Joss Stone – 2007/11/04 – Paris le Grand Rex

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Une plongée dans le monde de la soul music et de l’élégance, Joss Stone est à Paris.

Something Sally en première partie chauffe la salle avec une pop jazzy et chaude. La voix de Sally s’envole bien haut sur des rythmes doucereux et nous met de charmante humeur pour ce qui va suivre. Le groupe rencontre un succès d’estime bien mérité mais la princesse du jour s’appelle Joss et se fait un peu attendre au cours d’un long entracte.

La scène est parsemée de tapis persans qui délimitent les territoires des musiciens et choristes qui entre les premiers pour jour l’intro : deux claviéristes blancs, un saxophoniste et un trompettiste, blancs eux aussi, habillés en costumes bleu clair, trois choristes blacks, deux femmes et un homme aux coffres impressionnants, un batteur et un guitariste blacks, ce dernier à la mise Cotton Club impeccable, costume beige, cravate et gilet à rayures, cravate et borsalino assortis, diamants dans les oreilles et une allure de félin. Et Joss entre pour entamer Girls They Won’t Believe It, pieds nus sur son tapis, devant son micro décoré d’un tissu indianisant.

De cette diva de la soul on a déjà tout dit. Une voix anglaise de génie connue dès ses 16 ans. Elle a d’abord chanté la musique des autres. Elle a fasciné des géants qui l’ont invité sur scène : les Rolling Stones, James Brown, Stevie Wonder et d’autres. Alors après ses deux premiers disques comme interprète elle a décidé de composer. Le résultat est un joyau : Introducing Joss Stone qu’elle présente ce soir au public parisien.

Et quelle voix, mon Dieu quelle voix ! Elle roule des vibratos avec une sensualité à réveiller les morts, elle monte dans des aigus nasillards, elle joue de ses cordes vocales avec une incroyable agilité, on la croirait née entre les lignes d’une portée de l’union magique entre une clé de sol et une clé d’ut.

Elle se meut avec une immense grâce, sur le devant de la scène, sans faire d’ombre à ses musiciens qui tiennent le beat et l’enrobent de leur atmosphère rassurante et affectueuse pour la laisser s’exprimer de manière si divine.

Sur son tapis volant elle surfe les vagues de la soul, une musique riche et complexe, irriguée par l’âme noire. Et ce n’est pas le moindre des miracles de cette artiste, si blanche et tellement inspirée par des racines qui ne sont pas siennes !

Joss est habitée par la musique dont elle chante son amour dans Music, amenée par deux accords obsédants : Music/ Nothing in this world got me like you do baby/ I’d give up my soul/ If I couldn’t sing with you daily/ I’m not the only girl/ In love with you it’s crazy/ I appreciate your groove/ Now I know I owe everything to you.

Durant le rappel Joss effeuille un bouquet de roses qu’elle lance dans son public avec douceur et attention alors que les musiciens mélangent les notes de No Women No Cry à son final.

Devant cette jeune femme de vingt ans si musicienne, si fragile, si créative, si épanouie, si belle, on se sent peu de choses en se demande s’il est vraiment nécessaire de se lever le matin pour aller au bureau…

Setlist: Intro – Girls they won’t believe it – Tell me what we’re gonna do now – (Segue) – Super duper love – Bruised but not broken – Proper nice – L-O-V-E – Music – Put your hands on me – Fell in love with a boy – Baby baby baby – Bad habit – Headturner – You had me – Tell me’bout it —- Right to be wrong – No woman no cry