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  • AGHION Philippe au Collège de France, leçon inaugurale donnée le 01/10/2015 : « Les énigmes de la croissance »

    Les énigmes de la croissance de la chaire Économie des institutions, de l’innovation et de la croissance

    Une théorie schumpétérienne

    Philippe Aghion développe une théorie schumpétérienne de la croissance économique basée sur la modélisation et l’empirisme. Les théories de la croissance existantes se sont révélées insatisfaisantes aux niveaux théorique comme empirique. La théorie néoclassique dominante était basée sur l’accumulation du capital : la production se fait avec du capital et c’est la croissance la croissance du stock de capital qui fait croître le PIB. C’est l’épargne venant de la production qui fait que le capital s’accumule, le reste de l’épargne non accumulée en capital partant en consommation. Ce modèle est censé produire une croissance durable même sans innovation (cas URSS par exemple).

    Mais au bout d’un moment les rendements de l’accumulation de capital décroissent, la production permet d’accumuler de moins en moins. C’est le progrès technique qui va permettre de relancer la machine. Cependant cela ne permet pas d’expliquer pourquoi certains pays croissent plus vite que d’autres, ni pourquoi certains ne croissent plus.

    En 1987 Aghion élabore un modèle de croissance avec Peter Howitt, également « schumpétérien » basé sur les principes suivants :

    • La croissance de long terme résulte de l’innovation
    • L’innovation résulte d’investissement (R&D, incitations économiques, …)        
    • Destruction créatrice : le nouveau remplace l’ancien

    Ce modèle a été confronté à l’évidence empirique. La concurrence nuirait à l’innovation disent les innovateurs pour garder leurs rentes alors que l’on constate le contraire dans les chiffres. On a dialogué avec les empiristes et on s’est aperçu que les firmes innovantes ne partaient pas toutes de 0, mais qu’elles étaient souvent déjà innovantes. Donc je fais déjà des profits, la concurrence arrive, ampute mes profits et me pousse donc à innover pour faire d’autres profits qui vont plus que compenser ceux que je perds par ailleurs. J’innove pour échapper à la concurrence (escape competition) car je suis une firme « à la frontière technologique », celles qui en sont loin cessent d’innover quand la concurrence réduit leurs profits. On a concilié les empiristes avec la théorie !

    Les énigmes de la croissance

    Le « paradoxe argentin » 

    • De 1870 à 1930, l’Argentine présente un PIB/habitant stable à 40% du PIB/h états-uniens, ce qui signifie qu’elle croît au même rythme que les Etats-Unis.
    • A partir fin années 30, il y a une rupture de tendance et un décrochage par rapport au PIB/h américain. C’est à cette époque que l’Argentine a mis en place une politique de substitution aux importations qui a entraîné une baisse concurrence des pays étrangers. L’Argentine n’a pas su passer d’une économie du rattrapage à une économie de l’innovation comme celle des Etats-Unis. C’est grosso-modo le même diagnostique pour le Japon et France.            

    Innovation, inégalités, et mobilité sociale

    On constate une augmentation rapide des inégalités sociales depuis les années 80. Les inégalités mesurées par la part du Top 1% de la population d’un pays dans le revenu national augmentent parallèlement au nombre de brevets par habitants. L’innovation fait augmenter les marges et donc les revenus du Top 1% qui ne croit pas uniquement du fait de la spéculation et de la rente foncière, mais aussi par l’innovation. Celle-ci qui génère de la croissance mais les rentes de l’innovation sont temporaires du fait concurrence.

    La destruction créatrice : le nouveau remplace l’ancien, favorise la mobilité sociale comme on le voit en examinant les indicateurs de cette mobilité entre la Californie, Etat innovant, et l’Alabama, qui ne l’est pas. La croissance par l’innovation fait fonctionner l’ascenseur social.

    L’indicateur « gini » mesure l’inégalité pour la population au sens large, et non plus simplement le Top 1% versus 99%. Il est démontré que le « gini » reste stable avec l’innovation. Donc, certes on augmente le Top 1% mais l’inégalité générale est stable. C’est l’exemple de la Suède qui a mené des réformes structurelles, dont fiscales, majeures dans les années 1980-90 lui permettant d’assurer sa croissance.

    Nous ne nous opposons pas à l’innovation au seul prétexte qu’elle augmente le Top 1% car elle génère de la croissance, de mobilité sociale tout en assurant la stabilité du « gini ». Il faut donc une fiscalité qui différencie les inégalités dues à l’innovation des autres : Steve Jobs (grande fortune générée par sa capacité d’innovateur) vs. Carlos Slim (grande fortune générée par sa rente monopolistique des télécom au Mexique).

    Le débat sur la « stagnation séculaire »

    Après les crises américaines de 1929 puis de 2008 nombres d’économistes ont prédit une « stagnation séculaire » post-crise. Les économistes schumpétériens pensent le contraire car l’innovation dans les technologies de l’information a amélioré la façon de produire des idées (interactions plus élevées dans la recherche) et la mondialisation a augmenté les effets potentiels de l’innovation (on gagnera plus d’argent avec le marché Monde).

    Mais alors pourquoi la croissance de l’innovation ne s’accompagne plus d’une croissance de la productivité ? En fait c’est plutôt un problème de mesure des effets de l’innovation. Dans les Etats où il y a beaucoup de création destructrice comme les Etats-Unis, on aurait un impact négatif du nombre de brevets sur la productivité ! C’est en réalité un problème de mesure sur lequel nous menons actuellement des recherches. On ne sait pas mesurer les effets de l’innovation. Nous sommes confiants sur la possibilité de contrer le concept de « stagnation séculaire ».

    L’Europe croît moins vite que les Etats-Unis car n’a pas fait les réformes structurelles nécessaires. La Suède les a faites dans les années 90’ et sa productivité s’est nettement améliorée, le Japon c’est l’inverse.

