Blog

  • La Géorgie à la dérive

    C’est l’histoire d’une petite souris qui est allé chatouiller les moustaches du gros chat. Celui-ci, réveillé en sursaut a balancé un coup de patte griffée qui a écrasé le microscopique animal. Mickey Mouse estropié et honteux est rentré dans son trou dévasté et appelle à son secours ses congénères pour venger l’affront et ceux-ci envoient le marquis Kouchner et le bling-bling Sarkozy présenter de plates excuses au matou courroucé dont les poils électrisés sont encore hérissés de fureur. Le président russe Medvedev a traité Saakachvili de « racaille » devant son homologue français en conférence de presse au Kremlin. Ambiance…Rappelez-nous : Koukouch et Sarko, combien de divisions ?

    Bon, les russkofs ne sont pas nés de la dernière pluie. Ils ont presque avalé la couleuvre de la sécession du Kosovo contre l’avis de leurs amis serbes alors ils vont faire créer des états « indépendants » pour l’Abkhazie et l’Ossétie du sud, en se référant au « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », le tour sera joué et la petite souris restera estropiée pour sanction d’avoir attaqué plus fort qu’elle. Il semble qu’abkhazes et ossètes du sud soient très majoritairement anti-géorgiens et pro-russes, alors que l’on en fasse des états indépendants comme le sera un jour le Kosovo ou même qu’ils deviennent une province russe, tout est possible. Au moins ils ne demanderont pas leur intégration à l’Union européenne comme déjà réclamée par Géorgie et le futur Kosovo. C’est un peu comme si l’on rattachait la Corse à l’Italie ou qu’elle devienne indépendante : qui s’en plaindrait ?

    Et puis pour améliorer l’ambiance chaque partie parle de génocide, cela fait toujours bien dans le paysage. Aujourd’hui dès que l’on a trois piétons écrasés à un feu rouge on sort du génocide à toutes les sauces, alors pourquoi pas pour la Géorgie aussi.

  • La presse se distingue

    TF1 présente ses excuses pour avoir annoncé la mort du petit Louis. La chaîne avait diffusé la mort du garçon disparu dans la Drôme vendredi à la fin du journal de 20 heures. Elle a présenté ses excuses au journal de 13 heures samedi. Ah les journalistes, vraiment incorrigibles ! C’est vrai que ces derniers temps ils ont adoré les histoires d’enfants massacrés à coups de couteaux, ou morts étouffés, oubliés par leurs parents enfermés dans des voitures garées au soleil. Ca les a beaucoup réjouis durant un été pauvre en nouvelles people. Ils n’avaient grosso-modo que le disque de Carlita à se mettre sous la dent : un peu fade tout de même. Alors là, un petit Louis disparu voilà qui mettait du baume au cœur des rédactions désœuvrées qui ont donc fantasmé une fin médiatiquement heureuse : la mort du garçonnet. Hélas, le p’tit Louis était simplement endormi sous un arbre à 500 mètres de chez lui… Si on ne peut plus compter sur les psychopathes pour assurer l’audience des journaux télévisés, où va le monde ?

  • Du rififi en Géorgie

    Il est complètement cinglé ce Saakachvili, président de la Géorgie qui lance ses troupes à l’assaut de l’Ossétie du sud, province indépendantiste pro-russe. La réaction de la Russie ne s’est pas fait attendre : la guerre ! Il prévoyait quoi cet agité du ciboulot, que Poutine l’accueille avec des roses ? Et en plus il parade à la télévision derrière un drapeau européen à côté de son emblème national afin de bien mouiller tout le monde dans son aventure. Et dire qu’il voulait adhérer à l’OTAN (de même que l’Ukraine) avec l’appui des Etats-Unis. Heureusement que la France et l’Allemagne ont tenu bon car sinon il aurait fallu déployer les troupes occidentales contre la Russie pour voler au secours d’un membre de l’alliance. Bon, la Géorgie a déjà donné Staline à l’Humanité, on aimerait autant qu’elle ne nous déclenche pas une troisième guerre mondiale.

  • Décès boursier

    Le cours de bourse de PININFARINA a bondi de 10% après l’annonce du décès accidentel de son pédégé, petit-fils du fondateur. Le marché, toujours subtil et délicat, fête ainsi la perspective de rachat pur et simple du designer automobile par des investisseurs prêts à le payer au prix fort. On connaissait déjà les licenciements boursiers, va-t-on, en venir aux décès boursiers ?

