chante son amour dans Music, amenée par deux accords obsédants : Music/ Nothing in this world got me like you do baby/ I’d give up my soul/ If I couldn’t sing with you daily/ I’m not the only girl/ In love with you it’s crazy/ I appreciate your groove/ Now I know I owe everything to you.
Durant le rappel Joss effeuille un bouquet de roses qu’elle lance dans son public avec douceur et attention alors que les musiciens mélangent les notes de No Women No Cry à son final.
Devant cette jeune femme de vingt ans si musicienne, si fragile, si créative, si épanouie, si belle, on se sent peu de choses en se demande s’il est vraiment nécessaire de se lever le matin pour aller au bureau…
Setlist: Intro – Girls they won’t believe it – Tell me what we’re gonna do now – (Segue) – Super duper love – Bruised but not broken – Proper nice – L-O-V-E – Music – Put your hands on me – Fell in love with a boy – Baby baby baby – Bad habit – Headturner – You had me – Tell me’bout it —- Right to be wrong – No woman no cry
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Terrorisme d’extrême gauche en Amérique du Sud
Un ramassis de crétins archéo-mao continue à détenir depuis des années leurs otages dans la jungle colombienne. On y trouve des politiques locaux, Ingrid Betancourt, des citoyens américains, tout un petit monde qui fermente dans la forêt en attendant d’hypothétiques négociations pour un échange d’otages. Des milliers de morts au Bangladesh après un cyclone dévastateur. Il y a vraiment des pays où il ne fait pas bon vivre devrions nous nous répéter tous les matins dans notre hexagone en nous rasant…
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Buckley David, ‘David Bowie – Une étrange fascination’.
Sortie : 2004, Chez : . L’histoire musicale et artistique de ce géant de notre époque : ses influences, ses inspirations, sa façon d’apréhender l’Art qui l’entoure, ses habitudes de compositeurs, ses réflexes de musicien. Un livre passionnant qui détaille le processus créatif de ce rocker hors normes.
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Dérive pipole gouvernementale française au Maroc
Sarkozy défile en Ray-Ban dans les rues de Tanger, Rachida affiche un décolleté renversant à Marrakech, le gouvernement est en goguette au Maroc. On se demande si un peu plus de discrétion vestimentaire n’aurait pas été plus indiquée au contexte marocain !
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Dérive financière dans l’industrie
Dans un grand élan de sens de ses responsabilités, Forgeard ex-patron d’EADS et des plus-values explique ce soir à France 2 qu’il n’était pas au courant des retards de fabrication de l’Airbus A380 lorsqu’il a vendu ses stock-options car son usine de Hambourg a caché ces informations. C’est peut-être vrai mais dans le genre « je couvre mes collaborateurs parce que je suis le chef [et que je suis payé en conséquence] » on a fait mieux !