    Penser les politiques de croissance

    Philippe Aghion s’intéresse en tant que chercheur à ces politiques économiques quand certains de ses prédécesseurs s’en éloignent.

    • Les politiques peuvent être utilisées par le chercheur comme instrument pour identifier un effet causal qu’il cherche à mettre en évidence.
    • Influence du chercheur sur la politique éco. On peut casser les fausses idées ou structurer la pensée économique. Une politique industrielle colbertiste des « champions nationaux » biaise la concurrence et entrave la destruction créatrice et l’entrée de nouvelles firmes innovantes. Il vaut mieux soutenir horizontalement l’éducation, les PME innovantes… que de subventionner des secteurs industriels. En fait il faut être au centre, entre les deux pour la politique industrielle : on peut aider un secteur industriel mais d’une façon à favoriser la concurrence et non maintenir les rentes en place.
    • Débat en cas de crise entre relance keynésienne et réduction impôts/puissance publique. Synthèse : il faut des réformes structurelles plus politique économique proactive qui aura plus d’effets dans un environnement modernisé.

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    La fantastique amélioration de l’accès aux données (ex. les nouvelles informations concernant la fiscalité individuelle) permet une recherche encore plus ciblée mais il ne faut pas laisser tomber la macroéconomie pour compléter les études empiriques comme celles d’Esther Duflot. Il faut maintenir le lien entre la macro et la micro.

    Conclusion : ne craignions pas la nouveauté, l’innovation, etc. Cet enseignement au Collège de France et nos recherches en cours vont y contribuer.

  • « L’Aveu » de Costa-Gavras (1970)

    « L’Aveu », un classique de Costa-Gavras sur les procès de Prague qui se sont déroulés en 1951. Le film est basé sur le récit réel d’Artur London, ministre-adjoint des affaires étrangères de son pays, qui fut avalé par la machine stalinienne anthropophage qui dévora les siens. Les plus élevés dans la hiérarchie communiste étaient mis en scène dans des procès d’opérette (procès « de Moscou » dans les années 1930, « de Prague » dans les années 1950’ et bien d’autres) où ils étaient forcés d’avouer « leurs crimes », les pires étant bien entendu le titisme et le trotskisme. Les anonymes étaient plus simplement passés par les armes ou oubliés dans un goulag.

    London raconte dans son récit « L’Aveu » et Costa-Gavras met en scène dans son film éponyme les tortures morales et physiques subies par les dirigeants communistes (dont London lui-même) jusqu’à ce qu’ils avouent des crimes qu’ils n’ont pas forcément commis, ce qui ne leur évitait généralement pas l’exécution à l’issue de ces procès. Yves Montant joue à merveille ce militant communiste, passé par les écoles du parti et la guerre d’Espagne, qui voue toute sa foi à l’idéologie et ne comprend d’abord pas comment le parti peut se retourner contre lui, car le parti ne peut pas se tromper ! Les techniques d’interrogatoire sont redoutables, largement inspirées par les grands-frères soviétiques. Elles cassent même les hommes les plus solides.

    Dans la vraie vie, London fut le seul à n’être pas fusillé à la fin du procès. Sa femme (Simone Signoret dans le film) persuadée de sa culpabilité demandera le divorce avant de retirer sa requête. En 1956 il sera finalement réhabilité ainsi que ses co-accusés, à titre posthume seulement pour ces derniers, malheureusement pour eux. London émigrera en France où il publiera ses livres jusqu’à son décès en 1986. L’ouverture des archives tchécoslovaques montra par la suite qu’il fut un communiste « pur et dur » durant la guerre d’Espagne durant laquelle il ne fut pas le dernier à participer aux purges sanglantes à l’intérieur du camp républicain internationaliste qui eurent lieu durant cette guerre civile.

    On ajoutera que ce film sorti en 1970 déclencha un violent débat en France entre le parti communiste en déclin et le monde intellectuel dont certains membres s’était déjà éloignés du communisme. La participation de Montant et Signoret dans ce film, qui furent « compagnons de route » du parti, marqua aussi leur propre reniement de cette idéologie, ou tout du moins de ce qui en avait été fait par ses dirigeants.

    Costa-Gavras, né grec, a été le cinéaste des dictatures, décrivant par le menu le cheminement de la répression dans ces régimes qui avaient pour objectif de s’emparer des cerveaux des citoyens, par la terreur ou par la conviction (souvent un peu des deux). D’Athènes à Prague en passant par Santiago-du-Chili, il a révélé les vérités que notre XXème siècle a voulu cacher au nom d’idéologies mortifères et répressives. Il a fait œuvre politique et n’ailleurs peut-être pas fini.

    Lire aussi : « Missing » de Costa-Gavras (1982)

  • Passage à l’hôpital

    Passage à l’hôpital

    Evidemment, passé 60 ans, on fréquente un peu plus le corps médical… pour de petites misères ou de plus sérieuses. On est encore bien soigné et accueilli dans les hôpitaux en France malgré le bal des pleureuses qui se lamente sur la « déconstruction de l’hôpital public » depuis des décennies. Il y a encore de beaux restes. Si l’on veut faire encore mieux il suffit sans doute de dépenser plus.

    Lire aussi : Quelques chiffres sur les dépenses de santé

  • Que faire des terroristes islamiques nationaux

    Le débat interne français sur l’opportunité d’expulser, ou non, dans leurs pays d’origine les immigrés convaincus de visées terroristes, ou déjà emprisonnés en France pour en avoir commis, se déchaîne. Après les attentats religieux commis à Paris, Conflans-Sainte-Honorine et Nice ces dernières semaines par des étrangers, l’Etat a annoncé avoir lancé l’expulsion d’environ 200 personnes étrangères soupçonnées de terrorisme. La principale difficulté de ce processus est de forcer les pays d’origine à réadmettre des ressortissants dont ils ne veulent plus.