  • Naufrage en vue dans l’affaire des « frégates de Taiwan »

    Non-lieu probable dans l’affaire des frégates de Taiwan ; l’Etat français a maintenu le couvercle sur la marmite en refusant de lever le secret défense sur ce dossier. La justice n’a donc pas pu investiguer plus avant sur les centaines de millions d’euros qui ont valsé en commissions diverses entre Paris, Taiwan et, peut-être, retour à Paris. La raison d’Etat pour couvrir de telles malversations ce n’est pas bien ! Qu’est-ce qu’il pouvait bien y avoir de si stratégique à cacher ? On a tout su sur les bottes Berluti de Roland Dumas payées par la carte de crédit Elf mise à disposition de Christine Deviers-Joncour, auto-qualifiée de « putain de la République » ! Le reste ne peut être que billevesées après une telle révélation.

    En attendant, le gouvernement de Taiwan risque de réclamer à son homologue français, via une procédure d’arbitrage, entre 0,5 et 1 milliard d’USD. Cela représente le surcoût des frégates, payé pour le moment par le contribuable taïwanais. Comme on imagine qu’une partie de ces commissions occultes sont revenues en France par des voies détournées, il n’est pas illégitime que le contribuable taïwanais les refacture au contribuable français… à moins que le gouvernement français nous explique où sont allés ces sous !

    Bon, si on en juge par la procédure arbitrale qui a estimé à 40 millions d’euros l’atteinte à la bonne moralité de Bernard Tapie, on peut tout de même espérer gagner contre Taiwan.

  • Chronique Rock‘n’People

    Iggy & The Stooges

    Après leur concert à Montréal le 4 août, Iggy & The Stooges se sont fait dérober le camion qui contenait l’intégralité de leur matériel. Gibson et Marshall ont prêté du matériel pour que se poursuive la tournée.

    The Rolling Stones

    The Sun, une espèce de Closer britannique, mais en quotidien, nous narre les nouvelles aventures de Ron Wood, l’excellent guitariste des Rolling Stones qui supplée aux défaillances de Keith Richard sur scène. Ce vieux Ronny a 61 ans, marié depuis 23 ans avec une femme âgée aujourd’hui de 53 ans, s’est embarqué dans une love affair avec une petite russe de 20 ans, Ekatarina. Nous suivons tous les détails, y compris les photos dénudées de la naïade publiées par son ex-boy friend, les déclarations de la femme de Ron, leur séjour en Irlande avec excès de vodka, le retour en clinique de désintox de Ronny. Bref, la vie d’un rocker en vue, dont les talents intéressent une petite fée de 40 ans plus jeune…

  • Action directe : dernier acte ?

    Nathalie Ménigon du groupe d’extrême gauche français Action Directe est libérée sous conditions de prison après y avoir purgé plus de vingt années pour cause de terrorisme. Il est sans doute temps pour la société de passer l’éponge. Les membres de cette bande n’ont jamais abdiqué de leurs idées révolutionnaires. Au moins ont-ils eu le courage d’assumer leurs actes et d’en payer les conséquences. Ils ne revendiquent plus d’actions violentes

    Jean-Marc Rouillan, terminait un communiqué dans sa prison des Baumettes en avril dernier par ces lignes :

    Alors que les forces impérialistes et colonialistes sont engagées dans l’agression « anti-terroriste » contre les peuples du Moyen-Orient, je terminerais par un message de solidarité destiné aux prisonniers politiques et aux résistances palestiniennes, libanaises et irakiennes, fer de lance des peuples de la région :    – A tous ceux qui subissent les agressions de l’OTAN, des sionistes et de l’armée US !
    – Aux habitants des villes et des camps bombardés.
    – Aux populations livrées aux mercenaires et menacées par les escadrons de la mort et les « assassinats ciblés ».
    – Aux résistants arrêtés, enlevés, torturés et déportés à Guantanamo ou disparus dans les prisons secrètes de la CIA.
    – Aux milices ouvrières des quartiers populaires de Bagdad.
    – Aux grévistes et aux émeutiers du Caire.
    – Aux prisonniers communistes libanais, Samir Kuntar détenu dans les geôles de l’Etat sioniste depuis 1979 et au camarade Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis octobre 1984.

