L’agence Algérie Presse Service (APS) est un établissement public algérien dont les informations diffusées semblent être validées par le pouvoir.
L’APS a été créée le 1er décembre 1961 à Tunis, durant la guerre de libération nationale pour être le porte-drapeau de la Révolution algérienne sur la scène médiatique mondiale. Au lendemain du recouvrement de la souveraineté nationale, son siège a été naturellement transféré à Alger.
https://www.aps.dz/a-propos-de-l-aps
Le 22 novembre l’APS a relaté l’épisode de l’arrestation à Alger de l’écrivain titulaire des nationalités algérienne et française Boualem Sansal sous le titre : « Sansal, le pantin du révisionnisme anti-algérien ». L’introduction de cet intéressant article annonce son parti résolument anti-Sansal :
L’agitation comique d’une partie de la classe politique et intellectuelle française sur le cas de Boualem Sansal est une preuve supplémentaire de l’existence d’un courant « haineux » contre l’Algérie. Un lobby qui ne rate pas une occasion pour remettre en cause la souveraineté algérienne.
https://www3.aps.dz/sansal-le-pantin-du-revisionnisme-anti-algerien/
La suite est à l’avenant et mérite lecture pour qui veut réellement comprendre la nature de la relation actuelle entre la France et l’Algérie, faite de haine et de ressentiment entre l’ancien colonisé et l’ex-puissance coloniale. La France « Macronito-Sioniste » est vouée aux gémonies et accusée pêle-mêle de révisionnisme, de négationnisme, d’atteinte à la liberté d’expression avec la détention de Pavel Durov… N’en jetez plus !
Ce texte est significatif de l’impasse dans laquelle se trouvent la France et l’Algérie et l’absence de tout espoir que la situation s’améliore avant quelques siècles. Le plus rationnel serait de rompre les relations purement et simplement pour que Paris regarde vers l’Europe et Alger vers le Sud ou vers Moscou. Mais, l’un des effets les plus délétères de la colonisation menée par la France est l’imbrication socio-économique extrême qui existe encore entre les deux pays. Celle entre les peuples, combien d’émigrés algériens et de français d’origine algérienne sur le territoire français ? On parle de 4 ou 5 millions, une diaspora qui bien évidemment pèse dans la géopolitique franco-algérienne. L’imbrication est aussi économique, la force des intérêts des uns chez les autres, et vice versa, est telle qu’elle est difficile à rompre.
Il faudrait des deux côtés de la Méditerranée des dirigeants suffisamment forts et courageux pour oser prononcer le divorce et se donner rendez-vous dans cent ans pour voir s’il est souhaitable de se reparler. Nous ne les avons pas alors les citoyens des deux pays voient leurs dirigeants s’écharper comme des gamins dans une cour d’école. A défaut de purger une fois pour toute ces relations très mal engagées depuis l’invasion de l’Algérie par les troupes de Napoléon III en 1830 par suite de différents incidents dont le refus de la France de rembourser une dette qu’elle avait à l’égard de l’Algérie depuis Louis XVIII, les deux pays vont continuer à s’affronter verbalement sur tous les sujets possibles qui fondent normalement les relations entre pays. C’est assez pathétique et, a priori, destiné à la rester pour encore de nombreuses générations.
La suite de l’article APS
« Il faut dire que ce lobby haineux a eu une mauvaise semaine. Il faut les comprendre. D’abord, un de leurs protégés, Kamel Daoud, a été pris la main dans le sac, exploitant les douleurs d’une victime du terrorisme en Algérie pour rafler « le Goncourt ». Ensuite, leur ami génocidaire Netanyahu s’est vu délivrer un mandat d’arrêt international par la Cour pénale internationale (CPI). Enfin, l’autre écrivain de Gallimard, Sansal, se voit arrêter en plein délire révisionniste. Au passage, le même Sansal avait été accusé par l’écrivain Wassini Larredj de lui avoir volé son titre et la trame du Roman « 2084 la fin du Monde ». Comme quoi dans la confrérie du plagiat et du détournement littéraire, la France de l’édition a bien choisi ses poulains algériens.
« Le gouvernement français doit exiger sa libération immédiate », lancera le naturalisé par décret, Eric Zemmour en faveur de son « ami », Boualem Sansal. Le Président Macron qui revient d’un voyage bronzé du Brésil, où il avait traité les Haïtiens de « cons » (la Routine quoi !), se dit « très préoccupé ».
La France Macronito-Sioniste qui s’offusque de l’arrestation de Sansal (à l’aéroport d’Alger), n’a toujours pas déclaré au monde si elle a la souveraineté nécessaire de pouvoir arrêter Benjamin Netanyahu, si jamais il se pointerait à l’aéroport Charles De Gaulle ! Puisque Paris parle de Droit et de Droits de l’Homme, se conformer au droit international dans le cas de Netanyahu serait déjà un bon début.
La France de Macron n’est pas à une contradiction prés. Le même Macron qui parle de « crimes contre l’Humanité » en Algérie concernant la colonisation française, qui admet la reconnaissance historique d’assassinat d’Etat dans le cas de Ali Boumendjel, Maurice Audin ou de Larbi Ben M’hidi, poussant la contrition jusqu’à envoyer son ambassadeur avec une gerbe de fleurs sur la tombe de notre martyr, prend la défense d’un négationniste, qui remet en cause l’existence, l’indépendance, l’Histoire, la souveraineté et les frontières de l’Algérie !
La France qui légifère à tour de bras sur les lois mémorielles, surtout quand il s’agit du révisionnisme anti-juif (Loi Gayssot), ne devrait-elle pas, plutôt, condamner Sansal pour sa tentative de nier l’existence même de la Nation algérienne. Ça serait un bon sujet d’étude et de négociation pour Benjamin Stora !
En définitive, à chaque poussée de fièvre anti-algérienne, Paris charge Alger de tous les maux alors que l’Algérie agit, toujours, selon le principe de cohérence. Accuser l’Algérie d’empêcher la liberté d’expression, alors que les Français détiennent toujours Pavel Durov, le fondateur de la messagerie Telegram, plateforme mondiale de l’expression, est la confirmation de cette sinistre comédie dont seul Sansal est le pantin utile. »