    Globalement il n’y a pas grand monde qui ne soit pas d’accord avec le principe de ces expulsions. Bien évidement les commentateurs de plateaux télévisés qui ont des solutions à tout balayent d’un revers de mains les difficultés d’exécution. Bien malheureusement personne sur ces plateaux mondains ne mentionne le lien avec les terroristes religieux français détenus dans des pays étrangers, au Moyen-Orient principalement.

    Le parallèle n’est pourtant pas très difficile à faire et les mêmes commentateurs expliquent doctement que les djihadistes français détenus en Irak ou en Syrie, lieux où ils commirent leurs crimes, doivent y être jugés et exécuter les peines auxquelles ils seront éventuellement condamnés pour surtout ne pas être rapatriés en France. On sait qu’une partie de ces terroristes de nationalité française détenus dans des camps kurdes du nord de la Syrie, à défaut d’avoir pu être expulsés vers la France ont été relâchés dans la nature après que la Turquie eut mené son offensive contre les forces kurdes dans cette région syrienne. Tout le monde espère que l’on entendra plus parler d’eux ; les analystes faisant leur métier savent qu’une partie d’entre eux ressurgira forcément un jour ou l’autre, et sans doute pas pour devenir des citoyens français modèles. Personne ne veut de cette catégorie de population aveuglée par la religion jusqu’à commettre les crimes que l’on sait au nom d’un Dieu, ni la France, ni les autres pays. Le problème est qu’elle est apparue un peu comme une génération spontanée dans tous les pays, développés ou pas, religieux ou pas, démocratiques ou pas et qu’aucun Etat ne sait vraiment comment gérer cette situation mondialisée. Chacun applique ses propres méthodes.

    La France cherche à convaincre les pays d’origine de réadmettre leurs citoyens terroristes (avec sans doute quelques arguments et moyens de pression) tout en refusant de reprendre les siens. C’est une question de rapports de force, comme souvent, où la cohérence politique n’a sans doute que peu à faire. En revanche, les plateaux télévisés pourraient expliquer à Mme. Michu l’ambivalence de la République qui veut expulser les terroristes étrangers tout en refusant de réintégrer les siens, non point pour critiquer l’Etat, mais pour édifier Mme. Michu sur la complexité de cette situation. Il y a des mesures de rétorsion possibles des Etats étrangers intéressés.

    Si on organise un référendum demain posant la question : « voulez-vous expulser les terroristes religieux étrangers dans leurs pays d’origine ? », il est probable que la réponse sera majoritairement « Oui ».

    Si en revanche la question était : « voulez-vous expulser les terroristes religieux étrangers dans leurs pays d’origine et réadmettre en France les terroristes religieux français arrêtés à l’étranger ? », il est probable que la réponse serait moins nette !

    Ensuite, c’est la grandeur et la noblesse du métier de politique dans une démocratie que d’arbitrer entre les solutions possibles et d’appliquer les décisions une fois prises. Nos dirigeants sont payés pour ça par nos impôts.

  • Une otage française retournée

    Le 9 octobre dernier, un otage français, Sophie Pétronin (75 ans), détenue au Mali par un groupuscule terroriste touareg-islamiste depuis quatre ans est libérée et atterrit en France devant l’aéropage officiel habituel à ce genre de circonstance. Les négociations semblent avoir été par le nouveau gouvernement militaire malien issu d’un récent coup d’Etat. En plus de la française, un dirigeant de l’opposition politique malienne et deux civils italiens ont également été libérés. La transaction s’est faîte contre l’échange de deux centaines de djihadistes qui ont été remis aux ravisseurs des deux otages et probablement une rançon financière. Certains de ces terroristes libérés étaient coupables d’assassinats religieux plutôt sanglants et avaient été arrêtés par les militaires français en opération dans la Sahel. Les voici donc remis dans la nature et ils n’ont pas tardé à donner de leurs nouvelles via des vidéos de leurs agapes de retrouvailles dans le désert diffusées sur les réseaux dits « sociaux ».

    Plus intéressant, l’otage française a débarqué l’avion qui l’a ramenée à Villacoublay en portant un voile islamique et a déclaré assez rapidement dans la salle de l’aéroport où elle était interviewée par une presse avide de scoop qu’elle s’était convertie à l’islam, que son prénom n’était plus Sophie mais Mariam, qu’elle voulait retourner le plus vite possible au Nord-Mali et que ses ravisseurs n’étaient pas « islamistes » mais des « combattants armés ». Bref, l’otage a été retournée par ses otages et ne cache pas ses nouvelles convictions. Les officiels français sur place, dont le président de la République, en ont la chique coupée et se garde bien de faire les habituelles déclarations. Quelques jours plus tard, le chef d’Etat major s’est ému de ces déclarations d’une citoyenne française alors que ses hommes combattent et meurent au Mali pour mettre fin au terrorisme religieux qui gangrène la région.

    C’est une victoire de poids pour les touaregs-islamistes maliens. Non seulement ils sortent de prison deux cents des leurs qui vont certainement retourner au combat mais ils sont arrivés à retourner une vieille femme, humanitaire de 75 ans, en la convertissant à leur religion. C’est le soft power des islamistes qui est à l’œuvre et celui-ci est efficace dans les banlieues françaises mais le semble aussi auprès d’une population plus inattendue comme celle à laquelle appartient Sophie Pétronin. Son fils s’est escrimé durant quatre ans à faire libérer sa mère, intervenant auprès des autorités françaises, dans les médias, multipliant les voyages au Mali. Il semble un peu gêné lui aussi et explique que sa mère a dû s’adapter pour survivre.

    Le pouvoir attractif de cette religion reste un mystère pour beaucoup, sa capacité à transformer la croyance religieuse en barbarie destructrice de toute autre forme de pensée défie le sens commun. Cette histoire est loin d’être terminée.