    A tous ceux qui résistent ! Votre combat est notre combat !

  • Les comiques s’expriment suite à la mort de Soljenitsyne

    La mort de Soljenitsyne nous amène deux évènements hilarants :

    Poutine ex-patron du KGB qui vient de recueillir devant la dépouille du vieux russe torturé par les soviétiques, persécuté par le KGB, exilé et déchu de sa nationalité, on en passe et des meilleures… alors Poutine en dévotion devant le vieux résistant c’est à mourir de rire.

    Mélenchon, notre Mélenchon national, dernier Mao affiché de la classe politique parisienne dézingue le Soljenitsyne qu’il aurait sans doute prêt à bruler vif s’il l’avait pu. Sur son blog du 4 août (http://www.jean-luc-melenchon.fr/) il le traite « d’inepte rebouteux…d’inepte griot de l’anti-communisme officiel » et il en rajoute à tous les étages :

    Je dis que le départ de Soljenitsyne ne manquera pas à la pensée de notre temps. Soljenitsyne était une baderne passéiste absurde et pontifiante, machiste, homophobe, et confis en bigoteries nostalgiques de la grande Russie féodale et croyante. Je n’oublie pas. Je ne pardonne pas. C’était un perroquet utile de la propagande « occidentale ». Utile car au contraire de tous ceux qui avaient dénoncé avant lui le goulag et les camps staliniens, Soljenitsyne était une voix de droite parmi les plus réactionnaire. Les textes de Christian Rakovski et combien d’autres (oserais-je mentionner Léon Trotski ?) ne reçurent ni prix Nobel, ni grasses subventions, ni hébergement fastueux, ni aucun des colifichets dorés dont Soljenitsyne fut gorgé comme une bête de commémorations anti progressiste mise à l’engrais. Ces lignes sont dédiées à leur mémoire.

    Ah Mélenchon, Mélenchon, quel lyrisme, quel enthousiasme, quelle vision, quelle finesse dans l’analyse, quelle fidélité dans la pensée ! Reste sur la même voie, par pitié ne change pas d’un iota ta puissance philosophique, nous n’y survivrions pas.

  • Soljenitsyne est mort

    Soljenitsyne est mort

    Soljenitsyne est mort hier à Moscou. C’est la fin d’un écrivain important. On entend encore les débats sans fin de l’intelligentsia française lors de la sortie de L’Archipel du Goulag dans les années 70, du conflit sur le chiffre de 80 millions de morts massacrés par Staline avancé par Soljenitsyne et discuté à l’infini. Il faut relire cet auteur.

  • Les fils de dictateurs

    Le fiston Kadhafi fait preuve de mauvaise éducation en tabassant ses employées dans un palace suisse. On avait déjà pu admirer ses frasques sur les Champs Elysées où il s’était fait attraper en délit de (très très) très grande vitesse. Dieu merci une immunité diplomatique de circonstance lui avait épargné quelques tracas policiers. Il semble que les pandores suisses aient été moins sensibles aux subtilités de la Convention de Vienne et aient embastillé le malheureux, vite relâché soyons rassurés. Aussitôt à l’air libre, l’impétrant est allé pleurer dans les djellabas de papa-le-guide qui du coup a fermé le robinet pétrolier à la Suisse. Alors que nous avions reçu si gentiment et tellement généreusement papa-le-suprême à Paris qui avait monté sa tente dans un petit coin du VIIIème arrondissement, le voilà qui fait des misères à nos helvètes outre-alpins. Quand même !

    Vraiment, ces fils de dictateur n’ont aucun respect pour les bonnes mœurs, quand on pense que Bachar El Assad a fait exécuter dans les rues de Beyrouth le propriétaire de l’appartement de Chirac alors que ce dernier avait été le seul chef d’Etat occidental à se rendre aux obsèques de son père, Hafez El Assad !

    Le désert ne semble point propice à la bonne éducation de ces turbulents rejetons. Ah l’ivresse du pouvoir, l’indescriptible jouissance de pouvoir faire la nique aux vieux pays occidentaux.

  • Une mode étrange

    Il y a un truc qui ne cesse d’étonner en ces temps estivaux c’est le nombre de nanas qui se trimballent en bottes fourrées malgré la température qu’il fait. Cela paraît une espèce de bottes montantes en peau de bête, vraiment étrange en plein été. Grandeur et servitude de la mode.