    Quant à l’implication militaire de la France au Sahel, il va bien falloir y mettre fin un jour. Comme l’intervention occidentale en Afghanistan, il est à craindre qu’elle n’ait fait que reculer la prise du pouvoir par les religieux dans la capitale malienne comme dans les pays alentours.

  • Recrudescence d’attentats religieux islamistes à travers le monde

    Les mouvements terroristes islamistes continuent à répandre la terreur sur la planète. Les pays ciblés sont multiples et divers.

    En France, ce 29 octobre, un citoyen tunisien tue trois personnes avec un couteau dans la basilique Notre-Dame de Nice. Un homme (le sacristain) et une femme qui se recueillait sont égorgés, la troisième victime, une femme, est lardée de coups de couteau et décèdera quelques minutes plus tard dans un café proche où elle s’est réfugiée. Le terroriste a été blessé et arrêté par la police. C’est le troisième attentat commis dans le pays en quelques semaines après la décapitation d’un professeur devant son école à Conflans-Saint-Honorine et les deux personnes blessées (avec un hachoir de boucher) à Paris.

    Lire aussi : Un nouvel attentat religieux devant les anciens locaux de Charlie Hebdo

    Lire aussi : Un enseignant tué par un terroriste religieux islamique

    Le 2 novembre, trois terroristes du groupe Etat islamique (qui a revendiqué l’attaque par la suite) attaquent l’université de Kaboul en Afghanistan. On déplore plus d’une vingtaine de morts sur ce campus. C’est la deuxième fois que cette université est l’objet d’une attaque religieuse.

    Le même jour, c’est en Autriche que se déroule un nouvel attentat qui fait quatre morts et de nombreux blessés. L’assassin est un citoyen autrichien d’origine nord-macédonienne, connu pour sa radicalisation, a été abattu par la police après avoir tiré un peu au hasard sur six sites différents situés autour de la grande synagogue de Vienne. L’attaque a été également revendiquée par le groupe religieux Etat islamique

    Si la France apparaît en « tête de gondole » des pays ciblés par la fréquence des meurtres religieux commis sur son territoire, on voit qu’elle n’est pas la seule à subir les foudres de ces mouvements moyenâgeux qui veulent imposer leur façon de croire, d’apprendre, de penser et de vivre au reste de la planète. L’Autriche n’a ni le passé colonial et l’histoire d’immigration de la France. Elle n’a pas plus adopté le principe de laïcité mais elle est attaquée quand même. L’Afghanistan est déjà un pays musulman et les assassinats commis dans ce pays sont journaliers, sans doute plus causés par des querelles de pouvoirs internes que par des questions religieuses dans un pays où tout le monde croit au même Dieu.

    Les mouvements islamistes sont toujours en route lutte pour la conquête du reste du monde. Ils emploient leur méthode favorite, celle de la terreur qui révulse une majorité des citoyens des pays où elle est mise en œuvre mais attire à eux de nouveaux fans sur la planète, y compris d’ailleurs dans les pays attaqués. Le combat est rude et le restera.

  • Des journalistes de rencontre

    Christine Ockrent (76 ans) assène des contrevérités sur les plateaux télévisés avec l’assurance d’un François Hollande annonçant « l’inversion de la courbe du chômage ». Invitée par François Langlet, journaliste économique, à parler de la crise sanitaire (on se demande d’ailleurs à quel titre), elle affirme qu’il n’y a pas de système d’assurance santé aux Etats-Unis d’Amérique ce qui rend difficile les soins aux populations. Langlet opine du chef.

    En réalité, comme chacun le sait, il existe un système d’assurance publique obligatoire aux Etats-Unis, le fameux « Obamacare » qui concerne une minorité de citoyens disposant de revenus modestes (environ 30 millions de personnes) et permet de cofinancer avec des fonds fédéraux l’accès à un système d’assurance santé universelle pour des personnes qui n’en n’avaient pas. La présidence Trump a tenté de défaire ce système considéré comme « dangereusement gauchiste » mais sans succès, nombre de parlementaires conservateurs hésitant à voter pour une suppression qui remettrait en cause ce système.

    Par ailleurs, préalablement à l’Obamacare, existaient, et existent toujours, le système Medicaid pour les personnes les moins favorisées qui bénéficiaient ainsi d’une assurance maladie et le système Medicare servant la même prestation aux personnes de plus de 65 ans.

    Au-delà de ces catégories de citoyens spécifiques, les américains peuvent souscrire eux-mêmes librement leurs assurances santé privées, sans aucune obligation légale. Bien entendu il s’agit d’assurance privée donc le niveau de couverture dépend des cotisations payées, bien loin de la philosophie française : « on cotise selon ses moyens et on bénéficie selon ses besoins ». Mais il y a bien de l’assurance santé aux Etats-Unis.

    Cet oubli de Christine Ockrent (76 ans) est bien excusable compte tenu de son âge. Le mieux serait qu’elle se retire progressivement des plateaux médiatiques sur lesquels elle n’est plus d’une valeur ajoutée très significative. Mais c’est un peu le péché mignon du monde journalistique français de se réunir entre ses membres, de s’autocongratuler, de s’autopromouvoir, bref, de faire dans la consanguinité qui, on le sait, ne donne jamais de très bons résultats en matière d’intelligence. Christine Ockrent (76 ans) a fait son temps, a mené une belle carrière (sans doute bien rémunérée) et a été décorée de la légion d’honneur et de l’ordre du mérite. Il est temps pour elle de se retirer désormais, cela lui évitera de nouvelles erreurs.