  • Des journalistes dépités

    Le journaliste chroniqueur de musculeux des JO de Pékin n’aura pas accès depuis le centre de presse du coin aux sites web diffusant des informations « illégales ou nuisibles » soit la pornographie, la violence ou des contenus mettant en cause « l’unité et la sécurité nationale et les bases des principes de la Constitution ». Il s’émeut donc d’avoir été roulé dans la farine par les engagements de l’empire du milieu qui, lors de l’attribution des jeux, aurait promis une totale liberté de la presse à Pékin. Bon, les journalistes vont devoir commenter les exploits sportifs sans avoir accès à des sites de cul ni plus des sites tibétains. Il est vrai que regarder de l’athlétisme toute la journée pendant trois semaines doit être particulièrement soporifique, même si l’on est payé pour ce faire, alors une petite vidéo porno aurait permis de ragaillardir le chroniqueur devant sa page blanche. Eh bien nada mon pote, tu es bon pour te taper le marathon à la télé, les interminables qualifications du lancer de poids, ou les compétitions de Tai Kwan Do, sans pause récréative, et en plus tu devras faire ton article pour L’Equipe du lendemain malgré ton indigestion de noodles sauce aigre-douce ! Eh oui, c’est ça les jeux olympiques.

  • Roth Philip, ‘J’ai épousé un communiste’.

    Sortie : 1998, Chez : . Le deuxième volume de la trilogie qui a commencé par la Pastorale Américaine et s’est terminée par La Tâche. Nathan Zukerman arrivé à l’âge mur passe six nuits à écouter le frère de son ami et mentor Ira Ringold revenir sur la vie de ce dernier en plein maccarthysme. Tableau redoutable d’un couple qui se déchire au cœur d’une Amérique qui s’affirme et se construit, ravages croisés de l’idéologie, industrialisation forcenée d’un pays gigantesque, des pauvres, des riches, des médias, de la violence politique, religieuse, des personnalités complexes, etc. Un style toujours époustouflant pour façonner la fiction et nous servir les histoires de notre misérable humanité dans ce creuset inépuisable que représente l’Histoire des Etats-Unis.

  • Les banquiers devraient relire La Fontaine

    Les banques mondiales font la manche et recapitalisent à coups de dizaines de milliards d’euros pour couvrir leurs pertes insensées de ces derniers mois durant lesquels elles ont joué aux apprenti-sorciers en laissant des divas surpayées manipuler des produits auxquels plus personne ne comprenait rien pour générer des taux de croissance artificiels de leurs bénéfices, en oubliant leur fonction sociale de base qui est toute de même de financer la vraie vie ! Maintenant que la fête semble terminée pour un petit moment il faut remettre des sous dans la caisse pour reconstituer tous ceux qui ont été absorbés par les pertes, rachats d’actions, bonus des divas et autres dividendes. C’est peut-être ça le capitalisme d’aujourd’hui : on rase la bête tant qu’on peut et quand il y a besoin on repasse à la caisse, plutôt que le principe du bas de laine ? Après-tout c’est la fable de la cigale et la fourmi. D’ailleurs, relisons La Fontaine, que nous pouvons dédier aux divas de la banque :

    La Cigale, ayant chanté
    Tout l’été
    Se trouva fort dépourvue
    Quand la bise fut venue:
    Pas un seul petit morceau
    De mouche ou de vermisseau.
    Elle alla crier famine
    Chez la Fourmi sa voisine,
    La priant de lui prêter
    Quelque grain pour subsister
    Jusqu’à la saison nouvelle.
    Je vous paierai, lui dit-elle,
    Avant l’août, foi d’animal,
    Intérêt et principal.
    La Fourmi n’est pas prêteuse:
    C’est là son moindre défaut.
    Que faisiez-vous au temps chaud ?
    Dit-elle à cette emprunteuse.
    Nuit et jour à tout venantJe chantais, ne vous déplaise.
    Vous chantiez? j’en suis fort aise:
    Eh bien! dansez maintenant.

    Peut-être un jour n’y aura-t-il plus rien à remettre dans la caisse.

  • Les rencontres photographiques d’Arles

    Les rencontres photographiques d’Arles

    Arles c’était aussi les rencontres photographie, comme chaque année. Le directeur artistique du cru 2008 est Christian Lacroix, natif de la ville qui invite pour deux mois ½ des photographes en tous genres dont les œuvres sont réparties au hasard des salles d’exposition. Peter Lindberh est exposédans le cloître de l’église des frères prêcheurs avec une série de mannequins photographiées en noir et blanc sur une plage de Camargue (le photographe allemand avait fait il y a quelques années une superbe série de Keith Richards prise sur les toits de New York), et dans les anciens ateliers de la SNCF (à l’abandon) : Tim Walker (photos sophistiquées de femmes de rêve dans des décors bucoliques ou des intérieurs surréalistes), Charles Frégier (photos des gardes d’honneur traditionnelles des grands de ce monde), Françoise Huguier (appartements communautaires de Saint-Pétersbourg), Jean-Christian Bourcart (photos perdues de mariages anonymes). Des choses originales, on y passe plus ou moins de temps selon l’intérêt que l’on porte au sujet traité mais il y en a pour tous les goûts à travers la vielle, et toujours entre deux expos une terrasse ombragée pour boire un petit coup sous des platanes centenaires.

  • Massive Attack – 2008/07/23 – Arles les Arènes

    Massive Attack au théâtre antique d’Arles, voila un programme alléchant que d’allier cette musique de notre temps avec la puissance romaine. Dieu merci nous ne sommes pas affectés aux arènes de la ville, temple de violence et de vulgarité, où les taureaux ont remplacé les gladiateurs, mais où le sang toujours attise la joie primaire du peuple. Non, le concert a lieu dans le théâtre antique d’Arles centre de gravité de la culture millénaire de notre civilisation, haut lieu de subtilité et d’intelligence. Un déplacement dans le sud était donc de rigueur, ne serait-ce que pour patienter jusqu’à la sortie du prochain disque des Massive Attack maintenant reportée à 2009.

    Assis sur les gradins de pierre ancestraux, nous sommes prêts pour l’expérience intemporelle d’un nouveau concert de Massive Attack. Ambiance détendue, des gens du coin, des touristes en goguette dans le sud et quelques fans venus pour l’occasion.

    Le soleil se couche lorsqu’apparaît Fink et son groupe intermittent bass-batterie, lui assis sur un tabouret joue de la guitare et chante, plutôt agréablement, un folk-rock bien pensé. A découvrir plus avant.

    La nuit est noire et les Massive Attack nous invitent à les rejoindre dans ce monde trip-hop dont ils sont devenus les maîtres, tout en puissance et en sophistication. Quelques sons aériens fusent des synthétiseurs, Robert del Naja (3D) et Grant Marshal (Daddy G) s’installent derrière les platines et la rythmique si spécifique, double batteries / bass, s’empare de l’espace en nous plongeant immédiatement dans la violence live de ce groupe d’anthologie qui depuis 25 ans mène sa route à coups d’innovations tranquilles mais sans dévier d’une ligne urbaine et sombre. C’est une nouvelle chanson, All I Want, qui ouvre le bal.

    Le propos de ce mouvement trip-hop si bien mené par Massive Attack est de délivrer une atmosphère unique dont la musique n’est qu’un des éléments. Au-delà des notes, des rythmes et des compositions, ce groupe réussit à modeler l’espace et la matière sonore en une fusion physiquement perceptible. Ce sont des fleuves de lave brûlante qui coulent dans nos âmes tiraillées à hue et à dia entre un beat hypnotique et la douceur des voix, spécialement les duos slammés 3D/ Daddy G. Comme toujours on ne les perçoit qu’à peine, cisaillant en ombres chinoises les flux de lumière venant du fond de la scène. Mais la magie de l’outdoor et la dimension humaine du théâtre nous placent au cœur du show.

    Horace Andy est toujours du voyage et affrontera une panne électrique à la fin de sa première apparition, coïtus interruptus mal à propos coupant l’élan de sa très belle voix aux trémolos vibrillonants. Deux nouvelles chanteuses renforcent le collectif, Stéphanie, vestale blonde évanescente qui tâtonne sur sa guitare en chantant, merveilleusement, Teardrop, et Yolanda, cantatrice black au coffre impressionnant qui emmène le groupe vers des sommets vocaux, délaissant le style désincarné de ses collègues pour nous envouter d’humanité primale.