    Lire aussi : Les retraités reprennent du service

  • Les fouteux franchouillards et l’analyse financière

    Coco – Charlie Hebdo – 10/02/2016

    On savait la capacité d’analyse du monde du fouteballe assez limitée. Après avoir attribué en 2010 l’organisation de la coupe du monde à la monarchie pétrolière et religieuse du Qatar à l’été 2022, il fallut plusieurs années à la fédération internationale pour comprendre qu’il fait chaud en été au Qatar, voire très chaud, même dans les stades climatisés qui sont actuellement construits pour l’occasion. Evidemment, vu du siège suisse de la fédération, le golfe persique est bien loin… Une fois cette situation rentrée dans les cerveaux les décideurs ont finalement déplacé l’évènement de l’été à l’hiver 2022 car… il fait un peu moins chaud en hiver, même au Qatar. Cette décision réaliste honore l’intelligence et la capacité d’adaptation de cette fédération.

    Autre affaire édifiante, cette fois-ci en France. On sait que la vente des droits télévisés est l’une des principales ressources du fouteballe, permettant aux uns de verser des rémunérations indécentes à des pousseurs de baballe et aux autres de faire vivre les petits clubs amateurs. Les droits de la saison 2020/21 ont été vendus en 2018 pour 780 millions d’euros à un forban espagnol sous le chapeau de la compagnie Mediapro. Cette société, créée pour l’occasion devait lancer une télévision payante dédiée au fouteballe et ce sont en principe les abonnements qui devaient lui permettre de payer son achat. Hélas pour elle, les abonnements ne sont pas au rendez-vous, la crise sanitaire n’arrange pas les choses, et Mediapro est en cessation des paiements. Les clubs de fouteballe voient disparaître leur principale source de revenus et s’en inquiètent à juste titre. C’est un cas assez classique de baisse des recettes qui doit entraîner en principe une restructuration des clubs en adaptant leurs dépenses à leurs revenus. On a fait ça dans la sidérurgie et le textile en France dans les années 1970-80, on est en train de le faire dans les secteurs touristiques et aériens pour cause de Covid, on ne l’a plus fait avec les finances publiques de la République depuis 1974, date du dernier budget voté en équilibre.

    Pour le moment la fédération de fouteballe a décidé de s’inspirer des méthodes de la République et de s’endetter pour compenser l’insuffisance des recettes pour financer les dépenses en refusant de revoir ces dernières à la baisse. Nous verrons dans les mois à venir si elle parvient à rembourser cette dette car, à la différence d’un Etat, une société, fusse-t-elle fédération, peut être mise en faillite et liquidée. Plus stupéfiant dans cette affaire est l’absence consternante de capacité d’analyse des décideurs fouteux qui ont attribué la vente des droits-télévision à un forban venu de nulle part n’offrant a priori que fort peu de garanties sur sa capacité à tenir ses engagements financiers. Aveuglés par leur rapacité à sans cesse faire « monter les prix », incompétents pour analyser correctement les offres financières qui leur ont été présentées, incapables de ramener les enjeux financiers de leur sport dans les limites de la décence, les responsables fouteux français font preuve de la même vacuité de leur collègues « internationaux ». Peut-être les conséquences de la crise sanitaire en cours permettront d’amener un peu d’intelligence et de rigueur dans un monde plus caractérisé par la corruption et la bêtise ?

  • FLYNN Jack, ‘Blood in the water’.

    Sortie : 2019, Chez : Macmillan (version en anglais)

    Un polar américain bien mené où s’affrontent des méchants-très-méchants, des méchants-plutôt-gentils et une fliquette sur fond de la baie de Boston. Traffic maritime commercial et trafics illicites, mafia locale et mouvement salvadorien MS-13 (qui existe bien dans la réalité), règlements de compte à la machette, sauvagerie à la hauteur des intérêts financiers des uns et des autres, un peu de politique (les salvadoriens se vengent du soutien américain à l’ancienne dictature dans leur pays), un soupçon de sentimentalise (deux histoires d’amour au milieu des gangs), bref, un excellent roman pour maintenir son niveau d’anglais lu.

  • Très longues files de fuyards dans Paris

    Alors qu’une nouvelle période de confinement est instaurée à partir de demain, il y eut aujourd’hui plus de 730 kilomètres de bouchons en Ile-de-France. Cela dépasse le niveau des grèves des transports de décembre 2019 et tangente le record absolu dû à l’enneigement de février 2018. Paris et ses environs ont été littéralement congestionnés. Alors on se demande ce qui peut bien expliquer de tels encombrements ? Qui étaient les conducteurs et leurs passagers qui ont passé la journée dans leurs voitures ?

    Il semble qu’il s’agisse de parisiens partant se mettre au vert dans leurs résidences secondaires ou chez des parents en province. On ignorait que tant de personnes disposassent de résidences secondaires. On croyait que le fait que les écoles restent ouvertes pousseraient les parents à rester dans leurs résidences d’Ile-de-France. Que nenni ! C’est l’exode comme en 1940’ et les français prennent la route avant l’arrivée de l’ennemi (les « boches » en 1940, le confinement en 2020). La bonne nouvelle est que nombre de citoyens disposent de résidences secondaires, il reste du patrimoine immobilier dans ce pays.

  • Des militants d’origine turque affrontent des citoyens d’origine arménienne sur le territoire… français

    Alors que la guerre s’intensifie entre l’Azerbaïdjan (soutenu par la Turquie) et l’Arménie au sujet de l’enclave du Haut-Karabagh en territoire azerbaïdjanais, mais peuplée d’habitants d’origine arménienne qui ont déclaré leur indépendance unilatéralement, des bandes rivales s’affrontent sur le territoire français en écho à ce conflit. Bien entendu le fait religieux n’est jamais loin, la population arménienne est chrétienne et l’azerbaïdjanaise est musulmane.

    Une forte communauté d’origine arménienne existe en France depuis le génocide arménien et y prospère de façon relativement silencieuse bien que toujours très tournée vers le pays d’origine qu’elle ne manque pas de soutenir à toutes occasions. Une diaspora turque existe également en France, de constitution plus récente, estimée entre 500 et 800 000 personnes, français issus de l’immigration comme citoyens turcs immigrés. Celle-ci a importé sa religion et ses conflits, largement inspirée par le gouvernement turc qui promeut ainsi une sorte de soft power pour faire de l’entrisme dans des pays cibles, dont la France.