    Le fond de scène en diodes luminescentes est renouvelé dans son contenu ; y défilent les messages un peu naïfs d’un groupe en rébellion. La forme est toujours percutante de modernité, entre hall d’aéroport et connexion web, diffusant un halo de mystère dans lequel évolue ce groupe félin.

    Le show vit sa vie et nous déroule une musique somptueuse servie sur un lit de mystère et de clignotements irréels. Voyage intergalactique dans le feulement des machines, balade introspective au cœur de nos émotions, les impulsions électriques diffusées par ces voix et musiques allument des feus éphémères au hasard de notre cerveau, qui nous font entrer dans celui de ces compositeurs d’exception qui ont si bien compris le son de notre époque et synthétisé le sang de leur épopée.

    Est-ce l’intimité de ce théâtre antique ou la sérénité des musiciens, mais ce soir les Massive Attack nous ont paru moins déshumanisés : quelques ratages techniques, de grands éclats de rire, une danse endiablée de 3D sur le final qui nous a menés jusqu’à un big-bang orgasmique… Un dernier rappel sur Karmacoma où notre duo de Bristol se passe la balle : Well leave us in emotional pace/ Take a walk, taste the rest/ No, take a rest/ Karmacoma jamaica’ aroma/ Karmacoma jamaica’ aroma… et nous repartons la tête dans les nuages après cette soirée estivale de toute beauté.

    Les Rencontres Arles Photographie occupent agréablement la fin du séjour, demain The Do prendront la suite à Arles mais le TGV pour Paris attend.

    Set list : All I want, Marooned, Rising son, Teardrop, 16 Seeter, Kingpin, Mezzanine, Harpsichord, Red Light, Inertia creeps, Safe from harm, Marakesh 1er rappel : Angel, Unfinished sympathy, Dobro 2ème rappel : Karmacoma

  • Björk s’engage

    Traumatisé par Björk qui conclut un concert à Shanghai en scandant « Tibet ! Tibet ! » à la fin de sa chanson Declare Independance, le gouvernement chinois veut bannir les artistes non politiquement corrects et réglemente que :

    « Aucun artiste individuel ou groupe artistique impliqué dans des activités violant la souveraineté ne sera autorisé à se produire en Chine… [de même que les représentations qui] sapent le sentiment d’unité nationale, mettent en danger la sécurité nationale, attisent la haine ethnique, violent la politique religieuse et les coutumes ethniques et mettent en valeur la pornographie et les superstitions ».

    Il semblerait également que les voyagistes chinois aient retiré la destination France de leur catalogue pour punir l’hexagone du mauvais accueil fait à leur flamme olympique sur les trottoirs parisiens.

    Bon, les Chinois n’auront plus Björk et les Français auront moins de touristes chinois. Ça passera !

  • Les excuses du pape

    Le pape à Sidney s’excuse des exploits pédophiles de ses employés en Australie ; l’église anglicane est au bord du schisme sur la question fondamentale de savoir si elle va recruter des homosexuels. Bref, tout ce buzz de bénitier semble confirmer que les employés des églises ont une libido que leurs vœux de chasteté ne suffisent à contenir.

  • Peter Doig au MAM de Paris

    Peter Doig au MAM de Paris

    Expo Peter Doig au Musée d’art moderne de Paris : artiste écossais vivant à Trinidad dont on a vu l’annonce de son expo sur le cul des bus parisien avec d’attirantes couleurs. En réalité ses tableaux sont moins colorés et plus fantasmagoriques. On y découvre d’étranges mélanges de jungles et de traces humaines, de grands espaces désertés souvent noyés derrière des rideaux de neige ou de lianes. Intéressant, et précédé d’un agréable déjeuner au soleil de la terrasse du musée.

  • Déchaînement de haine

    Quelle incroyable accumulation de haine révèle l’accueil triomphal réservé au Liban à des ex-détenus en Israël dont l’un avait tué plusieurs israéliens, dont une enfant de 4/5 ans en lui défonçant le crâne à coups de crosse de pistolet car il n’avait plus de balle ! Quel que soit le camp dans lequel cet acte barbare a été commis, la remise en liberté de l’impétrant aurait pu, par décence, s’accompagner d’un peu plus de discrétion.