    On avait déjà vu la communauté tchétchène régler ses comptes en juin dernier contre un groupe de trafiquants de drogue d’origine magrébine dans une banlieue de Dijon. On a aujourd’hui les turcs contre les arméniens à Lyon et à Dijon qui utilisent la liberté dont ils bénéficient en France pour importer leurs conflits nationaux dans leur pays d’accueil. Evidemment les membres de ces communautés jouent sur le fait que certains d’entre eux ont acquis la nationalité française… ce qui ne leur donne pas le droit pour autant de manifester sans autorisation ni de régler leurs comptes communautaires en dehors du système judiciaire. Imagine-t-on une minute des bretons affrontant des corses à Ankara en violant la loi turque ?

    Cette situation irrite au plus haut point la majorité des citoyens français, outrés par ces comportements qui pervertissent le fameux « Etat de droit » fondement de la République et la non-réciprocité vis-à-vis de pays qui veulent lui exporter leurs vues et leurs modes de fonctionnement. Le résultat de ces comportements va sans doute être l’instauration de nouvelles restrictions à l’Etat de droit, portant cette fois-ci sur les conditions d’immigration et du droit d’asile, après celles restreignant les libertés prises depuis plusieurs années pour lutter contre le terrorisme. C’est un peu le crépuscule de la démocratie occidentale face aux Etats religieux.

  • Pérégrinations lorraines

    Metz

    Metz, l’un des « trois évêchés » avec Toul et Nancy, dans la tranquillité de l’automne déploie de jolies couleurs le long de la Moselle et de Seille, dans un entrelacs de courbes, de petits îlots et de verdure.

    Au centre de la vieille ville trône sa majestueuse cathédrale gothique Saint-Etienne, construire en pierre de Jaumont (calcaire plus oxyde de fer) comme la plupart des bâtiments, donnant cette couleur jaune d’or à toute la ville :

    Cathédrale de Nancy

    Et bien sûr le Musée Centre Pompidou-Metz qui déploie sa structure en bois et toile sur le parvis de Droits de l’Homme, comme une immense tente blanche, offrant aux messins les joies des collections du Centre Pompidou. En ce moment, Yves Klein (1928-1962) et ses contemporains sont exposés dans « Le ciel comme atelier » : pas mal d’élucubrations artistiques sur l’espace, la couleur, le « rien »…, des tableaux, des installations, des regroupements d’artistes dans des collectifs improbables, de l’imagination à en revendre… tout ceci plutôt contemporain, après tout c’est bien la philosophie du Centre Pompidou, même à Metz. Fin novembre ce sera Chagall qui remplacera Klein.

    Et encore, le musée de la Cour d’Or, entre cathédrale et préfecture, construit sur les ruines d’un site romain pour nous rappeler l’histoire millénaire de la ville qui s’appelait Divodurum à l’époque gallo-romaine avant JC. Puis les siècles passèrent, la ville s’enrichit par le commerce et la banque, devient une République oligarchique objet de guerres permanentes entre le Saint-Empire germanique et la France. Metz est annexé par la France en 1552, par la Prusse en 1870, reste allemande jusqu’en 1918 période durant laquelle le français est toléré comme langue étrangère. Considérant cette ville comme appartenant pour toujours à leur « espace vital » les allemands y investissent et la modernisent significativement. Et Metz redevint française en 1918 après la défaite de l’Empire et de nouveau allemande après l’invasion du IIIème Reich en juin 1940. Himmler est sur place en septembre, Hitler pour Noël 1940 (renonçant à faire un discours pour ne pas froisser les susceptibilités locales), Goebbels en 1941. L’évêque de Metz sera même député au Reichstag. La propagande nazie fera rage jusqu’à la reprise de la ville par l’armée américaine en novembre 1944. Metz est redevenue française depuis.

    Chaque coin de rue de la ville historique rappelle ce passé trouble qui s’est traduit à chaque étape par d’importants mouvements de population dans tous les sens.

    « Ouvre ton regard à la poésie du hasard, force-le à s’arrêter sur les traces chaotiques de la vie ordinaire, donne-lui à voir la fuite du temps et ces vanités que l’habitude a rendu invisibles. »

    Affiché au Musée des Beaux-Arts de Metz

    Nancy

    30 minutes de train, voici Nancy, sa place Stanislas et son « Ecole de Nancy », sorte d’art nouveau architectural et mobilier, lancé à la fin du XIXème siècle alors que nombre de messins fuyant l’annexion de l’Alsace-Moselle par la Prusse viennent se réfugier à Nancy et alentours, apportant avec eux capitaux et créativité. La « Villa Majorelle » et le musée de l’Ecole de Nancy présentent les mécènes et grandes signatures de cette époque dans le cadre reconstitué de leur habitat. On y retrouve ce mobilier de bois sombre, un peu lourd et torturé, orné de magnifiques créations de maîtres verriers (Daum notamment).

    Sur la place Stanislas donne l’opéra construit durant la première guerre mondiale après l’incendie du précédent opéra. Il s’est voulu une réduction de l’opéra Garnier parisien mais avec des façades extérieures respectant rigoureusement la rigueur carrée et l’harmonie de cette célèbre place. Le musée des beaux-arts se trouve la porte à côté, la cathédrale et son orgue imposant, à peine plus loin.

    A l’église des Cordeliers, dans la vieille ville, sont exposés les tombeaux des Ducs de Lorraine qui se sont succédé sept siècles durant à la tête de ce territoire. Au fil des alliances, au gré des batailles, ils menèrent finalement à l’annexion du duché de Lorraine à la France en 1766. Un temps allié des Habsbourg la Lorraine a toujours concerné l’Empire d’Autriche. Les visiteurs d’aujourd’hui se recueillent devant les gisants comme le firent Marie-Antoinette, princesse d’Autriche, avant de rejoindre son mari Louis XVI ou, en 1867, ou François-Joseph 1er, Empereur d’Autriche. Dans la chapelle des Cordeliers continuent à être célébrés mariages et requiem pour les Habsbourg. En 2011 une messe de requiem y a été dite en hommage à l’archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine


    La Lorraine désormais apaisée affiche ses richesses et ses secrets à travers ces villes qui entretiennent soigneusement leurs patrimoines. Merci à la République de maintenir cette culture à la portée de tous !

  • Nouvelle vague

    Malgré les « Madame Irma » de plateaux télévisés, le coronavirus se réveille plein de vigueur et le monde médical et scientifique qualifie la « deuxième vague » d’exceptionnelle et sans doute plus grave que la première. Tous soulignent qu’ils ne comprennent pas comment ce virus a pu se multiplier aussi vite ces derniers jours, défiant ainsi même les anticipations les plus pessimistes. Cette évolution est constatée de la même ampleur un peu partout en Europe quand l’Asie reste peu touchée.

    C’est ainsi et la seule leçon à tirer est la fantastique absence de modestie de tous ces prévisionnistes de salon, scientifiques ou non, qui se sont succédés dans les médias pour annoncer ou réfuter l’existence d’une deuxième vague ces dernières semaines, assénant avec constance des arguments diamétralement opposés pour défendre leurs positions respectives et leurs égos surdimensionnés.

    Aujourd’hui, l’épidémie est de nouveau en très forte hausse et il serait opportun que les « Madame Irma » prennent acte de leur incapacité à élaborer toute prévision fiable que ce soit sur cette maladie et concentrent leurs débats et leurs questions sur les sujets pour lesquels ils sont compétents. Quant aux médecins et scientifiques de plateaux télévisés, après ce nouvel échec sanitaire, le mieux à faire pour eux serait qu’ils retournent dans leurs hôpitaux et leurs laboratoires pour y travailler sérieusement sur cette maladie qui n’a pas fini de nous surprendre.

  • La République est généreuse

    A l’occasion de l’assassinat en France par décapitation d’un enseignant d’histoire et géographie par un terroriste islamique on apprend que le tueur, et une bonne partie de sa famille, sont des russes d’origine tchétchène ayant obtenu le statut de réfugié politique en France il y a plusieurs années. Plus intéressant, il s’avère que l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) leur aurait d’abord refusé ce statut, puis que ceux-ci ont fait appel devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) qui est une juridiction administrative crée en France comme outil de recours contre les décisions de l’OFPRA quand celles-ci ne satisfont pas les requérants.

    Dans le cas qui nous intéresse, la famille tchétchène s’étant fait débouter de sa demande de droit d’asile a tout simplement obtenu par la CNDA le « droit » qui lui avait été refusé par l’établissement public et administratif OFPRA.

    Lire aussi : Un enseignant tué par un terroriste religieux islamique

    La lecture du rapport d’activité 2019 de la CNDA nous apprend qu’elle compte 800 agents en 2019, année où elle eut à traiter 59 0921 recours et rendre 66 464 décisions. L’OFPRA ayant reçu environ 265 000 demandes d’asile, c’est donc environ 25% des décisions de l’OFPRA qui sont contestées en justice par les candidats réfugiés.

    Les dix premiers pays d’origine des étrangers initiant des recours sont mentionnés :

    Les deux pays les plus représentés à la Cour d’appel du droit d’asile sont l’Albanie, candidate à l’adhésion à l’Union européenne, et la Géorgie dans une situation politique et économique assez similaire. L’Albanie est listée comme « pays sûr » par le ministère de l’intérieur. La France peut-elle à la fois délivrer un statut de réfugié à des immigrants albanais et accepter de négocier avec l’Albanie pour son adhésion à l’Union, comprenant notamment l’acceptation de ses valeurs démocratiques ? L’immigration venant de ces pays semble plus causée par des considérations socio-économiques que politiques. Ce pays est le n°2 pour les demandes à l’OFPRA et le n°1 à la CNDA.

    La République est décidément bonne mère : elle examine les demandes d’asile quel que soit le pays l’origine, prend une décision via l’OFPRA et permet une voie d’appel à la CNDA si la décision initiale ne satisfait pas le demandeur. Il existe même une possibilité de pourvoi en cassation si la décision d’appel est rejetée par ce demandeur… On peut craindre qu’une telle générosité ne soit utilisée à des fins autres qu’humanitaires par certaines personnes mal intentionnées. Ce fut le cas du terroriste islamiste tchéchène de Conflans-Saint-Honorine ou de son prédécesseur pakistanais à Paris. La question du maintien de cet entassement de juridictions va certainement être posée à court terme.

  • « Jimi Hendrix « Hear my train a comin » » de Bob Smeaton (2013)

    Un beau documentaire diffusé par Arte sur Jimi Hendrix (1942-1970), guitariste et musicien-auteur-compositeur de génie, fauché dans la fleur de l’âge à 27 ans après une carrière fulgurante et quatre disques de légende, il a marqué le rock du XXème siècle. Le film de Bob Smeaton retrace la vie de cet artiste unique à la personnalité douce et timide hors de la scène, libérée et extravertie lorsqu’il joue devant son public.

    Inspirée par le blues, Hendrix a joué et chanté du rock. Sa voix légère se posait sur l’électricité de ses cordes, il chantait merveilleusement bien et maniait sa guitare comme un démon. Les images d’archive nous rappellent son jeu volcanique ; nous avons tous déjà vu des dizaines de fois ces fameux extraits où il met le feu à sa guitare à Monterey, ou crée les hurlements des bombes sur l’hymne américain improvisé à Woodstock, etc.

    La musique aurait sans doute été différente si Jimi avait survécu.

  • Un président turc mal éduqué

    Métro Paris – Place d’Italie

    Après un discours du président de la République française au sujet du séparatisme islamique qui gangrène la France et tue ses citoyens, son homologue turc s’est exprimé avec sa modération usuelle :

    « Tout ce qu’on peut dire d’un chef d’Etat qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c’est : “Allez d’abord faire des examens de santé mentale” »

    Président Erdogan (Turqie) 24/10/2020

    A priori la France s’est crue obligée de répondre à cette grossièreté et de rappeler son ambassadeur à Ankara. Était-ce bien nécessaire ? Le mieux serait de laisser aboyer pendant que la caravane passe et de lancer quelques mesures de rétorsion discrètes sans le crier sur les toits.

    Pour parler comme une poissonnière et asséner des outrances, le président turc est et sera définitivement plus fort que le français. Mieux vaut lui abandonner le terrain de la grossièreté et lutter sur ceux sur lesquels nous pouvons encore avoir un peu d’influence.

    Lire aussi : La Turquie et l’histoire coloniale

  • MORRISON Toni, ‘Jazz’.

    Sortie : 1992, Chez : Christian Bourgeois éditeur & 10/18 n°2604.

    Une histoire d’amour et de meurtre dans le New York des années 1920′ et le milieu des descendants d’esclaves. Il y a toujours la même violence, des êtres et des sentiments, dans les romans de Morrison, les frustrations d’un peuple avec de perpétuelles références à un passé terrible, un vent de folie qui souffle sur les hommes à la recherche d’un présent « normal »…

    Pourquoi le titre « Jazz » ? Il n’est pas vraiment question de son dans ce roman, sinon par l’évocation de l’influence des afro-américains sur la musique de cette période, comme la reconnaissance de la sensibilité d’une partie de cette population à laquelle on ne voulait reconnaître que bestialité.

    Dans son style si particulier, l’auteure nous emmène à travers de longs monologues portés par ses personnages, comme du langage parlé converti sur les pages, un rapp littéraire en sorte. Il y a souvent des références et des rappels à des évènements dont le lecteur apprendra l’existence plus tard. On découvre qui est le locuteur choisi pour un chapitre seulement après la lecture de plusieurs pages de celui-ci. On ne sait pas bien quand nous sommes dans la réalité ou dans les rêves de celui qui parle. C’est l’inspiration complexe de Morrison qui revisite les conséquences de l’histoire raciale si violente de son pays, les Etats-Unis d’Amérique.

  • Un petit sourire dans une actualité tendue

    A l’occasion de la diffusion d’un documentaire on apprend que le pape François 1er se serait prononcé en faveur du principe d’une union civile pour les couples homosexuels. On ne sait pas bien s’il s’agit d’une position officielle du Vatican ou celle, personnelle, de son chef ? Il n’en demeure pas moins que toute la réacto-sphère se lève comme un seul homme (si l’on ose dire) pour contester ce laxisme de l’Eglise. Christine Boutin, la twittos compulsive, s’est déjà exprimée contre à travers de très nombreux messages écrits ou rediffusé sur le média dit « social » Tweeter. Un vrai plaisir de lecture :

    • Influence de la parole pontificale sur la croissance économique : nulle
    • Influence de la parole pontificale sur le statut des homosexuels : nulle
    • Influence de la parole pontificale sur la circulation du coronavirus : nulle
    • Influence de la parole pontificale sur la tension artérielle de Christine Boutin : élevée

    Si ce pape « révolutionnaire » veut faire endosser sa position progressiste par son armée de cardinaux pour le moins réactionnaires il va sans doute falloir qu’il déploie beaucoup d’énergie et de temps, mais cet homme a la foi, et avec la foi on peut sans doute déplacer des montagnes comme le dicton le rappelle.

  • Des journalistes désinformateurs

    Les polémistes de journaux télévisés, journalistes ou juste pleureuses non-titulaires de carte de presse, continuent à se lamenter sur « l’échec dramatique de la politique de tests du coronavirus », tests pour lesquels il faudrait attendre des heures pour les pratiquer et dont le résultat prendrait sept jours à parvenir aux testés ce qui « ne servirait à rien ».

    Le témoin objectif avec un minimum de sens de l’observation voit que les files d’attente devant les laboratoires, quand il y en a, ne durent pas « des heures ». Un simple questionnement autour de soi permet de confirmer que la plupart des résultats arrivent chez les testés en moins de 48 heures. Certes il doit encore arriver que certaines analyses durent plus longtemps mais on dirait que la durée moyenne se situe dans les 48 heures et non 7 jours.

    A quoi sert ce permanent bal des pleureuses qui pollue le paysage médiatique ? Après le psychodrame des masques, des lits de réanimation et de l’hydroxychloroquine, ce sont maintenant les tests qui tiennent la corde. La corporation des plateaux télévisés s’ingénue à tout critiquer, à tout contester, à tout réduire, à ne jamais rien reconnaître de positif. Le « y-a qu’à… / faut qu’on… » est érigé en mode de pensée sur les plateaux médiatiques.

    Rappelons une nouvelle fois que la corporation des titulaires de cartes de presse donneurs de leçons bénéficie d’une niche fiscale sous forme d’un abattement forfaitaire sur leurs revenus imposables pour « frais d’emploi ». Ces subventions financées par les contribuables devraient, à tout le moins, générer un comportement responsable des journaux et journalistes qui en sont les bénéficiaires. Ils sont ainsi reconnus un peu comme service public, qualification qui devrait être un gage de qualité et non de beaufitude.

    Une solution serait peut-être de résilier cette niche fiscale imméritée et d’en allouer le produit à l’amélioration des laboratoires biologiques. Ce serait sans doute ainsi une bien meilleure utilisation des fonds publics.